1 mars 2024 - Sakhir - Bahreïn
J'entre dans le garage, le pas léger. Mais aujourd'hui, il n'y a pas que mon pas qui est léger, mon corps et mon coeur le sont aussi. Je chantonne en récupérant mon casque dans son petit casier. Je ne vais pas m'installer tout de suite dans le garage, j'ai un petit peu d'avance alors je passe par la room de Lando.
Je frappe doucement à la porte et glisse ma tête.
Lando est en train de remonter sa fermeture éclair sur de sa combinaison orange et noire. Je lui souris et j'entre dans sa pièce.
- Comment tu te sens ? Demandai-je en prenant place dans son canapé.
- Ça va, je sais ce qu'il me reste à faire. Les derniers réglages qu'on a fait ce matin devrait nous permettre d'arriver en Q3. En tout cas, je l'espère...
- Il n'y a pas de raison ! Je vais te laisser te concentrer, on se voit dans le garage.
- Tu garderas un oeil sur mes temps ? me lance Lando tout en finissant de récupérer ses affaires.
- Comme à chaque fois !
Je me lève sans difficulté du canapé, mais avant que je quitte la room, Lando m'interpelle.
- Et toi ? Comment tu te sens ?
Je me retourne pour faire face au pilote britannique et je lui offre un grand sourire.
- Tout va très bien, vraiment !
Puis j'ouvre la porte pour laisser Lando se mettre dans sa bulle. Tout va vraiment très bien, si seulement il avait assisté à ma discussion avec Lewis tout à l'heure, Lando n'aurait même pas besoin de me poser la question. Je salue les mécaniciens et les ingénieurs que je croise. A quelques minutes du début des qualifications, c'est l'effervescence dans le garage. Je me faufile et vais m'installer dans un coin où je sais que je ne gênerai pas. Je branche ma radio quand Lando arrive à son tour dans le garage. Je le regarde s'installer à bord de sa monoplace puis mon esprit se perd en peu dans mes songes.
[Début du Flashback]
Je regarde ma montre, il faut que je presse un peu le pas. Je suis attendue dans notre motorhome pour une réunion de briefing presse pour aborder les interviews post-qualifications.
- Eh, Mademoiselle Willliams !
Je me retourne quand j'entends mon nom de famille être scandé dans le paddock. Au loin, je le vois, sur sa trottinette, un sourie étincelant accroché à ses lèvres. Lewis porte sa combinaison nouée sur ses hanches, mais ce qui attire le plus mes yeux ce sont ses bottines de courses de couleur jaune fluo. Il ne passe vraiment inaperçu.
Je n'ai pas vraiment le temps de l'attendre, alors je reprends mon chemin. S'il veut me parler, il n'a qu'accélérer sa vitesse. Lewis m'appelle une deuxième fois, je lève les yeux au ciel. Même s'il n'y a pas grand monde dans le paddock à l'heure actuelle, son petit jeu commence à attirer l'attention.
Je m'arrête et dépose mes mains sur mes hanches. Je le regarde zigzaguer pour éviter les personnes qui se trouvent sur son chemin.
- Je n'ai pas tout mon temps Hamilton ! Lui dis-je quand il finit par me rejoindre. Qu'est-ce que tu veux ?
- Je voulais savoir si c'était toujours bon pour toi, pour ce soir ?
-Tu aurais pu m'envoyer un message, tu sais...
Je me remets en marche, je vais vraiment finir par être en retard. Lewis, toujours sur sa trottinette, roule tout en effectuant des cercles autour de moi. J'ai l'impression d'être entourée par un requin qui attend le meilleur moment pour m'engloutir...
- Alors ? Reprend-t-il en baissant un peu ses lunettes de soleil.
- Je maintiendrai notre rendez-vous de ce soir, si tu fais en sorte que Lando termine les qualifications avant toi !
Je suis d'humeur taquine et surtout je me dis que tant qu'à me faire arriver en retard à ma réunion, autant que ça soit pour quelque chose profitable à l'équipe. Je lance un regard de défi au pilote Mercedes qui continue de me tourner au tour.
- Amélia ! Tu n'as pas le droit de me demander ça ! Rigole Lewis en s'arrêtant à mon niveau.
Je continue de marcher en direction de mon motorhome, en quelques poussées Lewis revient à mon niveau.
- Alors ? Repris-je en baissant un peu mes lunettes de soleil en rigolant à mon tour.
- C'est à contre coeur que je passerai la soirée seul. Je ne peux pas faire ça et tu le sais Amélia...
- Dommage, je pensais que tu serais prêt à tout pour passer un peu de temps, rien que toi et moi... J'aurai pu ne rien porter sous la robe que je voulais mettre...
- T'es une sorcière Amélia, tu le sais ça ?
- L'issue de la soirée est maintenant entre tes mains, Lewis ! Bonne qualification !
Je monte les quelques marches qui mènent au motorhome aux couleurs de McLaren, laissant Lewis songeur sur sa trottinette. Avant de passer la porte, je lui envoie un baiser avec un sourire triomphant. Je le regarde faire comme s'il attrapait mon baiser et le range à l'intérieur de sa combinaison. Son action me fait lever les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il est en train de devenir niais... Mais qu'est-ce que ça me fait rire... Je monte quatre à quatre les escaliers, récupère mon ordinateur et je vais rejoindre la réunion en présentant mes excuses à l'équipe qui m'attend déjà.
[Fin du Flashback]
Je reviens sur Terre quand le moteur de la monoplace de Lando rugit dans le garage. Je sais que Lewis fera toujours tout pour faire la meilleure qualification possible, je n'ai aucun doute là dessus. Et peu importe son résultat lors des qualifications qui viennent de débuter, j'ai hâte d'être ce soir pour pouvoir partager ce repas, rien que lui et moi.
Nous avons beaucoup de choses à nous dire et je pense qu'il faut qu'on le fasse avant qu'il se passe quoique ce soit entre nous. Je n'ai pas changé d'avis même si la tentation est de plus en plus palpable entre Lewis et moi.
Je regarde Lando quitter le garage, intérieurement, je souhaite que tout se passe bien pour lui.
Lando se débrouille très bien pendant sa Q1, il ne fait même pas de dernier run puisque les chronos qu'il a fait lui permettent de rentrer au stand avant même que la session se termine. Les mécaniciens installent les écrans devant les yeux de notre pilote pour qu'il puisse voir où il peut encore s'améliorer.
Après quelques minutes, la deuxième session des qualifications débutent. Nos deux pilotes font parti des premiers qui reprennent la piste. Mais cette session est un peu en demi-teinte, nous passons proche des éliminations avec les temps des autres pilotes qui s'améliorent de plus en plus. Je suis surprise de voir Lewis se hisse à la quatrième place dans le drapeau à damier est agité.
Il nous reste plus qu'une session pour déterminer l'ordre de départ demain. Je croise mes doigts et pose ma tête dessus, quand Lando quitte le garage. Chaussé de pneus neufs et le réservoir remplit de quoi faire juste deux tours, il s'élance sur la piste. A ce stade là, nous sommes déjà arrivé plus loins que ce que nous avions fait l'an dernier. Je suis attentivement les chronos puis quand nous arrivons à la dernière minute, je ferme les yeux. Je ne veux pas savoir le résultat avant que le drapeau soit agité une nouvelle et dernière fois aujourd'hui.
Je réouvre mes yeux et cherche le résultat sur l'écran. Lando et Oscar sont tous les deux devant la monoplace de Lewis. Je retire mon casque de mes oreilles, sans que je puisse le contrôler, je sens mes lèvres s'étirer pour former un sourire heureux. Même si nous ne sommes pas encore au niveau des derniers grand prix que nous avons fait avant que la saison se termine, nous ne partons pas d'aussi bas que le début de la saison dernière. Même si la modération est de mise, je ne peux pas m'empêcher de jubiler du résultat de notre écurie.
J'attends que Lando quitte son casque, ses oreillettes, sa cagoule puis je le rejoins.
- Essaie de ne pas être trop dur avec toi-même devant les journalistes... On y va ?
Lando tire sur la paille de sa gourde et acquiesce tout en buvant. J'ouvre la voie en passant devant lui, il ne faut pas trop qu'on tarde à passer devant les journalistes. Lando doit encore faire le débriefing de la session de qualification. Plus vite nous terminons les obligations médiatiques, plus vite je pourrai rentrer à l'hôtel pour me préparer.
Je repère tout de suite Lewis qui vient lui aussi d'arriver dans l'espace médiatique accompagné par son attachée presse. Il scanne rapidement la salle avant que ses yeux tombent sur mon visage. Il chuchote quelque chose à l'oreille de la personne qui l'accompagne et se dirige vers moi. Lando discute avec Carlos et ne semble pas s'être rendu compte que Lewis avance dans notre direction. Le sourire de Lewis s'agrandit au fur et à mesure qu'il réduit la distance.
- Alors ? Qu'est-ce que tu comptes mettre ce soir ? Me glisse le pilote Mercedes.
Mes joues s'enflamment, comme à chaque fois que Lewis me parle tout bas. Lando stoppe sa conversation et se retourne vers nous.
- Elle va mettre son pyjama tout moche et aller se coucher tôt, n'est-ce pas Amélia ?
Je ne retiens pas mon rire. Je n'ai pas dit à Lando que j'avais accepté l'invitation de Lewis, je ne lui ai même pas dit qu'il m'avait proposé qu'on mange ensemble ce soir, à vrai dire.
- Eh bien... Il se pourrait que ce soir, je sorte ! Dis-je tout en rigolant.
Lewis pose sa main sur mon avant-bras, pour attirer mon attention.
- Il faut que j'y aille, mais je t'envoie un message quand je rentre à l'hôtel.
J'hoche la tête en guise de confirmation et regarde Lewis s'éloigner. Il se retourne, le regard rieur.
- Et n'oublie pas ce que tu m'as dit ! Je pourrai avoir envie de vérifier...
J'ai dû mal à croire qu'il vient de dire. Je déglutis difficilement. Lewis fait bien évidemment référence à l'absence de sous-vêtement que je lui ai fait miroiter plus tôt dans la journée.
- Ça va ? On vous dérange peut-être ? Vous êtes vraiment trop dans votre bulle ! Peste Lando en s'avançant devant les premières caméras. Ne crois pas que le sujet est clos, on en parle après !
Je reste proche de Lando, à l'écoute des réponses qu'il peut donner aux journalistes. Quelques fois, mon regard croise celui de Lewis et son visage s'illumine d'un grand sourire. Deux adolescents qui se cherchent, c'est ce que nous sommes actuellement.
Nous terminons les interviews dans la joie et la bonne humeur. Pierre nous rejoint avant que nous quittions l'espace réservé aux médias.
- Mais qu'est-ce qu'il a Lewis à être aussi joyeux ? Alors qu'il est quand même loin de la première ligne pour demain ! Nous demande mon meilleur ami.
- T'as qu'à demander à Amélia, y'a qu'elle pour le faire sourire comme un idiot ! Lui lance Lando en rigolant.
Pierre s'arrête et m'arrête avec lui alors que Lando continue son chemin, presqu'en sautillant, fier de lui. Je n'ai trouvé le temps de faire une mise à jour à mon meilleur ami. On pourrait penser que le fait qu'on travaille au même endroit faciliterait nos échanges, qu'on passerait plus de temps ensemble. Mais finalement, être dans deux écuries différentes, c'est un peu comme avant. Pierre est très occupé de son côté, comme je le suis du mien.
Je baisse les yeux, un peu honteuse d'avoir dit en premier ce qu'il se passait entre Lewis et moi à Lando.
- J'ai le droit à une mise à jour de ta part? Ou il faut que j'attende que Lando me donne des nouvelles ?
- Pierre, ne le prends pas comme ça ! C'est juste hier soir, Lando était là quand ça s'est passé. Du coup je lui ai dit, mais si tu avais été là, je te l'aurai dit aussi, tentai-je avec un petit sourire.
Si le visage de Pierre reste quelques secondes fermés, il se détend devant mon petit sourire. Il passe son bras autour de mes épaules et me serre contre lui. Nous marchons comme ça pour quitter le bâtiment.
-Allez, raconte moi tout, je veux tout savoir, me dit Pierre une fois que nous sommes dans l'allée principale du paddock.
Je ne me fais pas prier, je lui raconte tout, même les détails que je n'avais pas raconté à Lando. Je termine mon récit pile poil au moment où nous arrivons devant le motorhome McLaren.
- Et du coup, qu'est-ce que tu vas mettre ce soir ?
- Je sais pas encore, peut-être que je vais aller faire un peu de shopping. J'avais pas vraiment prévu d'aller au restaurant avec Lewis quand j'ai fait ma valise...
- Si tu as besoin d'aide, envoie tes tenus à Kika, elle sera ravie de t'aider. D'ailleurs, elle sera là demain.
- Je prendrai le temps de passer la voir, ça fait tellement longtemps que je l'ai pas vu !
Pierre me gratifie d'un sourire et s'éloigne pour retourner avec ses ingénieurs. Vu le résultat de leurs qualifications, il aura pas mal de pain sur la planche pour analyser et décortiquer les données qu'ils ont récoltés.
Je le regarde s'éloigner puis je remonte dans mon bureau pour récupérer mes affaires. Je n'ai pas une minute de plus à perdre si je veux avoir le temps de me préparer.
Je remercie le chauffeur de taxi qui m'a déposé devant le centre commercial de la ville de Manama, à une trentaine de minutes de là où nous vivons actuellement depuis un peu plus de deux semaines et je quitte le confort de la berline.
Je n'ai aucune idée de la tenue que je veux porter ce soir. J'ai envie de lui en mettre plein les yeux, qu'il se rende compte de ce qu'il a laissé derrière lui en partant pour le Brésil. Mais en jouant à ce jeu-là avec lui, je sais que je risque gros. La tension est tellement palpable entre nous que je pourrai presque la serrer entre mes mains. Le jeu que je pourrai entreprendre ce soir pourrait aussi se retourner contre moi.
Je passe mes doigts sur les différents tissus accrochés aux portants. À l'aide de la vendeuse, je sélectionne une bonne dizaine de tenues et je rejoins les cabines d'essayage. Je les essaye, une par une, et j'envoie les photos à Kika pour qu'elle puisse m'aider dans mon choix. Je me rhabille en attendant que la jeune femme fasse le tri dans les photos que je viens de lui envoyer.
Quand je remonte la fermeture éclair de ma veste, mon portable se met à vibrer.
Kika ♡ : 20h12
Alors... La tenue 2 est parfaite si tu veux te la jouer bonne soeur.
La tenue 5 c'est si tu veux être la femme fatale qui veut lui faire mordre la poussière.
Mais si tu veux vraiment mon avis, prends la 9.
Je souris devant le message de la mannequin. Mon coeur balançait entre la tenue 5 et la tenue 9, mais maintenant, je n'ai plus de doutes. Je quitte la cabine d'essayage avec la tenue choisie dans les mains. Il faut que je me dépêche, je vais finir par être en retard et du coup négliger ma mise en beauté.
Je règle mes achats et je commande à nouveau un taxi pour rentrer à l'hôtel. Je n'ai toujours pas de nouvelles de Lewis, il doit encore être en débriefing avec son équipe.
Je regarde par la fenêtre les lumières de la ville qui défilent sous mes yeux. Petit à petit, je sens le stress qui monte en moi. Je ne sais pas pourquoi je commence à stresser autant. Je me suis déjà retrouvée une bonne centaine de fois avec Lewis. Rien que lui et moi, et pourtant, je ne sais pas. Ce soir, j'ai l'impression que tout sera différent.
Je referme la porte de ma chambre et jette le sac contenant ma tenue sur le lit. J'enlève rapidement mes vêtements et je me glisse sous la douche. L'eau chaude calme pendant un temps mes palpitations cardiaques. Je laisse l'eau ruisseler sur mon visage puis je me lave le corps avec le plus grand soin. J'ai toujours aimé prendre mon temps sous la douche. Comme si me laver me permettait de reprendre le contrôle sur mes émotions.
Une fois toute la mousse évacuée, je termine par un jet d'eau froide sur mes jambes. Puis je ferme l'eau et je m'emmitoufle dans le peignoir moelleux. Très rapidement, je sèche mes cheveux la tête en bas pour leur donner du volume.
Je récupère mon portable et je le mets sur le meuble à coté du lavabo. Les premières notes de « All About U » de 2Pac retentissent dans la salle de bain, j'esquisse quelques pas de danse tout en sortant ma trousse de toilettes.
En me regardant dans le miroir, je chante les paroles, comme si j'y étais. J'applique un peu de crème hydratante sur mon visage, je me brosse les dents en prenant quelques fois ma brosse à dent pour un micro puis je continue mon ravalement de façade. Je trace avec application un trait d'eyeliner pour agrandir mon regard, puis je gaine mes cils avec du mascara. Un peu de blush et d'highlighter sur mes pommettes, pas besoin de plus. Je mise tout sur mes lèvres.
Je veux qu'il soit suspendu à celles-ci quand il écoutera ce que j'ai à lui dire. Et pour cela, je trace le contour de ma bouche avec un crayon à lèvres rouge sang puis j'applique le rouge à lèvres matte qui est de la même couleur que le crayon. Je fais rouler mes lèvres ensemble pour uniformiser l'application. Pour enlever le surplus mais surtout éviter de me retrouver avec du rouge à lèvres sur les dents, j'entoure mon index d'un mouchoir et je laisse mes lèvres se refermer autour de mon doigt. Petite astuce de grand mère.
J'épile les quelques poils de mes sourcils qui dépassent et je les coiffe avec un peu de laque. Je ne sais pas encore ce que je vais faire des mes cheveux. Soit je les attache ce qui donnera un accès direct à ma nuque, soit je les laisse détachés pour ne pas faciliter de trop le travail de Lewis.
Je tente plusieurs coiffures puis finalement j'abandonne, je mets mon fer à chauffer et je commence à redessiner des boucles. Je passe mes doigts dans les ondulations pour les détendre un peu. J'arrête mon mouvement quand la musique se coupe pour m'indiquer que je viens de recevoir un message.
LH : 21h32
Je passe te prendre dans 10minutes.
Et voilà, mes mains deviennent moites, il me reste plus que 10 minutes pour être prête. Je termine de mettre un peu d'ordre dans mes cheveux puis j'applique un peu de parfum derrière mes oreilles et dans le creux de mes seins.
Je laisse mon peignoir tomber à terre et j'enfile un tanga en dentelle noir. Je me retourne vers mon lit et saisis le sac contenant mes achats et je le retourne pour le vider entièrement.
Je coupe toutes les étiquettes et je commence par mettre mon nouveau body. Noir et en dentelle lui aussi. Je ferme les boutons pression entre mes jambes puis j'enfile ma jupe crayon en cuir noir, taille haute, qui épouse parfaitement la forme de mes hanches et de mes fesses et je passe mes bras dans les manches de mon blazer. Il est noir, comme l'ensemble de ma tenue ce soir.
Je jette un petit coup d'oeil dans le miroir, et mon reflet me plait. Une parfaitement harmonie entre ce que je veux laisser entrevoir et ce que je veux cacher. Alors que je suis en train de glisser mes pieds dans mes escarpins, j'entends frapper à la porte. Deux coups faibles comme il a l'habitude de le faire.
Mon coeur bat lourdement dans ma poitrine.
Je n'ai même pas vu le temps passer. Je fais passer le médaillon qui pend au bout de mon collier à l'intérieur du body puis je me lève pour faire mon sac. Mon portable, mon rouge à lèvres, la carte de ma chambre et un élastique pour mes cheveux, au cas où.
Puis j'ouvre la porte.
Nos yeux parcourent nos tenues respectives. Si je suis tout en noir, Lewis, lui est tout en blanc. J'ai du mal à décrocher mon regard de ses bras musclés qui ne sont pas couverts par son t-shirt sans manches. Son pantalon ample tombe parfaitement sur ses baskets d'un blanc immaculé. Je remonte doucement jusqu'à son visage. Il se mord déjà la lèvre inférieure. La soirée ne fait que commencer que je sens déjà quelques picotements dans mon bas-ventre.
- Tu es très beau ce soir, Lewis...
- Et toi, tu... Tu ne me facilites pas la tâche... Mais tu es vraiment très belle...
Je rougis automatiquement, j'ai toujours eu du mal à gérer les compliments, mais quand ils sortent de la bouche de Lewis, j'ai l'impression que c'est encore pire.
- Où est-ce que tu m'emmènes ? Demandai-je en éteignant la lumière de ma chambre.
- Ça c'est une surprise, on y va ?
Lewis me propose son bras, je n'hésite pas une seconde et je passe mon bras sous le sien. À son contact, ma peau s'enflamme. Je respire lentement pour rester concentrée sur ma démarche. Juchée sur mes talons hauts, je ne fais pas la maline. Je n'ai pas l'habitude de les porter, préférant largement le confort de mes sneakers pour le quotidien.
Nous ne quittons pas l'hôtel par le hall d'entrée, mais par une sortie dérobée où nous attend déjà une voiture. J'apprécie la discrétion dont fait preuve Lewis. Je le remercie quand il m'ouvre la portière arrière du véhicule. Je relève un peu ma jupe sur mes cuisses pour faciliter le mouvement et je m'installe sur la banquette. Après avoir refermé la porte, Lewis me rejoint en contournant la voiture. Celle-ci ne perd pas de temps et démarre à peine les ceintures de sécurité bouclées.
Un silence nous enveloppe, la radio pourtant allumée est presque imperceptible. Je triture mes doigts, un peu mal à l'aise, je suis en train de perdre petit à petit toute l'assurance et la confiance en moi que m'apportait ma tenue. Sous le regard de Lewis, je redeviens une petite adolescente qui éprouve pour la première fois de l'attirance pour un homme.
Je frissonne quand la main chaude de Lewis vient recouvrir les miennes ce qui stoppe directement mon signe flagrant d'anxiété.
- Moi aussi, je suis stressé, tu sais... me dit-il en se penchant vers mon oreille.
- Ah bon ? Et pourquoi ?
- Parce que je sens que ce soir, je pourrai tout gagner, comme je pourrai tout perdre.
Je tourne ma tête vers la sienne. Le Lewis qui, d'habitude, semble si confiant, si sûr de lui presque intouchable, n'est pas vraiment là ce soir. Son regard bien que pétillant est légèrement teinté de doute. Alors, il ne me ment pas ? Lui aussi est vraiment stressé de notre premier diner en tête à tête ? J'esquisse un petit sourire pour tenter de le rassurer. Mon but n'est pas de le perdre à nouveau, mais ça, je ne peux pas lui dire tout de suite. Par sa dernière phrase, je comprends que je suis en position de force. C'est à moi que revient le choix final de notre relation.
La voiture s'arrête et le chauffeur descend pour venir m'ouvrir la porte. Je remets ma jupe en place et je m'avance vers Lewis qui m'a déjà rejoint. Comme pour l'hôtel, nous ne passons pas par la grande porte. Cette fois-ci, nous traversons les cuisines guidé par un serveur en costume trois pièces. C'est l'effervescence ici, l'huile crépite dans les poêles, le chef énumère les plats qui viennent d'être commandés et tout le monde s'applique à effectuer avec une précision presque millimétrée ce ballet hypnotisant afin de préparer les commandes.
Je sens le regard de Lewis sur mes hanches qui balancent, mes escarpins accentuant leurs mouvements. Il est derrière moi et pourtant j'imagine très bien la tête qu'il est en train de faire. Nous passons les portes battantes de la cuisine pour nous retrouver dans un couloir. La main de Lewis vient se placer dans le bas de mon dos pour m'inviter à le suivre. Je n'oppose aucune résistance et je me laisse guider.
Le serveur nous invite à monter à l'étage et nous escorte jusqu'à notre table. La mezzanine où nous sommes surplombe la salle principale du restaurant, nous pouvons voir sans être vu. Je remercie Lewis en m'installant sur la chaise qu'il me tient. J'apprécie le fait que nous soyons que tous les deux et j'espère que ça va durer pour le reste de la soirée.
Après avoir pris nos commandes pour l'entrée et le plat, le serveur disparait dans les escaliers.
- Alors, comment tu te sens dans ta monoplace cette année ? Demandai-je en traçant des formes aléatoires sur la nappe.
Lewis rigole doucement et se penche un peu sur la table, se rapprochant de moi.
- Si c'était pour parler de travail, on aurait peut-être pu rester manger à l'hôtel...
- Désolée... C'est juste que-
- Je te taquine Amélia. C'est encore trop tôt pour le dire, mais j'ai de meilleures sensations que l'année dernière déjà. Après on verra comment elle se comporte en course. Tu as d'autres questions ou on peut directement passer aux choses sérieuses ?
- Mhm... Une dernière, mais je sais pas dans quelle catégorie la mettre celle-ci...
- Vas-y, je t'écoute. On est là pour mettre les choses à plat, non ?
- Pourquoi tu ne m'as jamais parlé du rapprochement avec Ferrari ?
Lewis s'enfonce dans sa siège et pose son dos contre le dossier. Il croise ses mains devant lui, son sourire a un peu disparu. Je soutiens son regard, je veux des réponses.
- Amélia. On a jamais parlé de mes contrats, souviens-toi quand tu as voulu savoir si j'avais renouvelé avec Mercedes quand on s'est rencontré.
- Justement, on venait de se rencontrer, forcement que tu n'allais pas me confier ce genre de chose. Mais pour Ferrari, on était pas au début de notre rencontre, du moins c'était ce que je pensais.
- Je... Je ne sais pas quoi te dire. Ça fait des années que pour ce genre de décision, je travaille en solo avec mes équipes. Puis en décembre, tu avais déjà pas mal de choses à penser, tu ne crois pas ?
- Pour prendre ce genre de décision, sans m'en parler c'est que... C'est que tu ne me voyais pas avec toi, l'année prochaine ?
- Mais pas du tout, ne mélange pas tout Amélia !
Lewis se redresse et s'appuie contre la table.
- Quand j'ai pris la décision de quitter Mercedes, c'était dans l'espoir qu'au moins une des deux choses qui me donnent envie de me lever le matin aille mieux. Ça fait deux ans que je souffre à chaque fois que je monte dans la monoplace que construit mon écurie, je n'ai jamais eu autant envie qu'une saison se termine. Alors oui, quand Fred est venu me parler et qu'il m'a proposé tout ce que Mercedes m'avait refusé, je n'ai pas eu à réfléchir très longtemps.
- C'est quoi la deuxième choses qui te donne envie de te lever le matin ?
- Toi... Notre couple allait déjà mal, j'avais déjà commencer à me refermer sur moi-même, petit à petit. Quand j'ai fini par accepter, je venais de revenir du Brésil. Une fois les papiers signés, je me suis dit que je n'aurai peut-être pas de mal à te convaincre de me suivre. Maranello et Monaco, ce n'est pas si loin, le climat est plus sympa qu'en Angleterre. Mais encore faudrait-il que tu reviennes dans ma vie pour ça...
- Tu aurais dû m'en parler, peu importe ce qu'on était en train de traverser...
Le serveur nous interrompe en déposant l'assiette contenant mon entrée sous mes yeux. L'odeur du velouté de topinambour arrive à mes narines et m'ouvre l'appétit malgré les échanges que nous venons d'avoir. Je souhaite un bon appétit à Lewis et je commence à manger. En dehors du brouhaha à l'étage en dessous, il n'y a que le bruit de nos cuillères qui résonnent dans la pièce.
- Tu as repris contact avec Milo avant ou après que je sois parti ?
Je m'arrête nette dans mon geste. Je repose doucement ma cuillère sur le bord de l'assiette creuse.
- Quel culot Lewis ! Je lève les yeux au ciel. J'ai revu Milo après mon séjour en Finlande avec Lando. Tu étais parti depuis longtemps. Mais mon père a vendu notre maison à la Réunion, il ne voulait pas revenir y vivre de toute façon. Je me suis proposée pour l'aider à faire le déménagement. Il l'a croisé dans un magasin et Milo est venu me présenter ses excuses par rapport à ce qu'il s'est passé dans le paddock l'année dernière. De fil en aiguille, on a passé du temps ensemble.
- Est-ce que vous... Fin...
- Est-ce que j'ai couché avec Milo ? Non et pourtant j'ai été tenté. Si tu veux tout savoir, j'étais à ça de craquer.
Je tends ma main et je montre à quel point j'étais proche de craquer en resserrant mon index et mon pouce ensemble.
- Pourquoi tu n'as pas craqué ? Me demande Lewis sans me lâcher du regard.
- Parce que tu étais toujours là, je tapote mes doigts contre ma tempe. Alors que je sentais le souffle de Milo sur mon visage, quand j'ai réouvert les yeux, c'était ton visage que je voulais voir...
Encore une fois, je me sens rougir devant Lewis. Il tend sa main entre nos verres et l'ouvre dans ma direction. Mes yeux se posent sur ses doigts, puis j'avance ma main. J'effleure ses doigts avant de poser ma main sur la sienne. Ses doigts chauds se referment sur les miens. J'esquisse un sourire. Sa peau foncé sur la mienne qui est plus claire ressort plus que dans mes souvenirs.
- Si j'avais couché avec lui, ça aurait changé quelque chose à ce qu'il se passe entre nous en ce moment ?
- Absolument pas. Je n'ai rien à dire là dessus, c'est moi qui suis parti comme un lâche. Tu aurais pu te taper la Terre entière que ça ne changerait rien à mon envie de te reconquérir...
- La Terre entière, vraiment ? J'hausse un sourcil.
- Bon, peut-être pas touuuuute la Terre, mais au moins quelques uns...
Le sourire revient sur le visage de Lewis. Malgré ce qu'il vient de me dire, je sens qu'il est rassuré qu'il ne se soit rien passé de plus avec Milo. D'une main, je termine mon assiette.
Pendant que nous mangeons le plat, je lui raconte tout ce que j'ai fait depuis son départ. Lewis s'intéresse, me pose des questions, puis je l'écoute à son tour quand il me raconte comment il a occupé son temps. La discussion est fluide, comme si nous n'avions pas fait une pause de deux mois.
Son portable vibre à plusieurs reprises. L'écran contre la table, ni lui, ni moi pouvons voir qui le harcèle de message. Je fronce les sourcils, il aurait au moins pu avoir la politesse de se mettre en silencieux, comme je l'ai fait.
- Tu devrais peut-être regarder, vu l'insistance, ça à l'air urgent. Dis-je en indiquant le portable de Lewis avec mon menton.
- Non, t'inquiète pas, j'aurai dû le mettre en silencieux, pardon.
- Lewis, consulte ton téléphone ou c'est moi qui le fait.
- Tiens.
Lewis me tend son téléphone, sûr de lui. Je le saisis et allume l'écran. Quatre notifications de messages apparaissent à l'écran, toutes du même destinataire. Mon coeur s'accélère un peu plus.
- Alors c'est qui ? M'interroge Lewis.
- Ton père...
- Quoi ? Attend, fais voir !
Je lui rends son téléphone, un peu amusé par sa réaction. Nous avons tous la même réaction quand il s'agit de nos parents. Je n'ai pas pu jeter un oeil aux messages, il faut déverrouiller le téléphone de Lewis pour pouvoir les lire. Je regarde Lewis en train de prendre connaissance des messages. Il fronce les sourcils, semble un peu troublé.
- Tout va bien ? Vu ta tête, tu devrai peut-être l'appeler, non ?
- Non, non, tout va bien. C'est juste que... Mon père vient de me dire qu'il sera là, à Jeddah.
- Ohw, je vois...
- Je comprendrai si tu ne veux pas le rencontrer, mais maintenant tu sais qu'il sera dans les parages.
- C'est un peu tôt pour parler de ça non ?
- Oui tu as raison, je ne sais même pas si tu vas accepter de rentrer à l'hôtel avec moi !
J'éclate de rire, comme si la possibilité de ne pas rentrer avec lui était encore une chose de possible. Le serveur profite de ce moment pour venir débarrasser nos assiettes et pour prendre la commande de nos desserts.
- Elle prendra ce que vous avez avec du chocolat et moi, ce que vous avez avec des fruits. Déclare Lewis sans même regarder la carte.
Le serveur incline la tête et s'éloigne.
- Ah ouais ? On en est là, déjà ? Tu commandes à ma place maintenant... repris-je en jouant avec le rebord de mon verre de vin.
- Tu n'aimes pas que je prenne les devant peut-être ?
- Je suis surprise, mais je n'ai pas dit que j'aimais pas...
- D'ailleurs tu n'as pas trop chaud ? Tu pourrais faire tomber ta veste, si tu en as envie. Une table nous sépare... Tu ne risque rien...
Si j'ai chaud ? Je suis en train de me consumer à petit feu sur mon siège. Sa voix m'envoute à chacun des mots qu'il prononce. Si je quitte ma veste, Lewis n'aura plus rien qui entrave sa vue de mon body en dentelle. Mais s'il veut jouer, on peut commencer à jouer.
- Ça va merci, mais il ne fait pas encore assez chaud pour que je retire ma veste...
Je quitte l'un de mes escarpins et je bouge doucement mes orteils pour leur redonner vie. Je plante mon regard dans le sien puis j'avance mon pied jusqu'à qu'il entre en contact avec l'une de ses jambes. Les yeux de Lewis s'arrondissent brusquement. Un sourire provocateur s'étire sur mes lèvres.
- Amélia...
Je remonte mon pied petit à petit.
- Lewis ? Tout va bien ?
Je vois sa poitrine monter et descendre lentement. Signe qu'il est en train de contrôler sa respiration pour ne pas tout envoyer balader sur cette table afin de me sauter dessus. Je m'arrête quand le serveur revient avec nos deux assiettes.
- La mousse au chocolat maison pour madame et la salade de fruit de saison pour vous, monsieur.
Je remercie le serveur tout en remettant mon pied dans ma chaussure. Lewis soupire longuement, mais il attend que le serveur disparaisse dans les escaliers avant d'ouvrir la bouche.
- J'aurai peut-être dû préciser qu'on allait prendre le dessert à emporter...
- Qu'est-ce qui te fait croire qu'on ne va pas manger ces desserts, ici ?
- La pointe de ton pied qui s'est rapproché dangereusement de mon entrejambe peut-être ?
- Ah ça ! J'avais juste besoin de m'étirer un peu la jambe. Je supporte mal les escarpins, tu sais.
Je me mords la lèvre inférieure. Je crois que je viens de me découvrir une nouvelle passion. Celle d'embêter Lewis tout en faisant monter la température entre nous.
Il lève les yeux au ciel devant ma réponse. Je prends ma fourchette et je pique l'un de ses fruits coupés en morceaux pour le tremper dans ma mousse au chocolat. Je ferme les yeux et un râle de plaisir s'échappe de mes lèvres. Ce mélange est délicieux. Quand je réouvre les yeux, Lewis me regarde avec attention.
- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai quelque chose sur le visage ? Demandai-je en passant ma main sur ma joue.
- Non, pas du tout... Je suis tout simplement en train d'admirer le mouvement de tes lèvres, Amélia... Tu es en train de me rendre complètement dingue.
Lewis articule chaque syllabe pour qu'elles s'imprègnent dans mon cerveau. Comme gravée pour que je n'oublie pas ce qu'il vient de me dire. Pour que je repense à cette phrase même quand il ne sera pas là.
- Mais je n'ai encore rien fait ! Commençai-je à râler tout en continuant d'engloutir ma mousse au chocolat.
- Et c'est bien ce qui est en train de me rendre fou. J'ose à peine imaginer quand tu vas commencer à me faire du rentre dedans...
Mes joues s'enflamment encore une fois. J'ai presque du mal à soutenir son regard. S'il savait ce qu'il provoque en moi rien qu'en me parlant. Lewis n'a même pas besoin de me toucher pour que je fonde devant lui. Je termine ma mousse au chocolat et je repose doucement ma cuillère sur la nappe. Lewis a terminé son dessert depuis longtemps.
- On rentre ?
- J'attends ce moment depuis que tu as ouvert la porte de ta chambre.
- Lewis ! Tu as une course demain et tu sais ce que ça veut dire !
J'essuie ma bouche délicatement avec la serviette pour ne pas enlever tout mon rouge à lèvre et je me lève. Lewis sort son portefeuille et laisse une liasse de billets sur la table.
- Tu n'attends pas d'avoir l'addition ? Demandai-je en fronçant les sourcils.
- Peu importe, la différence sera les tips pour l'équipe. Sans eux, toute cette soirée n'aurait pas eu lieu. Je vous raccompagne mademoiselle Williams ?
Sa remarque me fait sourire. Il a raison, si nous n'étions pas venu manger ici, qui sait comment cette soirée se serait passée entre nous ? La bulle confidentielle que Lewis a su créer autour de nous est plutôt agréable. Je glisse ma main dans celle que Lewis me tend et nous redescendons les escaliers. Le serveur qui s'est occupé de nous, nous refait traverser la cuisine.
Le rush est passé, la cuisine a retrouvé son calme. Pendant que je suis Lewis, j'entremêle mes doigts aux siens. Me sentant bouger, il se retourne et jette un oeil à nos deux mains enlacées. Doucement ses lèvres s'étirent et un sourire triomphant vient fendre son visage en deux. Il resserre ma main dans la sienne et nous continuons de suivre le serveur jusqu'à la sortie de service.
La voiture qui nous amené est toujours là. Je remercie chaleureusement le jeune homme qui nous a servi toute la soirée et je monte à bord du véhicule. Je regarde Lewis quand il vient s'installer à coté de moi. Ma tête vient se poser tout naturellement sur son épaule.
Le trajet est bien trop court à mon gout. La voiture s'immobilise à l'arrière de notre hôtel. Contrairement à l'aller, nous rejoignons notre ascenseur main dans la main. Le silence qui nous enveloppe n'est pas gênant ni intimidant. Il nous permet de rester encore quelques minutes dans notre bulle.
J'appuie sur le bouton indiquant mon étage et Lewis passe ses bras autour de ma taille. Après m'avoir raccompagné devant la porte de ma chambre, il montera quelques étages plus haut pour rejoindre la sienne. A cause de la course de demain, même si elle se déroule en soirée, nous ne passerons pas la nuit ensemble.
Quand les portes s'ouvrent, je quitte doucement cette étreinte rassurante. Dans mon mouvement, mon blazer glisse de mes épaules, dévoilant le dos nu en dentelle de mon body. Lewis se penche pour ramasser ma veste et me la tend.
- Tu devrais peut être la remettre.. Sinon, je pense que je ne pourrai pas te laisser entrer toute seule dans ta chambre.
Je ricane comme une gamine et je récupère ma veste, mais au lieu de l'enfiler je la fais passer par dessus mon épaule et je la tiens avec mon index. Je marche lentement dans le couloir, comme pour retarder le plus possible le moment de la séparation.
Je déverrouille la porte de ma chambre en passant ma carte devant le lecteur. Puis je me retourne pour faire face à Lewis. J'ai une dernière question en suspens dans ma tête et la réponse que le britannique va m'apporter est primordiale pour la suite des choses entre nous.
Je détaille les traits de son visage, pendant qu'il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille.
- Lewis ? Une dernière chose avant que la soirée se termine...
- Je t'écoute...
- Qu'est-ce qui me dit que la prochaine fois qu'on aura un problème, tu ne vas pas partir à l'autre bout du monde ?
Lewis réduit la distance entre nous et prend mon visage entre ses mains. Son front se dépose doucement contre le mien, son souffle chaud s'écrase sur mon visage. Je relève un peu la tête pour que nos deux nez se caressent. Je ferme les yeux en attendant sa réponse, mais aussi pour graver ce moment dans ma tête.
- Moi, je te le dis. Je ne referai pas deux fois la même erreur. Je t'ai perdu une fois à cause de ma stupidité. Si on a un problème, on en parlera et on le règlera, ensemble.
Je glisse ma main sur sa nuque et je rapproche son visage du mien. Ses lèvres frôlent les miennes. Mais elles restent en suspens, comme s'il attendait un signe de ma part pour qu'il scelle nos deux corps ensemble. J'entrouvre mes lèvres et passe doucement ma langue dessus, dans mon mouvement, je touche aussi les siennes et je sens Lewis sourire.
La pression de ses mains contre mes joues s'accentue un peu et sa bouche emprisonne la mienne. Ce baiser est encore plus doux et significatif que ce que j'avais pu imaginer. Je me félicite intérieurement d'avoir pris le temps de bien faire les choses et d'avoir résister autant que je pouvais à la tentation. Mon coeur bat dans mes oreilles et mes papillons font des loopings dans mon ventre. C'est si bon de pouvoir gouter à ses baisers encore une fois.
Lewis presse son corps contre le mien, presque fiévreux de nos retrouvailles, ce qui fait bouger la porte que j'ai déverrouillé un peu plus tôt. Le grincement nous arrête. Lewis reprend sa respiration en posant son front contre le mien, j'en fais de même.
- Je crois que tu as du rouge à lèvres de partout... pouffai-je de rire.
- Je crois que pour cette fois-ci, je ne t'en voudrai pas...
- Il faut qu'on-
- Je sais, laisse moi juste profiter encore un peu et après je remonte dans ma chambre.
Lewis passe son pouce sur mes lèvres et dépose de délicats baisers dessus, comme si c'était ma bouche était la chose la plus précieuse à ses yeux. Je sens mes jambes devenir du coton, s'il continue je ne pourrai pas l'empêcher de venir avec moi dans mon lit.
Mes mains descendent sur son torse et sous mes doigts, je sens son coeur battre la chamade. Lewis se détache de moi, m'embrasse une dernière fois et s'éloigne. Je n'entre pas tout de suite dans ma chambre, je le regarde marcher en direction de l'ascenseur. Quand celui-ci ouvre ses portes, Lewis entre et se retourne.
- Au fait ? Tu portais quelque chose sous ta jupe ? S'écria-t-il à l'autre bout du couloir.
- Tu le sauras la prochaine fois que tu m'emmènes diner !
- Demain soir, ça te va ?
Je glousse de rire avant de secouer la tête. Les portes se referment sur son beau sourire et moi je referme la porte de ma chambre.
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Fiouf !
J'ai du m'arrêter d'écrire sinon ce chapitre allait être vraiment trop long !
J'aime tellement écrire sur nos deux tourtereaux !
Le baiser tant attendu est arrivé ! Hallelujah !
J'ai tellement ri devant nos commentaires sur le dernier chapitre 😂
J'espère que celui-ci vous plaira tout autant 🫶🏻
Des bécots et à mercredi !
Writting Firefly ✨