Late Night Talking

By WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
Tome II • Chapitre 18
Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51

Tome II • Chapitre 21

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By WrittingFirefly

19 février 2024- Boucan Canot - La Réunion

Aujourd'hui est mon dernier jour sur l'île de la Réunion. Hier soir, nous avons terminé de charger le container qui partira pour Chicago dans la journée de demain. J'ai pu rester pour aider mon père à vider la maison en reprenant le travail mais à distance. Pas mal de réunion ont rythmés mes journées depuis que la monoplace a été présenté à la presse.

Ça n'a pas été une chose si simple de trier les affaires de ma mère. Chaque vêtement, chaque bijou, chaque produit de beauté a fait remonter des tendres souvenirs. Si la plupart de ses vêtements ont été récupérés par une association locale, nous avons gardé sa robe de mariée ainsi que certains pulls ou robes qui avaient une trop grande charge émotionnelle pour qu'on puisse s'en séparer. Ses bijoux seront répartis entre mon frère, ma sœur et moi de façon équitable tout comme son maquillage. Ma mère adorait se maquiller, elle avait une collection assez impressionnante de palettes de fards à paupières et de rouges à lèvres. J'ai mis la main sur l'un de ses rouges à lèvres Chanel, il est déjà bien au chaud dans mon sac à main. Comme ça, elle m'accompagnera partout, sans prendre trop de place.

Nous avons aussi démonté et emballé les meubles que mon père voulait pour sa nouvelle maison, tout le reste a été donné au voisinage ou à des associations. Heureusement que nos voisins d'à côté nous ont prêté des couchages d'appoint sinon, on aurait dû dormir à la belle étoile pour notre dernière nuit ici.

Avant de vider le grenier, j'ai récupéré une dizaine de petits carnets appartenant à ma mère. Il me reste assez de place dans ma valise pour pouvoir les prendre avec moi. Le reste part directement à Chicago ; il y a des choses pour lesquelles j'ai refusé catégoriquement qu'on s'en sépare, et ces carnets en font partie. Plus tard, je suis persuadée qu'on prendra plaisir à se replonger dans les souvenirs de ma mère. Elle a noirci chacune des pages, cela fait partie de notre héritage familial.

Je n'arrive pas à dormir mais cette fois-ci, je connais la cause. Demain, je vais faire mon grand retour dans le paddock, j'ai l'impression qu'on est la veille de la rentrée des classes. J'ai tellement hâte de retrouver toute l'équipe, l'effervescence du lieu, le bruit des moteurs V6 hybride et toute l'atmosphère si particulière des essais hivernaux. Nous serons en petit comité, il n'y a pas beaucoup d'invités lors de ces séances, le paddock sera bien plus calme que d'habitude. Mais l'excitation est teintée d'une certaine appréhension.

Le retour au travail veut aussi dire pouvoir se retrouver nez à nez avec Lewis. Pour le moment, je tente de ne pas y penser. Mais je sais que c'est la raison principale de mon insomnie cette nuit.

Mon téléphone indique « 2:22 » quand je sors le premier carnet de ma valise. J'ai envie d'en apprendre plus sur la jeunesse de ma mère. Dès les premières lignes, je me plonge dans son récit. Ma mère a commencé à écrire quand elle avait 15 ans, soit deux ans avant de rencontrer mon père. Dans le premier carnet, elle raconte son quotidien au lycée. Je rigole doucement quand j'apprends que ma mère était une vraie séductrice, elle faisait craquer tous les mecs de sa classe, mais elle, elle était totalement focalisée sur ses études.

Je dévore littéralement les deux premiers carnets, les petites prises de tête avec ses copines et ses états d'âme d'adolescente me passionnent. Je découvre une autre facette de ma mère.

Puis au milieu du troisième carnet, mon père arrive dans sa vie.

"11 juin 1984 - Rouen

J'ai encore du mal à croire ce que je m'apprête à écrire ici. Je crois que j'ai rencontré le père de mes enfants hier soir.

À la base, je ne voulais pas aller à cette soirée organisée par Louisette. J'étais bien déterminée à passer ma soirée à réviser pour les épreuves du baccalauréat qui arrivaient à grands pas. Mais la bande de copines avec qui je traîne habituellement est venue me chercher directement à la maison. Mes parents se sont trouvés un peu dépourvus devant l'insistance de mes copines et n'ont pas su leur dire non. J'ai à peine eu le temps de remettre un peu d'ordre dans mes cheveux avant de partir.

Les parents de Louisette étaient partis pour le weekend et son frère était à une course de voiture. Elle avait donc la maison pour elle toute seule. Quand nous sommes arrivées, il n'y avait pas grand monde. Ce qui m'arrangeait, plus vite la soirée était terminée, plus vite je pourrais reprendre mes révisions.

Mais, fin, je devrais plutôt écrire MAIS, la soirée a pris une autre tournure quand le grand frère de Louisette a débarqué avec ses potes. Je n'ai pas tout compris sur le coup, mais je crois qu'il a eu la même idée que sa petite sœur. Après leur course dans la ville voisine, ils avaient fait la route pour venir fêter leur victoire ici.

C'est à ce moment-là que j'ai fait la rencontre de Jean-Marc. Avec son jean délavé et sa chemise bleu nuit un peu trop grande rentrée dans son pantalon, il a un look très américain comme on peut souvent le voir dans les revues de mode. Ses cheveux blonds sont coiffés en arrière, mais de temps en temps, une mèche tombe sur ses yeux verts.

Dès que nos regards se sont croisés, je suis tombée amoureuse. J'ai senti mon cœur battre la chamade, ma bouche est devenue sèche, je n'arrivais pas à articuler le moindre mot quand il m'a demandé mon prénom. Alors que je suis une vraie bavarde d'habitude, il avait réussi à me couper le sifflet.

Les filles voulaient rentrer parce qu'il n'y avait pas assez d'ambiance, mais moi je voulais rester finalement. Je voulais continuer à l'écouter raconter sa course. J'étais complètement envoutée par ce mec ! Les filles ont fini par me tirer par le bras, je leur en veux un peu. Je ne sais même pas s'il connaît mon prénom.

Il faudra que je demande discrètement à Louisette si elle en sait plus sur ce Jean-Marc. Une chose est sûre, je vais tout faire pour le revoir."

J'en reviens pas, mes parents nous ont toujours dit qu'ils étaient tombés fou amoureux l'un de l'autre dès le premier regard. Je lis rapidement les pages suivantes, ma mère raconte comment elle s'est sentie pendant qu'elle passait les différents épreuves du bac. Pendant le début de l'été, apparemment elle a fait en sorte de passer plus de temps chez sa copine Louisette dans l'espoir de croiser son grand frère et sa bande de pote. Sur ça, je suis rassurée, je tiens de ma mère, quand on a une idée en tête on reste accrochée jusqu'à l'obtention de ce qu'on veut.

« 15 juillet 1984 - Deauville

J'ai encore des étoiles plein les yeux ! J'ai l'impression de voler au-dessus de mes pompes ! J'avais peur que Christophe, le frère de Louisette, n'invite pas Jean-Marc. Je m'explique. Quand on a eu nos résultats du bac, que j'ai eu haut la main, on voulait partir à Deauville, mais aucune de nous n'avait le permis. Alors Louisette a demandé à son frère s'il voulait bien nous emmener, sauf qu'on est six filles, il nous fallait donc deux voitures. Et bingo, il a proposé à Jean-Marc de faire le trajet avec nous !

J'ai bien évidemment fait en sorte d'être dans sa voiture pour apprendre à le connaître un peu plus. Jean-Marc a cinq ans de plus que moi, il est féru de sport automobile. Quand il me parle, il a un petit sourire en coin, je pourrais fondre.

Bref, le plus important n'est pas là. On a regardé le feu d'artifice, il était assis à côté de moi. Et avant le bouquet final, j'ai senti ses doigts se glisser un chemin entre les miens. J'ai cru que j'allais m'évanouir. Mais quand on s'est levé parce que le feu d'artifice était terminé et qu'il fallait qu'on rentre chez nous, il a fait comme si rien ne s'était passé...

Mais ce n'est pas fini ! Je te tiens en haleine cher journal ! J'étais la dernière qu'il a déposée et pour me dire au revoir, il m'a caressé la joue et a déposé un baiser à la commissure de mes lèvres. J'étais pétrifiée. Comme tu le sais, j'ai déjà embrassé des garçons, mais Jean-Marc, c'est différent. Je l'avais croisé en coup de vent quelques fois après la soirée chez Louisette, je n'arrivais pas à savoir si je lui plaisais ou pas... Maintenant j'en ai la confirmation. »

Non mais je fonds, les premiers moments entre mes parents sont vraiment trop mignons, il me rappelle nos débuts avec Lewis, quand on se tournait autour sans vraiment savoir ce qu'il allait en retourner. Je continue de lire, j'enchaine les pages les unes après les autres. J'assiste au rapprochement de mes parents, ils finissent par se mettre ensemble avant la fin de l'été. Mais ma mère part à la fac pour continuer ses études, alors que mon père se lance corps et âme dans les courses de rallye. Ils ont passé leur trois premières années comme un conte de fée, mon père passait du temps avec ma mère dès qu'elle était libre et elle, elle assistait à toutes les courses quand elle le pouvait. C'est beau de voir comment les habitudes et les premiers souvenirs se sont construits.

J'arrive au bout des 10 premiers carnets que j'avais en stock. Il y a quelques nuances qu'il faut ajouter au tableau idyllique que sont en train de construire mes parents. Les parents de ma mère lui mettent la pression pour qu'elle se marie et fonde une famille rapidement, mais ils ne voient pas en mon père le gendre idéal. Selon eux, il est trop instable avec sa passion pour les sports automobiles pour qu'il soit un prétendant sérieux pour ma mère. Si au début, ma mère ne faisait pas attention aux remarques de ses parents, petit à petit, ils ont réussi à mettre le doute dans sa tête.

« 25 octobre 1988 - Rouen

J'ai le coeur brisé. J'ai passé la nuit à pleurer. Nos adieux ont été déchirant. Je ne sais pas comment je vais faire pour me relever de ça. J'ai quitté Jean Marc. Ça me déchire une deuxième fois le coeur de l'écrire. Mes parents avaient raison, je me suis laissé bercer d'illusions, même si le quotidien avec Jean Marc était tout ce qu'il y avait de plus parfait, ça faisait 4ans qu'on était ensemble et à aucun moment il m'a parlé d'avenir ensemble.

Je n'ai même pas la force de continuer à écrire. Il faut que je me prépare pour aller travailler. »

Je reste sur le cul. Mes parents nous ont jamais parlé d'une séparation ! Je tourne la page pour avoir la suite de l'histoire mais c'était la dernière page du carnet. Le reste de l'histoire se trouve dans le container qui est parti hier.

Le soleil commence à pointer le bout de son nez, mon père ne devrait pas tarder à se réveiller. Je m'habille et je quitte la maison pour aller chercher de quoi composer notre dernier petit déjeuner ici. Je passe par la boulangerie et par l'épicier. Les fruits frais d'ici vont tellement me manquer ! Je rentre rapidement pour mettre la table. Je fais chauffer de l'eau quand mon père me rejoint dans la cuisine.

- Tu es déjà debout ?

- A vrai dire, je n'ai pas vraiment réussi à dormir... Va t'installer, le petit dej' est prêt, j'arrive avec le thé !

Mon père dépose un baiser sur ma tempe et part s'installer sur la terrasse où le festin nous attend. Une fois que l'eau bout, je la verse dans la théière et ajoute la fin du paquet de thé qu'il nous reste. Je rejoins mon père et nous nous mettons à table. Je nous sers à chacun une tasse de thé. Je prends la mienne dans mes mains et je m'installe plus confortablement sur ma chaise.

- Dis, j'en ai profité pour lire les carnets de Maman que j'avais mis de coté...

- Oh, tu as pris le temps de les lire alors.

- Oui, mais le problème c'est que je suis arrivée à la fin et que je veux savoir la suite. Sauf que la suite doit déjà être sur le bateau.

- Mhm, je peux peut-être t'aider... Qu'est-ce que tu veux savoir ?

- Alors déjà, j'ai appris que vous vous étiez séparé... Mais ce qui m'intrigue le plus, c'est comment vous avez fait pour vous remettre ensemble ? Fin je veux dire, Maman avait l'air très déterminé à tourner la page.

Mon père repose la tartine qu'il venait de se faire, il soupire et s'appuie contre l'assise de sa chaise. Il a l'air de chercher ses mots. Je suis accrochée à ses lèvres comme si ma vie en dépendait. Je veux comprendre comment il a réussi à faire flancher ma mère, elle qui avait les idées très arrêtées.

- Après qu'elle m'ait quitté, j'ai enchainé les conquêtes. J'en étais pas très fier à l'époque, mais je pense que je devais passer par là pour me rendre compte que celle que je cherchais dans toutes les femmes que j'avais fréquenté, c'était ta mère. Après un mois et demi de séparation, je me suis présenté chez tes grands parents pour demander la main de leur fille. Ton grand père m'a ri au nez, il ne me portait vraiment pas dans son coeur. Mais ta mère a bien voulu entendre ce que j'avais à dire.

- Et qu'est-ce que tu lui a dit ?

- Oh, ça date, je m'en souviens plus mot pour mot mais j'ai reconnu tout ce qu'elle me reprochait. Mon manque d'implication dans le futur qu'elle voulait construire avec moi. Je vivais encore chez mes parents, ta mère avait son appartement d'étudiante, je faisais des petits boulots pour pouvoir payer les frais d'inscription aux courses de rallye et l'équipement de ma voiture. Mais ses parents ne voyaient pas d'un très bon oeil le fait qu'on puisse partager le même lit sans être marié. Pour moi, c'était pas quelque chose d'important. J'aimais ta mère et ça me suffisait.

- Ça te suffisait ?

- Oui, j'ai jamais eu besoin d'une signature en bas d'un bout de papier à la mairie pour savoir que c'était la femme de ma vie. Mais s'il fallait en passer par là pour la récupérer, alors j'allais le faire. On a passé deux soirs à parler, à mettre les choses sur la table. Ta mère a accepté qu'on se remette ensemble. Puis, on a appris qu'elle était enceinte de ton frère.

- J'en reviens pas. Vous nous avez toujours dit que vous étiez tombé amoureux l'un de l'autre au premier regard, alors que bon, maintenant je sais que c'est pas vraiment vrai. Et là, tu me dis que vous vous remettez ensemble avant la naissance de Maxendre.

- Bien sur que si, j'avais flashé sur ta mère le premier soir où je l'ai vu, mais on a juste mis un peu de temps avant qu'on arrive à se l'avouer et se mettre ensemble. Pour Maxendre, je l'ai pris comme un signe du destin. C'était le déclic pour que je grandisse d'un coup. On s'est marié quatre mois avant qu'elle accouche. Au début c'était pas facile, parce que j'ai dû lui prouver que je voulais faire ma vie avec elle et tu sais comme ta mère peut être têtue ! Mais à force de discussions et d'actions, j'ai prouvé à ta mère et à ses parents que j'étais l'homme de la situation.

- Tu sais quoi ? Je crois que je préfère cette version là de votre histoire. Elle est tellement plus réaliste. Au moins, on aurait su que pour être un couple comme le votre, il était normal d'avoir des hauts et des bas, voir même des ruptures !

Mon père rigole et pose sa main sur la mienne.

- Vous étiez petits, on allait pas vous dire la vraie vérité, sinon vous n'auriez pas cru aux contes de fée. Mais c'est vrai qu'on aurait pu vous le dire une fois que vous étiez plus grands.

Mon père regarde sa montre et fronce les sourcils.

- Il faut qu'on soit à quelle heure à l'aéroport déjà ?

- Ton avion est à 11h et le mien à midi, du coup, on doit partir d'ici vers 9h. Je vais aller courir avant, tu veux venir avec moi ?

- Ça va aller Amélia, je vais en profiter pour donner un dernier coup de ménage avant qu'on parte.

J'avale mon petit déjeuner et je monte dans ma chambre pour me changer. Courir un peu avant de monter dans l'avion devrait me permettre d'être assez fatiguée pour dormir pendant une grande partie du voyage. Je profites une dernière fois du bruit des vagues qui s'écrasent sur la plage. Peut-être que lorsque le moment de la retraite sera venue pour moi, je ferai comme mes parents et je viendrai m'installer ici. L'Île offre un cadre de vie plutôt enviable.

Quand je rentre à la maison en nage après mon running, mon père m'informe qu'un colis m'attend dans la cuisine. Je fronce les sourcils, il n'y a pas grand monde qui a l'adresse d'ici. Je prends le colis sans l'ouvrir et je le fourre dans mon sac à dos, je l'ouvrirai plus tard. Je file à l'étage pour prendre ma douche en quatrième vitesse, si je traine trop on va finir par être en retard. Je mets ma serviette à sécher au soleil, vu la chaleur qu'il fait aujourd'hui, elle sera sèche avant que je finisse de boucler ma valise. Je laisse les carnets à mon père, maintenant que je les ai lu, je ne vais pas m'encombrer avec.

J'enfile un legging noir, des chaussettes confortables, un petit débardeur et je noue à mes hanches le pull gris oversize que j'ai pris dans l'armoire de ma mère. Plus que quinze heures de vols avec une escalade à Dubai m'attendent, il faut que je sois dans une tenue confortable. Tant pis pour le style.

Mon père et moi, nous faisons une dernière fois le tour de la maison avant de prendre la route pour l'aéroport. Sa voiture sera prise en charge pour qu'il puisse l'avoir en même temps que toutes nos affaires une fois rentré à Chicago.

Nous passons ensemble la sécurité de l'aéroport puis je l'accompagne jusqu'à sa porte d'embarquement.

- Il faut qu'on s'organise avec Zoé, mais ça serait bien qu'on puisse venir pour les grandes vacances, comme ça on verra ta nouvelle maison ! Dis-je en prenant mon père dans mes bras.

- Tu peux venir quand tu veux, avec ou sans ta soeur, tu peux même venir avec Pierre et Lando, la porte sera toujours ouverte.

- Merci, Papa. Il faut que tu y ailles, tu vas finir par rater ton vol alors qu'on est devant la porte !

Mon père rigole et ressert son étreinte autour de moi. Il dépose un baiser sur ma tempe comme il a l'habitude de le faire puis prend son bagage cabine et avant d'entrer dans le sas, il se retourne.

- Je sais que c'est pas facile pour toi, explose si tu as besoin mais prends le temps d'avoir une discussion posée avec lui. Et envoie des messages à ton vieux père de temps en temps !

Je souris à mon père et je lui envoie un baiser tout en le regardant s'enfoncer dans le sas pour aller rejoindre son avion. Je récupère mon sac à dos et ma valise et je marche en direction de ma porte d'embarquement. Une fois installée à ma place, j'ouvre le colis, ou plutôt la grande enveloppe en carton. Un petit mot accompagne le livre « 101 essais qui changeront votre façon de penser ».

«  Oui, j'ai peut être oublié ton cadeau d'anniversaire.
Mais je suis persuadé que tu ne m'en voudras pas très longtemps.
Si tu as du mal, repense à mon torse nu que tu as longuement contemplé la dernière fois.
J'espère que ce livre t'accompagnera dans tes prochains voyages.

Je t'embrasse (sur la joue parce que bon...)

Milo »

Je sors mon téléphone, prends un selfie avec le livre devant ma tête pour l'envoyer à Milo afin de le remercier. L'hôtesse de l'air vient me demander de mettre mon appareil en mode avion le temps du décollage. Je m'exécute et je me plonge sans plus attendre dans les premières pages de mon nouveau livre.

20 février 2024 - Sakhir - Bahreïn

Je suis arrivée à Manama il y a à peine une heure et je cours déjà de partout. Après avoir récupérer la clef de ma chambre, il faut que je parte à la recherche de Lando. C'est lui qui a mon trousseau avec mes nouvelles tenues McLaren pour la saison puisque je ne suis pas repassée par Woking avant d'arriver ici.

Je le retrouve dans le couloir qui mène à nos chambres alors qu'il est en train de refermer sa porte.

- Lando ! Tu tombes bien, files moi mes affaires comme ça je peux défaire ma valise et ranger mes vêtements avant qu'on aille dans le paddock !

- Oh bonjour Amélia Williams ! Ça va bien et toi ? Roh là là ça me fait plaisir de te voir, tu as bonne mine dis donc !

Je lève les yeux au ciel puis je rigole, d'habitude c'est moi qui dit ça à Lando parce qu'il commence toujours les conversations en allant droit au but.

- Oh ça va ! On s'est eu au téléphone tous les jours ou presque ! Alors ? Tu me donnes mes affaires ?

- C'est si gentiment demandé, des fois je me demande pourquoi je suis aussi sympa avec toi...

- Peut-être parce que je suis un amour !

J'offre mon plus beau sourire et je bats rapidement des cils pour accentuer mes propos. Je déverrouille la porte de ma chambre et je la bloque avec mes baskets pour qu'elle reste ouverte afin que Lando puisse entrer quand il aura fini de prendre mes tenues McLaren dans sa chambre.

Les bonnes habitudes reviennent rapidement. Pendant que je suis en train de ranger mes affaires dans la penderie, Lando s'installe sur mon lit, il scrolle sur son téléphone. Il se racle la gorge quand je suspens la robe que je compte mettre ce soir pour le diner.

- C'est ta tenue pour ce soir ?

- Affirmatif, t'aimes pas ?

- Faudrait être fou pour ne pas aimer. Rigole Lando. Bon, tu te dépêches ? Oscar vient de m'envoyer un message pour me dire qu'il nous attendait dans le hall avec George pour aller dans le paddock.

- J'ai bientôt fini, tiens, prends ma trousse de toilettes. Tu peux la mettre dans la salle de bain.

Lando soupire avant de finir par se lever pour prendre ma trousse de toilettes. Je le regarde entrer dans la salle de bain puis je termine en quatrième vitesse de vider ma valise.

- Va falloir m'expliquer comment Amélia qui est normande peut être plus bronzée qu'Oscar qui est australien ! S'exclame George quand nous arrivons dans le hall d'entrée de l'hôtel.

Avant que je puisse répondre, nous montons dans le van qui va nous amener aux abords du circuit de Sakhir. Je m'assois entre Lando et Oscar pendant que George s'affale sur la banquette derrière nous.

- On t'a pas revu à Woking ! T'as disparu des radars, tu étais passée où Amélia ? Me demande Oscar.

- On a vendu la maison familiale sur l'Île de la Réunion, du coup je suis allée donner un coup de main à mon père pour faire les cartons. Peut-être que j'en ai profité pour faire un peu de surf et des siestes sur la plage...

- Mhm ceci explique cela, intervient Lando en se frottant sa barbe naissante.

Son intervention déclenche immédiatement nos rires. Même si j'ai eu Lando presque tous les jours au téléphone, je dois avouer que sa présence à mes côtés m'avait manqué. Je passe mon bras sous le sien et j'appuie ma tête sur son épaule. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres. Me voilà de retour auprès de ceux qui comptent énormément pour moi.

Nous foulons le sol du paddock de Bahreïn, Lando maintient les bretelles de son sac à dos avec ses deux mains, je suis à quelques pas derrière lui. J'ai vraiment l'impression d'accompagner mon neveu à sa rentrée des classes. Nous saluons les différentes personnes que nous croisons avant d'entrer dans notre motorhome. Nous avons une petite réunion avec l'équipe de communication afin de caler les derniers détails pour les photos et les contenus qui seront diffusés demain. Avant le début des essais, tous les pilotes se retrouveront pour la traditionnelle photo en début de saison. Ça sera l'occasion de créer un peu de contenu pour les réseaux sociaux.

Nous trainons un peu dans le motorhome aux couleurs de notre écurie, un petit moment en off pour discuter avec tout le monde. J'aperçois Archie, mais il est en grande discussion avec Andrea Stella. On se salut du regard puis Lando me propose de rentrer à l'hôtel. Nous sommes attendus dans deux heures dans la grande salle de réception d'un hôtel pas très loin du notre pour une soirée non officielle du lancement des essais hivernaux.

Une fois arrivée dans ma chambre, je mets « Murder on the Dancefloor » et je commence à me déhancher aux rythmes entrainants de la musique. Je me déshabille et je me glisse sous le jet d'eau brulant de la douche. Je me savonne le corps et les cheveux puis je me rince. Il faut pas que je m'éternise de trop, je vais finir par être en retard !

En enfilant ma robe, je me demande ce qu'en penseront les garçons mais surtout ce qu'il en pensera lui. J'attache les cheveux en une queue de cheval haute et je laisse tomber quelques mèches par-ci par-là pour donner un effet décoiffé maitrisé. Je travaille un peu mon teint, mais je n'en fais pas trop. Ma robe attirera déjà bien trop les regards sur moi. Un peu de mascara et le rouge à lèvres nude Chanel de ma mère que j'ai avec moi dorénavant. Je passe dans un nuage de parfum puis quand trois coups retentissent contre ma porte, j'ouvre sur un Lando qui est très bien habillé lui aussi.

Je passe mes pieds dans mes escarpins noirs, prends mon sac et ma veste en jean. Lando m'attend appuyé dans l'encadrement de la porte, il n'a pas prononcé un seul mot, mais son regard ne me lâche pas.

- Tu n'as pas décroché un mot depuis que t'es là. Ça va ? Demandai-je en pénétrant à mon tour dans l'ascenseur.

- Je suis en train de me dire que je suis bien content de ne pas être à la place de Tu-Sais-Qui, tu vas lui en faire baver, pas vrai ?

Je me retourne pour faire face à Lando.

- Tu n'as même pas idée à quel point.


--
Dernier chapitre avant la confrontation.
Accrochez vos ceintures, ça va swinguer !

Je vous souhaite un bon vendredi et un bon week-end,
On se retrouve lundi pour un chapitre POV Amélia et Lewis !

Des bécots 🥰

Writting Firefly ✨

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