Late Night Talking

By WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
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Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
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Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
Tome II • Chapitre 21
Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
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Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51
Tome II • Chapitre 52

Tome II • Chapitre 13

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By WrittingFirefly

6 janvier 2024 - Nice - France

Je regarde sans vraiment prêter attention au tapis roulant qui tarde à me délivrer ma valise. Après avoir passée la semaine avec Pierre et Kika à Dubai, j'avais besoin de rentrer. Si passer mon temps aux abords de la piscine de l'hôtel me convenait plutôt bien, hier j'ai eu ce besoin incommensurable de me retrouver seule. J'ai pu monter dans l'avion qui me ramenait à la maison en promettant à Pierre de l'appeler tous les soirs.

Depuis le soir du réveillon, il s'est montré très présent. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il fait pour moi. Si nous nous étions un peu éloignés durant ces cinq dernières années, le fait de mettre les pieds dans son monde de la Formule 1 n'a fait que resserrer les liens qui nous liaient. Et encore plus depuis qu'il m'a montré les photos de Lewis. Ça fait presqu'une semaine et j'ai encore du mal à réaliser ce que j'ai vu.

Je sens qu'une colère est en train de grandir au fond de mes entrailles sans que je puisse pour autant la faire éclater, avant qu'elle ne provoque trop de dégâts. J'ai tout essayé. A commencer par boire à outrance le soir du réveillon pour que l'alcool fasse plier les barrières qui m'empêchent, encore aujourd'hui, d'extérioriser ce que je ressens. De cette soirée de réveillon, je ne me souviens pas grand chose. Après avoir trainé Kika et Pierre sur la piste de danse, c'est le trou noir. Je me souviens juste de tirer la chasse d'eau des toilettes après avoir vomi l'intégralité de mon estomac au petit matin. 

J'ai tenté de nager jusqu'à avoir des crampes pour ressentir autre chose qu'un vide immense. Mais rien n'y faisait, la seule chose qui pouvait apaiser un tant soit peu la tornade qui se préparait a été de rester allongée pendant des heures sur un transat avec mes écouteurs dans les oreilles et ma playlist préférée. L'avantage c'est que j'ai pu parfaire mon bronzage hivernal. Les couleurs que j'ai pris me donnent bonne mine et me permettent de ne pas me maquiller pour tenter de paraitre moins cadavérique. 

Je sors de mes rêveries pour récupérer ma valise, qui a dû faire quelques tours avant que je me rende compte qu'elle était là. Je prends mon téléphone pour commander un taxi depuis l'application Uber et j'en profites pour envoyer un message à Pierre afin de lui dire que je suis bien arrivée. Même à mon père, je ne rends pas autant de compte. Quand il me répond avec un simple émoji qui mime un pouce en l'air, je pouffe de rire. Un vrai daron.

Je savoure mon retour dans la principauté monégasque. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais ça m'avait presque manqué d'entendre parler en français. Avec Lewis, nous parlions exclusivement en anglais, et avec Pierre, c'est pareil pour faciliter la compréhension de Kika lors de nos discussions. Je remercie le chauffeur de taxi puis je tire ma valise sur le trottoir devant mon immeuble. Avec mon épaule, je pousse la grande porte d'entrée, me revoilà au point de départ. L'avantage de la situation c'est que je vais pouvoir profiter de mon appartement pour finir de le décorer et de l'aménager pour que je me sente vraiment chez moi.

- Mademoiselle Williams ! M'interpelle Jean, le concierge, avant que je monte les premières marches de l'escalier.

- Bonjour Jean, bonne année ! Lui dis-je en souriant.

- Oh merci à vous aussi ! Même si j'ai bien peur qu'elle commence plutôt mal pour vous.

Je repose ma valise au sol. Qu'est-ce qu'il peut être encore pire que de voir son petit ami avec une autre ?

- Plutôt mal ? C'est à dire ? Demandai-je en fronçant les sourcils.

- Eh bien... Il y a eu un gros dégâts des eaux la nuit dernière. Les pompiers sont intervenus mais votre appartement a été touché. Je me suis permis d'utiliser la clef que j'ai pour leur ouvrir votre porte. 

- Allons bon ! Il manquait plus que ça !

Je me mets à ricaner nerveusement. J'ai bien comme l'impression que le sort s'acharne sur moi en ce moment.

- J'ai tenté de prévenir votre agence immobilière, mais vu qu'on est samedi, je n'ai pas eu de réponse. Reprend le concierge, visiblement embêté par la situation. Fin, ce que je veux dire, c'est que vous ne pouvez pas retourner dans votre appartement.

- Mais si l'incident a été réglé, pourquoi je ne pourrai pas retourner chez moi ?

- Parce qu'ils ont coupé l'eau le temps qu'un plombier passe pour changer la canalisation qui a cédé. Votre appartement a été le plus touché alors ils n'ont pas remis l'électricité, ni le chauffage. 

- Mhm, je vois... Vous avez une idée de quand un plombier pourra passer ? 

- Pas avant lundi matin, j'en ai bien peur... me répond Jean en se grattant le haut de son crâne dégarni.

- Dans ce cas, je vais récupérer quelques affaires et je trouverai une solution pour ce weekend. Merci à vous d'avoir pris les choses en main !

Je laisse ma valise près de l'escalier et je grimpe les marches quatre à quatre. En ouvrant la porte d'entrée de mon appartement de fonction, une odeur d'égout me prend tout de suite au nez. S'il n'y a pas de dégâts apparent dans les pièces de vies, hormis un petit centimètre d'eau qui recouvre le sol par endroit. C'est bien différent dans ma chambre. Il y a des morceaux de plâtres un peu de partout, mais le plus gros des dégats se trouve au dessus de mon lit. Le plafond a dû céder sous le poids de l'eau accumulée. Ma literie est foutue. Je soupire bruyamment.  Je récupère un petit tote bag que je remplis de mes affaires à l'effigie de l'écurie pour laquelle je travaille et je ferme précautionneusement la porte de ma chambre.

Je m'assois sur mon canapé et je compose le numéro de l'agence immobilière mais comme Jean auparavant, je tombe sur une messagerie qui m'invite à renouveler mon appel lundi matin. Moi qui me faisait une joie de retrouver mon petit cocon... Je vais devoir changer mes plans. Il faut que je trouve une solution d'hébergement pour ce weekend. J'écarte rapidement l'idée d'aller chez Lewis, même si j'ai laissé ma clef sur le comptoir de la cuisine de Los Angeles, je sais qu'il y a toujours quelqu'un dans la demeure quand le pilote n'est pas là. Je pourrai aller chez Pascale, la mère de Charles, mais je me sens un peu coupable de ne pas avoir pris de ses nouvelles récemment et ce n'est pas dans mes habitudes de m'imposer quelque part. Il me reste une solution. Je rallume l'écran de mon portable et je tape rapidement un message.

Moi : 17h59
J'ai un problème de canalisation d'eau dans mon appart',

Est-ce que je peux squatter le tien vu que t'es pas là ?

La réponse ne tarde pas à arriver et en la lisant je souris instantanément.

Landodo : 18h01
Pas de soucis, je préviens le concierge que tu passes récupérer ma clef.

N'en profites pas pour renifler mes sous vêtements s'il te plait !

J'aurai pu prendre une chambre d'hôtel, mais je n'ai vraiment pas envie de me retrouver dans un lieu impersonnel. Au moins chez Lando, je sais où je mets les pieds. Je n'y vois pas grand chose sans électricité, mais je prends le sceau et la serpillière pour tenter d'essuyer l'eau qui stagne au sol. Il faudra que je repasse par ici pour vérifier qu'il n'y a pas d'autres dégâts. Je mets la serpillière à sécher dans la salle de bain. J'attrape mon tote bag, referme la porte d'entrée à clef et redescends au rez de chaussée où je retrouve Jean.

- Je suis bien contente de ne pas avoir été dans mon lit quand le plafond a cédé ! Dis-je en rigolant. Je vais aller chez un ami pour le temps des travaux. Je risque de repartir à l'étranger la semaine prochaine, je vous laisse gérer avec l'agence et le plombier ?

- Pas de problème Mademoiselle Williams !

- Jean, je vous ai déjà dit de m'appeler Amélia... Il faut que je file, mais merci encore pour tout ce que vous faites pour l'appartement !

Je salue le vieil homme, prends ma valise dans une main et quitte l'immeuble. L'appartement de Lando n'est qu'à une dizaine de minutes de marche du mien. La ville est déjà plongée dans l'obscurité. Je déambule dans les rues en trainant ma valise derrière moi. Les roulettes sur les pavés font un bruit d'enfer, je ne passe pas inaperçue. Une fois arrivée devant l'immeuble du jeune pilote britannique, je me présente au comptoir du concierge.

- Bonsoir, je viens récupérer la clef de l'appartement de Lando Norris.

La femme derrière le comptoir me regarde par dessus ses lunettes, tout en mastiquant son chewing-gum. Je ne me souviens pas de l'avoir déjà vu. J'en conclue que la dame qui est là d'habitude doit être en vacances. Elle avait le mérite d'être bien plus chaleureuse que la porte de prison qui se tient devant moi.

- Oui, effectivement, j'ai reçu un mail de monsieur Norris à ce sujet. Quand vous partirez, laissez la clef dans la petite boite juste là s'il n'y a personne.

En plus de ne pas être très accueillante, cette femme a une voix monotone et lente. Je referme ma main sur le trousseau qu'elle vient de déposer sur la surface du comptoir et lui adresse un léger sourire avant de prendre congé pour me diriger jusqu'à l'ascenseur.

Je balance mes baskets dans l'entrée après avoir pris soin de bien refermer la porte derrière moi. Me voilà enfin dans un lieu où je me sens en sécurité et qui ne menace pas d'être inondé à tout moment. Enfin, je l'espère. J'ouvre ma valise dans la chambre de Lando, il faut que je lance une machine, je n'ai plus rien à me mettre. Mais je m'en occuperai après avoir pris une bonne douche. Je quitte mon jean et le laisse sur le fauteuil qui se trouve dans l'angle de la chambre et où sont déjà entreposé un certain nombre de vêtements appartenant au pilote.

Je finis de me déshabiller dans la salle de bain. Je saisis le pommeau de douche qui crache avec pression l'eau brulante. Je passe le jet d'eau sur mes épaules, mes cervicales avant de remonter sur mes cheveux. Quand je réouvre les yeux à la recherche de quoi me savonner, je peste contre moi même. J'aurai dû penser à prendre de quoi me doucher chez moi. N'ayant pas d'autres choix qui s'offrent à moi, je fais mousser le shampooing aux odeurs de cèdre et de citron avant de me masser le crâne pour laver mes cheveux. J'utilise le gel douche aux même senteurs avant de me rincer et de m'enrouler dans une serviette moelleuse. Je note dans un coin de ma tête d'acheter un gel douche et un shampooing aux senteurs un peu plus passe partout pour les laisser ici, au cas où.

La serviette toujours enroulée et coincée sous mes bras, je retourne dans la chambre et je fais un gros tas des vêtements qui doivent aller dans la machine à laver. J'en profites également pour ajouter quelques vêtements de Lando, il les aura propre à son retour. Je fouille un peu de partout dans la cuisine pour trouver une dosette de lessive puis je lance la machine. 

Maintenant que l'intégralité de ma valise est en train d'être lavée, je n'ai plus rien à me mettre. Je retourne dans la chambre de Lando afin d'avoir accès à sa penderie. Tout comme Lewis, le jeune homme a une quantité impressionnante de vêtements, peut-être que c'est un trait de personnalité que les britanniques reçoivent à la naissance ? Je cherche rapidement de quoi me couvrir. J'enfile un long t-shirt, saute dans un jogging et serre un peu les liens pour qu'il reste en place sur mes hanches.

A ce moment là, j'entends mon portable sonner dans la cuisine. Je trottine dans l'appartement pour répondre à l'appel. Je cale mon téléphone contre un verre d'eau et je décroche. La grosse tête de Lando apparait à l'écran. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en le voyant.

Alors bien installée ? Me demande le jeune pilote.

Parfaitement ! Je me suis permise de faire tourner une machine et de prendre une douche.

Je commence à avoir faim, alors tout en étant au téléphone avec Lando, je fouille dans les placards pour voir ce que je peux me mettre sous la dent. Alors que Lando me donne des informations pratiques sur son appartement, j'entends la voix si familière de Daniel. Je me retourne pour faire face à l'écran et découvrir le visage souriant de mon australien préféré.

Alors comme ça, tu as refusé l'invitation de Lando pour venir nous rejoindre ? M'interroge Daniel en fronçant les sourcils.

Ne sois pas si rancunier Dani, on va se voir pratiquement toute l'année. Bientôt, tu regretteras de voir aussi souvent ma petite tête !

- Il y a peu de chance, mais je demande à voir !

Lando qui assiste à notre échange, lance un regard un peu noir à son ami.

Ça va, je vous dérange pas tous les deux ? Nous questionne-t-il en reposant son regard sur son écran. Eh mais attends, c'est mon T-shirt ça Amélia !

- T'as dit que j'avais pas le droit de renifler tes sous vêtements, mais pas que j'avais pas le droit de t'emprunter un t-shirt et un jogging, répliquai-je avec un grand sourire avant de faire un tour sur moi même. Et au fait, comment ça se fait que vous soyez réveillé tous les deux ? Il est pas genre quatre heures du matin chez vous ?

- Il est cinq heure ici. J'emmène Lando en date pour voir le lever du soleil, tu peux rester en ligne avec nous si tu veux y assister toi aussi !

- Je ne suis pas sûre de tenir jusque là, d'ailleurs Lando ? J'ai l'autorisation pour dormir dans ton lit ou je dois me contenter du canapé ?

Ma question nous fait rire tous les trois. Je m'éloigne un peu de mon portable pour mettre une casserole d'eau à chauffer. On parle, on parle, mais la préparation du repas n'avance pas vraiment. Je suis tombée sur un paquet de pâtes complètes qui feront très bien l'affaire.

Tu peux prendre mon lit parce que je suis un gentleman, mais c'est comme pour mes sous vêtements, ne t'avise pas à faire des trucs chelou sous ma couette. Rigole Lando pendant que Daniel le secoue par les épaules.

Je suis bien contente de ne pas être avec eux actuellement. Ils auraient absorbés toute mon énergie sociale en moins d'une heure. Ils me racontent les derniers jours qu'ils ont passé ensemble pendant que je fais revenir la sauce tomate avec des oignons pour agrémenter mes pâtes. 

Alors que je suis en train de vider le contenu de la casserole dans la passoire, j'entends Lando qui m'interpelle à l'autre bout du fil. Je termine d'égoutter mes pâtes, les dispose dans une assiette et viens les napper de la sauce tomate. Quand je me retourne pour faire face à mon téléphone, je remarque que Lando s'est éloigné de Daniel. Il est seul à présent et son sourire, qu'il avait jusque là, a disparu. Je m'approche un peu plus près et je prends mon portable dans mes mains.

C'est quoi cette tête ? Tout va bien ? M'inquiétai-je en détaillant les traits de son visage.

C'est plutôt à moi de te demander ça, non ? J'ai vu les photos Am'...

- Ah, ça ! Je vais aussi bien que possible dans ces moments là, tu sais. Lâchai-je en soufflant sur mon assiette devant moi.

Rejoins moi en Finlande, on a un grand chalet. Tu pourras faire ta vie de ton côté ou passer du temps avec nous. Mais tu ne seras pas toute seule.

Les mots prononcés par Lando me touchent. Je n'ai pas l'habitude de parler de choses sérieuses avec lui hormis quand il s'agit de sujets professionnels. Les commissures de mes lèvres s'étirent timidement.

Je sais pas trop Lando, j'ai pas envie de gâcher ta préparation pour le championnat avec mon humeur massacrante...

- Tu verras, là où on va, c'est difficile d'être de mauvaise humeur !

- Je vais y réfléchir, d'accord ?

- Pas de soucis, t'es la bienvenue. On peut y aller ensemble ou tu peux nous rejoindre quand tu veux. Y'a une chambre de prévu pour toi au cas où.

- Merci Lando, murmurai-je en tentant de retenir un bâillement.

Allez, mange et va te coucher, on en reparle plus tard ! Bonne nuit Am' !

- Bonne journée tous les deux !

J'envoie quelques baisers avec ma main puis je raccroche. J'engloutis mon assiette, puis j'attends que la machine à laver ait fini de tourner en trainant sur les différents réseaux sociaux où je suis présente. J'ai laissé les restrictions que Kika et Pierre ont mis sur mes comptes. Même si j'aime me torturer l'esprit en ressassant la dernière conversation que j'ai eu avec Lewis, je ne suis pas masochiste au point de vouloir le voir au bras de cette jeune femme. Ni même d'être au courant de ce qu'il fait au lieu alors que j'attends qu'une chose : avoir des explications sur la situation entre lui et moi.

La machine émet une petite mélodie pour m'indiquer que le cycle de lavage est terminé. Je bascule la totalité des vêtements dans le sèche linge, le met en marche puis je me dirige vers la salle de bain pour me laver les dents et appliquer ma crème de nuit. Une fois fait, je me glisse sous la couette de Lando. Son lit ici est bien plus confortable et grand que celui où nous avons dormi chez ses parents à Bristol. Je me love dans la couette puis j'éteins la lumière. Je reste quelques minutes dans le noir, à écouter le bruit sourd du sèche linge faisant son travail puis je finis par m'endormir. 

7 janvier 2024 - Monaco

J'ouvre difficilement les yeux, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est. Les volets roulants de Lando ne laissent pas passer la lumière du jour. Je cherche à tâtons mon portable, quand je mets la main dessus, j'allume l'écran. Il est onze heures et quart. J'écarquille les yeux de surprise, je ne pensais pas avoir dormi si longtemps. Puis mon regard s'assombrit, juste en dessous des chiffres m'indiquant l'heure, une notification me rappelle qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de Lewis. Je soupire en reposant mon portable.

Son cadeau était déjà prêt avant même que nous partions pour Los Angeles. Il me manquait quelques détails à ajouter et je comptais terminer la surprise quand nous devions rentrer, ensemble. Je n'ai clairement pas la force de passer chez Lewis pour récupérer son cadeau afin de le détruire. Tant pis, j'espère qu'Anita ou une des autres employées de maison tombera dessus et aura la présence d'esprit de le mettre à la poubelle. Ça me fait penser que j'ai pratiquement toute ma garde de robe dans son dressing. Il faudra bien que j'arrive à avoir une discussion avec lui afin de récupérer mes vêtements avant le début du championnat.

Je secoue la tête pour chasser toutes ces pensées qui viennent polluer mon cerveau dès mon réveil. Ce n'est que du matériel, des vêtements, j'en rachèterai s'il faut. Je pose les pieds à terre et donne une impulsion pour quitter la chaleur du lit. Je me dirige dans la cuisine, les yeux encore mi clos et je mets en marche la bouilloire. Je sors mon ordinateur et le pose sur la table avant de l'allumer. Il faut que j'organise mes prochains jours pour garder un cap. Pour ne pas flancher.

Je verse l'eau bouillante dans une tasse, plonge un sachet Earl Grey et prends place derrière mon écran d'ordinateur. Tout en soufflant sur ma tasse, je fais le tri dans mes mails perso et pro. Un mail attire particulièrement mon attention. C'est le service communication qui me propose une réunion demain matin pour parler de ce qui sera mis en place pour la communication du mois de janvier pour tout ce qui concerne le pilote dont je suis responsable. Même si cette réunion peut se faire à distance, je regarde les billets d'avion pour arriver avant neuf heures demain à Woking. Après plusieurs recherches, je décide de prendre un billet pour ce soir. Je serai sur place et pourrai dormir quelques heures de plus avant d'assister à la réunion. 

Je profite du reste de la journée pour faire un brin de ménage dans l'appartement. Je fais la poussière sur les différents casques de courses exposés dans sa salle de gaming, j'aspire et passe la serpillière de partout. Je mets tous les vêtements que je trouve à laver puis je les plie une fois qu'ils sortent du sèche linge. Je n'allais pas juste dormir chez Lando et puis partir. C'est ma façon de le remercier de m'avoir laisser les clefs de chez lui, même si ce n'est que pour une nuit finalement.

Je boucle ma valise et je referme la porte d'entrée. Comme la dame me l'avait dit hier, je dépose le trousseau de clefs dans la petite boite sur le comptoir puisqu'il n'y a personne pour le réceptionner. Mon taxi m'attend devant l'immeuble. Je suis contente de partir de Monaco aujourd'hui, même si je pense que Lewis n'y est pas, je n'avais pas envie de prendre le risque de le croiser lui ou l'un de ses amis dans les rues de la principauté monégasque. Puis cette réunion demain matin me permet de me remettre plus vite que prévu la tête la première dans le travail.

Une fois arrivée à l'hôtel à Woking, j'appelle Pierre pour honorer le marché que nous avions fait pour que je puisse rentrer en Europe sans qu'il ne s'inquiète trop. Je lui raconte les dernières péripéties de mon appartement ainsi que la discussion que j'ai eu avec Lando à propos d'aller le rejoindre en Finlande. 

Après avoir discuté pendant plus d'une heure avec mon meilleur ami, je prends ma douche et je viens de me glisser sous les draps du lit froid de la chambre d'hôtel que j'occupe cette nuit. Je regarde le plafond, les bras croisés derrière ma tête. Je prie intérieurement pour que le reste de l'année ne soit pas aussi catastrophique que cette première semaine de janvier. Je ne pourrai pas supporter un revers de plus.

Je saisis mon portable que j'avais laissé sur la table de nuit et j'ouvre mon répertoire. Je regarde les prénoms défiler sous mon pouce puis je m'arrête sur celui que je cherchais. J'appuie sur le petit téléphone de la fiche contact et j'apporte l'appareil à mon oreille.

Je tombe directement sur la messagerie.

- Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie d'Annie Williams, je ne suis peut-être pas disponible pour le moment, mais je prendrai connaissance de votre message dès que possible.

La voix mélodieuse de ma maman déclenche instantanément un sourire sur mes lèvres. Les larmes viennent simultanément se loger dans le coin de mes paupières, se tenant prêtes à dévaler mes joues. Je raccroche et je répète l'opération plusieurs fois. A chaque fois, sa voix me fait gonfler le coeur, elle me manque terriblement. Mais sa voix apaise un peu l'ouragan qui se prépare dans mes entrailles. Il faut que j'envoie un message à mon père pour lui demander de continuer à payer son abonnement téléphonique. Je le prendrai en charge si l'idée ne lui plait pas, mais je ne veux jamais oublier la voix réconfortante de ma mère. J'aurai tellement voulu lui parler, lui demander conseil...

J'ai besoin de m'accrocher à n'importe quoi pour ne pas sombrer. Pour ralentir la chute effrénée qui est en train d'aspirer mon corps dans des ténèbres qui me terrifient. Je laisse quelques larmes couler sur mes joues, puis je repose mon téléphone après avoir pris le soin de régler mon réveil pour demain matin. J'éteins la lampe de chevet et me roule en boule sous le draps un peu trop rêche à mon gout. 

8 janvier 2024 - Woking - Angleterre.

Je verse l'eau bouillante dans ma grande tasse tout en baillant aux corneilles. Je n'ai pas réussi à beaucoup dormir cette nuit. Je déchire l'emballage du sachet de thé, le sors et le plonge dans l'eau fumante. Je suis arrivée tôt au bureau ce matin. Quitte à ne pas dormir, autant être productive. Le bâtiment est en train de se remplir petit à petit. Je quitte la salle de convivialité de mon étage pour retrouver mon bureau. Ma réunion avec l'équipe de communication doit commencer dans deux minutes à peine. Je ferme mon ordinateur, le glisse dans mon sac avec mon carnet et ma trousse et je me dirige vers la salle de réunion.

Je suis dans un premier temps accueillie par des regards surpris. Ils ne s'attendaient pas à me voir en présentielle. J'étais censée être à Monaco jusqu'à la fin du mois au moins. Je m'installe autour de la table et sors mes affaires. Je prends rapidement des nouvelles de mes collègues assises à mes cotés puis la réunion débute. A l'écran, le visage de Zak apparait.

- Bonjour à tous, et bonne année ! Amélia n'a pas pu se connecter ? Demande le team manager de l'écurie.

Je suis là !

J'offre un sourire radieux et agite ma main pour faire signe à Zak que je suis dans la salle, avec le reste de l'équipe. Il fronce les yeux puis finit par hausser les épaules.

Bon, il faut que je fasse vite, je suis attendu dans une autre réunion. Bref, pour la faire courte, nous avons conclu le renouvellement du contrat de Lando. Je veux que ça soit annoncé en grande pompe. Il est notre pilote numéro un et je veux que tout le monde le sache. Vidéo, interviews, photo, je veux que tout soit prêt pour quand il passera à l'usine en fin de mois. On fait le topo en milieu de semaine pour parler de vos idées ?

Nous acquiesçons tous en même temps. Je frétille d'impatience de travailler sur ce sujet. Je ne suis pas surprise que McLaren veuille faire de Lando sa figure de proue. Il court pour l'écurie depuis pas mal d'années déjà et ce rôle lui revient naturellement. Ma joie est teintée d'une petite pincée de tristesse, je pensais que Lando m'en parlerai avant que l'annonce soit faire à l'équipe. Mais je ne peux pas lui en vouloir, il attendait peut-être de me voir en chair et en os pour m'annoncer la nouvelle.

Je compte sur votre discrétion, personne ne doit se douter de quoique ce soit avant qu'on annonce la nouvelle. Reprend Zak en croisant ses bras sur son torse.

Je crois que tout le monde dans cette salle comprend l'enjeu, Zak, l'effet de surprise sera là, affirmai-je alors que personne n'osait prendre la parole.

L'ensemble de mes collègues hoche la tête pour valider mes propos.

Très bien, je compte sur vous. Au boulot ! Bonne journée à vous !

Le visage de Zak disparait de l'écran. Je remarque que tout le monde retenait son souffle. L'annonce va mettre en lumière notre écurie avant le début du championnat, c'est une occasion à ne pas manquer.

Je m'occupe de contacter les journalistes que je connais pour choisir celui qui fera l'interview de Lando. Dis-je en commençant à ouvrir mon ordinateur pour me mettre au travail.

Est-ce qu'on pourra se voir pour écrire le script des vidéos ? Demande Alexia. Tu es celle qui connait le mieux Lando parmi nous.

- Oui, pas de soucis, n'hésites pas à venir me voir quand tu auras écrit le premier jet.

J'adresse un sourire rassurant à la stagiaire qui est devenue l'une de nos chargées de communication à la suite de son stage. Nous passons les deux prochaines heures à brainstormer sur comment faire cette annonce. La seule chose sur laquelle nous tombons tous d'accord c'est qu'il faut mettre en avant le fait que Lando fait entièrement parti de la famille McLaren et ça depuis plusieurs années.

J'étire mes bras devant moi et faire doucement basculer ma tête de droite à gauche pour détendre mes muscles. J'avais oublié comme c'était épuisant de travailler en équipe. J'ai la chance de pouvoir travailler comme je veux de mon côté. Même si nous avons régulièrement des points de suivi tous ensemble, je travaille le plus souvent toute seule. A mon plus grand bonheur. Nous clôturons cette séance en se donnant rendez-vous en fin d'après midi pour faire le point. Je range mes affaires et je retourne dans mon bureau.

Je commence à avoir légèrement mal à la tête mais je m'installe dans mon fauteuil pour commencer à rédiger le mail que je vais envoyer aux journalistes que je connais assez bien afin de leur proposer l'opportunité d'avoir un interview avec Lando. J'ai de plus en plus de mal à rester concentrée sur mon écran, je sens la migraine arriver. Il faut que je m'hydrate et que je mange quelque chose. Je quitte mon bureau pour aller au réfectoire.

A cette heure-ci, la salle de restauration est pleine à craquer. Quand je franchis les portes, le brouhaha ambiant ne fait qu'accentuer la migraine qui s'installe doucement dans ma tête. Je grimace un peu puis je prends mon boitier où sont rangés mes écouteurs. Je les place dans mes oreilles et leur fonction anti-bruit atténue considérablement les décibels. Je saisis un plateau et je m'insère dans la queue pour prendre mon repas. Je récupère une assiette de légumes, une mousse au chocolat et une pomme. Je passe à la caisse et passe mon badge sur le lecteur pour payer.

Désolée, mais vous n'avez pas assez d'argent sur votre carte, m'indique le caissier.

Je tapote les poches de mon jeans et de ma veste avant de me rappeler que j'ai laissé mon portable et mon porte feuille dans mon sac au bureau.

- Eh merde, j'ai rien pour régler. Est-ce que vous pouvez le noter quelque part et je viens le payer avant la fin d'après midi ?

Le caissier se pince les lèvres.

Je suis désolé, mais je ne peux pas faire ça.

- C'est pas grave, mettez le montant sur ma carte, demande une voix derrière moi.

Je me retourne doucement pour découvrir qui vient à ma rescousse. Son visage m'est familier, mais je n'arrive pas à me souvenir d'où je le connais. Une chose est sûre, c'est qu'il ne fait pas parti des équipes qui composent l'étage où se trouve mon bureau. Je le laisse déposer son badge sur le lecteur sous mon regard surpris. J'enlève mes écouteurs et les glissent dans ma poche avant de reprendre mon plateau dans mes mains. Je fais quelques pas et j'attends l'homme qui m'a payé mon repas. D'un signe de tête, il m'invite à le suivre. Je marche dans ses pas pendant que nous déambulons dans le réfectoire pour trouver une place. Lorsque je pose mon plateau en face du sien, je relève la tête pour lui faire face. 

Je détaille les traits de son visage tout en prenant place sur ma chaise. Il faut que je creuse dans ma mémoire, mais vu mon mal de tête qui me menace, j'ai dû mal à y voir clair.

-J'ai l'impression qu'on s'est déjà rencontré, mais je n'arrive pas à me souvenir quand, ni où... En tout cas merci, tu m'as sauvé la mise !

- Au repas de Noël, c'est Zak qui a fait nos présentations...

Et là, ça fait tilt dans mon cerveau, le sosie de Tom Holland ! Ça y est, je m'en souviens. Mon visage s'illumine, heureuse d'avoir retrouvé l'identité de cet homme.

Archibald O'Sea !

Son visage grimace quand il entend comment je prononce son nom de famille. Je fronce les sourcils pour tenter de comprendre où je me suis trompée.

C'est O'Shea en fait, rigole-t-il doucement. Ça se prononce « oché » et pas « ossi », mais on mettra ta maladresse sur le compte de ta langue maternelle. 

Je sens mes joues devenir légèrement roses. Je me sens stupide d'avoir écorché son nom de famille. Mais Archibald m'offre un sourire bienveillant. Preuve qu'il ne m'en tiendra pas rigueur.


-- 

Bonjour, bonjour ! 

J'espère que vous allez bien ! 
J'ai trop écrit depuis que je suis rentrée,
alors pour tenir le fil de l'histoire,
il faut que je publie un peu plus souvent 🙈

On avance petit à petit, le point de vue de Lewis devrait arriver lundi 😉
et on souhaite la bienvenue à Archie 🥰

Passez une belle journée 🫶🏻

Writing Firefly ✨

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