Une scène hot se cache dans ce chapitre, si vous ne voulez pas la lire,
arrêtez vous au moment où Lewis monte prendre sa douche
et reprenez quand il lui dit "Je t'aime", pour les autres : Enjoy ! 🤗
13 décembre 2023 - Nice - France
Mon index tapote frénétiquement le cuir du volant de la voiture de Lewis. Non pas que je sois stressée, mais plutôt impatiente de retrouver le septuple champion du monde Formule 1. J'ai envoyé un message à Lewis pour l'avertir que j'étais garée sur la dernière place du dépose minute, il ne devrait pas tarder à arriver.
Depuis que nous avons mangé chez les parents de Lando, nous nous sommes pas quittés d'une semelle lui et moi. Dimanche, je l'ai accompagné à Faenza qui se trouve en dessous de Bologne, en Italie, pour qu'il lui soit remis le prix Lorenzo Bandini. Les bains de foules ne m'avaient pas manqué, loin de là et pourtant Lando y a pris tellement de plaisir. Il sait comment enflammer les foules, que ce soit avec ses petits sourires ou en « oubliant » de fermer les derniers boutons de sa chemise blanche, il n'en fallait pas plus que pour que ses groupies fondent.
Quand nous étions dans l'avion pour rentrer sur Monaco dimanche soir, c'est tout naturellement qu'il m'a proposé de venir dormir chez lui jusqu'au retour de Lewis. Je n'ai pas pu refuser, même si je me sens plutôt bien dans la demeure de Lewis, je n'avais absolument pas envie de me retrouver toute seule jusqu'à son retour. Je n'ai pas dormi dans le lit de Lando comme nous avions pu le faire chez ses parents, mais j'avais pris possession de son salon et de son canapé convertible pour me faire un havre de paix confortable.
Le dimanche soir, nous n'avons pas fait long feu, le déplacement en Italie nous a littéralement épuisé. Une fois les pizzas commandés englouties, je ne me suis pas faite priée pour m'endormir. Puis le lundi et le mardi ont été placé sous le signe du farniente. Nous avons profité du beau temps monégasque en sortant flâner sur le port ou sur les hauteurs de la principauté. Puis quand le soir arrivait, Lando se connectait à son compte Twitch pour streamer avec ses amis, pendant que moi je dévorais mon bouquin installée confortablement dans le canapé. Même si je me sentais bien chez Lando, je n'avais qu'une hâte, être aujourd'hui pour aller récupérer celui qui fait battre mon coeur, un peu plus fort, à l'aéroport.
Un petit tapotement sur la vitre de la porte passager me fait avoir un sursaut, la tête de Lewis apparait dans l'encadrement ce qui me fait automatiquement sourire. Je déverrouille la sécurité centralisée de sa voiture et actionne l'ouverture du coffre. Il y a pas mal de monde aujourd'hui à l'aéroport alors je ne prends pas le risque de sortir de la voiture. Mais je suis les mouvements de Lewis dans les rétroviseurs, une petite boule de stress s'est formée au creux de mon ventre. Comment vont se dérouler nos retrouvailles ?
Même si nous avons passé beaucoup de temps au téléphone, le manque s'est fait ressentir dans les derniers jours que ce soit de mon coté comme du sien. Je sais pertinemment que Lewis aurait préféré rester sur le continent américain au lieu de devoir rentrer à Monaco, mais malheureusement nous n'avions pas le choix.
Le coffre se referme lourdement et Lewis ne perd pas de temps pour monter du coté passager. Je le regarde avec amusement boucler sa ceinture quand il relève les yeux vers moi.
- Tu voulais que je conduise peut-être ?
- Non, ça va, je me suis plutôt bien habituée à cette voiture finalement, lui dis-je en caressant le cuir du volant avec mes mains.
- Parfait, je n'avais pas du tout envie de conduire ! On y va ?
- Oui mais d'abord...
Je me penche lentement vers le visage de Lewis, même si l'envie de l'embrasser langoureusement se consume dans mes entrailles, je fais durer le moment. Je caresse dans un premier temps le bout de son nez avec le mien, ce qui le fait sourire. Puis je passe ma langue sur mes lèvres pour les humidifier. Je sens son souffle chaud qui s'écrase sur mon visage. Nous ne pouvons pas nous permettre des retrouvailles passionnées alors j'effleure à peine ses lèvres pour lui donner un avant gout de ce qu'il l'attend une fois chez lui. Je démarre en trombe et quitte le parking de l'aéroport. L'accélération colle Lewis au siège, ce qui ne manque pas de le faire sourire à son tour. Plus vite nous rentrons, plus vite nous pouvons nous retrouver. Durant le trajet, Lewis caresse ma cuisse tout en me racontant les dernières heures qu'il a passé sur le sol américain.
S'il y avait du monde à l'aéroport, les routes étaient presque désertes en cet après midi de décembre. Nous rejoignons rapidement les hauteurs de la principauté monégasque.
- C'est plutôt plaisant de se faire conduire par sa petite amie, m'annonce Lewis en passant sa main sur ma nuque ce qui me fait frissonner.
Je lui souris puis cherche dans le vide poche central la petite télécommande qui permet d'ouvrir le portail. Je rentre la voiture dans la cours puis les portes du garage s'ouvrent à leurs tours. Je coupe de contact une fois la voiture mise à l'abris. Je tourne la tête vers Lewis qui n'est toujours pas sorti. Il saisit mon menton entre son pouce et son index et approche mon visage du sien. Nos lèvres retrouvent rapidement, sa langue me titille pour me demander l'accès à ma bouche. Je resserre mes cuisses l'une contre l'autre pour tenter d'atténuer le feu qui vient d'embraser mon entrejambe. Lewis a dû remarquer ma manoeuvre parce que je le sens sourire contre mes lèvres.
Nous nous éloignons de quelques centimètres, je sens son regard brûlant de désir parcourir les traits de mon visage. Je me mords la lèvre inférieure, je ne vais pas tenir très longtemps avec cette tension sexuelle qui se réveille entre nos deux corps. Lewis passe sa main sur ma joue et descend dans mon cou.
- Je vais aller prendre une douche et après je m'occuperai de toi, me souffle-t-il avant de se détacher et quitter la voiture.
Je le regarde quitter le garage et j'en profites pour reprendre un peu le contrôle de mon corps. Je respire lentement et me passe les mains sur mon visage pour revenir sur Terre. Je rejoins à mon tour la maison. Tout est calme, j'entends Lewis qui ouvre le robinet de la douche à l'étage. S'il croit que je vais le laisser prendre sa douche tranquille, il se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Je quitte mes chaussures et pose mon sac sur la console de l'entrée, j'allume la télé du salon pour qu'il pense que je me suis posée dans le canapé en l'attendant. Mais, sur la pointe des pieds, je monte les escaliers qui mènent à l'étage.
La porte de la salle de bain n'est pas totalement fermée, Lewis doit déjà être sous l'eau chaude parce que je ne l'entends pas bouger. Je me déshabille entièrement sur le pas de la porte avant de me glisser discrètement dans la pièce. Je ne rate rien du spectacle visuel qui m'est offert. Lewis, une main appuyée contre le mur de la douche, laisse l'eau couler sur sa nuque. L'eau ruissèle sur les détails du tatouage qui occupe la majeure partie de son dos. Si quelques minutes plus tôt, j'avais réussi à calmer un peu le désir qui commençait à se manifester dans mon corps, cette fois-ci, je ne cherche même pas à le contrôler. Je m'avance dans la douche à l'italienne et passe mon index le long de la colonne vertébrale du britannique.
La peau de Lewis se parsème de frissons, il se redresse un peu mais reste dos à moi. Je passe mes mains entre ses bras pour venir caresser son torse. Je colle ma tête à son dos pour profiter moi aussi de l'eau chaude qui coule en fine pluie sur nos deux corps. Avec mes mains, je dessine les creux et les vallons de ses muscles qu'il contracte sur mon passage.
- Tu n'as quand même pas cru que j'allais t'attendre bien sagement, lui glissai-je en embrassant lentement son dos.
- J'aurai été déçu si tu n'étais pas venue me rejoindre, me répond Lewis en se retournant pour me faire face.
Ses mains emprisonnent mes joues et il plaque ses lèvres contre les miennes, je ne retiens pas un petit grognement de satisfaction. Je chéris l'alchimie sexuelle qui nous lie, elle nous permet de faire passer pas mal de messages sans avoir besoin de mettre des mots dessus. Ses baisers se font de plus en pressant, contre mon ventre, je sens son sexe qui commence à s'agiter. Pendant que Lewis s'occupe de mes lèvres et de mon cou, je descends une main et j'attrape son membre délicatement pour encourager son érection avec de lents va-et-vient. Lewis me mord la lèvre doucement pour m'inciter à accélérer le rythme. Cet après midi, sous l'eau de cette douche, c'est moi qui vais prendre les rennes de nos retrouvailles.
Avec mon pouce, je joue avec son gland, la respiration de Lewis commence à devenir de plus en plus rapide et saccadée. Je maintiens mes va-et-vient tout en embrassant son torse, les mains de Lewis sont venus se loger sous mes fesses pour me presser un peu plus fort contre lui. Je descends petit à petit jusqu'à son bas ventre en parcourant sa peau de mes lèvres. Je le lèche, le mordille ou l'aspire par endroit, en faisant attention à chaque réaction de sa part. Je jette un rapide coup d'oeil en direction du visage de mon petit ami. Celui-ci est complètement détendu, penché légèrement en arrière. Je profites que Lewis passe ses mains dans ses tresses pour me mettre à genoux devant lui. Son regard se plante dans le mien, un sourire en coin vient se loger sur ses lèvres. Son index vient se poser sur mes lèvres que j'entrouvre pour l'attirer dans ma bouche. Ma langue joue avec son doigt sans que le contact visuel ne soit rompu, d'une main je caresse l'intérieur de sa cuisse et de l'autre je continue mes mouvements le long de son sexe. Il n'en faut pas plus pour que ce dernier se dresse fièrement près de mon visage. Lewis passe sa langue sur ses lèvres et termine en pinçant sa lèvre inférieure entre ses dents.
Doucement, avec ma langue je pousse son index en dehors de ma bouche. Je me rapproche de son entre jambe et lèche son membre de tout son long sans le quitter des yeux. Lewis pousse un grognement de satisfaction, mon prénom s'échappe de ses lèvres. Lorsque je commence à jouer avec le haut de son sexe, Lewis pose sa main sur l'arrière de ma tête, me pressant doucement contre lui. Je souris quand je l'entend gémir encore une fois. Je romps notre contact visuel pour me concentrer totalement sur ce que je suis en train de faire. A chaque fois que je le prends entièrement dans ma bouche, je sens sa main appuyer un peu plus fermement sur ma tête.
Mes mains accompagnent et complètent les mouvements de ma bouche, j'accentue les va-et-vient en prenant un malin plaisir à jouer avec son appendice, qui ferait rougir plus d'une femme par sa taille. La respiration de Lewis se fait bruyante, son autre main vient me caresser la gorge lorsque je le reprends encore une fois totalement dans ma bouche. Il ne doit pas être très loin de l'orgasme, ses hanches ondulent aux rythmes de mes va-et-vient pour prolonger le mouvement.
- Amélia, faut que t'arrête, je vais pas tenir... me souffle Lewis entre deux grognements.
Mais je ne compte pas l'écouter, j'accélère le mouvement en levant les yeux pour voir l'effet que je procure à Lewis. Sa tête est complètement basculée en arrière, je vois sa cage thoracique qui monte et qui descend rapidement. Je sens son sexe qui gonfle entre mes lèvres et je me prépare à le recevoir dans ma bouche. Un dernier coup de rein de sa part et il se déverse entre mes lèvres dans un râle de satisfaction. Je ralentis mes mouvements pour lui laisser le temps de revenir sur la terre ferme, puis je me relève, Lewis m'aide à me remettre sur mes deux jambes. Ses mains parcourent mon corps et ses lèvres emprisonnent les miennes dans un baiser fiévreux.
Lewis appuie son front contre le mien, nous reprenons notre respiration sans nous détacher l'un de l'autre.
- Tu as d'autres talents cachés comme ça ? Me demande-t-il en chuchotant à mon oreille.
Un sourire satisfait étire mes lèvres, je suis plutôt fière de moi, à vrai dire.
- Contente que ça t'ai plu, répondis-je en caressant sa nuque avec le bout de mes doigts.
- Je n'ai même pas les mots pour décrire ce que tu m'as fait, rigole Lewis tout en continuant de m'embrasser. Mais tu ne perds rien pour attendre, je vais m'occuper de toi pendant que je reprends des forces.
Lewis mêle ses paroles à ses actes et descend progressivement vers mon entrejambe en déposant ses lèvres sur ma peau qui le réclame. Je passe ma jambe sur son épaule pour lui laisser un accès sans contrainte à mon sexe. Mes doigts dans ses tresses le guide doucement vers une source certaine de plaisir.
Une chose est sûre, c'est que nos corps avaient pas mal de choses à se dire après cette absence de cinq jours. Nous quittons la douche après avoir touché plusieurs fois les étoiles. Dans mes entrailles, le feu d'artifice se calme doucement. Je saisis la serviette que me tend Lewis et je m'enroule dedans. Nos regards se croisent et un sourire vient s'afficher sur nos lèvres, j'ai l'impression d'être sur un nuage. Je ne pouvais pas espérer mieux comme retrouvailles, surtout avant la journée qui nous attend demain. Je passe devant Lewis pour quitter la salle de bain, mais il me retient contre lui, pose sa tête sur la mienne et me sourit dans le miroir devant nous.
- Je t'aime, me souffle-t-il en français.
Même si je suis devenue parfaitement bilingue, le fait de l'entendre me parler en français pour me dire son amour m'émeut. Je lui rends son sourire et je me retourne pour être face à lui. Je passe mes bras autour de son cou et je me hisse sur la pointe de mes pieds. Je lui murmure la même phrase que lui avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Lewis passe ses mains sous mes fesses et me soulève.
- Accroche toi à mes hanches, m'ordonne-t-il sans s'arrêter de jouer avec mes lèvres.
Je ne me fais pas prier, ma serviette tombe au sol alors que mes chevilles se verrouillent dans son dos pour me maintenir à son niveau. D'une main, Lewis éteint l'interrupteur de la salle de bain et nous emmène dans la chambre. Dans un geste lent et controlé, Lewis m'allonge sur le lit. Ses yeux parcourent mon corps nu puis il vient s'allonger près de moi. Je me blottis dans ses bras et pose ma tête sur son torse. Nous restons dans cette position pendant que nous regardons le soleil se coucher sur la baie de Monaco. Les doigts de Lewis dessinent des formes aléatoires sur mon épaule, je sens son coeur battre contre ma tempe.
C'est mon ventre qui se met à gargouiller bruyamment qui nous tire de ce moment hors du temps.
- Je crois que je commence à avoir sacrément faim, dis-je à Lewis en me redressant sur mes avants bras.
- Je vais aller nous préparer de quoi manger, en attendant tu pourrais peut être t'habiller et nous choisir ce qu'on va regarder ce soir ? Me propose Lewis en déposant un baiser sur mon front avant de quitter le lit pour disparaitre dans le dressing.
Je laisse mon corps reposer lourdement sur le matelas. Je frissonne, le corps de Lewis me procurait une chaleur diffuse et suffisante pour ne pas avoir froid. Alors que Lewis est déjà descendu pour s'affairer en cuisine, je me décide à me lever à mon tour. J'enfile rapidement ma tenue préférée du moment, un legging, un t-shirt manche longue et un des pulls de mon petit ami puis je descends dans le salon. La télé s'est mise en veille, je saute par dessus le canapé pour récupérer la télécommande sur la table basse. Je sais d'avance que je ne trouverai rien dans le catalogue Netflix qui pourrait me plaire, alors je bascule dans le catalogue de Canal+.
Mon choix s'arrête sur le film Misanthrope. Depuis que j'ai récupéré Lewis à l'aéroport, je tente d'étouffer la boule de stress qui est en train de se former dans mon ventre. Je me rends compte que ce n'était pas le stress de nos retrouvailles que je commençais à ressentir mais plutôt de l'étape que nous allons franchir demain matin. Alors j'espère qu'un film policier pourra m'occuper l'esprit le temps de la soirée. Lewis m'appelle depuis la cuisine, d'un pas léger, je le rejoins. Je prends appuie sur le plan de travail de l'ilot central sans lâcher le corps musclé de Lewis qui s'affaire derrière les fourneaux.
- Tu as besoin de moi ?
- Non, je voulais juste que tu sois avec moi.
Je penche la tête d'un coté, attendrie par les propos de Lewis. Je m'installe sur l'une des chaises hautes et j'appuie ma tête sur mes poings. Je ne lâche pas Lewis des yeux, contrairement à moi, il n'est vêtu que d'un short à l'effigie de l'équipe de baskets de Los Angeles, les Lakers. Je le regarder préparer avec attention le plateau repas qui nous attend pour le repas. Je ne rate rien de ses muscles qui se contractent quand il soulève la casserole pour passer les nouilles à la passoire, ni même quand il remue en formant une vague des légumes qui cuisent dans le wok. Les odeurs se mélangent dans mes narines et commencent sérieusement à m'ouvrir l'appétit.
- C'est bientôt prêt ? Je commence à mourir de faim !
- Tu peux apporter le plateau dans le salon, j'arrive avec les assiettes dans deux minutes. M'informe Lewis en restant concentré sur sa tâche.
Je me laisse glisser du tabouret, saisis le plateau que Lewis a fini de préparer et me dirige dans le salon. Je dépose le plateau sur la table basse puis j'allume le sapin de Noël. Je suis comme hypnotisée par les petites loupiotes qui scintillent, mon regard se perd dans les différentes décorations. Je suis tirée de ma rêverie par l'appel de Lewis qui vient d'arriver dans le salon.
- Tout va bien Amélia ? Me demande-t-il en posant les assiettes sur la table basse.
- Oui, oui, j'étais juste un peu dans la lune, lui dis-je en allant le rejoindre sur le canapé.
Assiette dans une main, fourchette dans l'autre, nous lançons le film sans plus attendre. Comme je l'avais prédit, je me plonge totalement dans l'intrigue du film, j'ai même un peu du mal à décrocher lorsqu'il se termine. Lewis s'étire, éteint la télévision et commence à ranger les assiettes sur le plateau.
- Je mets tout ça dans l'évier et on monte se coucher ? On a rendez-vous à quelle heure demain déjà ?
- Il faut qu'on y soit pour huit heures et demi au plus tard... soufflai-je en me levant à mon tour.
Je monte rapidement les escaliers pour aller me mettre au lit, je ne suis pas fatiguée, je n'ai absolument pas envie de dormir et pourtant il va bien falloir. Je me glisse sous la couette en attendant Lewis, je n'ai pas envie de l'inquiéter en lui parlant du stress que je commence à éprouver. Je ne remets pas en cause le choix que nous avons fait de ne pas mener cette grossesse à terme, je sais au plus profond de moi même que c'est la bonne chose à faire. J'ai plutôt peur des répercussions que cet acte peut avoir sur notre couple. Depuis le soir où nous avons fait notre choix, nous n'en avons pas reparlé, à aucun moment. Et si cette étape signait la fin de notre couple ?
Je secoue la tête pour me reconnecter à la réalité quand Lewis vient me rejoindre. Je lui adresse un petit sourire et me blottis dans ses bras. Son étreinte apaise pendant un temps mon stress, le corps de Lewis commence à se détendre, il est en train de s'endormir. Je me redresse en appui sur mon coude et je regarde son visage. Il a l'air si paisible, comme si rien ne pouvait perturber son sommeil. Je tourne un peu dans le lit sans réellement parvenir à trouver le sommeil.
Sans faire de bruit, je quitte le lit conjugal pour aller dans le dressing afin d'enfiler mon maillot de bain. Nager me fera le plus grand bien. Je descends doucement les marches qui mènent à la piscine. J'appuie sur l'interrupteur pour que les lumières du bassin s'allument, l'eau chauffée laisse échapper des volutes de vapeur à sa surface. Je souris en me rappelant que Lewis avait augmenté la température de l'eau pour que je puisse me baigner quand j'en avais envie. Depuis que je le connais, Lewis a toujours eu le sens du détail et c'est une chose que j'apprécie chez lui.
Je descends la petite échelle, la différence de température entre l'eau de la piscine et l'air ambiant me fait frissonner. Je plonge ma tête sous l'eau et je commence à effectuer des longueurs. La piscine ne fait pas la taille d'une piscine olympique, mais elle est assez grande pour que je ne sois obligée de passer mon temps à faire des bascules pour changer de sens. La natation a l'effet instantané de calmer chacune de mes émotions. Quand je nage, je me concentre uniquement sur le prochain mouvement que je dois faire pour avancer.
Je ne sais pas combien d'aller-retour j'effectue, mais ma peau au bout de mes doigts est déjà fripée depuis un petit moment. Je me sens observée alors à la fin de ma longueur, je m'arrête et découvre Lewis, debout contre le pilier, les bras croisés sur son torse. Il a quand même fait l'effort de mettre un jogging et un pull ample pour venir me rejoindre.
- Je ne sais pas pourquoi, mais je savais que j'allais te trouver ici quand j'ai senti que tu n'étais plus dans le lit. Me dit-il en s'approchant de moi.
- Je n'arrivais pas à trouver le sommeil alors au lieu de tourner en rond dans le lit, je me suis dit que de nager me ferait le plus grand bien.
- Heureux que ma piscine serve à quelque chose. Quelque chose te tracasse pour ne pas réussir à dormir ? Me demande Lewis en saisissant un draps de bain pour m'accueillir.
Je rejoins en quelques brasses l'échelle pour quitter cet écrin rassurant, Lewis referme le draps de bain sur mon corps et me frictionne pour pas que j'attrape froid. Nous ne restons pas très longtemps au bord de la piscine, la fraicheur de la nuit nous invite à rentrer à l'intérieur. Sans avoir répondu à sa dernière question, je remonte dans notre chambre pour me changer. Lewis me suit sans me relancer, puis c'est une fois que nous avons rejoint le lit, qu'il ressente sa chance.
- C'est en rapport avec demain, c'est ça ?
Cette fois-ci, je ne vais pas pouvoir éluder la question comme j'ai pu le faire quelques minutes auparavant. J'hoche la tête de haut en bas et Lewis sert un peu plus fort mon corps entre ses bras. Je n'arriverai pas à décrocher un mot de plus et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque. Mais j'ai peur qu'en lui parlant de ce qui m'inquiète, ça finisse par l'inquiéter lui aussi alors qu'il n'a pas l'air de se poser de question sur notre couple. Je l'embrasse avec douceur pour ne pas éveiller sa curiosité. Puis je pose ma tête sur son torse, les battements lents et réguliers de son coeur me berce doucement, Lewis fredonne une mélodie que je n'arrive pas à reconnaitre, mais qui a pour effet d'apaiser mes doutes.
14 décembre 2023 - Nice - France
J'ouvre doucement les yeux, la chambre est plongée dans la peine ombre mais la première chose que je vois est le visage de Lewis. Je lui souris doucement encore un peu groggy de l'anesthésie générale. Je sens sa main qui me caresse les cheveux.
- Comment tu te sens ? Me demande-t-il à voix basse.
- Mieux, je n'ai pas de douleurs pour le moment. Arrivai-je à articuler.
- L'infirmière est passée pendant que tu dormais, tout s'est très bien passé. C'est derrière nous maintenant.
Je me décale contre la barrière du lit dans mon dos pour faire de la place à Lewis, je tapote le matelas avec le plat de ma main pour l'inviter à me rejoindre. Le pilote britannique ne tarde pas à me rejoindre, je me blottis contre son flan. La chaleur de son corps me réchauffe petit à petit. Je me repose tant bien que mal, la tête posée sur son épaule. Il replit son autre bras sous sa tête et continue de regarder les informations diffusées à la télé. Je redresse ma tête quand j'entends que la chaine est en français.
- Mais ? Tu regardes les informations en français ? Demandai-je un peu surprise.
- Je les regarde oui, mais je ne comprends pas grand chose. Rigole Lewis.
Je passe plus de temps à regarder les traits de son visage qu'à me reposer, je n'avais aucun doute sur la présence de Lewis lors de cette étape, mais me réveiller et qu'il soit la première chose que je vois m'a rempli le coeur de bonheur. Nous attendons la visite de la gynécologue pour avoir le feu vert afin de rentrer à la maison. Je sais que je me reposerai mieux dans un endroit que j'apprécie. Même si la chambre de cette clinique est très accueillante, elle n'a rien à voir avec le cocon rassurant de la maison de mon petit ami.
Trois petits coups sont donnés contre la porte de la chambre et après l'avoir invité à entrer, c'est une infirmière au sourire ensoleillé qui arrive à mon niveau.
- Je vois que vous êtes entre de bonnes mains, me dit-elle en regardant les bras de Lewis autour de moi.
- Je ne vais pas me plaindre, lui dis-je en lui faisant un clin d'œil.
Lewis se racle doucement la gorge, je rigole doucement en remarquant que nous avons parlé en français.
- L'infirmière disait que tu allais devoir prendre soin de moi toute la journée voir peut être même toute la fin de semaine.
- Je ne suis pas sûr que ce que tu me dises soit vrai, mais je vais faire comme si c'était vraiment ce qu'elle avait dit ! Me répond Lewis d'un rire discret.
L'infirmière vérifie que mes constantes sont bonnes puis elle me demande si j'ai faim, mais avant que j'ai le temps de répondre, mon ventre émet un gargouillis qui laisse peu de place au doute. L'infirmière me sourit puis disparait dans l'encadrement de la porte avant de revenir avec un plateau repas assez bien garni.
Je finis de m'essuyer la bouche quand, cette fois-ci, c'est la gynécologue que j'avais vu au premier rendez-vous qui entre dans la chambre. Lewis est retourné s'assoir pour me laisser un peu de place afin que je puisse manger correctement. Il se lève pour saluer la femme médecin, avec un grand sourire. Je lève les yeux au ciel, il est en train de faire tourner la tête à toutes les femmes qui passent le pas de cette porte.
- C'est un plaisir de vous voir ici aujourd'hui monsieur Hamilton, mais veuillez me pardonner, c'est mademoiselle Williams qui requière toute mon attention ce matin. Lui dit la gynécologue dans un anglais presque parfait, avant de se tourner vers moi. Tout s'est bien passé Amélia, vous aurez peut-être des petits saignements les prochains jours, mais ce n'est pas tout le temps que ça arrive. Il faudrait éviter les relations sexuelles pendant une quinzaine de jours pour que votre corps se repose, mais ce n'est qu'une préconisation, vous faites comme vous le sentez. Je vous laisse profitez des fêtes de fin d'années mais il faudra revenir en janvier pour faire une dernière échographie de contrôle pour s'assurer qu'il n'y a plus rien. Je n'ai pas de raison de vous retenir plus longtemps, mais si jamais vous avez des douleurs ou des questions, n'hésitez pas à nous appeler.
- Pas de problème et vous avez pu mettre en place le stérilet ? Demandai-je en me redressant dans le lit.
- Oui, il est en place, vous risquez d'avoir quelques contractions de l'utérus puisque c'est un corps étranger, mais à l'accueil on vous remettra une ordonnance avec des anti douleurs en cas de besoin.
Je la remercie chaleureusement avant qu'elle quitte la chambre et ne manque pas de traduire rapidement ce qu'elle vient de me dire à Lewis qui est resté sagement assis dans le fauteuil à coté du lit.
- Ça veut dire qu'on peut partir ? Me demande Lewis déjà debout sur ses deux jambes.
- Oui, aide moi juste à m'habiller et on rentre à la maison.
C'est main dans la main que nous quittons cette clinique, laissant dernière nous le résultat de l'imprudence et de l'insouciance dont nous avons fait preuve quelques semaines plus tôt. Avant de reprendre la route, Lewis se penche dans ma direction, il caresse doucement mon nez contre le sien et m'embrasse délicieusement avant de me souffler un « I never knew that I could be in love like this». Je reconnais les paroles de la chanson qu'il me fredonne souvent. Je ferme les yeux, savourant ce moment, qui est plein de promesses pour la suite.