Late Night Talking

By WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
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Tome II • Chapitre 20
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Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51

Tome II • Chapitre 7

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By WrittingFirefly

Je reste à l'écart lorsque Tony s'affaire à positionner le véhicule sur la grille de départ. Lando me saisit par les épaules et me force à le regarder dans les yeux. Mon casque m'empêche d'entendre clairement tout ce qu'il me dit, mais je comprends qu'il faut que j'y aille doucement avec l'embrayage sinon je ferai caler la monoplace. Mais surtout que je prenne du plaisir pendant la conduite. J'hoche la tête pour lui faire comprendre que je suis prête.

J'approche presque timidement de la monoplace, mon coeur bat la chamade. Lando me tend la main pour m'aider à m'installer à l'intérieur du cockpit. Je le laisse régler les sangles et vérifier que je suis en totale sécurité. Tony met en marche le moteur. Les deux hommes reculent et me font signe que je peux y aller.

Le doux vrombissement du moteur résonne dans tout mon corps, je passe mes mains sur le cuir du volant. Mes mains tremblent légèrement, mais une bouffée d'adrénaline me pousse à le saisir fermement. Je positionne mes doigts sur les palettes derrière le volant qui vont me permettre me monter et descendre les vitesses et mes pieds sur les deux pédales qui se trouvent au fond du châssis. Je jette un rapide coup d'oeil vers Lando, le jeune homme me sourit de toutes ses dents. Je respire profondément puis je me lance.

Je relâche un peu trop vite l'embrayage ce qui fait caler la monoplace instantanément. J'entends Lando et Tony qui éclatent de rire. Pendant que Tony remet le moteur en marche, Lando se penche sur moi.

- Je suis rassuré ! J'en aurai pas cru mes yeux si tu n'avais pas calé. Fais monter le moteur à plus de cinq milles tours par minute avant de relâcher l'embrayage et tu verras !

J'opine de la tête et je me re-concentre. Je suis le conseil de Lando et cette fois-ci la voiture décolle du goudron. Les premiers mètres sont hésitants. Je peux sentir la voiture frétiller d'impatience, prête à dévorer l'asphalte. Le bitume rugueux envoie des vibrations à travers le châssis, et je ressens chaque bosse, chaque creux. C'est comme si la piste était une extension de mon propre corps. Les virages tirent sur les muscles de mon corps dans des directions que je n'avais jamais imaginé. Je lutte pour garder le contrôle, mais c'est jubilatoire.

Si pendant le premier tour je n'ose pas vraiment pousser au maximum de ces capacités la monoplace, je prends confiance petit à petit et appuie de plus en plus fort sur la pédale de l'accélérateur. Je vois les chiffres monter sur le petit tableau de bord, ce qui m'aurait fait peur il y a quelques mois est en train de me faire sourire dans mon casque. La peur est balayée par l'adrénaline que me procure la conduite à haute vitesse.

J'enchaine les virages, je ne vois que les limites de la piste. Tout le reste est plongé dans la nuit, seul le tracé du circuit est éclairé. Mon coeur bat toujours plus fort, je me sens tellement légère alors que la vitesse me plaque contre le baquet. Cette sensation de satisfaction et de bien être inonde mes pensées. Lorsque j'arrive au bout de la grande ligne droite qui mène à la grille de départ, je vois Lando qui me fait de grands signes. Je rigole doucement, il traverse la piste en agitant un drapeau à damier dans ses mains. Je ralentis le rythme et je viens me garer à côté d'eux.

Lando me rejoint pour défaire les sangles qui me retenaient plaquée dans le baquet. Je trépigne d'impatience, quand Tony déclipse le volant, je me sors de la monoplace tant bien que mal. Je retire mes gants et je sautille sur place en regardant en l'air pour permettre à Lando de m'enlever mon casque avec plus de facilité. Une fois ma tête sortie de ce casque, je prends Lando dans mes bras. Je le serre tellement fort qu'on pourrait fusionner.

- Merci, merci, merci merci ! T'imagines pas à quel point ça m'a fait du bien ! Lui chuchotai-je à l'oreille.
- On remet ça quand tu veux, vraiment. Me confit-il en resserrant ses bras autour de mon corps.

Nous nous détachons l'un de l'autre, je ne peux pas m'empêcher de sourire pendant que je me retourne vers Tony pour le remercier à son tour.

- Prends la pose à coté de la monoplace Amélia, il faut qu'on garde un souvenir de cette nuit là. M'indique Lando en sortant son téléphone.

Je prends la pose comme les vrais pilotes de monoplace, mon casque sur un genou et assise sur la roue arrière. Je passe ma main dans mes cheveux pour leur donner un peu de volume et je souris franchement à Lando. Tony nous propose de nous prendre en photo tous les deux, chose que nous acceptons volontiers.

Avant de remonter dans la voiture de Lando, je remercie encore une fois Tony pour son accueil et l'opportunité qu'il m'a donné.

- Salut Lewis pour moi, ça fait longtemps qu'on l'a pas vu par ici, me glisse Tony en refermant la portière sur moi.
- Comptez sur moi, merci encore Tony !

Lando salue à son tour Tony et nous reprenons la route. Des étoiles dans les yeux, je m'installe confortablement dans le siège passager et je regarde la route défiler sous mes yeux.

- Où est-ce qu'on va maintenant ? Demandai-je en continuant de regarder par la fenêtre.
- A Bristol, on dort chez mes parents.

Je détourne le regard pour regarder Lando.

- Quoi ? Tu les as prévenu au moins ?
- Non, mais on leur dira quand ils se réveilleront en sursaut quand ils entendront du bruit dans la maison. Rigole Lando.
- Mais Lando ! Non, envoie leur un message ! Commençai-je à pester.
- Ça servirait à rien, t'as vu l'heure ? Ils dorment déjà de toute façon.

Je lève les yeux au ciel devant sa désinvolture. Je m'en veux déjà de débarquer en plein nuit chez les parents de Lando et encore plus en sachant qu'ils ne sont pas au courant de notre venue. Pendant tout le trajet, nous discutons de tout et de rien. Même si nous avons passé beaucoup de temps ensemble pendant la saison de Formule 1 et que j'ai appris à connaitre Lando au travers de son métier, j'aime passer du temps avec lui en dehors de toute cette agitation et de nos responsabilités professionnelles.

Nous arrivons devant la maison familiale des Norris, tout est éteint, pas très étonnant puisqu'il est déjà plus d'une heure du matin passé. Au moment de passer le portail, Lando coupe les phares et avance doucement pour se garer à coté de la voiture de son père.

- Prends ton sac et ne claque pas la porte, m'indique Lando avant de sortir de sa voiture.

Je récupère mes affaires et comme me l'a demandé Lando, je ne fais pas claquer la portière puis je le rejoins devant la porte d'entrée. Il n'y a pas un bruit dans la rue, j'ai l'impression que nous allons cambrioler cette maison. Lando cherche dans ses poches puis peste contre lui même.

- J'ai laissé mon double de clef à Monaco... On va devoir les réveiller... me chuchote-t-il.
- Ils laissent pas un double caché quelque part au cas où ? Demandai-je en posant mon sac au sol.
- Oh si ! Attends moi ici, je reviens !

En faisant de grandes enjambées, Lando s'éloigne de moi pour faire le tour de la maison. Je m'assois sur les premières marches du perron et je sors mon téléphone. Lewis doit dormir à cette heure-ci, mais j'ai besoin de le remercier pour cette soirée même s'il n'était pas présent.

Moi : 1h17
J'aurai tellement voulu que tu sois là.
Je me suis sentie plus vivante que jamais.
Merci d'être toujours là et de prendre soin de moi.

Au moment où j'appuie sur l'icône pour envoyer le message, Lando revient en agitant un trousseau de clef dans ses mains, le sourire conquérant.

- J'avais oublié que ma mère laissait toujours un double sous l'un des pots de fleurs de la terrasse ! Heureusement que t'es là !

Je rigole doucement puis je me relève pour suivre Lando, il déverrouille la porte d'entrée et un léger bip retentit. Je le regarde avec appréhension.

- Est-ce qu'on vient de déclencher l'alarme ? Demandai-je doucement.
- C'est fort possible, mais enlève tes chaussures, ça aussi je m'en occupe ! Me dit Lando avant de disparaitre sous l'escalier.

Je m'exécute et laisse mes bottines sur le tapis puis juste avant que j'aperçoive la tête de Lando, un deuxième bip retentit dans la maison endormie.

- C'est bon, j'ai un peu galéré avec le code, mais faut qu'on se dépêche de monter avant que l'alarme se ré-enclenche.

Lando quitte nonchalamment ses baskets et me tend la main pour m'inviter à le suivre. Nous montons les escaliers rapidement mais toujours sans faire de bruits. J'ai tellement peur de réveiller ses parents en pleine nuit que mon coeur bat la chamade dans ma cage thoracique.

Lando referme la porte derrière moi et allume la lumière. Je découvre sa chambre d'adolescent avec des posters au mur, un bazar organisé sur son bureau et une étagère débordante de trophée et médailles en tout genre.

- Alors c'est ici que le petit Lando a grandi ?
- Oui ! Tout est resté dans son jus comme tu peux le voir, mes parents dorment de l'autre coté de la maison, on est tranquille jusqu'à demain matin ! M'annonce Lando en se jetant sur son lit. Par contre, je pense pas que la chambre d'amis soit prête... Je dormirai par terre si tu veux.
- Oh ça va Lando ! On peut dormir ensemble, ça te donnera une occasion de te faire mousser auprès des gars dans le garage. Surtout après la scène que tu m'as fait pour qu'on parte. lui dis-je en m'asseyant sur le bord du matelas.
- C'est toi qui vois, mais je veux pas de problème avec Lewis, me répond Lando en haussant ses épaules.

Je rigole doucement, comme si Lewis devait se méfier de Lando. Si j'avais été dans cette situation avec Daniel, il aurait dormi par terre, voir même dans une autre chambre. Mais je considère tellement Lando comme mon petit frère que je sais que je peux dormir sur mes deux oreilles avec lui dans le même lit, il ne se passera jamais rien. Je retiens un bâillement puis je m'étire un peu.

- Tu me passes de quoi me faire un pyjama ?
- Sers toi dans le premier tiroir de ma commode, tu trouveras surement ton bonheur.

Je me relève et me dirige vers la commode pour récupérer de quoi me faire un pyjama. Une fois que j'ai mis la main sur un t-shirt et un short qui me semblent à ma taille, je commence à enlever mes collants, mais je m'arrête.

- Je vais me changer, alors garde bien tes yeux sur ton écran, dis-je à Lando en rigolant.

Au moment où je finis ma phrase, Lando tourne sa tête dans ma direction ce qui me fait beaucoup rire.

- C'est exactement ça que je t'ai dit de pas faire !
- Mais quand on me parle, je regarde qui me parle !

Lando me sourit puis se tourne complètement vers le mur, une fois qu'il est dos à moi, je me change rapidement et je me glisse sous la couette. Pendant que Lando enlève ses vêtements et enfile un short, j'envoie un message à Lewis pour lui souhaiter une bonne nuit.

- Bonne nuit mon amour, rêve de moi, blablabla, bisous bisous, se moque Lando en venant s'allonger à côté de moi.
- Mais, ça suffit oui ! On peut pas avoir un petit peu d'intimité ici ?
- Eh oh, Amélia, t'es dans mon lit, dans ma chambre, chez mes parents, si tu voulais de l'intimité, fallait prendre une chambre d'hôtel !

Je pousse Lando avec mon coude pour le taquiner, il n'a pas tord, mais quand même, ça ne lui donne pas raison pour se foutre de ma gueule. Lando me jette un coup d'oeil avant de se mettre en boule pour me rouler dessus. Je me débats tant bien que mal mais j'arrive à le repousser. Le corps de Lando s'enfonce lourdement sur le matelas, je lui envoie un coussin dans la tête pour lui montrer que c'est moi la cheffe. Il lève ses mains en signe de reddition, je récupère le coussin que je cale sous ma tête.

- C'est bon ? Tu t'es défoulée ? On peut dormir maintenant ? me demande Lando en posant sa tête sur son biceps.
- Oui, c'est bon ! Souriai-je à Lando.

Je m'installe confortablement dans les oreillers et remonte la couette jusqu'à sous mon cou puis j'attends. Je ne sais pas vraiment ce que j'attends, mais ça à l'air d'amuser Lando.

- Si tu attends que j'éteigne la lumière, tu peux toujours patienter... L'interrupteur est de ton coté. Et je ne compte pas te passer dessus pour éteindre la lumière. M'annonce Lando en continuant de me regarder avec amusement.

Je soupire, je m'épuise moi même. Je tends le bras pour saisir l'interrupteur de la lampe de chevet et appuie dessus. Nous nous retrouvons dans le noir le plus total. J'entends Lando qui respire doucement à coté de moi.

- Bonne nuit Amélia, me glisse Lando avant de se tourner pour être dos à moi.
-Bonne nuit Lando et encore merci pour ce soir, ça m'a vraiment fait du bien de déconnecter mon cerveau...
- On refait ça quand tu veux ! Dors bien et n'en profites pas pour tâter mon corps de rêve, je raconterai tout à Lewis !

Je pouffe de rire puis je me tourne moi aussi du côté opposé. Je ferme les yeux et je retrouve la sensation de plénitude que j'ai pu éprouver pendant que je conduisais la monoplace quelques heures plus tôt. Un dernier soupire et je m'endors paisiblement.

9 décembre 2023 - Bristol - Angleterre

Je grogne un peu quand je sens Lando quittant le lit en emmenant la couette avec lui. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit un amour dès le réveil, mais me faire réveiller de cette façon, ça n'annonce rien de bon pour le reste de la journée en ce qui concerne mon humeur.

- Est-ce qu'une fois dans ta vie, tu vas être gentil avec moi ? Grommelai-je en tentant de me couvrir avec le bout de couette que j'ai réussi à garder.
- Comment il fait Lewis pour prendre plaisir à se réveiller à côté de toi chaque matin ? Rigole Lando en finissant de boutonner son pantalon.
- L'amour rend aveugle tu sais...

Je finis par me lever moi aussi, je me gratte l'arrière de la tête, légèrement embêtée d'avoir laissé ma robe en boule avant qu'on aille se coucher. Elle est toute froissée et immettable dans l'état.

- Landooooo ?
- Quoi encore ? Me demande Lando en roulant ses yeux dans ses orbites.
- Tu pourrai me prêter des vêtements pour aujourd'hui ? Ma robe est toute froissée, lui demandai-je d'une voix mielleuse.
- Comme hier soir, regarde dans ma commode ce qui pourrait t'aller.

Je sautille jusqu'à la commode puis j'ouvre un à un les tiroirs pour faire mon choix dans ce que Lando possède. Je lui emprunte un jogging, un t-shirt McLaren et un des pulls de sa dernière collection Quadrant. Je profites que Lando soit parti dans la salle de bain pour me changer rapidement puis je le rejoins pour me laver les dents moi aussi. Après avoir fouillée dans les placards pour trouver une brosse à dent neuve, j'imite le jeune pilote britannique et m'assois sur le rebord de la baignoire pour me brosser les dents.

Cette fois-ci, les marches craquent sous nos pas lorsque nous descendons les escaliers. Il faut dire que Lando n'est plus aussi discret que cette nuit. Nos pas sont guidés par les bruits qui semblent provenir de la cuisine. Je suis Lando à quelques pas derrière lui. J'espère que nous les avons pas réveillé en arrivant en plein milieu de la nuit.

- Déjà réveillés les marmottes ?

Je reconnais instantanément la voix de Cisca, la mère de Lando. Son fils s'approche d'elle pour la prendre dans ses bras alors qu'elle est toujours dos à nous. Je contemple la scène en restant dans l'encadrement de la porte.

- Alors à qui sont des bottines dans l'entrée ? Tu vas enfin présenter une femme à ta maman chérie ? Reprend Cisca.

Lando se retourne vers moi et nous éclatons de rire. Cisca effectue une rotation pour découvrir qui rigole avec son fils. Son visage s'illumine lorsque son regard rencontre le mien.

- Oooooh Amélia ! Mais quel plaisir ! Viens par là ! M'invite-elle en ouvrant ses bras en grand.

En quelques pas je me trouve dans ses bras. Son étreinte est réconfortante mais je finis par me détacher d'elle et je m'appuie contre le meuble de la cuisine à coté de Lando.

- J'ai vraiment cru que tu avais ramené ta petite copine. Quand on s'est réveillé ce matin, avec ton père, on a vu ta voiture et vos chaussures dans l'entrée. Et vu qu'il y avait personne dans la chambre d'amis...On a pensé que... nous explique Cisca
- Eh non, Maman, ce n'est qu'Amélia. Je ne savais pas si le lit de la chambre d'amis était fait, alors elle a dormi dans ma chambre. On pensait pas rentrer dans la nuit, mais on était pas loin d'ici. Alors au lieu de retourner sur Londres pour ensuite repartir ce matin, on est directement venu !
- C'est une très bonne idée que vous avez eu ! Comme ça, on peut passer un peu plus de temps ensemble. Vous voulez prendre un petit déjeuner ?

Sans se concerter, Lando et moi secouons la tête de droite à gauche pour refuser. Il est déjà onze heure, si je mange maintenant je n'aurai pas faim pour le repas que Cisca est en train de nous préparer.

- Je vais aller voir où est papa, nous informe Lando en quittant la cuisine.
- Je peux vous aider à préparer le repas, peut-être ? Proposai-je à Cisca qui est en train d'éplucher des carottes.
- Volontiers, est-ce que tu peux allumer le four à deux cents degrés et sur chaleur tournante s'il te plait ?

Je m'avance vers le four encastré, puis j'appuie sur les boutons pour régler l'appareil comme Cisca me l'a demandé. Une fois la chose faite, je reviens au coté de la mère de Lando.

- Je suis vraiment très contente que vous ayez dormi ici cette nuit, mais tu me le dirai si Lando avait une petite amie ? M'interroge Cisca.
- Je ne pense pas que Lando fréquente quelqu'un. Depuis le mois de septembre, je passe presque tout mon temps avec lui et je m'en serai rendu compte s'il avait quelqu'un dans sa vie.
- Depuis sa rupture avec Luisinha...
- Maman, ça suffit ! Crie Lando en revenant dans la cuisine.

Nous pouffons de rire en échangeant un regard complice elle et moi. Lando nous aide pour finaliser la préparation du repas. Après avoir mis le rôti dans le four, Lando ouvre le frigo et me propose une bière que j'accepte avec plaisir. Nous quittons la cuisine pour aller marcher dehors.

- Alors qui est Luisinha ? Questionnai-je Lando entre deux gorgées.
- C'est... C'est une longue histoire Amélia, répond timidement Lando.
- J'ai tout mon temps ! Allez raconte moi, tu veux tout le temps que je te raconte plein de trucs sur moi, mais toi tu partages presque rien...

Lando fait quelques pas devant moi puis dans un soupire il laisse ses épaules s'abaisser.

- Au début, avec Luisa, on vivait caché comme vous le faites avec Lewis actuellement. A part ma famille et mes amis proches, personne n'était courant. On a dû commencer à sortir ensemble en août deux milles vingt et un je crois, le neuf ou le dix, je sais plus. Bref. J'étais vraiment amoureux d'elle, je te jure Amélia ! Dès que j'avais un peu de temps, je le passais avec elle et tout. Puis on a décidé de rendre notre relation publique, ça devenait vraiment compliquer de le cacher à tout le monde. Les mois ont passé, et on a eu des désaccords, comme dans tous les couples, mais rien de vraiment inquiétant. On vivait le parfait amour. Elle voulait intégrer une université à Rome pour faire son master dans la mode et le luxe, on savait que ça serait difficile de vivre notre relation à distance. A ce moment là, je commençais à devenir de plus en plus performant sur la piste... Elle a été admise et on a dû faire un choix. Alors avant qu'on s'éloigne trop et que l'un de nous fasse n'importe quoi, on a décidé de se séparer.
- Mhm, je vois. Pas facile comme décision, ajoutai-je en passant ma main sur son dos.
- Il fallait que je reste totalement concentré sur ma carrière qui commençait à vraiment devenir très importante dans ma vie. Ça a duré un an, elle et moi, mais on s'est quitté en bon terme même s'il y a eu des rumeurs comme quoi je l'aurai trompé lors du Grand Prix des Pays Bas cette année là, on est resté en contact... J'ai pas réussi à effacer les photos de nous deux sur les réseaux sociaux. Elle a fait parti de ma vie et peut-être qu'on se recroiser un jour, qui sait ? Me déclare Lando en terminant sa phrase avec un petit sourire.

Lando boit quelques gorgées de sa bière et tape dans une touffe d'herbe qui se présente sous son pied. Je vois qu'il est pensif de m'avoir raconté cette partie de sa vie, je le laisse un peu se perdre dans ses songes, puis j'aperçois un trampoline dans le fond du jardin.

- Le dernier arrivé au trampoline devra dire oui à tout ce que l'autre demande ! Hurlai-je en commençant à courir le plus vite possible en direction du trampoline.

J'entends Lando qui peste derrière moi, je me retourne rapidement pour voir s'il me suit de près ou non. J'éclate de rire quand je remarque son air super sérieux pendant qu'il me coure après. J'accélère un peu plus pour ne pas qu'il me rattrape mais je l'entends qui arrive bientôt à mon niveau. Lando tente de m'attraper par les hanches mais je me débats tant bien que mal pour garder la tête de la course. Nous nous poussons pour grimper à la petite échelle du trampoline, mais je suis la première à faire tomber lourdement mon corps sur la matière rebondissante.

- T'as triché, t'es partie avant de donner la règle ! Me lance Lando en commençant à sauter sur le trampoline ce qui fait rebondir tout mon corps.
- Y'a que les perdants qui ont ce genre de discours ! Répondis-je en tentant de me mettre sur mes deux pieds.

Lando me regarde d'un oeil joueur, il continue de sauter pour me déstabiliser. Mais une fois que j'arrive à tenir sur mes jambes, il me fait une balayette pour que je retombe. Dans ma chute, j'attrape son pied pour l'emmener avec moi. Il ne va pas s'en sortir aussi facilement. Tous les deux allongés, nous reprenons notre souffle, nos têtes se touchent presque. Je l'entends respirer bruyamment à coté de moi, mais je garde les yeux fixés vers le ciel ensoleillé au dessus de nous.

- Tu viendrai avec moi pour ma préparation ? Finit par me demander Lando en coupant l'atmosphère silencieuse.
- Je ne sais pas Lando, je ne suis pas sûre que Lewis apprécie beaucoup... Mais pourquoi pas, venir te rendre visite un jour ou deux ! Tu sais où tu vas aller cette année ?
- Mhm, j'hésite encore, j'avais beaucoup aimé la Finlande l'an dernier. Me répond-t-il en calant son bras derrière sa tête.
-Tu me diras quand tu auras fait ton choix et quand tu voudras que je vienne dans ce cas ! Allez debout ! On est sur un trampoline, pas un transat ! Lui dis-je en me relevant d'un coup.

J'aide Lando à se mettre, lui aussi, debout. Nous nous mettons à sauter, main dans la main, comme des enfants. Alors que nous rions de bon coeur, nous sommes stoppés dans notre moment par la voix de sa maman.

- Allez, les enfants ! C'est l'heure de manger ! Nous crie-t-elle depuis la terrasse.
- On arrive maman !

Nous traversons le jardin rapidement, Lando me porte sur son dos. Ses mains sous mes cuisses me serrent fort contre lui pour pas que je tombe à la renverse, je me tiens à lui en passant mes bras autour de son cou. Des enfants, Cisca a eu raison de nous appeler comme cela. Je descends du dos de Lando quand nous arrivons dans la maison, le jeune homme reprend sa respiration en appuyant ses mains sur ses genoux.

- Tu n'as pas l'impression d'en faire un peu trop là ? Lui demandai-je en ébouriffant ses boucles châtains.
- Tu pèses ton poids quand même ! Rigole Lando en se recoiffant.

Je lui envoie mon coude dans ses côtes pour lui signifier mon mécontentement. Je passe par la salle de bain pour me laver les mains puis je rejoins les parents de Lando dans la salle à manger pour mettre les pieds sous la table. Tout est déjà prêt. Je salive d'avance en voyant les mets préparés par Cisca, disposés sur la nappe blanche. Lando arrive peu de temps après moi, nous nous installons et débutons le repas sans oublier de se souhaiter un bon appétit avant de débuter.

Les parents de Lando me font énormément penser aux miens. Dans leur façon de regarder leur enfant, de le soutenir dans sa carrière et d'accueillir ses amis comme s'ils faisaient parti intégrante de leur famille. Quand on était plus jeune, mes amis adoraient venir chez moi, ils étaient toujours très bien reçus. Ma maison devenait la leur le temps de leur visite, même si je n'ai pas gardé beaucoup de contact avec mes amis d'enfance, j'en garde un bon souvenir. Les anniversaires, les pyjama party, puis les booms et les soirées quand nous avons grandi, j'imagine que Lando a également vécu ce genre d'évènement, ici, dans cette maison. Je me sens vraiment bien chez eux et je suis contente de pouvoir partager un peu de temps avec eux.

Pendant l'après midi, Oliver, le grand frère de Lando, est venu avec sa femme et sa fille pour passer un peu de temps avec Lando. Même si j'ai déjà rencontré plusieurs fois Oliver, c'était la première fois que je faisais la connaissance de Mila, la nièce de Lando. Cette petite fait littéralement fondre le coeur de tout le monde, mais en particulier celui de Lando. Il est tellement prévenant et attentionné à son égard que je ne peux m'empêcher de penser à Lewis et Jack au restaurant la dernière fois. Mon coeur se serre un peu mais je garde le sourire.

Il est déjà l'heure pour nous de rentrer sur Londres, demain matin nous avons un avion à prendre pour nous rendre en Italie. La famille Norris nous accompagne jusqu'à la voiture de Lando et après quelques embrassades et au revoir, je m'installe sur le siège passager de la McLaren du jeune pilote. Avant de passer le portail, Lando klaxonne et fait de grands coucou à sa famille. Les larmes me montent aux yeux. Ma famille me manque terriblement, et je ne sais pas si c'est les hormones de la grossesse ou mon état de fatigue général mais je laisse couler les larmes de chaque coté de mes joues. Lando ne se rend pas compte tout de suite que je suis en train de pleurer en silence. Mais quand il penche sa tête à droite pour vérifier que la voie est libre pour qu'il s'engage sur la route, son regard croise le mien.

- Mais, tu pleures ? Me demande-t-il en écrasant la pédale de frein.
- C'est rien, ça va passer... Lui dis-je en essuyant mes larmes avec la manche du pull que je porte.
- C'est ta famille qui te manque ?

J'hoche la tête de haut en bas pour lui répondre, aucun mot ne sort de ma bouche. Je renifle un peu et pose ma tête sur la vitre. Lando saisit ma main dans la sienne et la serre raisonnablement fort.

- Allez, ça va aller, j'aime pas te voir pleurer Am'...

Je souris timidement à Lando, moi non plus je n'aime pas qu'il me voit pleurer. J'ai déjà versé beaucoup de larmes depuis la fin de la saison. Je réponds à la pression que sa main exerce sur la mienne pour le rassurer.

- Tu sais, je pense que mes parents sont à deux doigts de te glisser des papiers d'adoption la prochaine fois qu'on les verra... Je ne sais pas ce que tu leur a fait, mais ils sont littéralement sous le charme. Je me suis même pas fait engueulé parce qu'on était arrivé en pleine nuit sans prévenir personne. Me confie Lando en reprenant la route.

Je ne peux pas m'empêcher de pouffer de rire, Lando a toujours le mot pour me faire sourire. Je sors un paquet de mouchoir de la boite à gants, essuie mes dernières larmes et me mouche. Je ne dois pas me laisser abattre, Lando n'a pas a subir mes sautes d'humeurs. Puis je vois ma famille pour Noël, le temps va passer vite d'ici là. Je prends le téléphone de Lando et je scrolle dans son application Spotify pour choisir quelle chanson mettre pour le trajet. La plupart des chansons dans sa playlist sont assez triste, mais correspondent totalement aux émotions qui se mélangent dans ma tête. Je sélectionne la première qui me tombe sous le doigt. Lose It All de Sam Tompkins et je laisse mon corps s'enfoncer dans le cuir du siège. Le trajet jusqu'à Londres ne fait que commencer.

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