LE JOUR OÙ LES ÉTOILES ONT CE...

Autorstwa EmmyBlp

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🎶 Nameless, le groupe de musique le plus adulé de sa génération s'est dissout sans la moindre explication, i... Więcej

Avant-propos
Personnages
CHAPITRE 1 - Saïd
CHAPITRE 2 - Sofia
CHAPITRE 3 - Alban
CHAPITRE 4 - Saïd
CHAPITRE 5 - Loup
CHAPITRE 6 - Sofia
CHAPITRE 7 - Alban
CHAPITRE 8 - Saïd
CHAPITRE 9 - Loup
CHAPITRE 10 - Alban
CHAPITRE 11 - Sofia
CHAPITRE 12 - Saïd
CHAPITRE 13 - Loup
CHAPITRE 14 - Alban
CHAPITRE 15 - Loup
CHAPITRE 16 - Saïd
CHAPITRE 17 - Sofia
CHAPITRE 18 - Alban
CHAPITRE 19 - Saïd
CHAPITRE 20 - Alban
CHAPITRE 21 - Loup
CHAPITRE 22 - Loup
CHAPITRE 23 - Loup
CHAPITRE 24 - Loup
CHAPITRE 25 - Loup
CHAPITRE 26 - Loup
CHAPITRE 27 - Sofia
CHAPITRE 28 - Alban
CHAPITRE 29 - Saïd
CHAPITRE 30 - Sofia
CHAPITRE 32 - Loup
CHAPITRE 33 - Saïd
CHAPITRE 34 - Sofia
CHAPITRE 35 - Sofia
CHAPITRE 36 - Alban
CHAPITRE 37 - Saïd
CHAPITRE 38 - Alban
CHAPITRE 39 - Saïd
CHAPITRE 40 - Loup
CHAPITRE 41 - Saïd

CHAPITRE 31 - Saïd

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Autorstwa EmmyBlp

SAÏD

Lundi 7 août 2017
Paris, France


   Assis sur mon lit, le dos collé contre le mur, je fixe l'écran de mon téléphone sans parvenir à taper le moindre mot. Que dire ? Que raconter ?

   Je viens de passer deux semaines en Grèce avec ma famille et je ne trouve rien de pertinent à écrire à mes amis. Est-ce la culpabilité d'être parti et de les avoir laissés seuls à Paris ? Ou bien le fait de savoir que malgré la présence de tous les membres de Nameless sur ce groupe, il n'y aura que trois noms qui s'afficheront dans les « vues » de mon message ?

   À quoi bon leur raconter les paysages fabuleux, les repas et les couchers de soleil, si Loup ne les lits pas et que Sofia ne répond même pas ?

   Tout le monde pense que notre vie est extraordinaire et elle le serait sûrement pour certains, mais la réalité c'est que quoi qu'il arrive, je n'arrive pas à m'en réjouir. Dans deux semaines, quand on se retrouvera enfin tous les quatre, peut-être que je ne penserais plus ça, mais aujourd'hui je n'ai envie de rien.

   Même le fait d'avoir pu offrir à mes parents la maison que j'avais toujours promis de leur offrir un jour ne me fait rien. Je suis parti depuis trop longtemps. Mes parents ont vieilli, ma sœur a bien grandi et dans cette maison, je ne me sens pas chez moi. Chez moi, dorénavant, c'est sur la route et sur scène, avec mes amis. Cette famille qui s'est construit autour de moi avec le temps et toutes ces petites choses que nous avons vécus et que seuls nous pouvons en comprendre l'importance.

   Je fixe toujours mon téléphone, avec une amorce de message dans la tête, lorsque ma mère m'appelle depuis l'entrée. Je n'ai même pas entendu la porte sonner. Je me lève péniblement, exaspéré par le temps qui passe beaucoup trop lentement.

   Lorsque j'arrive dans le couloir, deux visages bien trop familiers me fixent depuis l'entrée, le sourire jusqu'aux oreilles qui se transmet immédiatement sur mon visage.

   — Qu'est-ce que vous faites ici ? je m'étonne. Comment vous avez fait pour...

   — Ça te dit de partir réellement en vacances ? m'interrompt Alban.

   Je me tourne vers ma mère, de peur qu'elle ne le prenne mal, mais elle me sourit elle aussi.

   — Carrément, je réponds, ne sachant pas vraiment dans quoi je viens de m'engager.

   Par chance, ma valise pour la Grèce n'était pas encore défaite. En quelques minutes, je me retrouve traîné à bord d'un taxi, direction la gare. Je ne réalise toujours pas que ce sont bien mes deux amis qui sont venus me chercher, que j'ai pu serrer dans mes bras et qui m'emmènent dans notre maison de vacances.

   — Comment tu as fait pour avoir La Pergotière ?

   — Un simple coup de téléphone à Olive pour la convaincre de nous ouvrir la porte, me répond Alban en haussant les épaules.

   — Attends, depuis quand t'as le numéro d'Olive toi ?

   — Je me demandais exactement la même chose, sourit Sofia.

   Alban se contente de reporter son attention sur la route devant lui, un léger sourire aux lèvres.

   — Tu sais, parfois, je me pose de sérieuses questions à ton sujet, je conclus en secouant la tête.

   Sofia éclate de rire, serrée entre nous deux et aussitôt, j'oublie toutes mes inquiétudes. Le temps passe trop vite finalement.

   Comme convenu, Olive est bien là pour nous récupérer à la gare, à bord de sa fidèle Clio.

   — Il est où le blondinet ? demande-t-elle au moment où nous prenons place dans son véhicule.

   — On se pose la même question, lui répond Alban sur un ton grave en s'accrochant à la poignée de la portière passager au moment où la voiture démarre.

   La vieille tante lève le regard vers son rétroviseur intérieur pour croiser le mien. Je ne montre rien, mais je crois qu'elle comprend, car contrairement à son habitude elle ne fait aucune blague de tout le trajet jusqu'à la villa.

   — Il reviendra le moment venu, se contente-t-elle de dire avant de s'engager dans un rond-point en quatrième, nous forçant à nous accrocher à ce qu'on trouve.

   Sofia me lance quelques regards inquiets. Voilà deux semaines qu'on ne s'est pas vus, deux semaines que personne n'a de nouvelles de Loup et je sais qu'elle s'inquiète autant pour lui que pour moi. C'est à peine si j'ai eu le temps de lui dire au revoir après notre retour des États-Unis. Que se passera-t-il dans deux semaines, quand nous serons de nouveau tous réunis ?

   Alban propose à Olive de rester regarder son émission avec nous lorsqu'elle gare sa Clio devant le portail de La Pergotière, mais elle refuse poliment. Il semblerait que l'absence de Loup la perturbe plus que je ne l'aurai imaginé.

   — Ça fait bizarre d'être ici que tous les trois, vous trouvez pas ? demande Alban.

   J'acquiesce en silence, tandis que j'entre avec ma valise et celle de Sofia.

   — Tu as eu des nouvelles ? s'enquit Sofia timidement.

   Je sens qu'elle attendait de poser cette question depuis un petit moment, sans ne jamais trouver le bon timing.

   — Pas plus que vous, je soupire. Avec le décalage horaire, on a pas trop réussi à s'avoir au téléphone.

   Je ne sais pas pourquoi j'ai ressenti le besoin de leur mentir comme ça. Peut-être parce que j'ai honte. Honte d'avoir laissé Loup partir en vacances avec elle sans rien faire. Honte de devoir subir les photos d'eux prises par des paparazzis, se pavanant sur la plage main dans la main ou à des terrasses de restaurants. Honte de ne pas pouvoir vivre tout ça à sa place.

   — Les vacances sont bientôt finies, te fais pas trop de soucis, il sera bientôt de retour, tente de me rassurer Alban.

   Oui, et après ? Le regard de Sofia exprime ce même sentiment et je vois qu'elle est désolée. Je lui souris timidement, gêné de devoir leur imposer ça. S'il ne s'était jamais rien passé entre Loup et moi, rien de tout ça ne serait arrivé et notre groupe ne s'en porterait que mieux. Peut-être aurais-je dû mettre fin à tout ça dès les premiers signes. Mais en aurais-je seulement été capable ? La seule idée de m'endormir chaque soir sans pouvoir sentir sa présence contre moi sonne faux.

   Nous défaisons nos affaires sans parvenir à retrouver cet enthousiasme qui nous anime normalement à chaque fois qu'on vient à La Pergotière. Je m'installe dans notre chambre, machinalement, avant de me demander si j'arriverai à dormir dans ce lit sans lui. Mes nuits sont longues depuis que je ne les partage plus avec Loup.

   Lorsque je redescends, Sofia et Alban sont déjà installés au bord de la piscine, les jambes dans l'eau qui scintille sous les rayons du soleil. Je m'assoie avec eux et l'absence de Loup se fait de plus en plus présente.

   — Bon, maintenant tu vas nous expliquer pourquoi tu nous as amenés ici ? demande Sofia en s'adressant à Alban.

   — Pourquoi ? On est pas bien là ?

   — Si, bien sûr, lui rétorque-t-elle.

   — On a fait l'impasse sur cette histoire avec Olive, j'interviens, mais c'est que moi aussi j'aimerai bien savoir ce qu'il t'a pris de partir de chez toi comme ça pour venir nous chercher.

   — Je m'ennuyais de vous, que veux-tu ? Même si on pouvait pas faire grand-chose sur les dernières semaines de la tournée, au moins, on s'amusait bien. Retourner chez mes parents, avec leur routine bien installée, c'était vraiment chiant. Je les aime et tout, mais je pense qu'on est plus fait pour vivre ensemble.

   Sofia acquiesce avec ferveur. Elle comprend ce qu'il veut dire et sans doute mieux que n'importe qui. Elle ne nous a jamais vraiment parlé de sa famille, de comment ça se passait chez elle, lorsqu'elle rentrait pour les vacances scolaires. De ce que j'en ai vu, personne n'était plus heureux de revenir à l'internat qu'elle. Peu importe ce qu'il se passait chez elle, je suis persuadé que ce nouveau retour des années après n'a pas été des plus agréable.

   Même si ma situation devait être plutôt confortable comparée à celle de Sofia, je comprends aussi ce qu'Alban a voulu dire. Ça rejoint parfaitement ce sentiment que j'avais juste avant qu'ils viennent me chercher. Nous ne sommes tout simplement plus faits pour vivre avec nos parents. Et plus que tout, nous ne sommes plus capables de vivre les uns sans les autres. Je ne suis plus capable de vivre sans Loup.

   — C'est étrange de ne plus se sentir chez soi dans sa propre maison, je m'entends déclarer.

   — Je pense que ça fait un moment que je ne considère plus ma maison comme ma maison, lance Sofia tout bas.

   — Comment ça ? s'enquit Alban.

   — Chez moi, c'était l'internat, La Pergotière, le tour-bus, mais pas chez mes parents.

   — C'est ce que je ressens aussi, j'acquiesce.

   — Finalement, chez moi c'est partout, tant que je suis avec vous, conclut-elle.

   — C'est beau ça, rit Alban.

   — Je suis très sérieuse.

   — Je sais, je rigole, la rassure-t-il en la bousculant de son épaule. C'est ce que je pense aussi. Pourquoi je vous ai amené ici à votre avis ?

   Sofia tente de le repousser de la même manière, sans beaucoup de réussite. Évidemment qu'il rigolait, mais le fait de l'entendre de sa bouche était important pour elle. De toute façon, il ne faut jamais rien attendre d'Alban, il donne seulement quand il se sent prêt. Plus il y a de pression sur lui, plus il s'éloigne des attentes. Peut-être que Sofia parviendra à comprendre ça un jour.

   Comme par hasard, il choisit ce moment pour la serrer dans ses bras, ce qu'il ne fait jamais. Surprise au premier abord, Sofia finit par essayer de se débattre pour nous faire croire qu'elle n'aime pas cette étreinte, mais Alban sait qu'elle n'attendait que ça, alors il referme un peu plus ses bras autour d'elle. Elle arrête de se débattre après quelques secondes et je me joins à leur étreinte pour ne pas me sentir mis de côté.

   — Est-ce que c'est normal que j'aie trop envie de repartir en tournée après tout ce qu'on a vécu l'année dernière ? nous demande Alban après avoir libéré Sofia.

   — Je pense que oui, réfléchit Sofia. Comme on l'a dit, c'est chez nous maintenant. Même si c'était difficile, au moins on était ensemble et je sais pas vous, mais franchement c'était pas pire que les deux semaines que je viens de passer chez mes parents.

   De nous tous, c'est sans aucun doute Sofia qui a le plus souffert de cette tournée éprouvante. Surtout sur le plan physique. Je ne sais pas trop quoi penser de ce qu'elle vient d'avouer. D'un côté, je me réjouis à l'idée que finalement, cette tournée ne l'a peut-être pas épuisée tant que ça. Mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il a bien pu se passer chez elle bordel !

   À travers le gros sweat qu'elle porte, je peux deviner qu'elle a encore maigri. Quoi qu'elle fasse pour tenter de le cacher, ses joues creuses ne mentent pas.

   — Vivre de ce qu'on aime c'est pas toujours évident, je réponds en détournant le regard au moment où elle remarque que je la fixe. Nous on a la chance de pouvoir le faire alors il faut qu'on en profite. Même si c'est dur, je pense que ça en vaut la peine.

   — Je suis content que tu penses comme ça, s'étonne Alban. Malgré tout ce que Georges vous a fait subir Loup et toi.

   — Ces dernières semaines, j'ai eu pas mal de temps pour réfléchir à tout ça. À vrai dire, je ne pouvais faire que ça. J'ai réalisé la chance qu'on a de pouvoir vivre ça et j'ai été tellement stupide d'essayer de mettre tout ça en péril. Le fait d'être éloigné de Loup pendant aussi longtemps, je ne sais pas vraiment ce qui nous attend pour la suite, mais je sais juste que je veux plus qu'on soit séparés comme ça encore une fois. Et c'est aussi valable pour vous deux. On est un groupe et on doit continuer de profiter de chaque instant qu'on a.

   — Bien dit ! s'amuse Alban. Et vous savez quoi ?

   — Dis-nous, l'encourage Sofia.

   — Contrairement à la tournée aux États-Unis, on va être majeurs sur cette nouvelle tournée. Vous savez ce que ça signifie ?

   — Qu'on aura pas besoin de fouiller les placards du bus pour boire en cachette ? je demande.

   — Ça, c'est clair ! s'amuse Alban. Mais surtout, ça veut dire qu'on va pouvoir sortir, dans les bars, les boîtes de nuit, vivre la vie à fond quoi !

   Ce n'est pas forcément ce qui enchante le plus Sofia concernant cette nouvelle tournée, mais l'excitation d'Alban est contagieuse.

   — Et comment tu comptes convaincre Drew de nous laisser faire tout ça ?

   — Il aura pas trop le choix. On va devoir signer un nouveau contrat avant le début de la tournée et je compte bien ne pas le signer tant qu'on aura pas tout ce qu'on veut dedans.

   — Comment tu sais tout ça toi ?

   — Tu n'es pas le seul à avoir eu beaucoup de temps pour réfléchir. J'ai fait mes petites recherches.

   Je ne relance pas la conversation. Toutes ces informations m'ont déjà donné pas mal de choses à penser. La perspective d'un nouveau contrat pourrait changer pas mal de choses pour nous tous. Pour Loup et moi, aussi. Notre précédent contrat contenait pas mal de closes que personne n'avait pris la peine de lire et c'est ce qui nous a valu tant de problèmes. Maintenant qu'il nous sera possible d'avoir un vrai regard sur nos contrats, peut-être pourrons-nous enfin obtenir cette liberté que nous attendons tant.

   — C'est reparti pour une nouvelle tournée alors ? s'enthousiasme Sofia.

   Je sors brièvement de mes pensées pour joindre mes mains à celles de mes deux amis avant de les lever en l'air, donnant mon accord pour que l'aventure continue, imaginant déjà à quoi elle pourrait ressembler quand Loup sera de retour à mes côtés.

*****

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