10 novembre 2023 - San Francisco - Californie
Je traine ma valise derrière moi, je suis épuisée lorsque je passe les portes coulissantes qui me mènent au hall des arrivées. Je suis épuisée, nous avons quitté Nice hier soir et presque vingt-quatre après, j'arrive enfin à destination. Je cherche des yeux Lando, il m'a dit qu'il m'attendait à l'aéroport, mais je ne le vois pas. Pourtant il n'y a pas grand monde à cette heure-ci dans l'aéroport. Mon regard s'arrête sur l'écran de iPad où il y a écrit mon prénom et mon nom. Je soupire, un peu déçue de ne pas voir mon ami. Je m'avance vers l'homme en costume qui m'attend.
- Mademoiselle Williams ? Veuillez me suivre, la voiture n'est pas loin, me dit-il en prenant ma valise dans ses mains.
- Je vous suis, je vous suis, lui répondis-je en trainant les pieds.
Nous quittons l'aéroport de San Francisco, le chauffeur m'ouvre la portière arrière de la berline dans laquelle il est venu me chercher. Je m'assois ou plutôt je m'affale dans le cuir froid de la banquette.
- Bah alors ! C'est comme ça que tu me remercies d'être venu te chercher même s'il est tard ? Me demande une petite voix à coté de moi.
Je sursaute et plaque ma main sur ma poitrine tout en tournant la tête vers la voix à côté de moi.
- Lando ! Mais ça va pas la tête de me faire aussi peur !
- Je fais travailler ton système cardiovasculaire, tu me diras merci quand tu vivras longtemps et en bonne santé ! Renchérit le jeune pilote hilare.
Je frappe l'épaule de Lando avec mon poing avant de finir par sourire de toutes mes dents.
- J'étais déjà en train de pester contre toi parce que tu n'étais pas venu me chercher, préférant sûrement rester au lit devant un bon film ! Lui dis-je en le prenant dans mes bras.
- Eh bien non, tu sais, il n'y a pas que Lewis qui est capable de te faire des surprises !
Lando est très fier de sa répartie ce qui me laisse penser qu'il a sûrement dû y réfléchir en amont. Je suis tellement contente de le retrouver. Je sens que nous allons passer un très bon weekend ensemble, d'autant plus que lundi c'est l'anniversaire de Lando. J'espère que mon cadeau arrivera à temps. Pendant que la voiture nous emmène à Sonoma, là où nous allons séjourner ce weekend, Lando me fait un rapide résumé de sa semaine. Il ne manque pas de me montrer également les photos même s'il me les a déjà toutes envoyées pour me narguer.
La voiture nous dépose devant une belle fontaine qui cache l'hôtel dans lequel nous allons dormir. Le Fairmont Sonoma, le nom de l'hôtel fait tellement américain. Je laisse Lando prendre ma valise et j'avance jusqu'au guichet pour récupérer la clef de ma chambre.
- On se retrouve ici demain matin pour le petit déjeuner ? me demande Lando en m'accompagnant jusqu'à la porte de la chambre. Puis tu sais, si jamais tu as quoi que ce soit, on a une porte communicante qui relie nos deux chambres. Ajoute-t-il en se dirigeant vers la porte de sa chambre.
- Merci Lando, c'est vraiment attentionné de ta part !
- Oui, c'est tout moi ! Et la porte de sa chambre se referme.
Je pouffe de rire en entendant sa réponse puis je déverrouille la porte de ma chambre. Je découvre une chambre très spacieuse avec une porte fenêtre qui a l'air de donner sur un petit balcon. Je dépose ma valise sur le lit et comme à mon habitude, je range mes affaires dans le dressing à disposition avant de faire autre chose. Je mets mon portable à charger avant de me glisser sous l'eau chaude de la douche. Je penche la tête en avant pour laisser l'eau brulante détendre mes cervicales, puis je me savonne en faisant attention à mes points de sutures, il faudra que j'aille au centre médical à Las Vegas pour me les faire enlever. Une fois rincée, je m'emmitoufle dans le peignoir moelleux et je me sèche. Je souris en voyant mon énorme bleu sur la cuisse qui change de couleur tous les jours, on arrive à un beau dégradé de violet. Je devrais le prendre en photo, c'est plutôt artistique.
Mon portable vibre sur la table de nuit, je m'allonge sur le lit et je réponds. Le visage souriant de Lewis apparait.
- Oh, j'aurai dû t'appeler quelques minutes plus tôt, tu n'aurais peut être pas eu le temps de mettre un peignoir. Me dit-il en rigolant.
Je rougis légèrement et secoue la tête avant de remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille.
- Est-ce qu'un jour, tu vas arrêter de dire n'importe quoi ?
- J'arrêterai quand ça ne te fera plus rougir comme une adolescente. Bien installée dans ta chambre ?
Je fais changer la caméra de mon téléphone et j'effectue un rapide tour du propriétaire pour montrer ma chambre à Lewis.
- Oui, la chambre est sympa. Et toi ? Tu es bien installé ?
Je vois le sourire de Lewis qui s'élargit pendant qu'il quitte le fauteuil sur lequel il était quelques secondes auparavant. La camera change et je vois la main de Lewis qui entrouvre le rideau. Et la vue, j'arrive à peine à y croire.
- Times Square, ta chambre donne sur Times Square ! Mais pourquoi je suis pas venue avec toi ? commençais-je à me plaindre.
- Non mais Lewis, Lando a besoin de moi ce weekend, tu comprends, me répond Lewis en imitant ma voix.
J'explose de rire, littéralement, l'imitation est très bonne. J'entends Lewis rire également à l'autre bout du téléphone, je mets quelques secondes à retrouver mon calme. Je cale mon téléphone contre l'oreiller.
- Il faut que je me mette en pyjama et après au lit !
- Je t'en prie, n'hésites pas à te changer dans mon champ de vision.
- Tu ne t'arrêtes donc jamais... lui dis-je en me levant du lit.
Je laisse tomber mon peignoir à mes pieds sous les sifflements de Lewis. Puis je vais chercher le t-shirt de mon petit copain qui me sert de pyjama et je l'enfile rapidement. Je reviens m'allonger dans le lit. Je laisse mon portable contre l'oreiller et je m'installe plus confortablement sous les couvertures.
- Ça y est, tu es prête à dormir ? Me demande Lewis en se calant lui aussi dans son lit.
- Mhm, je pense que oui, j'ai tenté de rester éveillée tout le vol pour être assez fatiguée maintenant et je crois que ça a fonctionné.
Je baille aux corneilles avant de me frotter les yeux, la fatigue est définitivement en train de prendre possession de mon corps et ça n'a pas échappé à Lewis.
- Je vais te laisser t'endormir, j'espère que tout se passera bien cette nuit. Je laisse mon portable en vibreur si jamais tu as besoin, n'hésites pas à m'appeler.
- Ne t'inquiète pas, j'irai réveiller Lando, on a une porte communicante entre nos deux chambres. Il fera moins le malin quand je sauterai sur son lit pour le réveiller.
Lewis sourit et mime de m'envoyer un baiser.
- Dors bien, tu me manques déjà Amélia...
- Toi aussi Lewis, à demain !
Et l'écran redevient noir. L'avantage de ne pas être restée trop longtemps à Monaco est que je n'ai pu me recaler sur l'heure française, je trouve facilement le sommeil au vu de ma fatigue accumulée aujourd'hui.
11 novembre 2023 - Sonoma - Californie
J'ouvre un oeil, étonnée qu'il fasse déjà jour. Je n'ai pas pris le temps de fermer les rideaux avant d'aller me coucher. Je me souviens vaguement de m'être réveillée à plusieurs reprises pour chercher d'une main le corps assoupi de mon petit ami dans le lit, mais en vain. Me rappelant à chaque fois que plusieurs milliers de kilomètres nous séparaient. Je m'étire et regarde ma montre, il est à peine sept heures du matin. Parfait pour que j'aille réveiller Lando.
Sur la pointe des pieds, je m'avance doucement vers la porte communicante entre nos deux chambres. Je tourne la poignée avec lenteur pour ne pas faire de bruits. Je pousse petit à petit la porte me laissant découvrir un Lando encore bien endormi dans son grand lit. Je fais le tour du lit et je m'accroupis pour être au niveau du matelas. Le visage de Lando est tellement paisible que j'ai envie de rire rien qu'à l'idée de le réveiller. Je lui souffle doucement sur le visage, il grimace un peu. Je m'approche encore un peu plus de lui.
- T'es vraiment une psychopathe à regarder les gens dormir d'aussi près Amélia, me dit Lando sans ouvrir les yeux.
- Comment tu sais que je te regarde si tu n'ouvres pas les yeux ?
- Parce que je sens ton parfum et que je t'ai entendu ouvrir la porte... Allez viens te recoucher, c'est encore trop tôt pour vraiment se lever. Me propose Lando en ouvrant ses couvertures.
Je ne me fais pas prier et je rejoins Lando dans son lit. Je m'installe confortablement dans les oreillers puis je saisis la télécommande pour allumer la télé, Lando tourne sa tête dans ma direction.
- J'ai dit dormir, pas regarder la télé... marmotte-t-il
- Mais j'suis plus fatiguée moi, je mets les dessins animés pas fort, promis !
Lando se retourne et mets la couette sur sa tête, je souris devant la situation et je me concentre devant le dessin animé qui passe à la télé.
Une serviette mouillée vient s'écraser sur ma tête. Je grogne tout en enlevant le tissus de mon visage. Sans m'en rendre compte, je me suis endormie devant la télé. Je fusille Lando du regard.
- Maintenant on est quitte en terme de réveil désagréable, me dit-il en mettant sa casquette McLaren sur la tête en se regardant dans le miroir de sa chambre. Allez, va te préparer, on nous attend pour le repas sur le circuit.
Je quitte le lit de Lando ainsi que sa chambre pour aller me préparer comme il me l'a demandé. Je saute dans un jean Mom et enfile mon polo aux couleurs de mon écurie. Puis je passe rapidement par la salle de bain pour me brosser les dents et les cheveux. Une queue de cheval faite à la va-vite et je récupère mon sac avec mes affaires dedans. Je retourne dans la chambre de Lando tout en mettant mes baskets aux pieds.
- On peut y aller maintenant, j'suis prête ! Lui indiquais-je avec mon plus beau sourire.
Nous rejoignons rapidement le circuit de Sonoma. Zak et un jeune homme que j'ai déjà vu sans pour autant le connaitre nous attendent dans le hall d'accueil.
- Lando et Amélia, pourquoi est-ce que je ne suis pas étonné de vous voir toujours ensemble ? Nous dit Zak pour nous saluer.
- C'est un plaisir de vous voir aussi Zak, et toi, tu es ? Demandais-je à l'intention du jeune homme.
- Vous vous êtes déjà croisé dans le paddock à Mexico, Paaaatriciiiio O'Ward, m'indique Lando en appuyant sur chaque syllabe du prénom du jeune homme.
- Tu peux m'appeler Pato, j'suis pilote IndyCar pour notre écurie.
Le jeune homme, Pato, me tend la main avec un sourire très charmeur. Nous échangeons une poignée de main sous le regard de Lando. Zak qui s'est avancé nous fait signe de le rejoindre. Je pars en tête, et avec amusement j'entends Lando mettre en garde Patricio O'Ward.
- Ni pense même pas mec, c'est chasse gardé. Et je t'assure que t'as pas envie de savoir ce qui pourrait t'arriver si tu tentait quelque chose.
J'esquisse un sourire et continue de suivre Zak. Je suis touchée que Lando joue au protecteur avec moi. Nous arrivons à notre table pour le repas de midi. Nos plats arrivent rapidement, après avoir discuté de la pluie et du beau temps, nous revenons au sujet de prédilection des garçons. Les voitures. J'apprends que Lando allait piloter la monoplace d'Alain Prost, celle qu'il avait en 1984, cet après-midi. Quant à Pato, il sera au volant de la McLaren de Lewis quand il a décroché son premier titre mondial.
Après le repas, je me trouve un endroit au calme pour continuer à travailler pour les évènements qui nous attendent les prochains jours. Je relève la tête quand Zak vient me chercher pour m'emmener au bord de la piste pour ne rien rater des tours de piste de Lando.
- Tu sais, parfois, il faut aussi savoir faire une pause dans le travail. Je ne veux plus te voir derrière un ordinateur de tout le weekend Williams. Me dit Zak en me donnant un gentil coup d'épaule.
- Je voulais juste m'assurer que tout allait rouler comme sur des roulettes pour notre arrivée à Las Vegas.
- Allez viens, on va aller faire un tour de voiture !
Je suis Zak Brown dans les garages, il me tend un casque que j'enfile sans piper un mot. Je ne sais pas encore à quelle sauce je vais être mangé, mais je trépigne d'impatience. Mais je découvre assez rapidement dans quelle voiture nous allons faire quelques tours de pistes. Une Mercedes-Benz CLK GTR bleu. Je m'installe tant bien que mal dans le baquet du passager et je m'attache avec le harnais. Un mécanicien vérifie que je suis bien attachée, Zak lève son pouce en l'air en me souriant, j'en fais de même et Zak s'élance sur la piste.
J'ai encore les jambes qui tremblent quand je sors de la voiture. Zak n'a rien perdu de son habilité à conduire des voitures de courses, surtout quand elles sont lancées à vive allure. Je retire le casque que j'ai sur la tête et me recoiffe rapidement.
- Merci Zak ! Je n'avais jamais fait de tours dans ce genre de voiture ! Dis-je au directeur de McLaren.
- Même avec ton père ? Il était bien pilote de course avant de prendre sa retraite ?
-Pilote de rallye oui, mais ce ne sont pas vraiment les mêmes voitures que celle-ci.
- Amélia ! C'était toi dans la voiture ? Alors ce tour ? M'interpelle Lando en arrivant à notre niveau.
- C'était vraiment trop bien ! Pourquoi tu m'as jamais fait faire ça plus tôt ? Lui déclarais-je en ayant du mal à contenir mon excitation.
- Mhm, laisse moi réfléchir... Peut être parce que je conduis une monoplace et qu'il est difficile de se faire de la place ailleurs que dans mon baquet...
Je secoue la tête en rigolant, Lando n'a pas tord. Je repose le casque prêté sur l'une des étagères du garage puis j'accompagne Lando à sa séance de dédicace. Il y a beaucoup de monde, même si ce n'est pas un weekend de Grand Prix.
- Non mais regarde, il y a même les gaufres néerlandaises et les petites boules de chocolat que j'avais adoré au Japon ! Me montre Lando en posant le sac qu'il a ramené de la séance de dédicace sur son lit.
- C'est pas un peu flippant que ces personnes connaissent aussi bien ce que tu aimes ? Demandais-je en m'allongeant sur son lit.
- Mhm, non, je considère que c'est plutôt de la bienveillance. Puis, je vais pas me plaindre, tiens goûte les chocolats. Me répond Lando en me tendant le paquet contenant les chocolats japonais.
Nous venons rentrer à l'hôtel après un dîner en compagnie de Pato, Zak et des organisateurs de l'évènement. Je suis exténuée après avoir passée cette journée sur le circuit de Sonoma. Je passe ma main sur ma nuque et je m'étire un peu.
- Je vais aller prendre une douche et me glisser sous la couette, tu devrais en faire autant Lando. Lui dis-je en regagnant ma chambre par notre porte commune.
Une fois dans ma salle de bain, je me déshabille et je passe sous l'eau chaude. Je me repasse la journée qui vient de se dérouler dans ma tête. C'était une bonne journée. Après m'être rincée, je laisse couler l'eau sur ma tête, mes cheveux trempées entourent mon visage. Je reste dans cette position pendant plusieurs minutes puis je me reconnecte à la réalité quand j'entends mon portable qui vibre sur le rebord du lavabo. Je coupe l'eau, essore mes cheveux et je m'enroule dans une serviette de bain.
Je prends mon téléphone et souris lorsque je vois « LH » apparaitre sur l'écran. Je réponds à son appel et cale le téléphone entre le robinet et le miroir. Je tartine mon visage de crème de nuit tout en racontant ma journée à mon petit ami.
Je pousse un petit ricanement lorsque je sors de la salle de bain.
- Lewis, attends deux secondes, y'a Lando qui se cache sous ma couette.
Je fais basculer la camera du portable pour montrer mon lit à Lewis. Je m'approche et tire un coup sec sur ma couette. J'éclate de rire, rapidement suivi par Lando et Lewis resté à l'autre bout du fil.
- Quand j'ai dit que tu devais te glisser sous la couette, je parlais pas de la mienne, dis-je à Lando.
- Mais j'avais pas envie de dormir et on a pas fini les Minions le weekend dernier...
Lando a pris sa petite voix avec laquelle il m'est difficile de lui en vouloir. Je rebascule la camera en mode selfie et fais la moue à Lewis.
- Tu as raison d'en profiter Lando, après ce weekend, je ne laisserai plus jamais Amélia toute seule en ta compagnie ! Déclare Lewis en s'adressant à son compatriote britannique. Je t'envoie un message quand je rentre, on m'attend au restaurant... Bonne nuit Amélia.
Je souris à Lewis puis il raccroche. Lewis est arrivé à Los Angeles dans l'après midi, j'aurai préféré qu'il vienne me rejoindre ici, mais malheureusement il a un dîner avec l'un de ses sponsors ce soir. Je pose mon portable sur la table de nuit, prends de quoi me mettre en pyjama et après un rapide aller-retour dans la salle de bain, je viens m'installer à coté de Lando qui m'attend toujours dans mon lit.
14 novembre 2023 - Las Vegas - Nevada
Qu'est-ce que c'est bon de serrer dans ses bras ceux qu'on aime le plus dans le monde et je comprends rapidement dans le regard de mon père qu'il partage la même pensée que moi. Je suis venue les chercher, lui et mon neveu à l'aéroport. J'aide mon père avec les valises et nous quittons l'aéroport rapidement, nous sommes attendus dans un peu plus d'une heure pour le début de la cérémonie d'ouverture du Grand Prix. Pendant le trajet qui nous emmène à l'hôtel, je briefe mon père sur l'organisation de la soirée.
Lewis nous a réservé une suite au Marriot où l'ensemble de l'équipe Mercedes est. Nous avons trois chambres, un salon et une grande salle de bain. Mon frère et son fils dormiront ensemble, mon père a sa chambre juste à coté et je partage la mienne avec mon petit ami. Nous déposons les bagages dans l'entrée de la suite. Mon père a des étoiles dans les yeux depuis que nous avons quittés l'aéroport. C'est un tel plaisir de les avoir avec moi ce weekend.
Avant d'arriver aux portiques du Paddock, je fais passer autour du cou de mon père et de mon neveu les tours de cou où sont suspendu les pass VIP.
- Gardez-les en évidence, ça vous donne accès à tout le paddock. Je vous accompagne dans les loges McLaren, vous aurez une vue imprenable sur la cérémonie qui devrait plus tarder à commencer. On y va ?
Mon père acquiesce et je prends mon neveu dans mes bras. Nous passons le portique de sécurité puis nous partons en direction du bâtiment aux couleurs de McLaren. Je récupère mes affaires puis nous montons dans les loges. Mon père fait la connaissance de l'ensemble de l'équipe avec laquelle je travaille au quotidien. Léon devient le chouchou très rapidement. En même temps, je comprends, avec sa bouille d'ange, moi aussi je tombe amoureuse de mon neveu à chaque fois que je le vois. Je regarde ma montre, il faut que je redescende, Lando m'attend. Je regarde avec beaucoup de tendresse mon père et mon neveu qui s'installent aux premières loges pour ne rien rater du spectacle qui va commencer. Après les avoir embrassés, je retourne voir Lando.
- Tout va bien ? T'as couru ? Me demande le pilote britannique lorsque j'arrive à son niveau.
- Oui oui, j'étais en haut avec mon père et mon neveu, ils sont arrivés y'a à peine une heure. Tu passeras les saluer après la cérémonie ?
- Avec plaisir ! J'ai hâte de rencontrer Léon en chair et en os.
Lando commence doucement à faire parti de ma famille lui aussi, nous passons tellement de temps ensemble que des fois j'ai l'impression qu'il est le petit frère que je n'ai jamais eu. Le show commence et nous en prenons plein les yeux. Il y a plein d'artistes que je connais, Thirty Seconds To Mars, Kylie Minogue, Will.I.am ou encore Journey, je m'en donne à coeur joie pour chanter la chanson qu'ils sont venus interpréter. Quand les premières notes de «Don't stop believin'» retentissent sur la grille, je passe mes bras autour de la taille de Lando pour partager ce moment avec lui, nous chantons le refrain à tue-tête. L'ambiance est à la fête. Je repense à ma famille qui se trouve juste au dessus de ma tête, j'espère qu'ils en prennent plein les yeux eux aussi.
Des bras, recouverts d'une combinaison noire que je commence à bien connaitre, viennent m'encercler au niveau de mes épaules. La barbe de Lewis me chatouille le cou, en même temps que John Legend, Lewis me chante les paroles à mon oreille. J'entrelace mes doigts aux siens. L'instant semble hors du temps, j'aime quand on arrive à voler quelques moments comme celui-ci, à l'abris des regards. « All of me » a une toute nouvelle saveur à mes yeux.
- Il faut que j'y aille, on va pas tarder à monter dans ces cubes, m'indique Lewis en me les montrant de la tête.
- On mange à l'hôtel, tu viendras nous rejoindre ?
- Pas de problème ! Je te retrouve là-bas ! Me dit-il en s'éloignant.
Lando qui n'a pas perdu une miette de la scène qui vient de se dérouler avec Lewis se rapproche de moi.
- Quand vous aurez un enfant, vu que je suis aux premières loges de vos rapprochements physiques, est-ce que je pourrais être en tête de liste pour être le parrain ?
- Je prends note de ta requête, on y réfléchira en temps voulu Lando, allez, va sur la plateforme toi aussi ! Tu vas finir par être en retard...
- Oui, cheffe, bien cheffe, me lança Lando en allant rejoindre Oscar qui l'attendait un peu plus loin.
Une fois la présentation des pilotes, qui a été faite d'une façon très américaine, terminée, Lando me rejoint et nous montons rejoindre ma famille à l'étage. Nous nous glissons dans la foule pour nous frayer un chemin jusqu'à eux.
- Papa, voici Lando Norris, le pilote pour lequel je travaille ! Léon, tu te souviens de Lando ? Débutais-je les présentations.
Lando avance sa main pour serrer la main de mon père mais celui-ci ouvre ses bras en grand.
- Voyons, viens dans mes bras mon petit ! Dit mon père dans un anglais parfait qui me surprend beaucoup.
Lando me sourit et enlace mon père, je ne m'attendais pas à autant de familiarité entre les deux, mais bon après tout, ses parents m'ont également accueillie chaleureusement quand je les ai rencontré, alors pourquoi pas. Lando se met à la hauteur de Léon.
- Et toi, tu dois être Léon ! Je suis content de te voir en vrai.
- Bonjour Lando, finit par décrocher Léon en se cachant un peu derrière mes jambes. Et joyeux anniversaire, Tatie m'a dit que c'était ton anniversaire il n'y a pas longtemps.
Lando lève les yeux vers moi, j'hausse les épaules l'air coupable. Lundi, j'ai tenté, tant bien que mal, de faire croire à Lando que j'avais oublié son anniversaire toute la journée. J'ai évité de le croiser en prétextant que je me sentais pas bien afin de pouvoir préparer sa soirée d'anniversaire tranquillement pendant que son ami Max l'occupait. Nous avons célébré ses vingt-quatre ans dans un restaurant de Las Vegas, dans l'intimité la plus totale. J'ai dû attendre d'être rentrée à l'hôtel pour pouvoir offrir mon cadeau à Lando. Je me voyais mal lui offrir devant tout le monde toute la panoplie pour une soirée cocooning : masque en satin, peignoir brodé à son nom, chaussons duveteux et toute la gamme de soin de la marque Horace. A en croire le sourire sur son visage, j'avais tapé dans le mille.
- On va manger ? Je meurs de faim et je crois que Léon aussi, demande mon père.
- Je vous souhaite un bon appétit, moi je reste ici, en attendant qu'Amélia revienne.
Je guide mon père et Léon jusqu'à la sortie du paddock où une navette nous attend pour nous ramener à l'hôtel. Je tente d'appeler Lewis pour savoir où il en est, mais il ne me répond pas.
- Tu crois que je pourrai monter dans la voiture de Lando demain ? Me demande Léon des étoiles dans les yeux.
- Je pense que oui, on ira dans les garages avant le début des essais. Tu as aimé le spectacle ce soir ?
- Oh oui ! J'ai même demandé à Papi de prendre des photos pour montrer à ma classe. Les copains vont être épatés !
Je serre mon neveu contre moi, sa petite voix m'avait tellement manqué. Nous arrivons sans tarder à l'hôtel, le timing est assez serré puisqu'après le repas, je dois retourner dans le paddock pour la conférence de presse de Lando. Arrivés au restaurant, un serveur nous accompagne jusqu'à notre table, un peu à l'abris de la foule. Mon père m'interroge du regard quand il constate qu'il y a quatre couverts de dressés alors que nous sommes que trois. Pendant qu'ils consultent le menu, je prends mon téléphone pour envoyer un message à Lewis.
Moi : 20h17 : On t'attend à table...
Une fois la commande prise, je n'arrête pas de jeter des coups d'oeil dans la direction de la porte d'entrée du restaurant.
- On attend quelqu'un ma chérie ? Me demande mon père.
- Il ne devrait plus tarder... Alors, comment ça se passe à Chicago ?
- Très bien, la ville me plait de plus en plus, je ne sais pas si tu as remarqué, mais j'ai grandement amélioré mon anglais ! Me dit mon père tout fier de lui.
- Oui, j'ai vu ça, ça va me faciliter le travail durant ce weekend. Rigolais-je en triturant ma serviette de table.
Je commence légèrement à stresser du retard de Lewis, s'il ne vient pas ce soir, je ne vois pas comment expliquer ce que le pilote fera dans notre suite demain matin... Nos plats arrivent et Lewis fait son apparition en même temps. Je soupire de soulagement puis rigole doucement quand je vois la tête de mon père.
- Amélia... Il y a Lewis Hamilton au restaurant, me dit-il aussi discrètement qu'il peut tout en jetant des coups d'oeil vers le pilote Mercedes.
- Rien d'étonnant puisque nous sommes à un Grand Prix de Formule 1, Papa...
Lewis finit par me voir et me fait un discret signe de tête. Il contourne notre table et vient se positionner derrière moi. Il dépose ses mains sur mes épaules et se penche pour m'embrasser sur la joue.
- Pardonnez-moi mon retard, j'ai été retenu dans le Paddock, nous dit Lewis en s'installant à notre table.
Mon père manque de s'étouffer avec la gorgée d'eau qu'il était en train de boire.
- Amélia mais qu'est-ce que ça veut dire ? Me demande mon père en passant son regard sur Lewis puis sur moi.
- Je croyais que tu avais amélioré ton anglais, Papa. Lewis s'excuse de son retard, il a été retenu dans le Paddock.
- Non, mais ça j'ai très bien compris, mais qu'est-ce qu'il fait à notre table ?
Je rigole devant la réaction de mon père, puis du coin de l'oeil, je remarque que Lewis est en train de faire connaissance avec Léon ce qui m'arrache un sourire. Les deux arrêtent leur discussion lorsqu'ils se rendent compte que nous les regardons.
- Je faisais la traduction à Lewis de ce que tu disais Papi. Nous dit tout fièrement Léon.
Lewis se relève et passe sa main au dessus de la table pour saluer mon père.
- C'est un grand plaisir d'enfin vous rencontrer Monsieur Williams, votre fille ne tarit pas d'éloges vous concernant.
- Tout, tout l'honneur est pour moi Sir Hamilton, bredouille mon père, visiblement impressionné par le septuple champion du monde.
- Appelez moi Lewis, s'il vous plait.
Je sens mon coeur fondre dans ma poitrine. Lewis fait enfin la connaissance de mon père et tout est en train de se passer à merveille. Pendant le repas, nous racontons à mon père comment nous nous sommes rencontrés, comment nous continuons à cacher notre relation et surtout comment j'ai emménagé chez le pilote la semaine dernière. Léon commence à montrer des signes de fatigue lorsque nous finissons nos assiettes. Je regarde ma montre, le timing est parfait, il faut que je retourne dans le paddock. Nous quittons le restaurant, nous laissons mon père et Léon remonter dans leur chambre afin qu'ils puissent aller se coucher.
- J'espère que j'ai fait bonne impression à ton père malgré mon retard. Me confie Lewis en prenant place dans la navette.
- J'ai rarement vu mon père comme ça, surtout avec mon petit copain. Alors, crois-moi c'est plutôt bon signe. Rigolais-je en prenant place également sur la banquette arrière.
Nous nous quittons à l'entrée du paddock, ce n'est pas le moment de faire un faux pas et risquer de dévoiler notre relation au grand jour. Je rejoins rapidement Lando qui m'attend, affalé dans un canapé, près de la zone média. A ma grande surprise, il est accompagné par Charles, Pierre, George et Carlos
- Alors ? Qu'est-ce qu'à dire ton père en voyant Lewis ? Me demande Lando en se redressant.
- Quoi ? Ton père a rencontré Lewis ? Renchérit Pierre en éclatant de rire.
- Je suis à deux doigts de demander au restaurant, s'il n'ont pas filmé la scène avec leur caméra de surveillance. C'était lunaire. J'ai bien cru que mon père allait faire un arrêt cardiaque quand Lewis est venue s'asseoir à notre table.
Il commence à avoir de l'agitation dans le paddock, je regarde ma montre, si on se dépêche pas un peu, Carlos et Lando vont finir par être en retard pour la première session de la conférence de presse. J'indique à Lando qu'il faut qu'on se mette en route.
Je retiens la porte de la suite pour qu'elle ne claque pas lorsque je la referme. J'enlève mes chaussures et me dirige vers ma chambre. Je laisse mes vêtements au pied du lit, je les rangerai demain, pour le moment je suis trop fatiguée. Je pianote sur mon téléphone pour informer Lando que je suis bien rentrée, puis j'entreprends d'envoyer un message à Lewis. Mais je suis interrompue par le bruit de la porte de la chambre qui s'ouvre doucement.
- Qu'est-ce que tu fais là petit squirrel ? Demandais-je à Léon qui se frotte les yeux en s'avançant vers le lit.
- Papi fait trop de bruit quand il dort... Je peux dormir avec toi, Tatie ?
- Bien sûr, viens par là.
J'ouvre la couette pour faciliter l'accès à mon neveu. Il se blottit dans mes bras et me chuchote un merci avant de refermer ses yeux. Je le contemple quelques minutes, puis j'éteins la lampe de chevet. Je ne tarde pas à trouver le sommeil également.