Late Night Talking

By WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
Tome II • Chapitre 18
Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
Tome II • Chapitre 21
Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
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Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51
Tome II • Chapitre 52

Tome I • Chapitre 52

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By WrittingFirefly

J'ouvre un oeil, la tête sur le torse de Lewis, je me rends compte que nous ne sommes plus installés dans le canapé à l'extérieur mais bien au chaud dans notre lit. Je ne me souviens pas de m'être endormie ni que Lewis m'ait transporté dans la chambre. Je me frotte le nez et lève un peu la tête pour voir si Lewis dort ou pas.

Bonjour toi... murmure-t-il en me souriant.

Oh, tu es réveillé depuis longtemps ?

- Une dizaine de minutes, mais je voulais pas te réveiller en bougeant.

Mon coeur fond instantanément, je me hisse sur mes avants bras pour avoir mon visage au niveau du sien. Je caresse son nez doucement avec le bout du mien.

Qu'est-ce que tu as envie de faire aujourd'hui ?

- Mhm, est-ce qu'on peut sortir de la maison ? Lui demandais-je tout en réfléchissant à ce que j'ai envie de faire.

En prenant quelques précautions, oui. Alors, une idée ? 

- J'aimerai beaucoup visiter le quartier de Santa Teresa ou alors monter voir le Christ Rédempteur...

Lewis dégage sa main du dessous de la couette et regarde sa montre.

Si on prends rapidement une douche et qu'on se prépare, on peut aller se balader dans le quartier Santa Teresa, s'arrêter pour manger sur le pouce et prendre la direction du Corcovado. Ça te va ?

- C'est parfait ! Prem's à la douche, lui dis-je en sautant du lit. 

Lewis rigole et passe de l'autre coté du lit pour me retrouver dans la douche au moment où j'allais enjamber le rebord. Nous prenons une douche express puis j'enfile une tenue confortable pour arpenter les rues de Rio de Janeiro. Mon choix s'arrête sur un short en jean assez large et un grand t-shirt blanc, hors de question d'attirer l'attention sur nous. Je lasse mes baskets à mes pieds puis je vais aider Lewis à remettre en ordre ses tresses pour qu'il puisse les dissimuler sous sa casquette. Le pilote britannique a, lui aussi, opté pour une tenue plus classique que ses traditionnelles tenues d'arrivées sur le paddock. Il porte un jean ample et un t-shirt oversize blanc, je remarque que nous sommes assortis sans se concerter, ce qui me fait sourire. A la différence de moi, il porte un bandana noir au tour du cou pour dissimuler le bas de son visage si il commence à être trop reconnu. Une boule d'appréhension se forme dans mes entrailles, c'est la première fois que nous sortons en public dans un pays que je ne connais pas. J'espère que tout se passera bien.

Un dernier check de tenues et nous mettons nos lunettes de soleil sur le nez pour partir arpenter les rues du quartier de Santa Teresa. Nous logeons pas très loin et j'ai besoin de me dégourdir les jambes alors nous faisons le trajet à pied. Nous déambulons dans les rues hautes en couleurs, j'en prends plein des yeux et à en croire le regard de Lewis j'ai bien l'impression que lui aussi. Les façades des immeubles, les murs, les arches d'escaliers tout est un support pour laisser libre court à l'art urbain. Nous nous arrêtons dans plusieurs ateliers d'artistes, Lewis semble vouloir s'en inspirer pour une potentielle prochaine collection, je lui sers d'assistante. Je note les adresses, prends en photo les motifs ou les sculptures et je récolte les coordonnées des différents artistes. Le temps semble s'être arrêté, nous ne sommes plus le pilote de Formule 1 et l'attachée presse, mais simplement un couple qui fait une visite d'un quartier main dans la main. Il y a tellement de monde autour de nous que personne ne semble prêter attention à la présence de Lewis ce qui me rassure un peu.

Nous empruntons les fameux escaliers Escadaria Selarón, qui sont une véritable oeuvre d'art en plein air avec ses carreaux rouges sur les cotés et les marches aux couleurs du drapeau brésilien. Nous nous arrêtons dans une petite échoppe pour acheter quelques empanadas à manger en continuant de visiter la ville. Nous faisons une petite pause sur le sable chaud de la plage do Flamengo pour profiter du soleil et de la vue sur le célèbre Pain de Sucre. Je mitraille tout ce que je peux avec mon appareil photo. Je veux pouvoir me souvenir de tout ce que nous avons vu.

C'est au bout d'une balade d'une heure supplémentaire à travers différents quartiers de la ville que nous montons à bord du petit train qui nous emmène tout en haut du Corcovado. Pendant le trajet, une fanfare fait l'animation, Lewis bat la mesure avec sa jambe, d'autres personnes se mettent à danser dans l'allée. L'ambiance est tellement festive qu'au bout d'un moment Lewis se lève et m'invite à danser avec lui. J'esquisse quelques pas de danse puis je me rassois en laissant Lewis danser avec les autres passagers. Avec son bandana sur le nez, personne ne peut se douter que c'est lui. Je rigole secrètement en sachant son secret. Le train arrive dans la petite gare, nous saluons les autres passagers puis nous continuons notre chemin. Après avoir gravit un certain nombre de marches, le début de la tunique de la statue apparait petit à petit. Nous nous faufilons entre les différents groupes de visites. Avant que je puisse apercevoir la vue, Lewis me cache les yeux avec ses mains et me fait avancer doucement jusqu'à ce que je touche les remparts en béton. Il enlève ses mains et j'ouvre les yeux.

Alors ? Me murmure-t-il au creux de l'oreille, tout en restant dans mon dos.

J'en reviens pas, soufflais-je.

La vue est à couper le souffle, la météo ensoleillée aujourd'hui nous permet de voir l'horizon à des kilomètres. Le Pain de Sucre, la baie et la ville de Rio de Janeiro se dévoilent sous nos yeux. Lewis m'encercle de ses bras et pose sa tête sur mon épaule. 

Quand je prendrai ma retraite, je pense que le Brésil serait un endroit agréable pour venir y vivre...

- C'est vrai que le cadre est sympa ! Les plages, les montagnes, les habitants...

- Tu te verrais vivre ici ? Me demande Lewis en me coupant.

C'est une proposition que tu es en train de me faire Lewis ?

- Je me renseigne, c'est tout, me dit-il en m'embrassant la joue.

N'oublie pas que quand tu prendras ta retraite, je serai toujours en train d'arpenter les paddocks chaque weekend, le taquinais-je.

Je ne viendrai pas vivre ici à plein temps, mais avoir un pied à terre, un lieu où passer nos vacances...

Je me retourne tout en restant dans ses bras.

C'est quelque chose que tu te vois faire ? Partir en vacances avec moi dans quelques années ? Lui demandais-je en plongeant mon regard dans le sien.

C'est peut-être encore un peu tôt pour l'affirmer, mais oui, c'est une idée qui ne me dérange pas pour l'instant. Lewis abaisse son bandana et m'embrasse furtivement avant de le replacer. On y va ? Le temps qu'on rentre il fera déjà nuit...

Lewis tente de changer de sujet rapidement, mais comme d'habitude ses mots raisonnent encore dans ma tête alors que nous sommes en train de redescendre les escaliers pour prendre le petit train. Je ne me suis pas projetée aussi loin dans le temps avec lui. Je suis plutôt du genre à avancer, un pas après l'autre, une étape qui en déverrouille une autre.

Nous faisons le chemin inverse que nous avons fait quelques heures plus tôt, à la différence que cette fois-ci un taxi nous attend en sortant de la petite gare où le train nous a déposé. Je ne me fais pas prier, même si je suis habituée à marcher avec mes baskets, arpenter les rues de Rio n'est pas de tout repos. Nous arrivons rapidement à la maison, Lewis avait raison, le soleil est en train de se coucher alors qu'il est tout juste dix-huit heures. Il déverrouille la porte d'entrée, nous entrons mais il me retient d'aller plus loin. Je le regarde avec interrogation.

Tu vas monter dans la chambre, te faire couler un bain, lire un livre, faire ce que tu veux, mais je ne veux pas que tu descendes ici tant que je ne te l'ai pas demandé, me dit-il avec son air très sérieux.

Mais tu.

- Non, interdiction de discuter, allez monte ! 

Je m'exécute, je n'aurai pas gain de cause ce soir. Lewis me donne gentiment une tape sur les fesses lorsqu'elles arrivent à son niveau. Je me dépêche de monter les escaliers pour rejoindre la chambre. Je n'ai plus de livres à lire, il est grand temps qu'on rentre à Monaco pour que je puisse refaire le stock. Je tourne un peu en rond puis je vais m'installer sur la terrasse. Je repense au message de Luc, je n'y ai toujours pas répondu. Après la journée que je viens de passer avec Lewis, je me dois d'être honnête. J'attrape mon téléphone et je reprends la rédaction du message que j'étais en train d'écrire avant que Lewis vienne me rejoindre cette nuit.

Moi : 18h34 : Oui, c'était mon copain à l'autre bout du téléphone et c'est toujours mon copain. Je suis désolée si mes messages ont pu te laisser penser qu'il pouvait se passer quelque chose entre toi et moi. Ce n'était pas le but. J'aurai pu lui parler de tout ce que je t'ai dit, mais c'était plus facile de se confier à un inconnu.

Je relis et corrige quelques fautes d'orthographes puis j'appuie sur « envoyer ». Je suis soulagée d'avoir mis les choses au clair avec Luc, maintenant il faut que j'en fasse de même avec Lewis. J'entends des voix qui proviennent d'en bas, des bruits de casseroles et de vaisselles. Qu'est-ce qu'il est en train de mijoter ? Il faut que je m'occupe sinon ma curiosité va prendre le dessus. Je retourne dans la chambre et je m'installe dans la baignoire pour prendre une douche. Mais cette fois-ci elle sera plus longue que celle de ce matin. Je prends le temps de faire poser un masque sur mes cheveux et je m'applique un soin du visage. J'aime prendre soin de moi, même si ces moments se sont faits rares depuis que je travaille chez McLaren.

Je me rince puis je m'enroule dans un peignoir moelleux. Lewis veut me faire une surprise ce soir, je vais lui en faire une aussi. Je me sèche les cheveux et je les boucle, j'applique un peu d'anti-cernes sur mes cernes légères et mes petits imperfections. J'applique du fard à paupières de couleurs champagne puis je trace un trait d'eye-liner sur chacune de mes paupières, je rehausse mon regard avec du mascara. Un peu de blush et de l'highlighter sur les joues, ensuite je viens dessiner ma bouche avec un rouge à lèvre de couleur nude. Je passe mes doigts dans mes cheveux pour leur donner un peu plus de volume, le reflet que me renvoie le miroir me plait.

Maintenant il faut que je me trouve une tenue. Mon choix étant limité par la capacité de ma valise, je me tourne vers celle de Lewis. En fouillant un peu, je finis par trouver une chemise Tommy Hilfiger bleu marine. Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu sur Lewis en même temps sa valise regorge de vêtements qu'il n'a pas encore porté. J'enfile la chemise, elle m'arrive à la mi-cuisses, c'est parfait, ça me fera une robe si j'arrive à remettre la main sur ma ceinture afin de cintrer un peu plus la chemise par rapport aux courbes de ma taille. Je passe la ceinture et arrange un peu le tissus pour que le tombé soit plus harmonieux. Je retrousse les manches et ouvre quelques boutons du décolleté. Je reste pieds nus, de toute façon, je ne pense pas que nous allons quitter ce cocoon que nous procure cette maison. Je change de boucles d'oreilles pour mettre celles que j'ai porté lors de la soirée d'inauguration la semaine dernière.

Plutôt satisfaite du résultat je m'allonge sur le lit. Je fais défiler les photos que j'ai pris dans la journée, je me surprends à sourire bêtement devant mon écran. Cet homme me fera perdre la tête un jour. Une notification apparait, je suis surprise que Luc me réponde déjà, il est tard en France.

Luc : 19h39 : J'aurai dû poser la question directement le soir où on s'est croisé au lieu d'attendre. Je comprends c'est toujours plus facile de parler de ces choses avec quelqu'un qui est complètement extérieur à la situation. Si tu as encore besoin, je reste une oreille attentive, en tout bien tout honneur.

Sa réponse me fait sourire, je verrai ce que je lui répond une fois que j'aurai pris mon courage à deux mains et que j'en aurai parlé avec Lewis. D'ailleurs je l'entends m'appeler du bas des escaliers. Je saute hors du lit puis j'entreprends de descends les marches lentement pour dévoiler petit à petit ma tenue à Lewis. Son sourire ne cesse de s'agrandir au fur et à mesure que j'arrive vers lui. Je remarque qu'il s'est changé lui aussi, ensemble T-shirt et pantalon noir, ses tresses sont détachées. Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. 

Tu es ravissante dans ma chemise, me complimente Lewis tout en me tendant la main quand j'arrive à son niveau.

Il faut bien que quelqu'un porte les vêtements que tu n'as pas mis. Lui répondit-je en passant une main sur le tissus de la chemise.

Nous nous avançons jusqu'à la terrasse. La table où hier prônait fièrement une bouteille de champagne est désormais recouverte d'une nappe avec un diner aux chandelles qui nous attend. Lewis me désigne ma chaise et m'aide à m'installer comme bon gentleman qu'il est, puis vient s'asseoir en face de moi.

Après la révélation d'hier, j'ai dû mal à croire que tu as fait ça tout seul, lui dis-je en rigolant.

Je me suis fait aider, mais l'idée vient de moi, c'est déjà pas mal non ?

Je souris pour réponse puis je nous sers un verre de vin chacun. Nous trinquons et commençons à manger tout en discutant de la journée que nous venons de passer. Au milieu du repas, Lewis s'essuie la bouche, se lève et disparait à l'intérieur. Je le suis du regard sans trop comprendre ce qu'il se passe. Quand il revient, un large sourire aux lèvres et les mains derrière le dos, je sens mon coeur qui s'accélère. Qu'est-ce qu'il est en train de se passer ? Lewis se rassoit. Son visage est éclairé par les bougies disposées sur la table.

Je sais que ça fait que deux mois que nous sommes ensemble, même s'il y a eu des hauts et des bas et que parfois je veux avancer plus vite que toi. Ce soir, je voudrai d'offrir quelque chose.

Il pose sa main sur la nappe et dévoile une petite boite qu'il fait glisser du bout des doigts jusqu'à moi. Mon coeur rate un battement. Je ne sais pas comment réagir, mes mains deviennent moites.

T'es pas en train de me demander en mariage, Lewis ? Lui dis-je pour tenter de calmer mon stress.

Le britannique éclate de rire et pousse un peu plus la boite vers moi. Je la regarde sans oser la prendre dans mes mains. J'inspire profondément et je me lance. Je saisis la boite et je l'ouvre délicatement. Je pousse un soupire de soulagement quand je m'aperçois que ce n'est pas une bague à l'intérieur mais un médaillon. Je prends le médaillon entre mes doigts pour le sortir, une chaine dorée assez longue le suit. Je me penche vers la flemme d'une bougie pour mieux voir ce qu'il y a d'inscrit dessus. « AMOUR » est écrit français et en majuscule, il prend la forme ronde du médaillon. Je passe mon pouce dessus, je ne sais pas si c'est le métal froid ou le mot inscrit dessus mais je frissonne.

Je lève les yeux en direction de Lewis qui me regarde amusé par ma réaction.

Il te plait ? Me demande-t-il tout en sirotant son verre de vin.

J'aime beaucoup, tu m'aides à le mettre, s'il te plait ?

Lewis acquiesce et se lève, il vient se positionner derrière moi. Je lui donne la chaine avec le médaillon au bout et je relève mes cheveux pour qu'il puisse l'attacher dans ma nuque. Il dépose un délicat baiser dans le creux de mon cou puis retourne s'asseoir.

Il tombe parfaitement, dit-il en lorgnant sur ma poitrine.

Je regarde le médaillon en passant un oeil dans ma chemise, il arrive juste dans le creux en dessous de mes seins. Mais ça, normalement Lewis ne peut pas le voir de là où il est.

Tu arrives à le voir ? Lui demandais-je.

Non, justement. Je voulais une chaine assez longue pour que tout le monde voit que tu portes quelque chose, mais également pour que personne ne puisse voir le pendentif sauf si tu le décides... Tu as mon amour au creux de tes seins Amélia et je trouve ça très poétique, me répond-t-il en se mordant la lèvre. 

Je vire instantanément au rouge pivoine. J'en ai entendu des belles choses, mais comme celles que vient de me dire Lewis, jamais. Je ne sais pas quoi lui répondre. Quand j'ai quitté la chambre tout à l'heure j'étais déterminée à lui parler de Luc, mais maintenant, je n'ai qu'une peur, c'est que ça gâche tout. Je me sens tellement bête de lui avoir caché ça. Lewis a compris que quelque chose n'allait pas. Il se lève, tire ma chaise et vient se mettre à ma hauteur.

Qu'est-ce qu'il y a Amélia ?

Il cherche mon regard pour tenter d'y apercevoir quelque chose. Une larme perle sur ma joue. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que je gâche tout avec mon comportement idiot. J'essuie la larme et bois une gorgée de vin pour tenter de remettre de l'ordre dans mes idées. Sauf que Lewis me devance.

Si tu avais quelque chose à me dire, tu me le dirais pas vrai ?

-Oui, lui dis-je en me mordant l'intérieur des joues.

Alors qui est Luc ?

J'écarquille les yeux, comment est-il au courant ? L'incompréhension et la peur doivent se lire dans mon regard. Lewis se relève et part marcher au bord de la piscine. Il se passe une main dans la nuque avant de laisser tomber sa tête en arrière. Je secoue la tête, pourquoi est-ce que j'agis comme s'il s'était passé quelque chose de grave avec Luc. Je n'ai rien de grave à me reprocher. Je me lève à mon tour et tends une main vers Lewis.

Est-ce qu'on peut s'installer dans un endroit plus confortable ? Je crois qu'il faut qu'on est une discussion.

Lewis me regarde en haussant un sourcil en signe d'interrogation. Je tends un peu plus la main qu'il finit par prendre. Je le guide à travers la maison jusqu'à que nous arrivions sur la terrasse à l'étage. Je pose mon portable sur la table basse puis je m'installe sur le canapé en calant mes pieds sous mes cuisses. Lewis s'installe à l'autre bout, il ne me lâche pas du regard.

- Je peux commencer ? la voix de Lewis est tranchante.

-  Si tu veux...

J'ai passé l'âge de fouiller dans le téléphone de ma copine, mais quand elle est tellement absorbée par son téléphone qu'elle en oublie de passer du temps avec moi et qu'en plus elle reçoit des messages tard dans la nuit. Je dois t'avouer que j'étais pas tranquille. Alors ce matin, quand je t'ai remis au lit, j'ai vu que tu cachais ton téléphone sous ta cuisse. En allumant l'écran, j'ai vu son nom. Je n'ai pas lu votre conversation parce que j'aimerai que ça soit toi qui m'en parle.

Sa voix est teintée d'un voile de déception. J'entends ce qu'il me dit, je n'ai plus le choix maintenant, il faut que je lui raconte.

Tu aurais pu lire notre conversation, je n'ai pas de code à mon téléphone car je n'ai rien à cacher. Luc est l'un des internes qui s'occupait de ma mère. La nuit de son décès, en marchant dans Paris parce que j'arrivais à rien d'autre, je me suis retrouvée devant le pavillon où elle était hospitalisée. Luc est sorti fumer une cigarette et nous avons un peu parlé. Il m'a donné son numéro si jamais j'avais besoin.

-Et tu en as eu besoin ?

- Oui... Je t'en aurai parlé, je te le promets, mais je voulais le faire une fois que la saison était finie.

- Mais qu'est-ce que tu me caches bon sang ? Je ne suis plus un enfant Amélia, j'ai trente-huit ans. Tu as des sentiments pour cet homme ? Demande Lewis en commençant à perdre patience.

Mais pas du tout ! Où est-ce que tu vas chercher ça Lewis ?!

Les larmes commencent à me montrer sérieusement aux yeux, ma vue devient de plus en plus trouble. En clignant des yeux, je sens les larmes qui roulent sur mes joues. Lewis reste distant et je ne peux pas lui en vouloir pour ça.

J'arrivais plus à dormir la nuit, je faisais des siestes dans des salles de réunions voir même dans la driver room de Lando en journée. Même dans tes bras, j'arrivais pas à faire taire mes angoisses qui revenaient chaque soir pour me tourmenter, alors que tu as toujours réussi à m'apaiser. Je ne voulais pas t'en parler parce que je ne voulais pas te rajouter des soucis en plus. Lundi dernier, en faisant ma valise au Mexique, je suis tombée sur son numéro. Le bout de papier était resté dans l'une des poches de jeans. Ne sachant plus comment résoudre la situation, je lui ai envoyé un message pour qu'il me prescrive des somnifères. J'ai tout essayé Lewis, nager jusqu'à épuisement, faire des exercices de respirations, lire pour me changer les idées, rien ne fonctionnait. La boite de cachet est dans ma trousse de toilettes, je ne voulais pas en prendre...

- Puis tu as fait la grosse crise de panique samedi dernier...

- Oui... Je m'en suis tellement voulue de te faire vivre ça alors que le lendemain tu avais ta course. Je ne suis pas passée aux toilettes comme je te l'ai dit quand on s'est recouché, j'ai pris un demi cachet pour pouvoir dormir et te laisser te reposer. 

- Tu aurais dû m'en parler Amélia, je t'ai toujours dit que j'étais là pour toi... Sa voix et les traits de son visage s'adoucissent un peu.

Il est hors de question que tu rates une course à cause de mon état de santé. Je voulais tenter de remonter la pente par moi-même. Luc était à l'écoute et savait de quoi je parlais, mais c'était surtout un inconnu et j'ai toujours eu plus de facilité à m'ouvrir à un inconnu qu'à quelqu'un auquel je tiens.

Tout en finissant ma phrase, je prends mon téléphone dans les mains, le déverrouille et remonte tout en haut de ma conversation avec Luc. Je me rassois et tends le téléphone à Lewis.

Lis notre conversation et tu comprendras. Lui dis-je quand Lewis prit mon téléphone dans sa main.

Je n'ai pas besoin de preuve pour te croire Amélia.

- Lis, parce que je suis pas sûre d'être capable de pouvoir dire à haute voix tout ce que j'ai pu écrire...

Lewis débute sa lecture, je vois ses yeux qui passent sur chaque mot. Avec son pouce, il scrolle doucement au rythme de sa lecture. Je replie mes genoux contre ma poitrine et je pose ma tête dessus. Je n'arrive pas à décoller mes yeux de son visage. Je veux voir les réactions qui vont passer sur son visage au fur et à mesure de sa lecture. Au bout de cinq minutes ou un peu plus, Lewis repose mon portable sur la table et se retourne vers moi. Ses yeux sont brillants, mon coeur se serre un peu en voyant ça.

- J'étais à mille lieux d'imaginer combien tu pouvais souffrir. Ce dont tu parles dans les messages... Je ne savais pas que tu étais dans la chambre quand c'est arrivé. Amélia, pourquoi tu m'as rien dit ? J'aurai pu t'aider...

Je te l'ai dit, je ne voulais pas t'embrouiller la tête avec ça. J'avais moins d'un mois à tenir avant la fin du championnat. Une fois rentrés pour de bon à Monaco, je t'en aurai parlé et je sais que tu m'aurais aidé à trouver des solutions.

- Je me sens tellement con, je n'ai rien vu venir. Et dire que je pensais que tu allais me quitter quand tu as vu le médaillon... me souffle-t-il en s'approchant de moi pour me prendre dans ses bras.

Tout est allé tellement vite entre nous, attention ce n'est pas un reproche, lui dis-je en levant le doigt. Je ne pense pas que j'aurai pu trouver un meilleur soutien que le tien vu la période que je suis en train de traverser. Ça ne fait que trois mois qu'on s'est rencontré et deux que nous sommes ensemble, et pourtant j'ai l'impression que nous avons vécu tellement de choses en si peu de temps... Je suis désolée pour tout ça, si c'était à refaire, je t'en aurai parlé dès que les choses ont commencé à dérailler... 

- Je suis tellement soulagé que tu aies fini par m'en parler... Si te confier à ce Luc te fait du bien, alors continue, mais ne m'exclut pas. Je voulais te faire passer une journée extraordinaire pour te ramener un peu plus vers moi, j'ai senti que tu t'éloignais  sans que je puisse comprendre pourquoi... me dit-il en refermant ses bras sur moi.

- Ce n'est pas avec Luc que j'ai envie de partager mes peurs, mes angoisses, ni même ma joie, c'est avec toi Lewis. Uniquement toi... Et peut-être aussi Pierre parce que sinon il va faire la gueule, répondis-je en pouffant de rire pour détendre l'atmosphère.

Lewis rigole à son tour puis me soulève et me porte jusqu'au lit où il me dépose avec délicatesse. Tout en restant au dessus de moi, il défait ma ceinture et la laisse tomber au pied du lit. Je prends mon élan et j'enlace mes jambes autour de ses hanches et d'un coup de rein je le fais basculer sur le dos. Je passe mes mains sous son T-shirt pour le faire remonter par dessus sa tête. J'embrasse son torse tendrement.

- Je crois que mon corps a besoin de te dire des choses que mon cerveau n'est pas encore prêt à formuler, lui murmurais-je dans l'oreille. 

Des retrouvailles sur l'oreiller étaient tout ce qu'il nous fallait pour terminer cette soirée en beauté. J'aime Lewis, mais je ne suis pas encore prête à lui dire ces mots qui sont si précieux à mes yeux. C'est encore trop tôt. Encore nue dans ses bras, je me laisse bercer par ses fredonnements. Le poids qui m'empêchait de dormir ne semble pas aussi présent ce soir. Lewis passe son index entre mes seins et joue avec le médaillon qu'il vient de m'offrir.

« Tu as mon amour au creux de tes seins Amélia et je trouve ça très poétique »

Cette phrase ne cesse de revenir dans mes oreilles, je me sens tellement légère d'être aimée par un homme comme Lewis Hamilton. Alors donc, c'est ça ? Le grand amour que me racontait ma maman quand j'étais petite ? 

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