Point de vue de Lewis Hamilton
La porte de la chambre s'ouvre et se referme dans un bruit presque imperceptible. Je ne bouge pas, j'en ai pas la force. Toto est venu me voir plus tôt dans la soirée, pendant que j'étais dans le bain d'eau glacée, pour m'annoncer que ma voiture avait été jugé non conforme après le passage des commissaires. Pour la première fois de ma carrière, je venais de me faire disqualifier. Dis-qua-li-fié.
Je reconnais le parfum d'Amélia lorsqu'elle s'approche de moi. Je relève un peu la tête pour voir son visage. Elle est là, assise à mes pieds, un sourire désolé aux lèvres. Elle passe sa main sur le haut de mon visage puis la fait glisser jusqu'à mes mains où elle s'approche pour déposer un baiser sur mes doigts.
- J'ai appris la nouvelle... Chuchota Amélia.
- Mhm...
- Comment tu te sens ?
- Vide et en colère.
Amélia me regarde avec insistance comme pour m'inviter à developper ce que je ressens.
-J'ai jamais été disqualifié et pourtant j'en ai eu des contrôles depuis le début de ma carrière en Formule 1. On a travaillé comme des forcenés pour me permettre d'être performant aujourd'hui, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir pendant la course, la stratégie était merdique, les arrêts au stand, je t'en parle même pas. Et pourtant je suis remonté, récupérant seconde après seconde, j'ai fini deuxième putain ! J'aurai dû être encore plus présent avec les mécaniciens et les ingénieurs lors du réglage de la voiture. Je suis dégouté Amélia...
- Je n'y connais pas grand chose aux monoplaces et à tous vos réglages... Mais je te connais toi. Cet après midi, tu as montré à tout le monde que tu as toujours cette rage de vaincre au fond de toi. Tu ne t'es pas laissé déconcentré malgré votre stratégie et vos arrêts un peu bancals. Je t'ai entendu râler à la radio, mais tu t'es battu jusqu'au bout !
- Tout ça pour rien au final, lui dis-je en me relevant.
- Ce n'est pas pour rien, comme tu dis... T'as repris confiance en ta voiture, t'as fait une belle performan.
- Laisse-moi être pessimiste, un peu, s'il te plait, la coupais-je.
Amélia se relève à son tour. Je tourne en rond comme un lion en cage. Elle s'assoit dans l'un des fauteuils et me regarde faire les cents pas, avec un petit sourire en coin. Mon portable vibre dans ma poche, sans même regarder l'écran, je le balance sur le lit. J'ai envie de parler à personne en dehors de celle qui partage ma vie actuellement. Il faut que je me calme, de toute façon la disqualification est incontestable, alors je peux être énervé contre moi-même, mais ça ne fera pas avancer les choses.
Je fais quelques pas et je me penche sur le fauteuil où s'est installé Amélia. Elle me sourit, son regard est réconfortant. Je pose mes mains sur les accoudoirs et j'approche mon front vers le sien.
- Vas-y, je suis prêt à écouter maintenant, lui dis-je en frottant mon nez contre le sien.
- Tu n'as pas été pessimiste très longtemps, rigola-t-elle
- Amélia...
- Oui pardon, laisse moi reprendre où j'en étais... T'as fait un belle performance, il reste quatre courses où tout peut encore se jouer. Ne te laisse pas déconcentrer de ton objectif pour une erreur qui n'est même pas de ta faute. C'est la monoplace le problème, pas le pilote qui la conduit.
- Oui mais, peut être que si j'avais fait plus attention à ma conduite...
- Avec des si... Ça ne te fera pas avancer de faire des suppositions. C'est injuste au vu de la course que tu as fait, mais c'est le règlement et on ne peut rien y faire. Ne t'en veux pas trop longtemps pour cet incident, tu as encore de belles choses à accomplir.
Amélia prend mon visage entre ses mains et m'attire vers elle pour m'embrasser. Je lui rends son baiser avec tendresse. Amélia a raison, il me reste encore de belles choses à accomplir.
- Merci, lui murmurais-je doucement.
- Tu es là pour moi, je suis là pour toi. On est une équipe...
- Une belle équipe.
Je me redresse au moment où le portable d'Amélia se met à sonner. Elle le sort et regarde l'écran en souriant.
- Pierre nous attend pour manger, il est avec Charles. Je vais descendre, tu viens ? Me propose-t-elle.
- Mhm, je sais pas.
Amélia déplie ses jambes et se lève pour remettre ses chaussures. Je ne sais pas si j'ai envie d'affronter le regard de gens présents dans le restaurant. La nouvelle a dû faire le tour du paddock, voir même de tout internet. Amélia ouvre la porte de notre chambre, elle me lance un dernier regard avant de refermer la porte sur elle. J'hésite une demi seconde puis j'ouvre la porte à la volée.
- Attends moi ! Criais-je à Amélia alors que les portes de l'ascenseur sont en train de se refermer sur elle.
Je trottine rapidement pour la rejoindre.
- T'as dit que Charles était là ? Lui demandais-je en reprenant mon souffle.
- Oui ! Vous pourrez partager votre peine, me dit-elle en me donnant un coup dans les côtes pour me taquiner.
Je prends la jeune femme dans mes bras et dépose un baiser sur le haut de sa tête. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et Amélia se dirige vers le restaurant. Je la suis de près, nous slalomons entre les tables et nous retrouvons ses deux amis. Pierre m'adresse un sourire chaleureux pendant que Charles se lève pour me faire une accolade.
- On est dans la même galère, mec, lui dis-je en lui rendant son accolade.
L'ambiance est détendue à notre table. Nous trinquons avec nos verres d'eau en attendant que le plat d'Amélia et le mien arrive. Pierre et Charles en sont déjà au dessert.
- Alors quel est le programme pour demain ? Demandais-je pendant qu'on nous sert notre repas.
- J'ai loué une villa à Tampico sur la côte mexicaine, Alexandra nous rejoint là-bas. T'es le bienvenue Lewis, tu en as envie, m'indiqua Charles.
- Pourquoi pas, je rentrerai sur Mexico mardi matin, vous prenez l'avion à quelle heure ?
- On s'est donné rendez-vous pour six heures, comme ça on arrive pour midi sur place. M'informa Pierre. C'est bon pour vous ?
Amélia acquiesce pour nous deux, une journée off, loin de toute agitation médiatique, c'est peut être exactement ce qu'il me faut actuellement. Nous finissons de manger en tentant de faire un semblant de programme pour demain puis Amélia et moi quittons la table pour remonter dans notre chambre. Il faut encore que je fasse ma valise. Je récupère mon téléphone, un message de Milles m'informe qu'ils sont arrivés à l'aéroport, je ne le verrai pas le weekend prochain, il a une compétition, mais j'espère qu'il nous rejoindra au Brésil.
Amélia s'est assise sur le lit et elle me regarde plier mes vêtements.
- Tu dois rentrer à Mexico mardi ? Me demanda-t-elle en commençant à déboutonner sa chemise.
- Oui, je t'en ai parlé, y'a quelques temps... Le lancement de ma nouvelle marque, tu t'en souviens ?
Elle fronce les sourcils, elle doit être en train d'essayer de se souvenir de ce que j'ai bien pu lui dire concernant ce que je viens de lui rappeler. Je pose le pantalon que j'étais en train de plier dans ma valise et je viens m'assoir à coté de la jeune femme. Avec mon index, je glisse une mèche de cheveux derrière son oreille.
- Il faut que j'arrête de te parler quand tu t'apprêtes à t'endormir... Si je te dis Almave, ça te dit quelque chose ?
Son visage s'illumine, ça y est, elle se souvient.
- Mais tu m'en as parlé le premier jour de notre rencontre !
- Oui, je venais de finaliser les contrats avec l'usine de production, il fallait que je le dise à quelqu'un et tu étais là. Je te l'ai dit quand je t'ai transporté dans mon lit, lui dis-je en souriant.
- J'ai dû aller chercher très loin dans ma mémoire ! Alors c'est mardi le lancement ?
- Non, mercredi midi, mais j'ai des réunions avec toute mon équipe pour s'assurer que le lancement se passe bien. Tu voudras rentrer avec moi ?
- Mhm, je pense pas. Je vais passer un peu de temps avec mon meilleur ami, me dit-elle en finissant d'enlever sa chemise. Apparement je passe beaucoup de temps avec toi, Amélia se met à califourchon sur moi. Ce n'est pas pour me déplaire, elle dépose des baisers dans mon cou.
Je sens l'envie qui commence à pointer le bout de son nez. Comment résister à cette femme qui se tient sur moi en soutien gorge et qui m'embrasse tendrement ?
- Mais il faut que j'apprennes à te partager avec ton meilleur ami, c'est ça ? Lui demandais-je en passant mes mains dans son dos pour dégrafer son soutien gorge.
Amélia acquiesce avec un sourire non dissimulé, elle me retire mon t-shirt et me fait basculer sur le lit. Son sourire s'agrandit quand elle constate la bosse qui est en train de se former dans mon pantalon.
Une demi heure plus tard, je laisse mon corps retomber sur le matelas. J'enlace le corps encore tout transpirant d'Amélia. Il faut que je termine ma valise, mais je suis bien trop confortablement installé pour vouloir le faire. J'enfouie mon visage dans ses cheveux et je respire lentement l'odeur de son parfum, je caresse son bras avec mon pouce. Mon rythme cardiaque est en train de se calmer, je ne vais pas tarder à sombrer. Amélia colle un peu plus son corps contre le mien et je ferme les yeux pour de bon.
23 octobre 2023 - Austin - Texas
Point de vue d'Amélia Williams
L'un de nos portables vibre sur la table de nuit, j'ouvre un oeil. Je suis encore nue sous les draps, je me suis endormie dans les bras de Lewis après notre partie de jambes en l'air. Je souris en me remémorant ce souvenir. Les vibrations sur la table de nuit reprennent, je me redresse et j'étends le bras pour saisir le téléphone. Je sursaute quand je vois l'heure s'afficher sur l'écran. Il est cinq heures, notre avion décolle dans une heure et Lewis n'a pas fini de faire sa valise. Je me retourne vers le corps endormi de mon petit ami.
- Lewis... Lewis, il faut que tu te réveilles, on est en retard ! Lui dis-je doucement avant d'hausser un peu le ton. Lewis ! Réveille toi !
Je tire les couvertures pour le découvrir, Lewis grogne puis finit par ouvrir les yeux. Je quitte le lit pour me diriger sous la douche.
- Finis ta valise et vient prendre une douche !
J'ouvre le robinet d'eau chaude et j'entends Lewis qui râle dans la chambre. Je souris, je déteste être en retard, alors que Lewis, j'ai bien comme l'impression que c'est quelque chose qui le fait vivre. Si on se dépêche un peu, nous pourrons peut être arriver à l'aéroport à temps. Je me glisse sous l'eau brûlante et je me savonne en quatrième vitesse. Lewis entre dans la salle de bain, nous effectuons un relai. Quand je sors de la douche, lui s'y glisse, non pas sans bloquer le passage pour m'embrasser. Je me sèche rapidement et j'enfile un jogging, un T-shirt blanc, puis je m'avance vers la valise de Lewis qui n'est pas encore fermée pour y prendre l'un de ses pulls.
Le pilote britannique ressort de la salle de bain en caleçon, il s'habille et s'arrête devant moi.
- Eh, mais c'est mon pull ça ! Me dit-il en finissant de mettre ses affaires dans sa valise.
- Oui, comme ça tu as plus de places pour tout mettre en boule. Allez dépêche toi, on va rater le vol.
- Préviens Pierre, de faire patienter un peu l'équipage.
Je lève les yeux au ciel. Lewis ferme sa valise et prend la mienne dans sa main pour que nous puissions quitter notre chambre. La première que nous avons partagé pour un Grand Prix. Je dépose nos clefs à l'accueil et nous sortons devant l'hôtel. Un grand van noir est garé devant nous, je secoue la tête quand je vois Pierre mettre sa valise dans le coffre. Lewis s'approche de moi et dépose un baiser sur ma tempe.
- On est pas si en retard que ça finalement ! Rigola-t-il en allant déposer les valises à l'arrière du van.
- Ah, ça y est vous êtes là ! On attend Lando et on pourra partir ! Nous indiqua Charles en sortant de l'hôtel à son tour.
Pierre vient me dire bonjour.
- On sait que Lewis est toujours en retard, du coup on a un peu avancé l'heure du rendez-vous, afin que vous arriviez pile poil à l'heure. me glissa-t-il à l'oreille.
Lando passe les portes automatiques avec ses lunettes sur le nez, il n'a pas l'air très réveillé. Il grommelle des bonjours et monte dans le van pour s'installer sur la banquette du fond. Maintenant que nous sommes tous là, nous nous installons chacun sur un siège et nous voilà partis pour l'aéroport.
Le taxi nous dépose devant une somptueuse villa moderne. Lando qui a fini sa nuit dans l'avion est de meilleure humeur. Il aide le chauffeur à déposer nos valises sur le trottoir. Charles ouvre la grande porte de la villa et nous invite à y entrer. Je ne peux pas m'empêcher d'ouvrir la bouche devant la beauté du lieu. Je pars à la découverte de notre demeure.
En descendant deux marches, j'arrive dans un grand salon, une grande table basse est entourée de canapé qui ont l'air vraiment très confortable. Un peu plus loin se trouve la cuisine ouverte sur la salle à manger. Une grande baie vitrée qui fait presque toute la longueur du mur ouvre la vue sur un jardin luxuriant. Je m'approche un peu plus et j'ouvre la porte coulissante. Il y a une piscine dans ce jardin, alors que nous avons un accès à la plage. Les garçons font également le tour de la maison. Lando s'approche doucement de la piscine, mais c'est sans compter sur Pierre qui le pousse pour le mettre à l'eau. Lando ressort la tête de l'eau sous l'hilarité générale. Ça s'annonce bien pour les quelques jours que nous allons passer ensemble.
Je retourne dans le salon et je monte les escaliers pour arriver à l'étage. Chaque chambre possède sa propre salle de bain. Lewis me rejoint. Il pose son menton sur mon épaule alors que je suis adossée dans l'encadrement de porte de l'une des quatre chambres qui s'offrent à nous.
- C'est celle-là notre chambre ? Me demande-t-il en passant ses bras au tour de ma taille.
- Je pense que oui, j'aime bien la vue et le lit à l'air top !
Je me retourne et je passe mes bras autour de son cou. Je commence à embrasser Lewis quand nous entendons des pas dans les escaliers. Lando met ses mains sur ses yeux et passe devant nous.
- Ne vous arrêtez pas, je ne fais que passer pour me changer ! Charles dit qu'on va pas tarder à manger, si vous voulez bien nous joindre à nous. Nous indique-t-il en refermant la porte de sa chambre.
Un dernier baiser et Lewis se détache de moi. Mon ventre gargouille.
- On descend ? J'ai super faim ! Dis-je à Lewis en passant ma main sur mon ventre.
Lewis acquiesce et me tourne le dos. Il s'accroupit un peu et écarte les bras.
- Allez monte !
Je ne me fais pas prier et je grimpe sur son dos. J'enlace mes jambes autour de sa taille et nous descendons les escaliers. Pierre et Charles sont déjà à table. Je croise le regard de mon meilleur ami, il a l'air satisfait de me voir rigoler et être complice avec Lewis.
Nous commençons à manger lorsque Lando nous rejoint avec des habits secs.
- Qu'est-ce qu'on fait cet après-midi ? Demande Lando
- Ce que vous voulez, y'a plein de trucs à faire ici. Je vais récupérer Alexandra à l'aéroport dans deux heures, du coup je vais rester dans les parages. Nous informe Charles
- On peut aller faire un tour en ville ou alors aller à la plage, qu'est-ce que vous en dites ? Nous propose Pierre.
- J'suis partante pour une après midi à la plage, faut juste que je m'achète un maillot de bain, j'ai laissé le mien chez mon frère... leur dis-je en finissant ma bouchée.
- Parfait, si on se dépêche un peu pour manger, on peut être de retour à la maison dans une petite heure et après direction la plage au bout du terrain ! Nous indiqua Pierre.
Nous pressons un peu le pas pour finir le repas. J'aide Charles à débarrasser la table puis je remonte dans ma chambre. Je troque mon jogging pour un short en lin et un petit débardeur, il fait bien plus chaud ici ! Lewis sort de la salle de bain en tenue de sport.
- Tu ne viens pas avec nous ? Lui demandais-je en m'attachant les cheveux.
-Non, je te laisse profiter avec tes potes, je vais aller faire un petit footing avec Charles en attendant qu'il parte chercher sa copine. On se retrouve ici, pour aller à la plage ?
- Bien évidemment !
Pierre frappe à la porte qui était restée ouverte.
- T'es prête Amélia ? Lando nous attend dans la voiture.
- Yes, j'arrive ! Lui dis-je en déposant un baiser rapide sur les lèvres de Lewis.
Nous arrivons rapidement dans le centre ville, Pierre, qui a pris le volant, gare notre Jeep sur le bas coté de la route. Lando m'aide à descendre de la voiture.
- On aurait pu venir à pieds, vous abusez quand même, leur dis-je en replaçant mon short.
- Bah tu rentreras à pieds quand tu auras acheté ton maillot de bain ! Me lança Pierre en entrant dans une petite boutique.
Lando et moi, nous suivons Pierre dans la boutique. Il y a de tout, des vêtements, des souvenirs, des livres et des jeux. Je me dirige directement vers le rayon des maillots de bains. J'hésite entre deux modèles, un rouge et l'autre vert foncé. J'entends les garçons qui font les cons dans le rayon des souvenirs. Je vais les rejoindre pour leur demander leur avis. Je ne peux pas me retenir d'éclater de rire quand je les vois tout les deux avec des sombreros de toutes les couleurs et des lunettes de soleils farfelus sur leur nez.
- Vous pouvez pas être sérieux deux petites secondes... J'hésite entre ces deux couleurs, une aide peut être ?
Lando et Pierre, sans se concerter, choisissent d'une seule et même voix le maillot de bain rouge. J'hausse les épaules, les remercie et je retourne poser le maillot que je ne prendrais pas. Je continue de faire le tour de la boutique. Au bout de quelques minutes, je me rends compte que je n'entends plus mes deux compères. Ils doivent sûrement m'attendre dehors. Je passe à la caisse. Au final, j'ai acheté le maillot de bain, une robe légère de plage, un grand draps de bain, un chapeau de paille et des lunettes de soleil. Je ressors de la boutique avec deux sacs dans les mains.
Pierre me hèle, ils sont à l'ombre d'un palmier.
- C'est un SUV qu'on aurait dû prendre, t'as acheté le magasin ? Me demande Lando.
- Je ne savais pas qu'il fallait que je demande une autorisation pour dépenser mon argent... On y va ?
Les garçons acquiescent et nous voilà reparti pour rejoindre Lewis et Charles à la villa. A peine arrivée, je monte les escaliers quatre à quatre et je m'enferme dans la chambre pour changer de tenue. J'aurai peut être dû essayer le maillot de bain au magasin... Je pouffe de rire toute seule devant le miroir. Le haut me va très bien, par contre le bas, je m'attendais à avoir un peu plus de tissus pour recouvrir mes fesses. Je passe la petite robe légère, prends ma serviette de plage, mes lunettes et mon nouveau chapeau et je descends rejoindre les garçons.
La villa est silencieuse, ils ont déjà dû prendre la direction de la plage. Je traverse le jardin et j'ouvre le petit portillon, le sable chaud me brûle presque les pieds. Non loin de là, Lewis, Charles, Pierre et Lando se font des passes avec un ballon de foot. Je m'avance vers eux et j'installe mes affaires sur l'un des transats mis à disposition. Ils me rejoignent et prennent le temps de boire un peu d'eau.
- On va se baigner ? Nous propose Lando.
Tout le monde acquiesce. Je fais glisser ma robe à mes pieds. En moins de deux, Lewis se colle à moi, pour cacher mes fesses. Pierre met ses mains sur les yeux de Lando. Ce qui provoque l'hilarité générale.
- T'es trop jeune pour voir ça Lando, désolé, lui dit Pierre.
- Ça vaaaaa, c'est qu'un cul les gars, j'espère que vous en verrez d'autres dans votre vie ! Leur dis-je en secouant la tête.
- Oui, fin si tout le monde pouvait éviter de voir le tien, ça m'arrangerait, renchérit Lewis en restant derrière moi.
Charles part en courant en direction des vagues, nous le suivons tous en rigolant. Lewis me rattrape et me soulève afin de me porter sur son épaule comme un vulgaire sac à patates. Je me débats un peu, puis je réalise rapidement que je ne ferai pas le poids face à sa force. Les vagues s'écrasent contre ses jambes, nous rattrapons rapidement les garçons qui ont déjà de l'eau jusqu'à la taille. Sans m'en avertir, Lewis me jette dans l'eau. Heureusement que l'eau dans le Golfe du Mexique est à une température très agréable en ce mois d'octobre. Je remonte à la surface et recrache l'eau que j'avais dans la bouche sur le torse du pilote britannique.
L'avantage d'être entourée quotidiennement par des pilotes automobiles, c'est que tout devient un concours. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer entre le concours d'acrobaties, d'apnée, de celui qui arrive en premier à toucher la bouée au loin ou encore celui qui fera tomber en premier son adversaire dans l'eau. L'ambiance est vraiment à la détente et la rigolade.
Charles nous quitte, il faut qu'il aille chercher Alexandra à l'aéroport. J'ai hâte qu'elle arrive, une présence féminine en plus ne sera pas de trop. Je regarde le monégasque rejoint la plage quand Lewis vient me prendre dans ses bras.
- Il est très bien ton maillot de bain quand même, me chuchote-t-il à l'oreille.
- C'était même pas voulu, j'ai hésité entre deux couleurs, mais j'ai pas fait gaffe au modèle...
- On retourne à la villa, nous indiqua Lando, vous venez ?
Lewis me regarde avec un petit sourire en coin.
- Non, on va rester encore un peu dans l'eau, informais-je Lando qui commençait déjà à rejoindre la plage.
L'endroit est paradisiaque, le sable blanc, la mer couleur turquoise et les bras rassurant de Lewis, que demander de plus ?
- Vendredi soir, il y a la soirée de lancement de ma nouvelle marque et je me disais que peut-être tu pourrais m'accompagner... me proposa Lewis d'une voix toute douce pour m'attendrir.
Je soupire, je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée. Lewis cherche mon regard.
- J'aimerai vraiment que tu sois là avec moi pour cet évènement...
- Tout le monde aura les yeux rivés sur toi, sur qui tu vas saluer, avec qui tu vas parler, avec qui tu vas rigoler. Je me sens vraiment bien dans ce que nous sommes en train de construire et j'ai quelques réticences à ce que notre vie privée devienne publique, lui dis-je en le serrant dans mes bras. Tu n'as pas envie de préserver ça encore un peu ?
- Il faudra sauter le pas, un jour ou l'autre, je sais que tu n'as pas choisi de tomber amoureuse d'un homme mondialement célèbre, me dit-il en rigolant, autant le faire à un évènement où je peux tout contrôler.
- Tu me laisses le temps d'y réfléchir ?
- Bien sûr, je te forcerai jamais à rien, me souffla Lewis avant de m'embrasser.
- On retourne à la villa ?
Lewis acquiesce et nous sortons de l'eau. Je récupère mes affaires et nous quittons la plage. Un silence un peu gênant commence à s'installer entre nous. Je sens bien qu'il est déçu par ma réponse. Je m'installe à coté de Pierre qui est en train de discuter avec Lando sur la terrasse.
- Je vais sous la douche, tu me rejoins ? Me propose Lewis avant de disparaitre dans la villa.
Je vide d'une traite le verre d'eau que me propose Lando puis je monte rejoindre Lewis sous la douche. Je me déshabille et me glisse sous l'eau. Lewis se retourne et me prend dans ses bras. Il pose son menton sur le haut de ma tête et prend une grande inspiration.
- Je suis désolé, pour tout à l'heure. Des fois, j'oublie que mes moindres faits et gestes sont scrutés. Et je comprends que tu n'es pas forcement envie d'être sous le feux des projecteurs. Je m'adapterai à tes envies. C'est toi qui donnera le feu vert quand tu te sentiras prête.
Je lui souffle un merci et je resserre mes bras autour de son torse. La célébrité de Lewis me fait peur, depuis le début de notre relation, je tente de faire abstraction de cette facette de lui. Rester dans l'ombre me convient très bien, j'admire Carmen, Kika ou encore Alexandra qui ont accepté de se soumettre à l'exercice toujours un peu difficile d'être la petite amie d'une personnalité publique.