Late Night Talking

由 WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... 更多

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
Tome II • Chapitre 18
Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
Tome II • Chapitre 21
Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51

Tome I • Chapitre 45

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由 WrittingFirefly

19 octobre 2023 - Austin - Texas

Je tends une feuille à Lando.

- Voilà la liste des questions pour la conférence de presse, parcours-la et dis moi si y'a des trucs qui te dérange ?

Lando lit quelques lignes et repose la feuille sur la table.

- Ça m'a l'air bien, y'a des choses qu'il faut que je dise en particulier ? Me demande Lando en commençant à corner les angles de la feuille.

- Non, sois toi-même, ils vont revenir sur tes 100 courses, parle de ce que tu ressens, de ton envie de remonter sur la plus haute marche du podium par exemple. Les journalistes vont aussi reparler du Qatar et surement de la course de Vegas. Sens-toi libre, amuse-toi, en plus il y aura Carlos avec toi. Lui indiquais-je en souriant.

- Pas de problème, merci de m'aider dans cet exercice.

- Ça fait parti de mon travail tu sais, dis-je en lui faisant un clin d'oeil.

- Ce soir, tu manges avec nous ou tu vas encore rester enfermée dans ta chambre avec Lewis ? Y'a mes parents et ils ont demandé si tu voulais te joindre à nous.

Je souris quand j'entends la remarque de Lando. J'ai passé toute la journée d'hier avec Lewis. Nous avons passé pas mal de temps au lit. Dormir, discuter, se taquiner, faire l'amour, manger, voilà notre programme d'hier. Nous nous sommes séparés seulement deux petites heures quand il est parti faire sa séance de sport. Je suis sur un nuage depuis que nous nous sommes avoués que nous étions en train de tomber amoureux l'un de l'autre. J'ai envie de faire exploser mon bonheur aux visages de tout le monde, mais je me retiens. Quand Lewis est parti pour sa séance de sport, je voulais courir jusqu'à la chambre de Pierre pour lui raconter, mais il était encore à San Antonio pour un match de basket. Alors depuis, je ronge mon frein.

- Très drôle, t'es juste jaloux de devoir me partager... Mais c'est pas grave, je ne t'en veux pas. Je viendrai volontiers avec toi ce soir, on mange à l'hôtel ou on mange à l'extérieur ?

- A l'hôtel, j'ai envie de manger tranquillement sans être trop dérangé.

-Parfait ! Oh, c'est l'heure d'y aller, lui dis-je en regardant ma montre.

Lando se lève et mets sa casquette sur la tête, je ramasse mes affaires. Nous quittons le petit box où nous nous étions réfugiés pour faire notre petit point presse habituel à l'écart de toute l'agitation du motorhome McLaren. Je mets mes lunettes sur le nez et nous partons dans les allées du paddock pour rejoindre le bâtiment de la FIA où se déroule la conférence de presse. Je presse un peu le pas, il y a pas mal de monde.

- Tu ne t'arrêtes même pas pour nous dire bonjour ? Me dit une voix derrière moi.

Je m'arrête nette et j'effectue un demi tour sur moi-même, Lando continue de marcher devant. Je découvre un petit groupe de personnes composée de Peter, l'ingénieur de Lewis, Susie, Toto, Lewis et deux autres personnes que je ne connais pas. Je suis surprise que Toto m'ait arrêté pour me saluer. Lewis me fait un grand sourire, je m'approche rapidement et je saisis la main que me tend le manager de Mercedes.

- Bonjour, quel plaisir de voir que vous avez pu prendre l'avion ! Comment va votre genou ? Demandais-je à Toto tout en serrant la main de Peter.

- Je suis là, alors tout va bien ! Tu te joins à nous ce soir ?

- Non, désolée, je mange avec Lando et ses parents, une autre fois peut être ?

Quand j'arrive au niveau de Lewis, je lui tends la main pour le saluer, mais celui-ci me prend dans ses bras. Son geste me surprend un peu, il y a beaucoup de monde dans le paddock, notre relation n'est pas connue de la presse et j'aimerai que ça reste ainsi. Mon stress redescend immédiatement quand j'arrive assez près de lui pour sentir son parfum. C'est la première fois que je le vois aujourd'hui, il est parti tôt ce matin, pendant que je dormais.

- Bonjour toi... murmure-t-il à mon oreille.

Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Est-ce qu'un jour sa voix me fera un peu moins d'effet ? Je l'espère. Il dépose discrètement un baiser près de mon oreille. Je me détache de lui, les joues rougies.

- Il faut que j'y aille, à bientôt, arrivais-je à bredouiller tout en reprenant mon chemin pour rejoindre Lando.

Je me retourne une dernière fois et je vois Lewis sourire, satisfait de l'effet qu'il a eu sur moi. Je lève les yeux au ciel en souriant et je commence à courir pour rattraper Lando qui ne s'est même pas aperçu que je m'étais arrêtée en chemin.

Tu aurais pu m'attendre quand même ! Dis-je à Lando en arrivant à son niveau.

Mais c'est pas de ma faute, c'est toi qui me dit tout le temps qu'il faut pas qu'on soit en retard, me répond le jeune homme en haussant les épaules.

Je lève les yeux au ciel, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. Nous entrons dans la salle où va se dérouler la conférence de presse. Carlos nous salue et les deux anciens co-équipiers vont s'installer sur le canapé, prêts à recevoir les questions des journalistes. Je reste au fond de la salle pour garder une oreille sur ce qu'il peut se dire cette séance de questions réponses.

Je ferme l'écran de mon ordinateur, j'ai passé la fin de la journée à travailler. Austin, Mexico et Sao Paulo, tout va s'enchainer très vite, j'ai pas mal de pain sur la planche. Mais je suis attendue pour le dîner. Je ramasse mes affaires et je quitte le paddock pour rentrer à l'hôtel. Je déverrouille la porte de ma chambre, la valise de Lewis gît encore au sol, on dirait qu'une bombe a explosé dedans. Il était censé récupérer sa chambre hier après-midi mais nous avons décidé de faire durer les retrouvailles. Je secoue la tête, il pourrait ranger ses affaires quand même, ma chambre est bien moins grande que la sienne, bientôt je ne pourrais plus accéder à la salle de bain sans marcher sur ses vêtements. 

J'ouvre les robinets pour que l'eau chaude arrive avant que j'entre dans la douche, je laisse mes vêtements par terre et je mets en route ma playlist préférée de Spotify « Confidence Boost ». Le premier titre commence à retentir dans la salle de bain et j'esquisse quelques pas de danses. Je me glisse sous l'eau brûlante en chantonnant. Je n'entends pas la porte de la chambre s'ouvrir, ni même celle de la salle de bain, je suis absorbée par le rythme de la musique.

Je sursaute et pousse un petit cri quand son corps vient se coller au mien. Je me retourne pour lui faire face, une main sur le coeur.

J'ai beau être jeune, mon coeur va lâcher plus rapidement que prévu si tu continues à me surprendre comme ça, lui dis-je en passant mes mains sur son torse.

Lewis m'offre un grand sourire comme seule réponse, ses mains caressent mes cheveux mouillés. Il presse un peu plus son corps nu contre le mien.

- Pas maintenant Lewis... chuchotai-je pendant qu'il m'embrasse le cou. Je vais être en retard à mon dîner avec les Norris...

- Mais, on s'est pas vu de la journée.... Se plaint-il en posant son front contre le mien.

- Je ne rentrerai pas tard, c'est promis !

J'approche ma main de la pompe à savon et j'appuie plusieurs fois dessus pour en avoir assez afin de me laver. Lewis me regarde avec un air amusé et m'imite. Je me retourne pour qu'il me frotte le dos.

Si tu laisses ton corps nu sous mes yeux ne serait-ce qu'une minute de plus, tu vas devoir trouver une excuse pour ton retard de quelques heures à ton dîner, me dit-il suavement à mon oreille.

Je glousse comme une adolescente, Lewis a raison, je vais finir par être réellement en retard. Je me rince rapidement et je quitte la douche italienne pour m'enrouler dans un draps de bain. Avant de quitter la salle de bain, je me retourne pour regarder Lewis qui est resté sous la douche. Je me mords la lèvre inférieure, pourvu que je n'oublie jamais cette image de lui.

Après avoir enfilé de nouveaux sous-vêtements, j'hésite entre deux tenues, une robe longue bleu marine légèrement décolletée ou un ensemble veste de costard pantalon vert sapin. Je n'arrive pas à faire un choix. Lewis sort de la salle de bain à ce moment -là.

Aide-moi à faire un choix... La robe ou le pantalon ? Lui dis-je en montrant mes deux tenues étalées sur le lit.

Tu mettras la robe quand tu rencontreras mes parents, pour ceux de Norris tu peux mettre ton ensemble, me dit-il en me prenant dans ses bras.

Je l'embrasse sur la joue et je remets la robe dans la penderie. J'enfile le pantalon puis un haut à bretelles blanc, je garderai ma veste sur mes épaules. Je repasse par la salle de bain pour me sécher les cheveux et je les attache en une queue de cheval. Un peu de maquillage et je ressors de la pièce. Lewis est en train de boutonner les derniers boutons de sa chemise. Il me regarde sortir de la salle de bain et me sourit.

T'es belle.

Je vire instantanément au rouge pivoine. Je n'ai jamais trop su gérer les compliments, ça me fait très plaisir, surtout venant de Lewis, mais ça m'embarasse, je ne sais jamais quoi répondre. Je baisse les yeux et j'esquisse un sourire. J'enfile mes chaussures et nous quittons en même temps ma chambre.

Passe une bonne soirée, me dit-il en me laissant passer pour quitter l'ascenseur.

On se retrouve après ?

- Bien sûr, on partage la même chambre, dit-il en me faisant un clin d'œil.

Dans le hall de l'hôtel, Lando et ses parents se retrouvent vers moi lorsqu'ils m'entendent arriver. Je les salue rapidement, m'excuse de mon léger retard et nous nous dirigeons vers le restaurant dans lequel nous allons dîner ce soir. 

Nos plats viennent de nous être servis, après avoir échangé quelques banalités sur l'actualité avec Adam, le père de Lando, j'entends Lando qui discute de ses projets pour Noël avec sa mère.

Et toi, Amélia ? Tes parents doivent être contents que la fin du championnat approche ! En tant que mère, ça me fait toujours bizarre de savoir que Lando est aussi loin de moi.

Je ne sais pas quoi répondre. Je cherche Lando du regard, il faut qu'il me vienne en aide, mais il est plongé dans des explications concernant la seule séance d'essai prévu demain. Je prends mon courage à deux mains et je tente de rester le plus calme possible.

Oui, mon père est un ancien pilote automobile, alors il sait ce que ça fait, même si lui restait en Europe.

- Oh, ta maman doit être dans tout ses états ! Un mari pilote de course puis maintenant sa fille qui travaille chez McLaren, elle ne doit pas beaucoup dormir. Me dit Cisca.

Le temps semble s'être arrêté. Lando fait les gros yeux en entendant la réponse de sa mère, il tourne lentement le visage dans sa direction. Mes paupières se gorgent petit à petit de larmes. Je sers mes couverts dans mes mains, mes phalanges deviennent blanches. Il faut que je tienne le coup.

En fait, ma mère est.

- Oh ! Tes parents sont divorcés ? Je suis désolée Amélia, me coupe la mère de Lando.

Lando me tend sa main, je m'y accroche comme si ma vie en dépendait. Le regard de Cisca s'attarde sur ce mouvement.

Maman... Je t'en ai parlé, Amélia a perdu sa maman récemment... lui souffle Lando.

Une larme coule. Je saisis ma serviette de table et m'empresse d'essuyer la marque laissée sur ma joue. Cisca plaque sa main sur sa bouche. Et merde. Je ne voulais pas gâcher l'ambiance.

Oh mon dieu, je suis désolée, vraiment, Amélia, je ne voulais pas. Je suis désolée...

- Ce n'est rien, ce n'est pas de votre faute. La rassurai-je.

Lando me jette un regard pour s'assurer que je vais bien. Je lui souris pour le rassurer à son tour. Mais j'ai envie d'exploser en sanglot, non ça ne va pas bien. Je lâche sa main pour me remettre à manger. Un silence de plomb vient de s'abattre sur notre table.

- C'était quelque chose à laquelle vous vous attendiez ?

Je relève la tête de mon assiette, hausse un sourcil interrogateur. Lando secoue la tête de droite à gauche d'un air réprobateur.

La perte de votre maman, c'était quelque chose à laquelle vous vous attendiez ? reprend Cisca avant que Lando puisse lui couper la parole.

Aoutch, mais pourquoi elle me pose cette question. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer, doucement je commence à manquer d'air. Je pensais que le sujet serait clos après les excuses de la mère de Lando.

Arrête Maman ! Tu vois bien que tu embarrasse Amélia enfin ! Dit Lando en posant ses couverts sur la table.

C'était un accident, dis-je en même temps que Lando.

Il faut que je quitte cette table, je n'ai pas envie de fondre en sanglot au milieu du restaurant. Je prends ma serviette, m'essuie la bouche et je recule ma chaise pour me lever.

- Si vous voulez bien m'excuser, je vais aller prendre l'air... déclarai-je tout en me redressant. 

Lando et son père se lèvent à leur tour.

Je viens avec toi, me dit Lando.

Non, non, ça va aller, reste à table avec tes parents. Finissez de manger, je vous rejoins pour le dessert.

Lando se rassoit sans trop savoir quoi me répondre. Je quitte à grandes enjambées la salle du restaurant. Il me faut de l'air, il faut que je trouve un endroit où je pourrai laisser mes larmes couler sur mes joues. Je traverse le bar. Il n'y a pas grand monde ce soir. La terrasse de l'hôtel ne doit plus être très loin.

Je pousse une baie vitrée et l'air frais d'Austin me frappe aussitôt au visage. Je prends une grande inspiration, ça me brûlerai presque les poumons. Je m'accoude à la rambarde. Mon corps est parcouru de spasmes. Je tente de retenir mes larmes, mais en vain. Je laisse ma tête tomber en avant. J'entends quelqu'un qui arrive vers moi. Je sèche mes larmes et je tente de faire bonne figure. Mais avant que je puisse avoir le temps de me retourner pour voir qui m'a rejoint, des bras m'encerclent et me serrent fort.

C'est moi, c'est moi, tout va bien. Me dit Lewis en serrant encore plus fort mon corps dans ses bras.

- Non, ça va pas... Elle.

Je n'arrive pas à me contenir plus longtemps, les larmes jaillissent de mes yeux, tout mon corps est secoué par des spasmes. J'ai l'impression que mes jambes ne me portent plus, je me recroqueville sur moi-même. La douleur est tellement vive que j'ai du mal à respirer.

Elle me manque tellement, arrivais-je à articuler entre deux soubresauts. Elle me manque tellement que ça me fait un trou dans la poitrine...

Je suis en colère. En colère contre moi même de ne pas réussir à parler d'elle sans fondre en larmes, ne pas arriver à aller de l'avant. Je pensais que ça allait mieux, mais c'était juste parce que je faisais tout pour ne pas parler d'elle. Je suis aussi en colère contre ma mère. Pourquoi il a fallut qu'elle ait cet accident ? Elle a toujours dédié sa vie à son mari et ses trois enfants, elle a toujours fait en sorte qu'on ne manque de rien. Elle était présente à chaque instant, elle a sacrifié je-ne-sais-pas-combien de nuit quand j'étais petite juste pour dormir avec moi parce que j'avais peur du noir. Les parents normaux auraient mis une veilleuse et basta, mais ma mère ne voulait pas me laisser seule. Ça ne devait pas se passer comme ça, elle aurait dû être là pour les étapes les plus importantes de ma vie qui me reste encore à vivre. Nous avions encore tellement de choses à vivre ensemble. Pourquoi est-ce qu'il a fallut qu'elle ait cet accident ? J'ai envie d'hurler la douleur que j'ai en moi, celle qui me comprime les poumons et qui m'empêche de dormir chaque nuit.

J'attrape les mains de Lewis et je les plaque sur mon visage et j'hurle. J'hurle tout ce que je peux. Je hurle à ne plus avoir de souffle, à en avoir mal aux cordes vocales. Ses mains étouffent mes cris et je le sens qui tente de me serrer aussi fort qu'il peut. Je sens son torse contre mes omoplates, sa tête est posée contre la mienne. Je dessers ses mains de mon visage pour reprendre ma respiration.

J'ai tellement mal Lewis...

- J'imagine... Il fallait que ta douleur sorte, ça va aller mieux... Je te le promets, ça va aller mieux.

J'essuie mon visage d'un revers de manche, Lewis écarte mes cheveux pour dégager mon visage. J'ouvre les yeux. Nous sommes par terre, assise entre ses jambes, je n'ose pas bouger. Mon corps tremble et ma respiration est tout sauf apaisée.

Respire, ça va aller, respire lentement, avec moi. Me chuchote Lewis.

Sa cage thoracique se lève et s'abaisse doucement, je tente de suivre le rythme pour retrouver mon calme. Je pivote un peu pour poser ma tête sur son torse. Ma respiration est encore saccadée par les sanglots, mais j'arrive à m'apaiser petit à petit. Lewis me berce doucement en fredonnant. La baie vitrée derrière nous s'ouvre.

Amélia est avec toi ? Demande Lando d'une voix toute timide.

Lewis acquiesce et se décale, dévoilant mon corps recroquevillée entre ses jambes.

Merde Amélia, ça va ? Me demande Lando en s'avançant vers nous.

Mieux, lui répondais-je en reniflant.

Je suis vraiment désolé pour le comportement de ma mère, je ne sais pas ce qui lui a pris...

- C'est rien, au moins ça m'a permis d'extérioriser ce qui était bloqué à l'intérieur. Lui dis-je en tentant de lui offrir un petit sourire.

J'imagine que tu ne seras pas avec nous pour le dessert... Je t'avais commandé un moelleux au chocolat... dit le jeune homme en se grattant la tête, un peu gêné par la situation.

Je tourne la tête vers Lando et je lui souris.

Je suis vidée, je vais monter dans ma chambre. Lui dis-je d'une petite voix. Dis à ta maman que ce n'est absolument pas de sa faute. Je ne lui en veux pas de mettre les pieds dans le plat.

Lando me sourit et acquiesce, puis il repart à l'intérieur. Je me laisse aller contre le torse de Lewis. Je suis vidée, j'ai comme l'impression d'être passée dans une machine à laver. Je ferme les yeux quand Lewis dépose un baiser sur mon front.

Comment tu as su que j'étais là ?

- J'étais en train de discuter avec Toto et Peter, au bar. T'es passée comme une fusée, je t'ai appelé mais tu ne m'as pas répondu. Le barman t'a vu dehors et nous a informé que tu n'avais pas l'air bien, alors je t'ai rejoins. M'expliqua Lewis tout en continuant de me bercer. 

Merci, articulais-je doucement.

Je te raccompagne dans notre chambre ? Ça sera plus confortable que par terre.

J'hoche la tête pour approuver. Lewis m'aide à me relever. Je croise mon reflet dans la baie vitrée. J'ai une tête épouvantable, mon mascara a coulé sur mes joues, j'ai le nez et les yeux rougis. Je tente de me recoiffer un peu avant qu'on retourne à l'intérieur de l'hôtel. Lewis m'entoure les épaules avec son bras et me guide pour qu'on atteigne rapidement l'ascenseur. Une fois arrivés dans la chambre, Lewis me déshabille, me fait enfiler l'un de ses t-shirts qui porte son odeur et me mets au lit. Lessivée, je ne tarde pas à m'endormir dans ses bras, un poids en moins sur la poitrine. Après le déni, la colère... On m'avait prévenu que ça ne serait pas facile, mais j'étais loin d'imaginer la douleur de cette colère puisse être aussi forte. 

21 octobre 2023 - Austin - Texas

C'est les fesses vissées sur mon siège et le casque sur les oreilles que je suis attentivement les qualifications pour le sprint de cet après midi. Je ne suis pas une grande fan des weekends avec le Sprint. Je trouve que ça enlève pas mal de charme au Grand Prix, après je comprends la décision de la FIA, le but est aussi de ramener du monde sur la journée du samedi.

Je n'étais pas présente dans le paddock hier, j'avais besoin de repos. Après la soirée de jeudi soir, je n'avais pas envie d'affronter tous les regards de ceux que j'aurai pu croiser, que ce soit dans la fuite vers la terrasse ou le retour dans la chambre dans les bras de Lewis. J'ai passé la journée dans ma chambre, à travailler depuis mon lit, le soir, j'ai fait monter mon repas dans ma chambre, je n'ai vu personne à part Lewis quand il est venu me rejoindre pour qu'on aille se coucher. Pierre a pris de mes nouvelles, il a demandé à Lewis comment j'allais. Il faut que je pense à lui envoyer un message pour qu'on se voit. 

Nos deux pilotes emmènent leur monoplace dans la dernière phase des qualifications. Je croise les doigts pour que leur temps respectif les place assez haut dans la grille de départ. Pourvu que Lando soit aussi chanceux que hier, il prendra le départ sur la première ligne aux cotés de Leclerc pour le Grand Prix de demain. 

Le commissaire agite le drapeau à damier, les temps commencent à tomber un par un. Lando et Oscar se classent troisième et quatrième, puis Lewis termine son tour et vient prendre la troisième place. J'esquisse un petit sourire en coin, ses résultats sont bons, peut-être qu'il montera sur le podium cet après midi... Les pilotes ramènent les voitures dans la Pit Lane et je rejoins Lando pour le train-train habituel pour passer devant les micros des médias présents ce weekend avec nous. Puis Lando repart avec les ingénieurs pour continuer de travailler sur les différentes données qu'ils ont pu récolter pendant les tours en piste.

Avec le travail que j'ai abattu hier dans ma chambre, j'ai pris assez d'avance pour prendre quelques minutes au soleil. Je m'installe sur les quelques marches du perron du motorhome de McLaren. Les rayons du soleil viennent doucement réchauffer mon corps. J'entends des sifflements au loin, j'ouvre un oeil et regarde dans la direction du bruit. Je rigole quand je vois Charles et Lewis qui avancent vers moi. Lorsqu'ils arrivent à mon niveau, Charles vient s'assoir à coté de moi et Lewis reste debout, il me cache du soleil.

Est-ce que tu pourrais venir t'assoir ? Tu me cache le soleil à vrai dire... lui dis-je en baissant mes lunettes de soleil sur le bout de mon nez.

Je ne reste pas, il faut que je rejoigne Bono, on se voit après ? Me répondit Lewis en commençant à s'éloigner.

Je ne prends pas la peine de répondre, ça coule de source que nous nous verrons après. Charles s'accoude aux marches et étant ses jambes devant lui.

- Alors comme ça, on oublie son 100ième Grand Prix, Monsieur Leclerc ? Lui demandais-je pour le taquiner.

- C'est pas vraiment mon 100ième Grand Prix de ma carrière en F1. Mais plutôt celui avec mon écurie actuelle, j'ai déjà fêter mon centième l'année dernière, du coup ça m'est complètement sorti de la tête... Mais j'espère que tu seras ma responsable média quand il sera l'heure de fêter le deux-centième, me dit-il en se penchant pour me bousculer gentiment.

- D'abord Toto, puis maintenant toi... Qu'est-ce que vous avez tous à vouloir que je travaille pour vous ? Je ne pourrais pas faire ça à Lando, il m'en voudrait trop...

- Il s'en remettra, tu ne vas pas faire toute ta carrière avec lui, enfin je l'espère pas...

- Peut-être que si, je ne sais pas si je serai capable de tisser la même relation de confiance avec quelqu'un d'autre.

- Pas la même, mais une différente qui sera tout aussi bien. Dans ce monde, dans la F1, si tu ne saisis pas les opportunités, tu passes très vite à la trappe.

- J'ai quelques saisons devant moi avant que tu arrives à ton 200ième grand prix, j'ai le temps ! Rigolais-je.

Charles regarde sa montre et soupire.

- Il faut que j'y aille, j'ai aussi une réunion avec mes ingénieurs... Au fait, y'a la mère de Lando qui te cherche, à ta place, je me cacherai ! Me conseilla-t-il tout en se relevant.

-Merci du conseil ! On se voit après le sprint ?

- Yep !

Charles s'éloigne et trottine jusqu'au motorhome rouge et jaune de son écurie. Je soupire à mon tour et je me relève également. La pause est terminée, il faut que je me remette au travail. Tout en rentrant dans le bâtiment McLaren, je tapote un message sur mon écran de téléphone.

Moi : 15h03 : Mon meilleur ami me manque,

on rentre ensemble après le sprint ?

J'ai tellement de choses à te raconter.

Pierre : Je me demandais quand est-ce que

tu allais m'envoyer un message...

Bien évidemment, attends moi devant mon motorhome

Quand tu seras prête à partir.

Moi : Pour une fois que c'est moi qui n'ait pas le temps 😉

Merde pour le Sprint 🤞🏻

Je verrouille mon écran, récupère mon sac qui m'attendait au pied d'un canapé et je monte à l'étage pour trouver une salle où je pourrai être tranquille pour bosser un peu avant le Sprint. J'entends des pas dans les escaliers, je me retourne pour voir qui arrive, tout le monde est censé être en réunion ou dans le garage. C'est la silhouette de la dernière personne que j'avais envie de voir aujourd'hui qui se dessine au fond du couloir, je ressers mon sac contre ma poitrine. Je n'ai aucun moyen de lui échapper. Elle s'avance devant moi, d'un pas décidé mais son visage n'a pas la même assurance que d'habitude.

Est-ce qu'on pourrait... Merde, je suis désolée, vraiment. Tu es une jeune femme que j'apprécie beaucoup. Et je ne sais pas ce qu'il m'a pris pendant le repas... Je voulais venir te voir tout de suite après et hier aussi, mais Lando m'en a dissuadé. Tu comptes beaucoup pour lui, tu sais ? Alors tu comptes aussi beaucoup pour notre famille. Je voulais te le dire en face. Je suis sincèrement désolée, vraiment, si j'avais su l'impact de ma question, crois moi que j'aurai gardé ma bouche fermée à double tours. Tu veux bien ?

Cisca, la mère de Lando vient de terminer son monologue et ouvre ses bras dans ma direction. Je suis incapable d'en vouloir à cette femme. Dès le premier jour où je l'ai rencontré, j'ai tout de suite su qu'elle et moi, nous nous entendrions. Elle a ce côté protecteur et maternelle qui me fait penser à la mienne. Je lâche mon sac et j'accepte son étreinte. Après tout, sans le savoir, Cisca m'a été d'une grande aide. Elle frotte ses mains contre mon dos puis desserre son étreinte.

Si jamais pendant la trêve hivernale, tu t'ennuies, tu es la bienvenue à la maison. Flo et Cisca t'ont beaucoup appréciée à Monaco cet été, elles te cherchent à l'écran presque plus que leur grand frère. Me dit-elle en gardant un sourire maternelle.

Merci, vraiment. Je ne vous en veux pas, vous savez. Il fallait que je passe par là, pour avancer. C'est très gentil pour l'invitation, je m'en souviendrai !

Une porte s'ouvre, Lando et Adam, son père, sortent dans le couloir, suivi par les ingénieurs. Lando nous regarde avec interrogation et s'avance vers nous.

Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher maman ? Je t'avais dit de laisser Amélia tranquille ce weekend, lui demanda son fils en levant les yeux au ciel.

Ne t'inquiète pas, Lando, tout est arrangé, lui dis-je pour le rassurer.

Vous venez avec nous ? On va dans le garage. Nous demande son père qui nous attend un peu plus loin.

On vous suit ! indiquais-je en récupérant mon sac et en passant mon bras sous celui de Cisca pour l'entrainer avec moi. 

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« Plus personne n'aura la capacité de me blesser, plus personne n'en aura le pouvoir. » Vivre seule, être indépendante et ne jamais baisser sa garde...
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«𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑖 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑗𝑒 𝑡'𝑒𝑛 𝑠𝑢𝑝𝑝𝑙𝑖𝑒..» ℳ𝒶𝓈ℴ𝓃 ℳℴ𝓊𝓃𝓉 ×ℒℯ𝒾𝒶 ℳℴ𝓇𝒶𝓃𝒶