Aure Pourpre [Terminé]

Galing kay MargauxQuenehen

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-Terminé-En réécriture- A 17 ans, Aure est appelée à devenir une brillante reine. Jeune épicurienne amoureus... Higit pa

Prologue [Réécrit]
Chapitre 1-Discussion- [Réécrit]
Chapitre 2-Dissimulation- [Réécrit]
Chapitre 3-Réaction- [Réécrit]
Chapitre 4-Passion- [Réécrit]
Chapitre 5-Accommodation- [Ajouté]
Chapitre 6-Proposition [Ajouté]
Chapitre 7-Préméditation- [Ajouté]
Chapitre 9-Discrétion-
Chapitre 10-Union-
Chapitre 11-Révélation-
Chapitre 12-Annulation-
Chapitre 13 -Investigation-
Chapitre 14 -Evasion-
Chapitre 15 -Réflexions-
Chapitre 16-Libération-
Chapitre 17 -Trahison-
Chapitre 18 -Arrestation-
Chapitre 19 -Extrême Onction-
Chapitre 20 -Accession-
Chapitre 21 -Supplications-
Chapitre 22 -Explications-
Chapitre 23-Mission-
Chapitre 24 -Intrusion-
Chapitre 25 -Décision-
Chapitre 26 -Pardon-
Epilogue
Remerciements
Réécriture

Chapitre 8-Poison- [Réécrit]

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Galing kay MargauxQuenehen

Le village ne s'était pas encore éveillé. Seuls les pas d'un garçon sur les pavés froids résonnaient dans ce silence oppressant, ponctué par les couinements des rats dans les bas fonds d'une taverne sur sa gauche. Dans la rue commerçante de Wayton, toutes les échoppes étaient fermées. Il faudrait tout de même se hâter. Ulrich n'arpentait jamais la grand-rue. Il haïssait lorsque son père le forçait à descendre au village en sa compagnie une à deux fois chaque année, se mélanger aux vilains et aux commerçants de cette façon lui donnait l'impression qu'il renonçait à tous les avantages qui lui étaient donnés par sa naissance, la seule condition dont il pouvait presque entièrement jouir, songea-t-il. Après tout, si Dieu l'avait  fait naître dans cette famille, c'est qu'il avait été désigné pour se placer au-delà de toutes ces âmes endormies à quelques mètres de lui.

Toujours était-il que sa connaissance limitée du village lui jouait aujourd'hui des tours. Observant les devantures, il ne parvenait pas à trouver la seule qui l'intéressait en ce jour particulier. Il avait beau s'être rendu la veille même chez le meilleur apothicaire du royaume, il ne pouvait décemment pas y retourner ce matin-là. La discrétion était devenue le maître mot de toute son existence. L'apparence également. Le but de son expédition n'était plus de trouver un traitement pour sa propre personne, bien au contraire, il s'agissait d'une élimination. La chasse de la veille avait été une révélation pour Ulrich. Il n'y parviendrait pas de sang froid. Il lui faudrait passer par un autre moyen. Il ne faisait pas seulement cela pour lui, la rancœur qui l'animait n'était après tout plus seulement personnelle. Elle l'avait été, il était vrai, toujours être relégué au second plan, être l'élément perturbateur d'une famille parfaite,à cause de ses crises. Il avait été méprisé, mais plus encore, il faisait cela pour le royaume. Pour le sauver de la faiblesse de son père, il n'avait plus d'autre choix. Ce serait une élimination passive. A l'instant où ce mot résonna dans l'esprit d'Ulrich, comme un coup de poignard scindant son âme en deux, la devanture qu'il cherchait apparut enfin. Ulrich se présenta devant elle, frappa à la porte,attendit quelques secondes et recommença. Ainsi, il fit de même trois ou quatre fois frappant chaque fois un peu plus fort. Il commençait à s'impatienter, il n'avait qu'une ou deux heures devant lui avant qu'on ne se rende compte de son absence au château. De plus ses coups risquaient d'attirer un voisin un peu trop curieux à chaque instant. Au bout de quelques minutes, une chandelle s'alluma et un vieil homme en peignoir vient à la rencontre d'Ulrich.
Le visage de l'apothicaire apparut alors derrière le cadre de la porte,l'air interdit. Son regard passa tout d'abord sur le visage juvénile de son prince, avant de détailler son habit et que les liens ne se fassent dans son esprit. Son teint livide s'illumina lorsqu'il reconnut son petit seigneur, juste avant de s'empourprer.

―Mon prince, pardonnez ma tenue...

Bien entendu qu'il l'avait reconnu,Ulrich comptait là-dessus pour obtenir ce qu'il voulait à cette heure. Cela compliquait néanmoins sa mission en mettant en péril le caractère nécessairement discret de sa venue. L'apothicaire ne serait certainement pas un modèle d'intelligence, mais ses connaissances dans les poisons égaleraient au moins celles d'Ulrich.C'était tout de même son métier.

―J'ai besoin de certains de tes ingrédients, apothicaire, le coupa Ulrich.

En voyant que le vieil hommes'apprêtait à ouvrir la bouche, il ajouta :

―Maintenant.

L'apothicaire se retira pour le laisse rentrer, tout en s'inclinant du mieux qu'il put, certainement en raison de problèmes de dos, même s'il paraissait relativement  en forme, et referma la porte derrière lui.
L'intérieur, tout comme l'extérieur de sa boutique, était entièrement constitué de bois,depuis les grosses poutres de chêne, desquelles pendaient des lézards séchés et autres queues d'animaux, dont l'odeur pestilentielle ne semblait pas l'inquiéter outre mesure, aux étagères de pin sur lesquelles s'étalaient des milliers de bocaux de tailles et de couleurs différentes.
La pièce était toute en longueur et basse de plafond, sombre, éclairée seulement par les deux fenêtres qui encadraient l'entrée principale. Le petit homme paraissait donc bien adapté à son environnement. C'était souvent le cas, songea Ulrich en imaginant sa propre stature dans la salle du trône, contrairement à celle de sa sœur.
Le petit homme vint se placer derrière son comptoir étonnement bas et demanda :

―Alors, Monseigneur, de quoi avez-vous besoin ?

―Je veux une racine de mandragore,deux pétales de pensées, 2 millilitres de liqueur de Taxus Baccata et trois feuilles séchées de fusain.

L'apothicaire, dès qu'il avait entendu le début de la phrase, s'était empressé de se rendre dans son arrière-boutique, pour rassembler au fur et à mesure les condiments que son bon prince lui dicterait. Néanmoins, il s'arrêta net dans son élan, dès que les termes « taxus baccata » franchirent ses lèvres. Il faillit continuer comme si de rien n'était, après tout, cela ne le regardait aucunement, mais il ne put empêcher sa curiosité naturelle de prendre le pas sur son professionnalisme.

―Mais, Monsieur, ce sont les ingrédients pour fabriquer une fiole d'élixir de Wigenwelt,s'étonna le vieil homme tout en se remettant à chercher les ingrédients d'un air détaché.

Ulrich avait pourtant astucieusement tenté de noyer le poison parmi d'autre ingrédients inoffensifs.

―Et alors ? demanda Ulrich en déposant deux pièces d'or sur le comptoir de bois massif.

―C'est l'un des poisons les plus puissants du monde, murmura l'apothicaire comme s'il craignait d'être entendu.

Ce qui l'inquiétait, c'était surtout de savoir contre qui celui-ci serait utilisé. Si c'était contre un chien en fin de vie, cela allait, contre un serviteur gênant,c'était critiquable, mais contre le roi... L'apothicaire préférait ne pas songer à la possibilité d'un régicide dont il serait en partie responsable, lui qui vouait une véritable admiration à la famille royale.

A cet instant, un homme entra avec un capuchon sur la tête qui ne permettait que d'entrevoir un visage fin et, il devait l'admettre, plutôt séduisant.

L'apothicaire adopta un visage renfrogné. Combien allaient encore entrer de cette façon, et à cette heure ? Il n'ouvrait que dans deux heures et ses yeux étaient encore embués par le sommeil. Jamais il n'avait vu ça de toute sa vie ! Celui-là avait plutôt intérêt à être le chef de l'Eglise !

―Excusez-moi monsieur mais nous sommes encore fermés.

―Pardonnez-moi, s'excusa alors l'homme, non sans un accent étranger qu'Ulrich ne parvenait pas à situer.

L'étranger lui jeta alors un regard avant de repartir. Il aurait même juré avoir vu un sourire se dessiner dans l'ombre de son capuchon. Ulrich resta quelques secondes debout, sans rien dire, intrigué par ce mystérieux inconnu, un inconnu qui semblait pourtant bien l'avoir reconnu. La question n'était pas tellement comment, ses riches habits, sa beauté célébrée, certaines pièces de monnaie à son effigie -celles qui avaient le moins de valeur, bien entendu-, des fanions sur lesquels son visage était tressé le jour de la fête de la royauté, la question était plutôt pourquoi. Pourquoi être venu le voir ?Cela ne pouvait être une coïncidence. Personne ne venait voir l'apothicaire de si bonne heure, sauf en cas d'extrême urgence, ce qui n'était visiblement pas le cas.

Ulrich revint à lui, soupira et sortit une nouvelle pièce de sa poche avant de la glisser dans celle du peignoir du vieil homme avec un regard appuyé qui se voulait certainement menaçant.

―Pour votre silence.

―Oh, mon seigneur est trop bon, dit l'apothicaire en rouvrant la porte de sa boutique.

―Eh bien dans ce cas, dit Ulrich,tout en franchissant le seuil du commerce et en reprenant la pièce d'or qu'il venait de donner au petit homme.Quel idiot ! pensa-t-il, les commerçants du village l'insupportaient avec leurs phrases toutes faites.

Cet imbécile ne communiquerait pas son secret, il en était certain, il avait bien trop d'admiration pour son prince. Il avait même remarqué une croix dont le visage de son père, sculpté dans le bois le regardait depuis la rambarde de l'escalier. Il tournait l'angle de la rue pour retourner vers le château en blâmant les pauvres villageois lorsqu'une voix l'interpella.

―Mon ssseigneurrr !

Un homme sortit de l'ombre, sa longue cape flottant derrière lui. Ulrich avait reconnu l'homme de la boutique grâce à son accent. Maintenant qu'il voyait son visage, il était évident que cet homme ne venait pas de Wayton.
Son long visage était encadré par des cheveux d'un noir de jais, enharmonie avec ses grands yeux noirs, si profonds qu'ils donnaient l'impression de se plonger a l'intérieur, chutant sans fin. Il avait le teint mat, ce qui expliquait sa cape, il ne voulait en effet passe faire remarquer.
Ulrich resta un moment pensif contemplant le visage qui se présentait devant lui et qu'il ne pouvait s'empêcher de trouver attirant. Cette pensée lui donna un haut-le-cœur et il se ressaisit. Tout ce qui ne venait pas de chez lui lui donnait envie, voilà tout, c'était aussi simple que ça.

―Qui êtes vous ? demanda-t-il alors en compensant ses dernières pensées trop douces par une voix agressive.

―Quelqu'un qui peut vous aider. J'ai à vous parler, continua l'étranger.

L'aider ? L'aider dans quelle tâche ? Comment pourrait-il être au courant ? Personne ne le pouvait, personne ne le devait. C'était imprudent, mais Ulrich avait réellement besoin des réponses à ses questions.

―Je vous écoute.

―Pourrions-nous parler autre part ?

Avant que ce dernier ait pu répondre,l'homme partit et lança par dessus son épaule :

―Suivez-moi, mon prince.

Il hésita, ce n'était pas raisonnable de suivre un inconnu, même si celui ci lui inspirait un sentiment nouveau. Ce pouvait aussi être un médecin, songea-t-il, qui pourrait enfin l'aider à combattre le mal qui le rongeait depuis tant d'années.Ou un assassin envoyé par une autre nation pour mettre un terme à la descendance royale, ce qu'il aurait tout loisir de faire dans l'endroit où il l'emmenait, sans que personne ne retrouve jamais son corps et puisse le venger, en supposant que quelqu'un l'aime assez pour le vouloir. Après quelques secondes d'hésitation, sa curiosité eut raison de lui. Ulrich avait toujours aimé vivre dans la dangerosité dans son château. Il se demandait ce que cet inconnu pouvait bien lui vouloir. L'homme tournait déjà à l'angle de la rue. Ulrich le rattrapa au moment où il s'arrêtait devant une auberge. Il n'avait jamais remarqué ce bâtiment qui, d'extérieur avait une apparence miteuse. Des fissures recouvraient chacun des murs, si bien qu'il se demandait si ceux-ci n'allaient pas s'écrouler sur sa tête. Il était hors de question qu'il mette un pied là-dedans.
L'étranger frappa cinq coups irréguliers à la porte et attendit.
Un homme vint ouvrir et ils échangèrent quelques mots dans un langage incompréhensible. Il se retira et les laissa entrer, ce qu'Ulrich fit sans protester étant donné la corpulence du gardien. Ils s'enfoncèrent alors dans un labyrinthe de couloirs faiblement éclairés par de minuscules chandeliers qui débouchait sur ce qui semblait être un salon. Contrairement au bâtiment, cette grande pièce était étonnement luxueuse tapissée de part et d'autre par d'épais tapis muraux de velours rouge et meublée par un mobilier exclusivement rouge, notamment une immense causeuse, qui occupait la majorité de l'espace.
Un homme imposant était assis en son milieu.
Un sourire inquiétant s'étala sur son visage lorsqu'il aperçut Ulrich.
Ce dernier n'avait jamais vu de serpent, mais cet homme, il en était sur, avait la même lueur démoniaque au fond des yeux.

Ipagpatuloy ang Pagbabasa

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