Late Night Talking

By WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 34
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
Tome II • Chapitre 18
Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
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Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51

Tome I • Chapitre 35

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By WrittingFirefly

30 septembre 2023 - Paris - France

Voilà cinq jours que ma vie se résume à des allers-retours entre la chambre d'hôpital de ma mère et ma chambre d'hôtel. Son état ne s'est pas amélioré, il s'est même un peu empiré. Elle a fait plusieurs arrêts cardiaques, mais son coeur est reparti à chaque fois. Je m'accroche à un espoir qui s'amenuise de jours en jours. 

Je passe toutes mes nuits à son chevet avec Lewis en haut parleur sur la tablette. Je reçois régulièrement des messages de soutien de Pierre, Lando et Zak Brown. Je ne prends pas souvent le temps de leur répondre, mais chaque message que je reçois me touche.

Je ferme l'arrivée d'eau, je passe mes mains sur mon visage encore ruisselant. Ce soir, je mange avec mon frère et ma soeur avant d'aller prendre place dans le fauteuil à coté du lit de ma mère. Je m'enveloppe dans mon peignoir, me peigne les cheveux et je ressors de la salle de bain. J'ai eu le temps de faire un peu de shopping pour étoffer ma garde de robe ici. Non pas que j'en avais marre de porter des t-shirts oversizes et des pantalons de jogging, mais mes jeans et mes t-shirts me manquaient un peu. J'enfile donc un Jeans Mom de couleur crème et un t-shirt blanc. Je repasse par la case salle de bain pour me maquiller légèrement et sécher mes cheveux, je les laisserai détachés pour ce soir. Je prends mon sac et je lasse mes chaussures avant de quitter ma chambre d'hôtel.

Je retrouve mon frère et ma soeur dans un restaurant près de l'hôpital. Zoé a les traits tirés, elle vient de revenir de République Tchèque où son mari et ses enfants l'attendaient, son travail aussi. Mon frère est resté avec mon père et moi, nous avons fait un relai pour ne jamais laisser ma mère seule. Un serveur vient prendre notre commande puis s'éloigne.

- Qu'est-ce qu'on va faire si...? Zoé ne finit même pas sa phrase.

- Pour l'instant, n'y pense pas Zoé, on vit au jour le jour, on verra bien ce qu'il va se passer.

Maxendre a toujours été très terre à terre, c'est lui le plus réfléchis de nous trois. Celui qui prend les décisions après avoir étudié toutes les possibilités qui s'offrent à lui. Je prends ma tête dans mes mains.

- On peut essayer de discuter d'autres choses, pour une fois ? Leur demandais-je dans un souffle.

- Tu veux qu'on fasse comme si tout allait bien ? C'est donc ça ta solution Amélia ? Me répond Zoé avec amertume.

Je prends énormément sur moi pour ne pas sauter par dessus la table et gifler ma soeur. Maxendre me regarde avec attention, je vois dans son regard qu'il m'implore de ne pas faire d'esclandres ce soir. Je souffle un coup et je souris à ma soeur.

- Non Zoé, je dis simplement, qu'on pourrait, pour une fois, discuter d'autre chose. Ça nous ferait du bien, mais ça ne veut pas pour autant dire qu'on l'oublie. Je m'étonne moi même à avoir réussi à garder mon calme.

- Amélia a raison, Josefien m'a envoyé des photos des garçons tout à l'heure, nous dit Maxendre en sortant son téléphone.

Je le remercie intérieurement d'aller dans mon sens et de faire diversion. Maxendre nous tend son téléphone, le visage de mes neveux apparaissent à l'écran. J'esquisse un sourire et je passe le téléphone à ma soeur.

- Tu as des photos d'Anna et Jan, Zoé ? Je ne les ai pas vu depuis Noël dernier... lui dis-je en tendant ma main vers elle.

Le serveur nous apporte nos plats, Zoé sort son téléphone et me montre des photos récentes de mon neveu et de ma nièce. L'ambiance est palpable. Nous mangeons en silence. Nos assiettes sont débarrassés et le serveur nous apporte la note. Je règle l'intégralité et nous partons en direction de l'hôpital.

Lorsque je mets le pied dans le couloir qui mène à la chambre de ma mère, je comprends très vite que quelque chose cloche. Des infirmières en blouse bleu se précipitent dans la chambre, mon coeur s'accélère, je me retourne vers mon frère et lui prend la main. Nous avançons avec méfiance. Mon père sort de la chambre en étant accompagné par une infirmière. Son regard est rempli de larmes. Ça ne présage rien de bon. Nous le rejoignons rapidement.

- Son coeur s'est encore arrêté...

Les épaules de mon père s'affaissent, il cache son visage entre ses mains. Je me retourne vers la porte de la chambre restée ouverte. Le personnel de l'hôpital s'affaire autour de ma mère, je ne comprend rien à ce qu'ils disent, je m'approche et m'appuie dans l'encadrement de la porte. Je reconnais Luc, l'interne que je croise souvent pendant ses rondes de nuits. Son visage est grave, il masse la poitrine de ma mère avec vigueur. Je comprends petit à petit ce qu'il va se passer. Au bout d'une quinzaine de minutes, tout le monde s'arrête. Je me retourne avec rapidité pour voir le visage des membres de ma famille. La tristesse et la peur se mélangent dans leurs yeux.

- Heure du décès : 20h32. Je vais parler à la famille.

C'est la voix de Luc, je me retourne vers lui, son visage est neutre. Ce n'est pas possible, mon audition me joue des tours. J'ai l'impression que mon coeur s'est arrêté en même temps que le sien. J'entends ma soeur hurler derrière moi, mon corps se crispe.

A parti de ce moment-là, je me mets en pilote automatique. Je suis vide d'émotion. Je regarde sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. Maxendre tente de faire bonne figure, ma soeur est au sol dans les bras d'une infirmière, et mon père tourne en rond. Ils restent dans le couloir pendant que je m'avance dans la chambre. Les infirmiers ont remontés les couvertures jusqu'à la base de son cou. Les hématomes qui étaient présents sur son visage en début de semaine ont presque totalement disparus. Les tuyaux de son assistance respiratoire lui ont été retirés. Les bips des machines ont cessés d'émettre le moindre son. Ses traits d'expression sont complètement relâchés. On pourrait croire qu'elle dort. Je m'avance jusqu'à son lit. Sa main est encore chaude, je serre ses doigts. Je passe ma main sur son front et y dépose un tendre baiser. Je m'assois dans le fauteuil que j'occupe toutes les nuits depuis pratiquement une semaine. Je la regarde, il y a du brouhaha dans le couloir, mais mon attention reste focalisé sur le corps de ma mère.

Les minutes passent mais je ne bouge pas. C'est Maxendre qui vient me tirer de mon état de léthargie.

- Amélia, il faut que tu lui lâche la main, ils vont l'emmener maitenant...

Je lève les yeux vers mon frère puis je reviens à ma main qui serre celle de ma mère. Je détache doucement mon étreinte et m'appuie sur le dossier du fauteuil. Deux personnes viennent se positionner de part et d'autres du lit, défont le frein et emmènent le lit avec eux. Mon portable vibre, c'est Lewis, c'est à cette heure-ci qu'on s'appelait le reste de la semaine. Je soupire et j'éteins mon téléphone pour qu'il arrête de vibrer. Ce n'est pas vraiment le moment. Maxendre s'agenouille devant moi.

- Papa est avec le personnel de l'hôpital. Tu veux qu'on sorte d'ici ?

- On peut rester ici encore un peu ? Je n'ai pas envie de partir.

Il me caresse doucement le genou. Le soleil est en train de se coucher, je vois le ciel à travers la fenêtre, il se teinte d'un beau nuancier de rose. La beauté de la nature m'apaise un peu.

Il fait nuit désormais. Mon père nous rejoint, mon frère discute avec lui, mais je ne fais pas vraiment attention à ce qu'ils disent. Maxendre me soulève, place son bras sous mes côtes et me soutient pour que nous quittions la chambre. Ils me raccompagnent jusqu'à mon hôtel. Mon père me serre fort dans ses bras, son étreinte se fait plus longue que d'habitude.

- On prend la route pour Rouen demain matin, essaye de dormir, on passe te chercher à 9h. m'annonce mon frère.

Maxendre dépose un baiser sur mon front et ils repartent, je monte dans ma chambre. Je retire mes baskets et je m'allonge dans le canapé. Des bribes de conversation entre mon père et mon frère me reviennent en tête. Ils ont insisté pour que je reste avec eux ce soir, puis face à mon refus, ils se sont résignés à me déposer à l'hôtel. Demain, nous partons pour Rouen, le reste de notre famille nous attend. Nous devons préparer les funérailles. Il faudra que je sois indulgente avec Zoé, nous vivons notre deuil chacun à sa façon.

Le téléphone branché à coté de la télé retentit. Je me lève difficilement mais je réponds.

- Mademoiselle Williams, nous avons un appel pour vous, je vous mets en ligne ? Me demande le réceptionniste de l'hôtel.

- Non, merci, dites que je ne suis pas dans ma chambre. J'aimerai qu'on ne me dérange plus, s'il vous plait.

- Très bien, excusez-nous du dérangement.

Je repose le combiné sur sa base. Je veux parler à personne. Je voudrai juste me réveiller de ce cauchemar et me rendre compte que tout cela n'est pas réel. Je récupère mon ordinateur et je m'installe dans le canapé. J'ouvre ma boite mail, elle déborde. Je commence par lire les mailes les plus anciens, puis je remonte petit à petit. Il faudrait que je dise à Zak Brown ce qu'il vient de se passer, mais j'en suis incapable. L'écrire serait le rendre réel et pour le moment, rien de tout ça est réel. Une notification de mail pop sur mon écran.

De : Zak Brown

Objet : GP du Qatar.

La technologie me permet de savoir que tu es connectée actuellement. Nous, l'ensemble de l'équipe et moi même, nous espérons que la situation s'arrange pour toi. Ton portable est éteint, n'oublie pas de le recharger de temps à autres.

Est-ce que tu seras présente lors du Grand Prix qui arrive ? Nous partons tous de Woking mercredi, joins toi à nous si la santé de ta mère le permet.

Nous avons hâte que tu sois de nouveau parmi nous.

Zak.

Je clique sur « Répondre » et je tape rapidement ma réponse.

« Bonsoir Zak,

L'état de ma mère s'est beaucoup amélioré, je serai parmi vous pour prendre l'avion.

A mercredi ! »

Et j'appuie sur « Envoyer ». On m'a toujours dit que mentir c'était mal, mais je n'ai pas envie d'avoir un traitement de faveur de la part de l'écurie. Je finis de lire les mails qui s'accumulent puis je referme mon ordinateur. Je me frotte le visage, il faut que je fasse ma valise. Je me dirige vers la penderie, récupère tous mes vêtements et je les jette sur le lit. Je les plis méticuleusement puis je les range soigneusement dans la valise. Une fois celle-ci bouclée, je tourne en rond dans ma chambre. Je ne suis pas fatiguée, je n'ai pas faim et je commence à sérieusement manquer d'air dans cette chambre. Je remets mes baskets, j'attrape ma veste et je quitte rapidement l'hôtel.

L'air frais me fait du bien, malgré l'heure avancée de la nuit, il y a du monde dans les rues, Paris est une ville qui ne dort jamais. Je déambule sans avoir de but réel. Je longe les quais et je continue mon chemin. Je passe devant le jardin des plantes, puis sans que je m'en rende vraiment compte, je me retrouve devant le pavillon de Cardiologie de la Salpêtrière. Qu'est-ce que je fous là ? Je n'ai plus personne à qui rendre visite. Je m'assois sur un banc en face de l'entrée, je m'arrête juste deux petites minutes. L'endroit est calme. Je ferme les yeux et bascule ma tête en arrière. Le bois des lattes du banc craquent et s'affaissent un peu. J'entends une respiration et un raclement de gorge. Je ne bouge pas.

- Je ne m'attendais pas à avoir de la compagnie ce soir.

Je reconnais la voix de Luc, l'interne en réanimation. Je redresse ma tête et jette un coup d'oeil vers le jeune homme. Il est appuyé sur ses avants bras contre le dossier du banc, une clope aux lèvres, il tire dessus lentement.

- Toutes mes condoléances pour votre mère. Me dit-il avec une légère pointe de tristesse dans sa voix.

- Merci... Je peux vous poser une question ?

- Eh bien là, j'aurai aimé fumer ma clope tranquillement...

Je le regarde en entrouvrant la bouche, il ne manque pas de toupet pour un futur médecin. Devant mon air interloqué, il reprend.

- Je tentais de faire une blague, mais c'est raté... Allez-y, posez moi votre question.

- C'est normal ?

- Normal de ? Me questionne-t-il.

- De ne rien ressentir, je n'ai aucune tristesse, aucune colère. Je veux juste que tout ça se termine et que je retrouve ma vie.

- Mhm, chaque personne vit son deuil à sa façon. Certains vivent la chose très intensément dès les premières minutes, comme votre soeur à qui nous avons dû administrer des calmants. Puis d'autres, comme vous, font face et auront du mal à lâcher prise. Ne vous blâmez pas parce que vous ne pleurer pas en même temps que tout le monde.

Luc se lève, écrase sa cigarette et rentre dans le bâtiment en face de nous. Quelques secondes plus tard, il fait demi-tour et revient à mon niveau. Il me tend un papier.

- Ça, c'est mon numéro, c'est pas quelque chose que je fais d'habitude, mais vous pouvez m'appeler. Je ne réponds pas souvent parce que je passe ma vie dans cet hôpital. Mais au moins, vous aurez un inconnu à qui vous confier en cas de besoin.

Je saisis le petit bout de papier qu'il me tend et le remercie. Luc repart. Je regarde la suite de numéro inscrit rapidement au stylo. Je me relève et quitte l'enceinte de l'hôpital. A la première poubelle que je trouve, j'hésite à jeter le petit papier puis je l'enfonce dans ma poche. Peut-être qu'un jour, j'en aurai besoin. Je regarde ma montre, il est cinq heures et quart. Il faut que je rentre à l'hôtel pour me reposer un peu. J'entends les oiseaux gazouiller dans les arbres, les garçons de cafés commencent à installer leurs terrasses pour cette nouvelle journée.

Je monte quatre à quatre les escaliers qui me mènent à ma chambre. Je déverrouille ma porte et je trottine rapidement pour arriver jusqu'à mon lit. Je saute littéralement dessus, mon visage s'écrasent contre les oreillers. Je ferme les yeux quelque secondes et je sens que mon corps se relâche, je me laisse aller et je m'endors sans tarder.

On frappe à ma porte, je relève la tête de mon oreiller, me frotte les yeux et je me sors du lit. J'ouvre la porte et découvre le visage de mon frère. Il porte des lunettes de soleil à l'intérieur, ce qui en dit long sur son état ce matin. 

- T'es prête ? Me dit-il en entrant dans ma chambre.

- Oui, tu peux prendre ma valise, j'ai juste à mettre mes chaussures.

Maxendre fait rouler ma valise jusqu'à la sortie de l'hôtel, je le suis quelques pas derrière lui. Je m'arrête au niveau du comptoir de la réception. La jeune femme derrière son écran me sourit.

- Je vous rend la clef de la chambre. Merci encore pour votre accueil.

Je dépose la clef sur le comptoir puis je m'éloigne avant de revenir sur mes pas.

- Pourriez-vous laisser un message à la personne qui a réservé ma chambre ? Demandais-je à la réceptionniste. 

- Je vous écoute, me répond-t-elle en prenant un post it.

- Je vais bien, on se voit au Qatar. Tu me manques... Non, pas besoin de lui dire qu'il me manque. Juste que je vais bien et que je serai au Qatar. Merci.

Je souris à la jeune femme avant de quitter l'hôtel. Mon frère m'ouvre la portière arrière de la voiture. Je monte à l'intérieur, mon père est devant et ma soeur se tient contre la vitre à coté de moi. Maxendre prend place derrière le volant et nous quittons la place des Vosges. Je saisis la main de ma soeur. Elle détourne sa tête en ma direction. Je lui souris timidement. Des larmes coulent sur ses joues. Et je me sens toujours aussi vide à l'intérieur. Mon père se retourne vers nous, il pose sa main sur mon bras.

- Tu as pu dormir un peu Amélia ? Me demande-t-il

- Oui, je me suis reposée, je peux conduire aussi, si Maxendre ne se sent pas de faire la route.

- Ne t'inquiète pas pour moi, répond mon frère en me jetant un coup d'oeil dans le rétroviseur.

- On arrive dans combien de temps ? Demande ma soeur

- Dans un peu plus de deux heures, ils nous attendent pour le repas, lui répond mon père.

- Ils ? Je reprends

- Jean Pierre et sa femme. Le reste de la famille nous rejoindra plus tard dans l'après midi.

J'hoche la tête, Jean-Pierre est le grand frère de ma mère. Avec sa femme, ils occupent la maison que leur ont laisser leur parent lors de leur décès. La maison de nos grands parents, là où j'ai passé toutes mes vacances en étant enfant. Le trajet se passe en silence, chacun reste dans sa bulle. Je fouille dans mon sac pour trouver mon téléphone, une fois que je mets la main dessus, je tente de l'allumer mais l'écran affiche une batterie vide. Forcement, je n'ai plus de batterie. Je peste intérieurement contre moi même. Il faudra que je pense à le mettre en charge en arrivant.

Maxendre gare la voiture dans l'allée, nous descendons et prenons nos bagages. Mon oncle et ma tante viennent à notre rencontre. Les salutations sont maladroites, ma soeur fond encore une fois en larmes. Je lève les yeux au ciel et entre dans la maison pour aller déposer ma valise dans une chambre. Je dormirai dans celle que ma tante avait quand elle était plus jeune. Ma mère faisait partie d'une fratrie de quatre enfants. La maison est assez grande pour tous nous accueillir. Nous passons à table assez rapidement, je n'ai pas très faim, mais je fais bonne figure et je tente de participer aux différentes conversations. Dans l'après midi, la maison se remplit petit à petit. Mais je me sens toujours aussi vide à l'intérieur. 

__

Hello ! 

Je n'ai pas pour habitude de laisser des mots après les chapitres. 

Mais je voulais vous remercier pour votre soutien à chaque publication, hier nous avons dépassé la barre des 8K de lectures 🥳

Ce chapitre et les deux suivants ont été les plus difficiles à écrire pour moi. J'ai bien conscience que la perte d'un proche est un sujet délicat à aborder. Si mes mots résonnent en vous, sachez que vous n'êtes pas seul.e.s 🫶🏻

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