Late Night Talking

By WrittingFirefly

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Elle cherchait un endroit en marge de cette soirée où elle ne voulait pas venir. Lui voulait juste souffler e... More

Avant Propos
Tome I • Chapitre 1
Tome I • Chapitre 2
Tome I • Chapitre 3
Tome I • Chapitre 4
Tome I • Chapitre 5
Tome I • Chapitre 6
Tome I • Chapitre 7
Tome I • Chapitre 8
Tome I • Chapitre 9
Tome I • Chapitre 10
Tome I • Chapitre 11
Tome I • Chapitre 12
Tome I • Chapitre 13
Tome I • Chapitre 14
Tome I • Chapitre 15
Tome I • Chapitre 16
Tome I • Chapitre 17
Tome I • Chapitre 18
Tome I • Chapitre 19
Tome I • Chapitre 20
Tome I • Chapitre 21
Tome I • Chapitre 22
Tome I • Chapitre 23
Tome I • Chapitre 24
Tome I • Chapitre 25
Tome I • Chapitre 26
Tome I • Chapitre 27
Tome I • Chapitre 28
Tome I • Chapitre 29
Tome I • Chapitre 30
Tome I • Chapitre 31
Tome I • Chapitre 32
Tome I • Chapitre 33
Tome I • Chapitre 35
Tome I • Chapitre 36
Tome I • Chapitre 37
Tome I • Chapitre 38
Tome I • Chapitre 39
Tome I • Chapitre 40
Tome I • Chapitre 41
Tome I • Chapitre 42
Tome I • Chapitre 43
Tome I • Chapitre 44
Tome I • Chapitre 45
Tome I • Chapitre 46
Tome I • Chapitre 47
Tome I • Chapitre 48
Tome I • Chapitre 49
Tome I • Chapitre 50
Tome I • Chapitre 51
Tome I • Chapitre 52
Tome I • Chapitre 53
Tome I • Chapitre 54
Tome I • Chapitre 55
Tome I • Chapitre 56
Tome I • Chapitre 57
Tome I • Chapitre 58
Tome I • Chapitre 59
Tome I • Chapitre 60
Tome II • Chapitre 1
Tome II • Chapitre 2
Tome II • Chapitre 3
Tome II • Chapitre 4
Tome II • Chapitre 5
Tome II • Chapitre 6
Tome II • Chapitre 7
Tome II • Chapitre 8
Tome II • Chapitre 9
Tome II • Chapitre 10
Tome II • Chapitre 11
Tome II • Chapitre 12
Tome II • Chapitre 13
Tome II • Chapitre 14
Tome II • Chapitre 15
Tome II • Chapitre 16
Tome II • Chapitre 17
Tome II • Chapitre 18
Tome II • Chapitre 19
Tome II • Chapitre 20
Tome II • Chapitre 21
Tome II • Chapitre 22
Tome II • Chapitre 23
Tome II • Chapitre 24
Tome II • Chapitre 25
Tome II • Chapitre 26
Tome II • Chapitre 27
Tome II • Chapitre 28
Tome II • Chapitre 29
Tome II • Chapitre 30
Tome II • Chapitre 31
Tome II • Chapitre 32
Tome II • Chapitre 33
Tome II • Chapitre 34
Tome II • Chapitre 35
Tome II • Chapitre 36
Tome II • chapitre 37
Tome II • Chapitre 38
Tome II • Chapitre 39
Tome II • Chapitre 40
Tome II • Chapitre 41
Tome II • Chapitre 42
Tome II • Chapitre 43
Tome II • Chapitre 44
Tome II • Chapitre 45
Tome II • Chapitre 46
Tome II • Chapitre 47
Tome II • Chapitre 48
Tome II • Chapitre 49
Tome II • Chapitre 50
Tome II • Chapitre 51
Tome II • Chapitre 52

Tome I • Chapitre 34

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By WrittingFirefly

- Mais je suis au Japon Max, je pourrais être sur l'Ile dans une quarantaine d'heures au minimum.

- On est à Paris, on l'a fait rapatrié hier soir.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Comment ça vous l'avez fait rapatrié ? le questionnais-je avec une pointe de panique dans ma voix.

- Le médecin vient d'arriver, il faut que je te laisse. Fais au mieux pour rentrer.

Maxendre raccroche. Je reste avec le combiné contre mon oreille pendant quelques secondes. Il faut que je réfléchisse rapidement. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Je ne peux pas aller voir Zak, il est sur le muret des stands. Mes yeux se posent sur Andreas, Andreas Seidl, le responsable principale de l'écurie. Je ne lui a jamais vraiment trop parlé, mais c'est un cas de force majeur. Il est en train de discuter avec un mécanicien. Je m'approche d'eux et me racle la gorge pour leur faire part de ma présence.

Monsieur Seidl, je suis désolée de vous déranger, mais est-ce que je peux vous parler ? Lui demandais-je.

Amélia ! Que me vaut ce plaisir ? Tout va bien ?

- Est-ce qu'on peut aller un peu plus loin ?

Andreas pose sa main dans mon dos et m'emmène un peu à l'écart.

Je t'écoute Amélia, qu'est-ce qu'il se passe ? Me dit Andreas en croisant ses bras sur son buste.

Je viens d'avoir mon frère au téléphone, ma mère est à l'hôpital, en France. Je n'ai pas réussi à en savoir plus, mais c'est grave. Est-ce que je pourrais partir rapidement après la fin de la course ? Je voulais demander à Zak mais il est sur le muret et ...

- Tu as bien fait de venir m'en parler, si c'est grave, tu devrais partir maintenant. La famille c'est ce qu'on a de plus important. En partant maintenant, tu peux arriver en France avant demain matin.

- Merci Monsieur Seidl, vraiment merci. J'appelerai Zak sur le chemin de l'aéroport.

Je lui sers la main et je commence à partir. Je jette un dernier coup d'oeil sur un écran qui diffuse la course. Je souris Lando est deuxième. Je récupère mon sac avec mon ordinateur et je commande un taxi pour rejoindre l'aéroport d'Osaka. Celui-ci ne tarde pas à arriver, je m'engouffre dans l'habitacle et nous partons rapidement. Je pianote rapidement un message sur mon portable.

Moi : Vu avec Seidl, il faut que je rentre en France de toute urgence. Excusez-moi auprès de Lando, mais ne lui dites rien. Pourriez-vous récupérer ma valise dans ma chambre ? Je vous tiens au courant. Merci par avance.

Je mets le grand prix sur mon téléphone, je ne veux pas rater le passage de la ligne d'arrivée pour nos deux pilotes. Je jubile lorsque Lando et Oscar franchissent la ligne sous le drapeau à damier. Ils vont monter tous les deux sur le podium. J'arrive en même temps à l'aéroport. Je me présente à un guichet.

Il me faut un billet pour le prochain avion en direction de Paris, s'il vous plait. Dis-je en m'adressant à une hôtesse.

Mon portable vibre au même moment, je le sors de ma poche, c'est Zak Brown. Je décroche.

Amélia ? Amélia c'est Zak, je suis en bas du podium, tu m'entends ? Me demande-t-il en hurlant dans le microphone.

Oui Zak, je vous entends.

- J'ai bien eu ton message, j'ai fait une demande de jet privée, t'es à Osaka là ?

- Oui, mais je vais prendre un vol commercial, ne vous en faites pas.

- Ce n'est pas discutable, l'équipage sera prêt dans une petite heure. Mange, repose toi et envoie moi un message quand t'es arrivée.

J'entends l'hymne des Pays-Bas qui retentit derrière la voix de Zak. Je le remercie et il raccroche. Je m'excuse auprès de l'hôtesse puis je me dirige vers le duty free, je tente de rappeler mon frère, mais il ne répond pas. Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer pour qu'il me demande de revenir au plus vite. Je n'ai pas vraiment le temps d'y penser, mon nom est appelé dans les hauts parleurs. Je suis attendue à l'accueil pour me faire prendre en charge pour mon avion. Un jeune homme m'attend et prend mon sac. Je le suis sans broncher. Nous montons à bord de l'appareil, j'envoie un message à Maxendre pour lui dire que j'arrive dans quatorze heures à Orly. Avant d'éteindre mon portable, je consulte mes dernières notifications. J'ai un message de Lewis et deux de Lando. Je leurs répondrai plus tard. Je m'installe confortablement dans mon siège et ferme les yeux. La boule dans la poitrine qui s'est formée à l'instant où j'ai reconnu la voix de mon frère à l'autre bout du fil ne cesse de s'agrandir. 

Nous avons fait une halte à Bangkok pour remplir les réservoirs et nous sommes repartis dans la foulée. Pendant la première partie du voyage, je n'ai pas réussi à dormir ni à travailler. Puis quand nous avons re-décollés, j'ai pu m'endormir. C'est un Stewart qui me réveille. Nous venons d'atterrir à l'aéroport Charles de Gaules. Je regarde ma montre, il est un peu plus de neuf heures du matin. Je récupère mon sac, remercie l'équipage et je quitte le petit avion. Je rallume mon téléphone. Les messages popent rapidement sur l'écran.

Maxendre : 8h56 : On se retrouve à la Pitié Salpêtrière ? Je t'attends dans le hall d'entrée.

LH : 24/09/23 : 20h43 : Tu es introuvable, personne ne sait où tu es... Donne moi de tes nouvelles, Amélia.

Lando : 24/09/23 : 19h21 : J'ai fait ta valise, je la ramène avec moi. Zak m'a dit que tu avais du rentrer en urgence. J'espère que ce n'est pas trop grave.

Lando : 24/09/23 : 22h39 : N'oublie pas de me donner de tes nouvelles quand même.

Pierre : 4h32 : Bordel, Amélia, mais qu'est-ce qu'il se passe ? Tout va bien ?

Je traverse rapidement l'aéroport pour trouver un taxi. A cette heure-ci, j'ai l'embarras du choix. Je jette mon dévolu sur un taxi-moto, j'irai plus vite et je n'ai pas de bagage mis à part mon sac à main. Nous prenons la route, le conducteur slalome entre les voitures et nous arrivons en moins de quarante cinq minutes devant l'hôpital.

Je m'avance au pas de course jusqu'à l'accueil de l'hôpital. Je reconnais la silhouette de mon frère même si je ne l'ai pas revu depuis des mois. Il a le visage fermé et les traits tirés. Lorsqu'il me voit à son tour, il esquisse un léger sourire. Je cours pourrie réfugier dans ses bras. J'entends son coeur qui bat la chamade dans sa cage thoracique.

- Comment ça va ? Me demande-t-il en reculant un petit peu.

- On s'en contre fout, comment va Maman ? On peut la voir ?

-Il faut qu'on en parle, viens assis toi... me dit-il en m'indiquant un siège.

-On peut parler debout, dis moi ce qu'il se passe putain !

Je commence à perdre légèrement patience. Maxendre soupire, se frotte le visage avec ses mains et plonge son regard dans le mien. Je n'aime pas du tout ce que j'y vois.

- Mercredi matin, Maman devait aller chez Sylvie, tu sais celle qui habite en haut de la Roche Plate. Sauf qu'à midi, Sylvia a appelé Papa pour lui demander si Maman avait eu un empêchement.

Je sens comme un vide dans ma poitrine. Maxendre continue son récit.

- Maman était bien partie ce matin-là, alors Papa a refait le chemin qu'elle devait prendre pour monter chez Sylvie. Ce sont des traces de pneus qui l'ont alerté. Une fois les pompiers sur place, ils ont retrouvé sa voiture en contre-bas.

Je plaque ma main sur la bouche, ce n'est pas possible. Mon coeur bat la chamade.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'arrive à articuler.

- On ne sait pas vraiment, elle a fait une sortie de route et a fini en contre-bas. Elle a été désincarcéré de la voiture par les pompiers, elle n'est pas en bon état Amélia. On l'a fait rapatriée en France pour qu'elle puisse recevoir les meilleurs soins. Mais ça semble compliqué.

- On peut... On peut la voir ?

- Oui, mais il faut que tu saches qu'elle est dans le coma. Ils l'ont sédaté, elle ne souffre pas...

- Zoé est là ?

Maxendre baisse les yeux avant de me répondre.

- Oui depuis vendredi..

- Vous... Vous avez attendu tout ce temps pour me prévenir ?! Je sens la colère montée en moi.

- Ecoute Amélia, Papa ne voulait pas qu'on t'en parle avant qu'on en sache plus. Il voulait attendre que tu rentres en Europe. Puis les résultats sont tombés hier matin.

- ON PARLE DE MAMAN LÀ ! PUTAIN MAIS À QUOI VOUS PENSIEZ ?

Maxendre me prend dans ses bras pour tenter de me calmer, tous les regards se sont tournés vers nous.

-Amélia, calme toi, on va monter la voir. Papa et Zoé nous attendent.

- Lâche moi ! Vous êtes vraiment trop cons des fois !

Je récupère mon sac et j'invite Maxendre à me mener jusqu'à la chambre où se trouve ma mère. Nous prenons la direction du pavillon de Cardiologie, je passe devant un panneau qui indique « Réanimation Médicale », mes mains deviennent moites quand mon frère frappe doucement à la porte avant de l'ouvrir. J'avance dans la pièce, mon père est assis dans un fauteuil tout près du lit et Zoé, ma soeur, regarde par la fenêtre. Elle se retourne en nous entendant entrer dans la chambre. Ses yeux sont rouges et remplis de larmes. Mon père se lève et vient me prendre dans ses bras. Je lui rends son étreinte et je jette un regard par dessus son épaule.

Elle est là, son visage est tuméfié, des points de suture sont visibles au dessus de son arcade gauche. Elle est sous assistance respiratoire. Les machines bipent à intervalles réguliers. Son corps est recouvert par des couvertures, mais je devine un plâtre qui remonte en haut de sa cuisse droite. 

Je n'en reviens pas. Elle est bien là devant mes yeux, mais je n'arrive pas à y croire. Lundi, elle était tellement rayonnante au téléphone. Je me surprends à reprendre ma respiration, j'étais en apnée à partir du moment où j'ai mis le pied dans cette chambre. Mon père me parle mais je ne l'entends pas, j'ai le regard fixé sur le monitoring qui indique les battements du coeur de ma mère. Ils sont lents mais réguliers. Sa voix me ramène petit à petit à la réalité.

- Selon les médecins, elle a une chance sur dix de se réveiller... La voix de mon père s'éteint à la fin de sa phrase.

Ma soeur étouffe un hoquet, Zoé a toujours été la plus sensible de nous trois. Je ne lui prête pas vraiment d'attention. J'ai l'impression d'être dans un caisson, mes oreilles bourdonnent. Je m'approche doucement du lit. J'effleure ses doigts, ils sont chauds, un petit tuyau part du dessus de sa main et est rattaché à une perfusion. Je me retourne et fais face à mon père, mon frère et ma soeur.

- Comment vous voulez qu'on fasse ? Avec le décalage horaire, je peux rester avec elle la nuit, vous pourrez rentrer vous reposer à ce moment là. Ma voix est froid et monotone.

- Rien ne t'y oblige, me répond Maxendre.

- Maintenant que je suis ici, je ne vais pas la laisser toute seule même la nuit. 

Je lui répond sèchement, je regarde ma montre il est presque treize heures. Avec le décalage horaire, la fatigue commence à pointer le bout de son nez. Si je vais me coucher maintenant je serai de retour avant que la nuit tombe pour prendre la relève. Je caresse le front de ma mère et je lui dépose un baiser dessus puis je quitte la chambre suivi de mon frère.

- Je vais prendre un hôtel pas loin, faut que je prenne une douche et je vais aller dormir. Je pense revenir vers vingt heures. Si y'a du nouveau, appelles-moi.

Je dis tout d'une traite et sans laisser le temps à Maxendre de me répondre, je quitte le couloir. Il faut que je sorte d'ici. Je ne supporte pas l'odeur des hôpitaux. Je presse le pas pour me retrouver dehors. Je sors mon portable, je cherche dans mes contacts le numéro de Lewis, j'ai besoin de lui parler, mais en regardant l'heure, il doit être dans l'avion qui le ramène à Londres. Je tente quand même le coup, mais je tombe directement sur sa messagerie. Je raccroche sans lui laisser de message vocale. Un sms suffira.

Moi : 13h17 : Rappelle moi quand tu as ce message, s'il te plait. 

Je déambule dans les rues de Paris à la recherche d'un hôtel. Je pousse la porte d'un qui me semble assez propre pour pouvoir m'accueillir le temps que je me repose un peu. Le réceptionniste me tend la clef de ma chambre, je le remercie et monte rapidement les escaliers jusqu'au deuxième étage. La décoration est assez vieillotte, mais ça fera l'affaire. J'ouvre la porte de la chambre qui m'a été attribué, la chambre est toute petite, un lit simple ainsi qu'une petite commode avec une télévision dessus meublent la chambre. Je pose mon sac avec nonchalance sur le lit, j'ouvre la porte de la salle de bain, je grimace un peu quand je vois les traces d'humidité derrière la paroi de douche. Je me déshabille et je file sous l'eau. Je déballe le petit savon et je frictionne ma peau pour me laver. Une fois propre, je m'enveloppe dans le draps de bain.

Je m'allonge sur le lit, toujours enroulée dans le draps de bain. Dès que je ferme les yeux, je me revois dans cette chambre d'hôpital. Je saisis la télécommande et j'allume la télévision, je zappe puis tombe sur une chaine animalière, à ma grande surprise je me prends de passion pour les petits suricates qui apparaissent à l'écran. Au bout d'un moment, mes yeux finissent par se fermer. 

Je me réveille comme prévu avant que le soleil se couche. Je regarde ma montre, il est dix neuf heures cinquante. Je me frotte le visage et je remets les habits que je portais en arrivant. Il faut que je retourne à l'hôpital. Je lasse mes baskets et je me mets en route. Lorsque j'arrive dans la chambre, mon père et mon frère sont encore là.

- Où est Zoé ? Leur demandais-je en prenant appui sur la barrière au pied du lit.

- Elle partit se reposer chez une amie à elle qui l'héberge.

- Mhm d'accord, vous pouvez y aller si vous voulez, vos têtes font vraiment peur à voir.

- Tu es sure de vouloir rester avec elle cette nuit ? Me demande mon père.

- Oui, ne t'inquiète pas Papa, je vais veiller sur elle.

Mon père et Maxendre me prennent dans leurs bras avant de quitter la chambre, non sans dire au revoir à ma mère. Je m'installe dans le fauteuil qui se trouve près du lit. Mes yeux ne se détachent pas le visage endormi de ma mère. Une infirmière passe pour vérifier que tout va bien, elle m'adresse un sourire réconfortant et me souhaite une bonne nuit avant de repartir. Il n'y a pas grand chose à faire dans cette chambre, je tourne vite en rond. Je prends mon portefeuille et je pars à la boutique de l'hôpital. Je trouve un livre, celui de Virginie Grilmadi, j'en ai beaucoup entendu parlé sur les réseaux sociaux. Je prends aussi des barres de chocolats, je paie et je retourne auprès de ma mère. Les couloirs sont beaucoup plus calme qu'en journée.

Lorsque je rentre dans la chambre, mon portable s'arrête de sonner, l'écran s'allume et une notification arrive. C'est Lewis qui a essayé de me joindre. Je compose son numéro et je m'installe dans le fauteuil. Il décroche rapidement.

Amélia ! Enfin j'arrive à t'avoir, est-ce que tout va bien ? Je décèle un peu d'inquiétude dans sa voix.

Je jette un coup d'oeil à ma mère.

- Pas vraiment.. Fin moi ça va, mais c'est ma mère, elle a eu un accident grave. Ils l'ont rapatriée à Paris. C'est là où je suis actuellement.

- On vient d'atterrir, à Londres, mais tu veux que je te rejoigne ? Me demande-t-il

Non, Lewis, ne t'inquiète pas, je vais veiller sur elle cette nuit. Ma famille est là aussi, je ne suis pas toute seule.

- C'est comme tu voudras, comment va ta maman ?

- Elle est dans le coma, les médecins disent qu'elle a une chance sur dix de se réveiller... Ma voix se brise légèrement.

Lewis observe un silence avant de reprendre.

Tu sais où dormir à Paris ?

- J'ai pris une petite chambre dans un hôtel pas très loin de l'hôpital, ce n'est pas le grand luxe mais ça va dépanner le temps que...

- Laisse moi m'occuper de ça, tu as autre chose à penser que de trouver où dormir.

Sa réponse me fait sourire.

Merci Lewis, mais tu n'as pas à faire tout ça tu sais.

- Je le fais parce que j'en ai envie Amélia... Tu veux que je te laisse te reposer ?

- Non, j'ai dormi cet après midi, avec le jetlag je suis complètement décalée, ça te dérange qu'on reste au téléphone pendant un petit moment ?

- Tout ce que tu voudras, bouge pas, je mets mes AirPods, on va quitter l'aéroport.

Je le mets sur haut parleur et pose mon téléphone sur la tablette à coté de moi. Lewis me raconte comment il a vécu son grand prix et puis le reste de sa journée. Sa voix me réconforte et me tient compagnie. Nous sommes interrompus quand un interne entre dans la chambre, il est pas loin de vingt trois heures.

Je vais te laisser Lewis, l'interne est là.

- Appelle moi quand il repart si tu veux, je ne suis pas prêt de dormir de toute façon. Me dit Lewis avant de raccrocher.

Je remets mon téléphone dans ma poche et je regarde l'interne faire ses contrôles de routine.

- Je suis sa fille, la plus jeune. Je n'ai pas tout compris à ce que m'a raconté mon père... Si vous pouviez m'expliquer, je vous en serai reconnaissante. Dis-je à l'interne avant qu'il termine ses contrôles.

- C'est vous qu'ils ont fait venir du Japon ?

J'acquiesce, puis il reprend.

- Je m'appelle Luc, c'est moi qui suit en charge de votre mère depuis qu'elle est arrivée ici. Pour vous la faire simple, votre mère a une artère dans le cerveau qui s'est fissuré, c'est ce qu'on appelle une rupture d'anévrisme, ce qui a provoqué son accident de voiture. Elle est restée longtemps inconsciente, il y a eu une hémorragie dans son cerveau. Les médecins de Saint Louis l'ont opéré pour stopper l'hémorragie. Nous avons réduits ses fractures, mais son pronostic vital reste engagé. Je ne sais pas si votre père vous l'a dit mais elle a fait plusieurs arrêts cardiaques depuis qu'elle est arrivée.

- C'est une façon de me dire qu'elle ne se réveillera pas ?

- Ça, je ne sais pas, personne ne peut prédire le réveil d'un coma. Je vous dis simplement les choses pour vous préparer à l'éventualité qu'elle.

- Ne se réveille pas. Je le coupe pour terminer sa phrase. Merci pour votre franchise, je ne vous retiens pas plus longtemps, vous devez avoir d'autres patients.

- Je suis de garde cette nuit, si jamais vous avez des questions ou quoi que ce soit, n'hésitez pas. Bonne nuit et bon courage.

Je remercie l'interne avant qu'il quitte la chambre. Je me retourne vers le lit de ma mère, je me rassois et je prends sa main dans les miennes.

- Maman, j'ai encore tellement de choses à vivre avec toi... Tellement de choses à te raconter, la voix que tu as entendu tout à l'heure, c'était Lewis, Lewis Hamilton.

Je passe toute la nuit à lui raconter dans les moindres détails tout ce que j'ai fait depuis que j'ai écourté mes vacances pour rejoindre Lando. Le soleil commence à se lever.

- Et puis, il a fini par m'avouer qu'il avait écourté ses vacances pour me rejoindre à Londres... Tu te rends compte Maman...

Je me surprend à attendre une réponse qui ne viendra jamais. La porte s'ouvre sur mon frère. Il me tend un gobelet en carton à l'effigie de Starbucks.

- Je ne bois pas de café Maxendre... lui dis-je en grimaçant.

-Je le sais, c'est un Thé au Jasmin, je connais les goûts de ma petite soeur préférée. Me dit-il en me faisant un clin d'œil.

- Il était temps que tu t'en rendes comptes !

- Comment c'est passé la nuit ? Tu as croisé l'interne ?

- Oui, il m'a tout expliqué... 

Maxendre soupire et vient s'assoir sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel je suis assise. Il me prend dans ses bras, je me laisse aller contre lui.

- Ça ne va pas être facile les prochains jours, tu n'es pas obligée d'être là tout le temps. Me dit-il en chuchotant.

- Je sais... Mais je ne veux pas être ailleurs. Comment va ta femme Josefien ? Et les garçons ?

- Ils vont bien, ils ont tellement grandi si tu voyais ça, tu n'y croirais pas !

Maxendre sort son téléphone et fait défiler les photos de mes neveux, c'est vrai qu'ils ont grandi. Je ne les vois pas assez souvent. Nous discutons de tout et de rien pendant une bonne partie de la matinée. Le chef de la réanimation et Luc, l'interne, sont passés pour des contrôles de routines, son état ne s'est pas amélioré, mais il ne s'est pas dégradé non plus. Mon père nous rejoint pour midi, il a le visage fatigué. Pour rien au monde je voudrai être à sa place. Tous les trois, nous mangeons à la cafétéria de l'hôpital, je commence à montrer quelques signes de fatigue à la fin du repas. Mon père m'oblige à aller me reposer. Je récupère mes affaires dans la chambre et je quitte l'hôpital. Garé devant, un homme en costume descend d'un van.

- Mademoiselle ? Mademoiselle Williams ? me demande-t-il en venant à ma rencontre.

- Oui, c'est moi. Je peux vous aider ?

- Je vous attend depuis ce matin, on m'a laissé ça pour vous. 

Il me tend une enveloppe. Je l'ouvre rapidement et lis attentivement ce qu'il y a d'écrit.

« Monte dans ce van, je me suis occupé de tout.

Pense à manger et à t'hydrater.

Appelle moi n'importe quand si tu as besoin.

Tu n'es pas toute seule, Amélia »

Le message est imprimé sur une petite carte, mais je sais très bien de qui ça vient. Je ne me fais pas prier et je monte dans le van. Après quelques minutes de route, le van se gare juste devant l'hôtel. Je m'avance et lis les lettres inscrites sur la porte. Le pavillon de la Reine. Lewis ne s'est pas foutu de ma gueule. Je me présente à l'accueil et on me guide devant la porte de ma chambre. J'entre, la chambre est somptueuse, il y a un petit salon en entrant qui mène à la chambre.

Sur le lit, des vêtements pliés, je reconnais la nouvelle collection de Lewis, mais également celle de Lando. Je suis touchée par l'attention. Je me douche rapidement et je m'habille. J'envoie une photo de moi dans ma nouvelle tenue à Lewis pour le remercier.

LH : 14h58 : C'est une ligne de lingerie que j'aurai dû sortir... J'y penserai la prochaine fois. Tu es bien installée ?

Moi : C'est beaucoup trop, mais merci Lewis, pour ce que tu fais pour moi.

LH : Repose toi, je t'appelle ce soir.

Je me pose dans le canapé pour appeler Zak, il faut que je vois avec lui comment vont se dérouler les prochains jours. Je ne peux pas retourner au travail en sachant l'état de santé de ma mère.

Ecoute, prends le temps qu'il te faudra, on s'arrangera avec les RH pour que ça ne te pose pas de problème. Envoie toutes tes notes au service Communication, ils vont gérer pendant ton absence. On fait parti de la même famille Amélia, ne l'oublie pas. Me dit Zak avant de raccrocher.

Je reste un peu bête devant mon téléphone. Je suis tellement reconnaissante d'avoir le soutien de mon Team Manager. Je m'allonge sur le canapé et allume la télé. Sans m'en rendre compte, je pars rejoindre les bras de Morphée. 

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