31 août 2023 - Milan - Italie
Je regroupe mes affaires pour finaliser ma valise, ce matin, je prends mes quartiers à Monza pour le reste de la semaine. Même si mon séjour chez Pierre m'a fait du bien, je suis contente de reprendre le travail. Quand ni lui, ni moi étions en train de travailler nous avons passé notre temps à nous balader dans la région de Milan. Le fait que nous partageons le même environnement de travail, dans deux écuries différentes, nous a un peu plus rapproché. Pierre m'a montré qu'il était toujours l'épaule sur laquelle j'avais l'habitude de me reposer quand nous étions plus jeunes. J'ai failli lui dire pour Lewis à plusieurs reprises avant de me raviser.
En parlant du britannique, nous nous sommes appelés chaque soir pour discuter avant d'aller dormir. Au début légères, nos discussions sont devenus de plus en plus intimes. Souvenir d'enfance, difficultés surmontées ou encore anecdote de vie, nous avons beaucoup appris l'un de l'autre. J'ai hâte de le recroiser dans le paddock. Mon portable vibre à ce moment-là.
LH : 8h29 : Prends de quoi de changer avec toi, ce soir, tu dors dans mes bras.
Moi : A vos ordres, Sir.
Je m'exécute et mets une tenue de rechange dans mon sac. Pierre frappe doucement et ouvre la porte.
- Tu es prête à partir ? Le taxi nous attend en bas.
- Je ferme ma valise et c'est bon.
Pierre m'aide à descendre ma valise, Francisca nous accompagne devant le taxi, elle nous rejoindra plus tard dans le weekend. Je l'enlace et je monte dans la voiture. On me dépose devant mon hôtel, Pierre va directement au paddock, il dort chez lui ce weekend. Je récupère la clef de ma chambre à l'accueil et je monte pour défaire ma valise. J'échange mon haut pour un sweat aux couleurs de l'écurie pour laquelle je travaille. Je prends mes affaires et je referme la porte de ma chambre derrière moi. Je vais frapper à la porte de la chambre qui se trouve au bout du couloir. Lando ouvre la porte.
- Ah bah quand même ! J'ai bien cru que tu irais dans le paddock sans venir me chercher, t'as vu l'heure qu'il est ? Me déclare Lando sur le pas de la porte.
-Bonjour Lando, oui merci je vais bien, toi aussi tu m'as manqué. C'est gentil de demander, j'ai passé un super début de semaine à Milan, je lui réponds en levant les yeux au ciel.
Lando m'offre un grand sourire avant de me prendre dans ses bras.
- Bon, on y va ? Je lui demande en me dirigeant vers l'ascenseur.
- Attends moi, j'ai pas ma casquette.
Je bloque l'ascenseur avec mon bras pour attendre Lando. Celui-ci me rejoint en courant, nous quittons l'hôtel direction le circuit de Monza. Une navette nous dépose devant les tourniquets. Quelques fans acclament le jeune pilote britannique, Lando s'arrête pour signer quelques autographes et faire des selfies. Je le presse un peu pour que nous rejoignons notre motor-home. Nous sommes accueillis à bras ouvert, je fais le tour pour saluer tout le monde.
Aujourd'hui comme le weekend dernier, c'est le jeudi consacré aux médias et la reconnaissance de la piste. Je traite quelques mails et finalise la trame des posts pour les réseaux sociaux avant d'accompagner Lando pour les interviews. Il n'est que dix heures et pourtant je suis déjà tellement impatiente d'être ce soir. La journée va être longue, mais je dois rester focus sur mes missions.
L'ambiance est bonne sur les terres de la Scuderia Ferrari. Nous venons de finir les conférences de presse de l'après midi. Quand les garçons, Pierre, Charles, Alex, George et Lando, ne sont pas occupés pour leur obligation médiatique, nous passons notre temps ensemble. J'aime bien passer du temps avec eux, même si je suis souvent la seule fille du groupe, cela ne fait pas de différence. Chacun partage ce qu'il a fait en ce début de semaine. L'activité qui fait l'unanimité est la reprise de sport, ce qui me fait un peu rire. Ils ont pas mal de travail sur ce coté là au vu le relâchement qu'ils ont eu pendant le Summer Break. Je sens mon portable qui vibre, je le sors de ma poche pour regarder la notification. Un SMS de Lewis, je souris instantanément.
LH : 17h31 : C'est toujours bon pour ce soir ?
Je réponds rapidement que oui et je remets mon portable dans ma poche. Quand je relève les yeux, je vois que Charles me fixe.
- Tout va bien Amélia ? Demande le monégasque avec un sourire en coin ce qui fait ressortir sa fossette.
- Oui oui, pourquoi ça n'irait pas Charles ? Je lui réponds en lui souriant pour tenter de cacher ma gêne.
- Je ne sais pas, c'est pour ça que je te pose la question. Il soutient mon regard comme s'il pouvait lire dans mes pensées.
- Je t'assure que tout va bien. Au fait, Alexandra vient ce weekend ? Kika m'a dit qu'il y avait des chances qu'on puisse regarder la course toutes les trois ensemble. Je tente de noyer le poisson, les autres commencent à écouter notre conversation.
- Ce n'est pas encore sûre à 100%, mais y'a de grandes chances oui.
Je regarde ma montre, merde, j'ai une dernière réunion avec le service presse pour la journée de demain. Je me relève, je m'excuse auprès des garçons et je rejoins le motor-home de McLaren au pas de courses. Je déteste arriver pile poil à l'heure pour une réunion. Je récupère mon ordinateur et je m'installe dans la salle de réunion en m'excusant de mon retard.
Nous faisons le point sur les dernières publications des vidéos de nos deux pilotes. Depuis le mois de juin, avec les performances de Lando et Oscar sur les circuits, leurs notoriétés et leurs présences sur les réseaux sociaux ont grandi de façon exponentielles. Même si Lando était déjà très présent sur Instagram et Twitch, le grand public commence à s'intéresser de plus près au quotidien du pilote britannique. Le service communication nous rejoint pour qu'on se mette d'accord sur le contenu des futures publications. La réunion s'éternise, nous mangeons dans la salle de réunion. Le soleil s'est couché déjà depuis quelques temps quand je referme mon ordinateur. J'ai le cerveau en feu, nous avons eu pas mal d'idées pour nous démarquer des autres écuries.
Je n'ai pas vu le temps passé, je repasse par mon bureau pour récupérer mon sac et y laisser mon ordinateur. J'envoie un message à Lewis pour le prévenir que je viens de terminer ma réunion.
LH : 22h08 : Je vais pas tarder à finir également, je t'envoie un message quand je sors comme ça on se retrouve dans le paddock ?
Moi : Ça marche, je t'attends.
Je descends pour m'installer dans les canapés de l'entrée de notre motor-home. Je scroll et me perds dans les méandres d'Instagram.
- Tu veux profiter de mon taxi pour rentrer à l'hôtel Williams ? Me demande Zak qui s'apprêtait à quitter le bâtiment.
- Merci Zak, mais je vais rentrer de mon coté.
- Pas de soucis, à demain ! Me dit-il en partant.
Je jette un coup d'oeil dans le paddock, il y a presque plus personnes dans l'allée principale. Je reprends mon inspection des réels Instragram. Mon attention est détournée de mon écran quand j'entends que quelqu'un frappe discrètement à la fenêtre. Je me retourne et vois directement le sourire de Lewis. Je me dépêche de rassembler mes affaires et je quitte le motor-home de McLaren pour le rejoindre. Je le salue de la main, même si il n'y a presque plus personnes dans le paddock, nous devons rester vigilant. Nous marchons à une distance raisonnable l'un à coté de l'autre en direction de l'espace de vie de Lewis pour le weekend.
- Tu as passé une bonne journée ? Me demande Lewis
- Oui, je n'ai pas arrêté de courir à droite et à gauche, mais c'était sympa. Je viens de sortir d'une réunion qui a duré peut être plus de trois heures, j'ai la tête qui va exploser... Et toi ? Je ne t'ai pas beaucoup vu.
- Nous avons fait pas mal de contenu pour les réseaux avec George, puis après, je voulais revoir les données du dernier grand prix avec mon ingénieur pour préparer les essais de demain.
Nous ralentissons le pas quand nous arrivons vers le motorhome, Lewis passe devant pour vérifier que la voie est libre, puis me faire signe de le rejoindre. Il déverrouille rapidement sa porte et m'invite à entrer à l'intérieur. J'enlève mes chaussures et pose mon sac sur la table de la petite cuisine. En deux enjambées Lewis vient me rejoindre. Il s'approche de moi et me caresse la joue. Je me hisse sur la pointe des pieds pour rapprocher mes lèvres des siennes. Je passe mes bras autour de sa nuque pour l'attirer vers moi. Je ferme les yeux pour apprécier le moment.
- Salut toi... me chuchote-t-il avant d'emprisonner mes lèvres avec les siennes.
Des frissons envahissent mon corps, ce contact physique m'avait manqué. Depuis samedi soir aux Pays-Bas, nous n'avions pas eu l'occasion de partager un moment rien que tout les deux. Je lui rends ses baisers avec tendresse. Lewis me sert dans ses bras et enfouie sa tête dans mon cou. J'embrasse son cou délicatement. Nous restons dans cette position pendant quelques minutes, sa respiration se fait de plus en plus lente. Je repose mes talons au sol et je me détache un peu de son étreinte.
- Les félicitations sont de mises non ?
- Des félicitations pour ? me demande-t-il en haussant un sourcil
- Ta signature de contrat !
- Tu vas devoir me supporter au moins encore deux ans dans le paddock, c'est toujours une aussi bonne nouvelle pour toi ?
- Tout dépend comment on occupe les deux prochaines années, toi et moi... Je l'embrasse du bout des lèvres. Si tu vois ce que je veux dire...
- Non, j'ai du mal à m'imaginer... Si tu pouvais me montrer, je ne serais pas contre...
Je l'attire vers moi pour l'embrasser avec envie, je passe mes mains sous son T-shirt. Ses muscles se dessinent sous mes doigts. Nous sommes interrompus par son téléphone qui sonne sur la table. Lewis hésite une seconde, m'embrasse et soupire.
- Réponds au téléphone, je vais sous la douche, je peux ? Je lui demande en chuchotant pour ne pas totalement casser la bulle dans laquelle nous sommes.
- Fais comme chez toi...
Je me dirige vers la salle de bain, je ferme la porte mais sans la verrouiller, au cas où l'idée de me rejoindre tenterait Lewis. Je l'entends répondre au téléphone. Je me déshabille rapidement et je file sous la douche. Je me savonne lentement pour faire durer le moment, mais personne ne vient me rejoindre sous l'eau chaude. Je me rince et me sèche. J'enfile le peignoir de Lewis et je quitte la salle de bain. Je tombe sur un Lewis allongé dans le canapé, je prends mon sac sans faire de bruit, je récupère mon t-shirt pour dormir et un sous vêtement propre. Je m'approche du pilote, il est endormi, la vue m'attendrit. Je caresse ses cheveux et dépose un baiser sur ses tempes. Il ouvre un oeil, se redresse et se frotte les yeux.
- Viens, tu seras mieux dans ton lit, lui dis-je en lui tendant la main.
Il prend ma main et me suit jusqu'à la chambre. Il s'assoit sur le lit et se frotte le visage pour tenter de se réveiller un peu. Il m'attire entre ses jambes.
- Tu vas me détester Amélia... Mais je suis vraiment fatigué ce soir. Me dit-il d'un air un peu déçu.
Je prends son menton entre mon pouce et mon index pour lui faire relever la tête vers ma direction.
- Eh, c'est pas grave Lewis, je n'ai pas besoin de coucher avec toi pour passer un bon moment.
Et je l'embrasse. Je sens qu'il sourit. Je ne suis pas sûre de vouloir coucher avec lui dans un contexte de Grand Prix. Je l'aide à enlever son t-shirt, son torse se dévoile, je passe lentement mes doigts sur ses muscles. Lewis me bascule sur le lit, il finit de se déshabiller, je ne perds pas une miette du spectacle. Il me rejoint, passe un bras sous ma tête et m'embrasse le front. Je me blottis contre son flan, avec mon index se fait des petits ronds sur son torse. Je sens ses muscles se détendre. Sa respiration s'apaise, il est en train de s'endormir. Je souris, j'attends un peu avant de bouger. Je n'ai pas envie de le réveiller. J'embrasse la parcelle de peau qui est à ma portée, je lui souffle un bonne nuit et je me retourne pour tenter de m'endormir de l'autre côté. Je bouge un peu dans un sens puis dans un autre avant de réussir à trouver une position propice à l'endormissement.
1er septembre 2023 - Milan - Italie.
Point de vue : Lewis Hamilton.
Ça doit faire dix minutes que je la regarde dormir, son visage est détendu, elle a l'air si paisible. Hier soir, je me suis endormi tellement vite que je n'ai même pas pu profiter de sa présence autant que je l'aurais souhaité. Amélia se retourne, elle est dos à moi, je m'approche d'elle et colle mon torse à son dos. Je lui caresse le bras et dépose quelques baisers dans sa nuque. Elle se réveille doucement et prend ma main pour se serrer contre moi.
Nous n'avons pas mis de mot sur ce que nous sommes en train de vivre avec Amélia, ce qui me convient très bien. Pour le moment, ce que nous vivons est sans prise de tête. Je dois rester totalement concentré sur mes résultats en cette deuxième partie de championnat. J'ai annoncé vouloir me battre pour la deuxième marche du podium, alors je le ferai.
- Tu as bien dormi ? Me demande Amélia d'une voix encore endormie.
- Oui, mais ce que je préfère c'est me réveiller en te voyant également dans mon lit.
Elle rigole doucement ce qui me fait sourire. Je l'embrasse avant de reprendre.
- Le paddock ne va pas tarder à se réveiller...
- Laisse moi profiter encore cinq minutes avant que je partes, me dit-elle en se blottissant dans mes bras.
Je caresse son dos sous son t-shirt, c'est agréable un peu de tendresse avant de se plonger dans l'ambiance de la compétition. J'enfouie ma tête dans ses cheveux, je respire son parfum profondément. Amélia se détache de moi et commence à rassembler ses affaires, je la regarde faire tout en restant dans le lit. Je regarde l'heure, huit heures cinq, il faut que je me prépare moi aussi. J'enfile rapidement un ensemble en jeans de couleur rouille, je prends avec moi mes lunettes de soleil également. Un coup d'eau sur le visage et je suis prête à retourner dans le paddock. Amélia a également fini de se préparer, je la regarde enfiler ses chaussures et faire le tour de la pièce pour récupérer ses affaires. Je m'approche d'elle pour l'embrasser une dernière fois avant qu'on se sépare pour la journée.
J'ouvre la porte et passe en premier, la voie est libre. Je lui souhaite une bonne journée et je pars en direction du motorhome de Mercedes. Je la vois s'éloigner de moi, elle doit surement rejoindre le bâtiment de McLaren. Pete m'attend déjà pour qu'on se prépare pour les essais. Nous discutons rapidement des réglages que l'on veut faire pour la première session, puis je pars avec Stevo pour m'échauffer et faire un peu de renforcement musculaire. Je me mets en tenue de course et je retourne dans le motorhome de mon écurie pour retrouver George.
L'heure tourne rapidement, le moment de tester nos réglages arrive à grand pas. George part avant moi, je prendrai ma trottinette pour rejoindre mon garage. Je franchis les portes du bâtiment Mercedes, un attroupement devant le bâtiment orange de McLaren attire mon attention. Je descends les quelques marches tout en essayant de voir ce qu'il se passe. Je reconnais la tête de Lando et celle de Pierre Gasly. Puis j'aperçois Amélia, mon coeur rate un battement quand je comprends ce qu'il se passe. Je n'avais pas besoin de ça, je monte sur ma trottinette, mes phalanges deviennent blanches tellement je sers le guidon. Je m'éloigne le plus vite possible, il faut que je reste concentré pour les essais.
Point de vue : Amélia Williams - quelques minutes avant que Lewis parte en direction de son garage.
Personne ne s'est douté de rien, j'étais déjà dans le bâtiment avant que Lando arrive. J'ai prétexté un réveil aux aurores et une envie d'avancer sur les contenus retenus pendant la réunion d'hier soir pour justifier ma présence au bureau. Les premiers essais à Monza ne vont pas tarder à débuter. Mon portable vibre, je suis surprise de ne pas voir les initiales de l'homme avec qui j'ai dormi cette nuit, c'est Pierre.
Gasly : 9h24 : Rejoins moi devant, j'ai une surprise pour toi.
Moi : Une surprise ? J'arrive !
Je ferme mon ordinateur et je descends dans le hall du motorhome, Pierre me fait signe à travers la porte vitrée. Lando sort en même temps que moi. Il y a Oscar et Esteban également, je leur dis bonjour avant de me tourner vers Pierre.
- Alors, c'est quoi cette surprise ? Je lui demande en haussant le sourcil.
Je vois Pierre qui regarde derrière lui en souriant. Quelqu'un me tapote l'épaule, je me retourne et je me retrouve nez à nez avec Milo. Je suis trop contente de le voir, je me jette dans ses bras. Il me soulève de terre en m'enlaçant.
- Mais qu'est ce que tu fais ici ? Je lui demande en m'écartant un peu, en arrière plan, je vois Lewis quitter le motorhome de Mercedes.
- Pour ça.
Milo prend mon visage entre ses mains et m'embrasse sans rien me demander. J'écarquille les yeux, mais qu'est-ce qu'il lui prend ?! Avant que je réagisse pour me décoller de lui, il se passe quelques secondes. Je me décale pour tenter d'apercevoir Lewis, je croise son regard noir avant qu'il se disparaisse rapidement sur sa trottinette. Merde. Merde. Merde.
Je me reconnecte à la réalité, je suis toujours dans les bras de Milo. Je le repousse avec force, je sens la colère qui monte en moi.
- Mais Milo, mais qu'est-ce qu'il te prend ? Ça va pas la tête, je commence à hausser le ton. Je me retourne vers Pierre avant de reprendre. Mais t'es vraiment trop con toi aussi !
Devant l'incompréhension de chacun, je décide de fuir. Je pousse Milo pour l'écarter de mon passage, je me faufile rapidement dans la foule pour me réfugier dans le garage de McLaren. Avant que je puisse atteindre mon but, Pierre me rattrape par le bras.
- Amélia ! Attends, qu'est-ce qu'il se passe ? Me demande le pilote français.
- Mais de quoi tu te mêles Pierre ? T'as tout foutu en l'air, putain ! Je lui répond sèchement et retire mon bras de son emprise de façon assez violente.
Je pénètre dans le garage où je serai à l'abris des regards. Je prends mon téléphone. Je tape frénétiquement sur l'écran.
Moi : Ce n'est pas ce que tu crois.
Moi : J'espère qu'on pourra en discuter après les essais.
Je sens la colère qui bouillonne en moi, il y a trop de monde autour pour que je la laisse exploser. Il faut que je m'isole. Je frappe rapidement à la porte de la driver room de Lando, pas de réponse, il doit encore être dans le paddock. Je me glisse dans la pièce. Je tente de me calmer en inspirant et expirant lentement. Les images me reviennent en tête, Lewis m'a vu embrassant un inconnu au milieu du paddock. S'il a été compréhensif avec le comportement de Daniel Ricciardo, sa réaction en me voyant dans les bras de Milo ne laisse aucun doute. Je n'ai qu'une envie, me glisser dans le garage Mercedes pour lui donner ma version des faits mais c'est impossible, je vais devoir attendre la fin de la première session des essais.
Je tourne comme une lionne en cage, je saisis un coussin qui traine sur le canapé et je hurle dedans. J'entends la porte qui s'ouvre et se referme. J'éloigne le coussin de mon visage, Lando me regarde dans l'incompréhension la plus totale. Il s'avance vers moi en ouvrant ses bras.
- Je te poserai pas de questions, mais si tu veux en parler, je suis là, me dit-il en resserrant ses bras autour de moi.
- Merci Lando. Mais ne te fais pas de soucis pour moi, il faut que tu te concentre sur les essais, d'accord ?
Il acquiesce contre mon épaule. Je quitte son étreinte en lui souriant, il n'a pas besoin de savoir, je me recoiffe un peu.
- Allez, ça va aller, on en reparle plus tard, ok ? Lando récupère son casque et quitte la pièce.
Je prends quelques secondes pour remettre mes idées en place, rien de doit paraitre sur mon visage. Ma vie privée n'a pas à empiéter sur mon travail.