BARCELONE
- 𝐏𝐞𝐝𝐫𝐨 -
Je partais au stade encore énervé. Je ne savais pas vraiment si après cette altercation Victoire viendrait au stade mais une chose est sure, nous devrons en reparler.
Cette fois, c'est Pablo qui m'emmène. Depuis que les choses se sont arrangées entre nous, nous évitons de prendre deux voitures alors qu'une nous suffit. Et je crois qu'aujourd'hui il voit que je ne suis pas d'humeur.
- Qu'est ce qu'il t'arrive ? t'as l'air énervé... dit-il.
- Rien, ça va.
- C'est par rapport a Victoire ?
- Pourquoi ça serait par rapport à elle ?
- Je sais pas, maintenant que je sais ce que tu ressens pour elle, ça ne pourrait que être par sa faute que t'es énervé. Qu'est ce qui se passe ? elle fréquente quelqu'un ?
- C'est plus compliqué que ça Pablo.
- Parles moi en.
- Plus tard, je suis pas d'humeur.
Comment dire à mon meilleur ami que je sors avec son ex et qu'elle se ramène au match avec un mec qu'elle a déjà pécho ? non franchement c'est trop pour moi.
Le reste du trajet j'évite le sujet de Victoire parce qu'avec les nerfs je pourrai gaffer et annoncer notre relation, ce qui je suis certain, est la première chose à éviter.
En arrivant, je me détends peu à peu et je rentre dans ma bulle de concentration. Je ne pense plus à rien, seulement a la rencontre qui nous attend. J'en oublie même Victoire et pour un match pareil ça n'est pas plus mal.
(...)
- 𝐏𝐚𝐛𝐥𝐨 -
La fin du match vient d'être sifflé et c'est sans surprise que nous sautons de joie. La victoire est écrasante et les buteurs du jour on fait l'unanimité au sein de l'équipe. Pedri, Ferran et Robert ayant tous trois marqués des buts, sont projetés dans les airs par les coéquipiers. C'est une bonne ambiance qui règne sur la pelouse et l'heure est maintenant venu d'aller fêter l'issu du match avec les supporters.
Une fois devant les tribunes, nous sautons, crions, chantons jusqu'à ce que j'aperçoive Victoire. Elle n'est pas seule, elle est avec Ruben. Et ce qui me perturbe le plus c'est bien qu'elle porte le maillot de Pedri.
Au début je crois rêver, mais finalement tout s'assemble dans ma tête. Ils sont ensemble, c'est obligé. Entre le voyage, les moments qu'ils passent ensemble, et l'ambiguïté entre eux, c'est maintenant évident qu'ils sont en couple.
Étant pris d'énervement, je m'approche dangereusement de Pedro, manquant de lui faire tomber son téléphone.
- Tu te l'a tape c'est ça ? demandé-je.
- De quoi tu parles ?
Je ramassais son téléphone avant de tomber sur une conversation avec... Victoire. Génial. C'était plus fort que moi, je lisais la discussion qui me laissait sans voix.
De Victoire :
Félicitation mon coeur pour ce match, t'as été incroyable, je suis vraiment fière de toi.
J'ai pas pu te dédier publiquement le but, mais il était pour toi. Désolé encore pour tout à l'heure. Je t'aime.
C'est pas grave, oublions cette petite dispute. Je vais pas tarder à rentrer, je t'attendrai à l'appart. Je t'aime aussi.
Je voyais rouge. J'avais des doutes sur leur relation mais j'espérais vraiment au fond de moi que je rêvais. Pourtant, j'ai la réalité en face. Ils étaient officiellement ensemble et vivaient cachés.
Je ne savais pas ce qu'était le pire. Qu'il se la tape ? qu'ils soient ensemble ? que Victoire se soit fait les deux meilleurs amis ? ou bien le fait que Pedro n'ait aucune loyauté à mon égard ?
- Pablo... on allait t'en parler mais
Je ne lui laissais pas le temps de finir que je jetais un œil vers les gradins. Je croisais le regard de Victoire qui semblait avoir compris. Elle savait que je savais. Et c'est après lui avoir lâché un regard froid et mauvais que je rendais le téléphone à Pedro avant de quitter le terrain.
J'en pouvais plus. J'avais l'impression qu'on se foutait ouvertement de la gueule. J'avais perdu Victoire mais je crois que je venais de perdre Pedro.
Il savait pourtant que j'étais encore amoureux, et il ne m'a jamais laissé saisir ma seconde chance avec elle. Oui j'avais merde, mais j'avais pourtant prévu de récupérer Victoire. Finalement, elle était parti avec mon meilleur ami. C'était bel et bien la pire des situations. J'allais donc devoir vivre avec eux, à les voir se galoche à longueur de journée, à les entendre hurler leur nom mutuellement, et honnêtement ? je n'étais pas prêt à ça.
Une fois dans les vestiaires, je préférais partir directement, sans même attendre mes coéquipiers ou le coach. J'avais besoin de sortir d'ici, mais surtout, besoin d'air.
- 𝐕𝐢𝐜𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 -
Malgré le fait que le match était incroyable, Pedro et moi nous retrouvions dans une situation merdique. Pablo venait d'apprendre pour nous deux, et je craignais déjà la suite.
De Pedro :
Il est au courant, je suis désolé...
C'est pas grave, j'aurai pas dû venir... on essaiera d'en parler avec lui.
On se souriait mutuellement mais de façon compatissante puis je suivais Ruben jusqu'à la sortie. Je lui avais demandé de me ramener à l'appart, avant qu'un des garçons n'arrivent.
Et pourtant, c'est en arrivant chez moi que je comprend que Pablo est déjà là. Sa voiture était sur le parking, tandis que ses affaires traînent dans l'entrée.
Alors, même si je redoute le moment, il le faut. Il faut qu'on discute. Juste lui et moi. Je me rends donc devant sa porte et toque. Une fois, pas de réponse, deux fois toujours rien, trois fois je décide d'entrer.
Pablo était bel et bien là, affalé sur son lit, téléphone en main.
- Je t'ai pas autorisé à entrer, sors !
- Pablo on doit parler. Sérieusement.
- J'ai pas envie de discuter avec toi.
- Il faut vraiment qu'on mette certaines choses au clair.
- Tu baises avec mon meilleur ami, je pense que c'est assez clair non ?
- S'il te plaît... écoute ce que j'ai à te dire.
- Ca m'intéresse pas.
- On comptait te le dire mais on attendait seulement le bon moment. Avec ce qu'il s'est passé précédemment on a préféré attendre...
- Trop bien.
- Pablo... sois compréhensif. On se doit plus rien toi et moi. Je dois te rappeler que tu m'as trompé, utilisé et frappé ?!
- C'était pas volontaire Victoire ! j'ai jamais voulu te frappé. Bien sûr que j'étais énervé mais je sais que jamais j'aurai osé te toucher.
- Mais tu l'as fait...
- C'était une erreur putain, tu dois me croire.
- Peu importe, c'est fait. Mais je veux pas que tu nous en veuille. Il se passe vraiment quelque chose entre nous, quelque chose de fort, et tu peux pas comprendre...
- Non c'est sur que je comprends pas non.
- Pablo, toi et moi on ne se doit rien. Et concernant Pedro, tu savais, il t'en avait parlé.
- Oui je savais, mais je pensais ps que c'était réciproque, que tu passerais aussi vite à autre chose.
- T'es un mec génial Pablo, mais l'amour qu'il y a entre Pedro et moi est tellement fort... et je te souhaite vraiment de rencontrer quelqu'un !
- Putain mais vous pouvez pas me faire ça Victoire ! Tu ressens plus rien pour moi ?
J'étais gênée. Malgré tout ce qu'il avait pu faire de mauvais à mon égard, j'arrivais à avoir de la peine pour lui. Mais comment lui dire que je ne ressens plus rien pour lui ? comment lui dire que c'est parce que j'ai croisé le chemin de Pedro et que je n'ai jamais été aussi heureuse avec quelqu'un ? je ne suis pas sûre qu'il soit prêt à entendre ça.
- J'ai Pedro maintenant...
- D'accord, mais tu ne ressens plus rien ?
- Non Pablo... je suis désolé.
- Je te manques pas du tout ?
- Pablo arrête...
Il prenait son visage entre ses mains, encore surpris par mes propos. J'étais peinée de le voir comme ça, mais c'était sûrement pour me faire culpabiliser alors je prenais la situation avec des pincettes.
- Mais je t'aime Victoire !
- Tu peux pas dire ça Pablo. Pas après tout ce que tu m'as fait.
- Je vais pas accepter de te voir avec Pedro. C'était censé être mon meilleur ami putain, il peut pas me faire ça.
- Pablo, tu dois passer à autre chose.
- Et vous voir aussi proches toute la journée tu crois que je vais accepter ?
- On se montrera discret quand tu seras là.
- Parce que cest sérieux entre vous ?
- Oui...
- Putain.
Il semblait réfléchir à une solution mais il n'y en avait pas. J'avais Pedro, je l'aimais plus que tout, et il devait l'accepter.
- Je vais partir chez mes parents une petite semaine. J'ai besoin de me retrouver seul, et d'accepter votre relation...
- Fais ce qu'il y a de mieux pour toi Pablo, je te souhaite vraiment le meilleur.
- Pourquoi est ce que t'es aussi gentille avec moi après tout ce que je t'ai fais ?
- Je sais pas, je suis pas méchante, et je sais que tu ne l'es pas non plus. On a partagé des bons moments tous les deux, il faut juste accepter que ça soit terminé.
- T'as sûrement raison.
Étonnement, il semblait se détendre. Pablo paraissait apaisé et je pense que c'est dû au fait qu'on ait pu parlé. C'était nécessaire et je pense qu'on pourra repartir sur de bonnes bases une fois qu'il aura pris du recul sur la situation.
Alors, et sans grande surprise, Pablo faisait sa valise, prêt à partir se reposer chez ses parents. Je suis certaine que ça lui fera du bien, et de même pour Pedro et moi. Un peu de calme et de solitude n'est pas de tout refus.
______________________________
pablo a l'air ravi 🫣
des idées ? des avis ?