BARCELONE
- 𝐕𝐢𝐜𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 -
Cela faisait une semaine que l'incident avec mes colocataires avait eu lieu. Une semaine que j'ignorai Pablo, une semaine que j'ignorais Pedro.
Après avoir embrassé Pedro, dans son lit, je me suis endormie. Lorsque je me suis réveillée, il n'était plus là. L'appartement était vide et je savais que les garçons étaient partis à l'entraînement.
Je me souviens encore de l'état dans lequel je me suis réveillée. J'avais le nez défiguré et le moral à zéro. J'étais perdue et je ne savais plus quoi penser de la situation alors, comme je le faisais avant, je me suis braquée. Je me suis renfermée sur moi même et j'ai décidé de prendre mes distances avec mes colocataires. Pour faire, je m'enfermais dans ma chambre et en ressortais seulement lorsque c'était nécessaire.
Pablo n'en avait rien à faire et je savais qu'il m'en voulait concernant son meilleur ami. Cependant, il a essayé de s'excuser à de multiples reprises mais je n'en avais rien à dire. Pedro lui, ne comprenait pas. Il ne comprenait pas que je l'ignore du jour au lendemain mais c'était nécessaire. Il y s'était passé trop de choses négatives et le mieux était de nous éloigner, au moins pour un certain temps.
Alors, pendant une semaine, Pedro a tout tenté. Il venait toquer à ma porte, il m'envoyait des messages, m'appelait mais je n'y faisais rien. Je ratais aussi quelques cours, ce qui semblait inquiéter mes amis mais je les rassurais comme je pouvais. Non je n'allais pas bien, c'était évident, et la solitude me suffisait amplement.
J'aurai pu aller rendre visite à ma mère, mais je n'en avais pas spécialement envie. Je préférais pleurer dans ma chambre, en repensant à la merde que j'avais foutue au sein de la coloc. D'abord avec Pablo, et maintenant avec Pedro. Je n'avais absolument pas prévu d'engager une relation avec un de mes coloc, pourtant c'est arrivé avec les deux. Je n'avais pas prévu non plus de créer des problèmes entre les deux meilleurs amis, mais une nouvelle fois, c'était arrivé.
Alors, depuis l'altercation avec les garçons je réfléchissais beaucoup. Je m'en voulais aussi beaucoup mais je songeais à quitter la coloc. Au début tout se passait bien avec eux, mais à quoi bon rester si c'est pour qu'il y ait des tensions tous les jours entre nous ? Et puis, peut être que pour moi ça me serait bénéfique. Cependant, je pense être encore trop perdue pour prendre une quelconque décision. J'ai encore besoin de réfléchir et de reprendre mes esprits.
Aujourd'hui, c'est samedi alors je reste à l'appartement. Ruben et Giu m'avait proposé de sortir mais je n'ai pas la tête à ça alors j'ai refusé. Comme depuis plusieurs jours, je suis enfermée dans ma chambre, affalé dans mon lit. Je récupère et rattrape les cours que j'ai pu manquer cette semaine. Ça me permet aussi de penser à autre chose, plutôt que de penser à Pedro par exemple.
Après une petite heure, mon téléphone se met à sonner. Je suis rassurée de voir que ce n'est que Giuliana, alors je réponds.
- Allo ? dis-je.
- Enfin tu réponds, qu'est ce que tu faisais ?
- Je récupérais les cours de la semaine... qu'est ce qui t'amène à m'appeler ?
- Je suis avec Ruben, on arrive dans vingt minutes, prépare toi on passe te récupérer.
- Giu... je t'ai dis, j'ai pas la tête à sortir la...
- T'as pas le choix. Ne sois pas en retard, à toute.
Je n'avais pas le temps de répondre qu'elle raccrochait. Et au son de sa voix, je savais qu'elle ne rigolait pas. Ils allaient arriver et j'allais devoir sortir. Je n'en avais pas envie mais je me forçais à me lever. Je courais prendre une douche et me préparais.
Une fois que j'étais prête, je me regardais une dernière fois dans le miroir. Je me sentais belle, et ça faisait du bien. Surtout après avoir passé une semaine compliquée. Mais j'étais bien pour sortir alors j'essayais de quitter ma chambre sans bruit pour éviter de croiser mes coloc mais c'était raté.
Je tombais sur Pedro dans le couloir. Il me regardait de haut en bas, analysant ma tenue, sans un mot.
- Tu vas où ? demande-t-il froidement.
- Je sors.
Il acquiesçait sans rien ajouter. Je terminais rapidement la vaisselle tout en sentant son regard posé sur moi. Je ne me sentais pas spécialement bien à l'idée que nos rapports étaient cordiaux mais j'en avais besoin. Besoin d'air et de distances pour mieux réfléchir.
- J'ai croisé Marco ce matin ! dit Pedro.
- Et alors ? demandé-je toujours en lui tournant le dos.
- Tu veux quitter la coloc ?
Je fermais délicatement mes yeux et soufflais. Comment avait-il pu déjà être au courant ? Je finissais par me retourner, et je constatais que Pedro était plutôt proche, du moins, plus que je l'avais imaginé.
- Je sais pas...
- Tu veux partir ? après tout ce qu'il s'est passé ?
- Je sais pas, c'est normal non ?
Il haussait les sourcils, apparement surpris par mes propos. Peut être que pour lui ce n'était rien, mais pour moi c'était beaucoup. Il n'y avait plus une bonne ambiance ici, plus personne ne s'entendait, je faisais tout pour ignorer mes coloc, ça devenait malsain. Sans parler de la violence de la semaine passée.
- Quand est ce que t'accepteras qu'on discute ? ça fait une semaine, je comprends toujours pas pourquoi tu prends autant de distances !
Au même moment, et Dieu merci, mon téléphone sonnait. C'était Giuliana. Je décrochais avant de l'entendre me dire qu'elle était en bas. Je raccrochais et attrapais mon sac.
- Je dois y aller...
- Dans cette tenue ?
- Ca te dérange ?
Il faisait un signe négatif de la tête, me regardait une dernière fois et s'en aller. J'en faisais de même et claquais la porte d'entrée avant de dévaler les escaliers pour quitter cet immeuble.
Lorsque je retrouvais mes amis, je me sentais d'un coup mieux. C'est là que je me rendais compte de la chance que j'avais de les avoir auprès de moi. Et même si avec Ruben on a passé une bonne soirée y'a quelques temps, les choses sont vite redevenues comme elles étaient et aujourd'hui, il n'y a plus aucune ambiguïté.
- 𝐏𝐞𝐝𝐫𝐨 -
La journée était passé relativement vite et elle s'était mieux terminé qu'elle avait commencé. Victoire n'ayant pas été là, j'ai pu avoir une conversation avec Pablo. Depuis notre altercation, il n'y avait plus aucun lien entre qui que ce soit. Alors, je l'ai pris entre quatre yeux et on a parlé. Je lui ai dis la vérité, que j'étais amoureux. Ça l'a d'abord surpris mais il a semblé l'avoir compris. De son côté, il commence a se détacher de Victoire. Il fréquente même quelqu'un d'autre, mais je le savais déjà.
Finalement, après avoir passé l'après midi a discuté, nous avons décidé de repartir sur de nouvelles bases. On a toujours été meilleurs amis, ça serait dommage de tout gâcher pour une fille. Même si c'est Victoire. Mais il l'a comprit alors nous nous sommes tous les deux excusés et nous avons doucement retrouvé notre complicité amicale du début.
Pour l'heure, Pablo est parti chez ses parents, tandis que je suis resté a l'appartement. J'ai maintenant pour objectif d'avoir une conversation avec Victoire. C'est pourquoi, je l'attend dans sa chambre. Je sais qu'elle déteste qu'on rentre dans sa chambre mais cette fois c'est une nécessité. Peut être que la journée pourrait se terminer encore mieux que je l'espérais. Peut être que je pourrais enfin avoir une discussion avec Victoire. Peut être que nous pourrions repartir sur de nouvelles bases; autre qu'amicale bien sûr.
Alors que je patiente dans sa chambre, je regarde un peu ce qui traîne. Je m'assois sur sa chaise de bureau et lit ses cours. Rien de bien intéressant et c'est à ce moment que je suis content d'être devenu footballeur. J'aurai jamais supporté la fac. Je suis bien mieux là où je suis.
Au bout d'un moment, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir, signe que madame est de retour. J'entends aussi la porte du frigo se refermer puis des pas approchent. Victoire finit par apparaître dans l'encadrement de la porte. Elle ne m'a visiblement pas encore vu et verrouille sa chambre.
Lorsqu'elle se retourne et qu'elle me voit, elle se fige. Elle n'a même pas eu peur, chapeau. J'aurai flipper à sa place. Mais peut importe, le sujet n'est pas la.
- Qu'est ce que tu fais la ? demande-t-elle froidement.
- Je t'attendais.
- Super, maintenant tu peux sortir.
- Victoire faut que t'arrêtes.
Elle souffle d'exaspération et pose son sac sur une des chaises. Elle s'assied ensuite sur son lit et enlève ses chaussures. Victoire agit comme si je n'étais pas là alors je me contente de la regarder faire. Elle finira bien par craquer.
- Tu comptes m'ignorer encore longtemps ? demandé-je.
- Tu sais que je suis très forte à ce jeu.
Et elle avait raison. Elle pouvait m'ignorer autant qu'elle le voulait, elle était très forte.
- Je veux juste qu'on discute Vic...
- Et moi je veux juste être tranquille, c'est trop demander ?
- Pourquoi tu t'es mise à m'ignorer du jour au lendemain ?
- A ton avis pourquoi ?
- Jen sais foutrement rien, c'est pour ça que je te demande.
- Parce que j'y arrive pas, voilà tout ! J'arrive pas, j'ai peur, je suis perdue Pedro !
Et malgré le fait qu'elle soit dos à moi, j'entendais ses reniflements, signe qu'elle pleurait, mais pas que. Elle souffrait. C'est qu'il y avait quelque chose d'autre derrière tout ça.
_______________________________
oopsi, vos avis ?