BARCELONE
- 𝐏𝐞𝐝𝐫𝐨 -
Rares sont les samedi matin où nous avons la chance d'être tranquille, mais aujourd'hui j'en ai bien profité. La preuve, il est 10h30. Quel plaisir. La journée ne peut que bien commencer.
Je sais que Victoire était en soirée hier soir, je l'ai entendu rentrer. J'ai hésité à la rejoindre mais j'ai eu la flemme. Et vu l'heure à laquelle elle est rentrée, elle doit encore dormir.
En arrivant dans le salon, Pablo est déjà là. Il regarde un match de la veille, je pars donc m'installer avec lui. On debrief les actions de la rencontre jusqu'à ce qu'on entende la porte de chambre de Victoire s'ouvrir.
Étonnement, elle parle. Mais pas seule. Une voix masculine se fait entendre. Je prie au plus profond de moi pour que ça ne soit pas ce que je pense. Elle n'a pas ramené quelqu'un ici. C'est pas possible.
Et puis, entre dans le salon Victoire, accompagnée de Ruben, torse nu. Les deux semblent surpris de nous voir ici et son ami repart mettre un tee shirt.
Je comprend tout de suite. Je vois rouge. Je suis énervé et blessé. Mais je suis obligé de faire comme si de rien était.
- Ah... vous êtes là ? demande Victoire.
- Apparement.
- Vous aviez pas entraînement ?
- Pas aujourd'hui. Y'a notre programme sur le frigo, rappelle toi ! dit Pablo.
- Bien vu.
Ruben revient et nous dit bonjour en nous serrant la main, puis il rejoint Victoire dans la cuisine. Je lance un regard à Pablo, visiblement autant surpris que moi.
- Ils ont couché ensemble, c'est obligé ! dit Pablo.
- Tu crois ? on les aurait entendu non ?
- Les murs sont épais. Tu m'entendais quand je couchais avec elle ? non donc voilà.
- Euh... un peu quand même... dis-je.
- Ah...
Et heureusement que Pablo n'était jamais là quand je couchais avec Victoire, sinon c'est sur, il aurait été au courant. Cependant le problème n'est pas la. Ruben avait dormi avec Victoire. Il s'était forcément passé quelque chose.
Je voyais les deux tourtereaux dans la cuisine, en train de rigoler ensemble. Ça m'énervait. Elle ne pouvait pas me faire ça. Elle n'avait pas le droit. Mais le problème c'est bien qu'on avait un deal : que du cul, rien de plus.
Ruben et Victoire venait finalement s'asseoir sur la table du salon, près de nous. Il était hors de question que je les laisse seuls alors j'allais m'installer avec eux, comme le ferait un bon ami.
- Alors votre soirée ? c'était comment ? demandé-je.
- Franchement c'était TROP bien ! dit Victoire. Y'avait une bonne ambiance, on a bien rigolé, c'était génial.
- Hum c'est vrai, c'était une super soirée ! en rajoute Ruben.
Ruben était vraiment un mec bien. Je le savais et ça se voyais. J'avais même poussé Victoire dans ses bras mais c'était sans savoir qu'il se passerait vraiment quelque chose. C'était aussi pour qu'elle comprenne que je ne ressentais rien pour elle, du moins, pour lui faire croire.
- Et comment ça se fait que tu te retrouves ici toi ? demandé-je en rigolant a Ruben.
- Beh... Victoire m'a proposé alors je n'allais pas refuser...
- C'est évident.
- Et toi ta soirée ? me demande Victoire.
- Pas aussi sympa que la vôtre apparemment mais on s'est fait une soirée entre mecs, ça faisait longtemps.
- Ca vous manque ? de vous retrouver tous les deux je veux dire...
- Pas plus que ca. On aime bien t'avoir avec nous.
- Je suis pas sure que Pablo partage le même avis mais ouai...
- Je confirme ! dit-il toujours le canapé.
- Il dit ça mais en vrai il est content que tu sois là. Même si vous n'êtes plus ensemble !
Victoire haussait les épaules et j'hésitais à mettre en place un stratagème pour faire fuir Ruben. Non pas que je ne l'aimais pas, parce que c'était tout le contraire, mais je ne voulais pas qu'il se tape Victoire. Quoi que, c'était peut être déjà fait.
- Vous allez faire quoi aujourd'hui ? demandé-je.
- Moi je dois partir... je vais manger chez mes parents ! dit Ruben.
Heureusement. Au fond de moi je suis ravi mais je ne le montre pas.
- Oh c'est cool. Ils habitent où ?
- A une heure d'ici.
- D'accord ok. Tu vas profiter un peu avec tes géniteurs, c'est cool.
Victoire me regardait bizarrement et je ne savais pas pourquoi.
- Pourquoi tu parles autant aujourd'hui ? finit-elle par demander un sourcil arqué.
- J'ai pas le droit de prendre de vos nouvelles ?
- Je te trouve très bizarre Pedro...
- Mais... j'ai rien fait !
Est ce que ça se voyait tant que ça que j'étais jaloux ? où est ce que je paressais bizarre ? faut croire que oui.
- 𝐕𝐢𝐜𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 -
Nous ne nous devions rien avec Pedro et je ne comprenais pas pourquoi il réagissait comme ça. Nous avions établit des règles, dont seul lui et moi étions au courant. Parmi elles, pas de jalousie, ni d'exclusivité. Inconsciemment, j'avais l'impression qu'il avait déjà franchit ses limites, mais je ne pouvais pas en être certaine.
- Ah regarde, j'ai reçu une photo de Giu et Paolo ! dis-je a Ruben.
Je lui montre la photo des deux amoureux dans le même lit et je suis ravie de voir ma copine aussi heureuse. Depuis le temps qu'elle m'en parlait, il était enfin temps qu'ils passent le cap.
- Ah bah eux ils ont passés une bonne fin de soirée visiblement ! rigolé Ruben.
- Je sens qu'on va en entendre parler un moment !
- Et je crois aussi qu'on va nous aussi passer sur le grill dès lundi matin !
- Pourquoi ? intervient Pedro.
Ruben et moi nous regardions, conscient qu'on avait gaffé. Non pas que je comptais le garder pour moi, mais je n'avais pas prévu d'exposer la chose aux yeux de mes deux colocataires. Ruben regardait Pablo, un peu gêné, mais dans le fond, c'était Pedro le problème.
- Pourquoi vous passeriez sur le grill ? insiste Pedri.
- Non pour rien t'inquiète ! lui répond Ruben.
- Roh allez, racontez moi les potins !
- A ton avis, pourquoi je suis chez toi ?
Pedro se décomposait. Je me sentais tout à coup mal à l'aise. J'avais l'impression d'être là pire des merde. Je me retrouvais dans une pièce avec trois gars, et les trois je les avais déjà embrassé. Je passais clairement pour ce que je n'étais pas et ça me rendait presque malade.
- Vous avez... demandé Pedri en nous pointant l'un après l'autre.
- Mais non ! répond mon ami.
- Mais vous vous êtes embrassés alors ?
Ruben faisait un signe de tête qui était synonyme d'une réponse positive. On avait effectivement passé la soirée à s'embrasser, que ça soit la bas ou ici, et mentir serait de dire que je n'ai pas aimé.
- Je... je... on m'appelle... dit Pedri en s'éclipsant.
Ruben et moi nous regardons puis continuons à manger comme si de rien était. Pablo qui était dans la même pièce ne décrochait pas un mot, pourtant, je savais qu'il écoutait nos conversations.
Alors, une fois notre petit déjeuner terminé, nous retournions dans ma chambre. Je savais que Ruben devait partir tôt alors je le laissais prendre sa douche avant moi.
- Dis, tu crois qu'un des gars pourrait me prêter un tee shirt ? je leur rendrai demain sans faute !
- Je vais voir ce que je trouve t'inquiète.
Il me remerciait et j'allais toquer à la porte de Pedro. Ce dernier me laissait entrer, sans savoir que c'était moi.
- Qu'est ce que tu veux ? demande-t-il froidement, sans même se retourner.
- Euh... t'aurai un tee shirt à prêter à Ruben ?
Pedro se retournait et rigolait. Il avait l'air de se moquer et je ne comprenais pas ce qui lui prenait.
- Tu crois que MOI, ton « plan cul », je vais prêter un tee shirt à TON mec ? rêve toujours.
- C'est quoi ton problème la Pedro ?
- On en discutera quand il sera parti, t'inquiète pas.
- Puisque tu ne me laisses pas le choix, je vais être obligé de lui donner le seul maillot que j'ai de toi...
- Certainement pas. Tu lui donnes pas TON maillot, dans lequel t'as dormi et sur lequel y'a ton odeur. Prend ça.
Il me lançait à la tête un tee shirt bleu, uni, et ça ferait l'affaire. Je le remerciais et rejoignais ma chambre, dans l'attente d'une discussion avec Pedro.
Après plusieurs minutes, Ruben ressortait de la salle de bain, prêt. Il était tout beau, tout propre, et plutôt bien habillé pour quelqu'un qui n'avait pas de rechange. Il m'indiquait cependant qu'il devait partir parce qu'il était attendu et qu'il avait de la route à faire.
Alors, je le prenais dans mes bras pour le remercier et le raccompagnais à la porte. On se disait au revoir par un simple câlin et nous nous reverrons après demain.
Une fois la porte fermée, je me rendais compte qu'il y a un mot sur le frigo. C'est Pablo qui nous informait qu'il était parti courir. Génial. J'étais seule, encore, avec Pedro. J'allais donc le rejoindre dans sa chambre, pour avoir cette fameuse discussion.
En arrivant, il était... à poil...
- Bordel Victoire, on t'a pas appris à toquer !
- Roh ça va, c'est pas comme si je t'avais jamais vu à poil.
- Parle moins fort, y'a Pablo dans le salon !
- Non il est parti courir, et Ruben vient de partir aussi.
- C'est pas trop tôt.
- C'est quoi le problème actuellement ?
Pedri enfilait un caleçon puis un short et s'approchait de moi, plutôt dangereusement.
- Je veux que t'arrêtes de voir Ruben.
- Pardon ?
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aïe aïe aïe !!! vos avis !!? 😬💗