BARCELONE
- 𝐕𝐢𝐜𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 -
Encore une journée que j'allais devoir subir. Ce matin je m'étais levée avec le moral à zéro, comme depuis plusieurs jours, pourtant, je pensais qu'en allant en cours ça allait s'arranger mais non. Au contraire, les cours sont ennuyants à mourir et Giuliana n'est pas là. Je me retrouvais alors avec Ruben.
Un peu plus d'une semaine s'était écoulée depuis la confrontation avec Pablo et ses fleurs et je n'ai toujours pas retrouvé mon sourire. Du moins, très peu, mais j'essaie de me ressaisir.
J'avais eu de la chance, les cours de la matinée étaient passés plutôt vite. L'heure du déjeuner avait sonné et je suivais Ruben jusque dans le parc à côté de l'université. On y retrouvait ses potes et j'allais mangé avec eux à midi. Ça ne me ferait pas de mal de rencontrer de nouvelles personnes et il faut avouer qu'il a un groupe de potes plutôt beau gosse. Et puis, concernant Pablo c'est terminé, tandis qu'avec Pedro, ce n'est que du cul. D'ailleurs, ça fait bien cinq jours qu'on n'a pas remis la partie, faudra y songer.
- Salut vous deux ! dit l'un d'entre eux.
Je ne les connaissais pas, ou du moins que de vus. Je n'avais donc aucune idée de comment ils s'appelaient et j'espérais que Ruben m'en dirait plus.
- Vous aviez pas cours ? demande Ruben en s'installant.
- Non, le prof n'était pas la et comme on a cours dans vingt minutes on avait pas le temps de rentrer chez nous.
Mon ami acquiesçait et j'étais rassuré d'être assise à côté de lui. J'avais en face de moi deux garçons, et un autre inconnu à ma gauche. Quatre garçons rien que pour moi. Quelle chance.
- Et tu nous presentes pas la grande Victoire ?! on a tellement entendu parler de toi.
- Ah ouai ? demandé-je a Ruben.
- T'es pas n'importe qui ! rit-il.
Ruben avait la fâcheuse tendance à rire de ma situation. Déjà, de me retrouver en coloc avec deux footballeurs, mais aussi d'être sorti avec Pablo. Il en joue souvent et nous préférons en rigoler.
- Et comment tu vis la rupture ? demande un certain Paolo.
- Pas top, mais ça fait parti des choses de la vie j'imagine.
- Y'a Ruru maintenant !
Les garçons rigolaient et je savais qu'ils ne le pensaient pas vraiment, du moins c'est ce que j'espérais. Ruben était une personne incroyable et il était vraiment adorable avec moi. Dès que je lui ai dis ce que j'avais appris sur Pablo, il m'a de suite proposé de venir me chercher pour sortir. Les jours qui ont suivi, et encore aujourd'hui, il prend de mes nouvelles, me demandant si je veux faire quelque chose ou si j'ai besoin de compagnie. En bref, il est terriblement gentil et je l'adore. Je suis vraiment contente de l'avoir dans ma vie aujourd'hui et pour rien au monde je ne voudrais le perdre.
- On fait une soirée chez moi vendredi prochain, ça te dit de venir ? me propose Thomas.
- T'y vas ? demandé-je discrètement à mon ami.
- Bien sur.
- Je viendrai alors !
- Aaaah !! et peut être qu'ils passeront enfin le cap tous les deux !
Je n'ai aucune idée de ce qu'avait pu raconter Ruben à ses potes mais je les trouvais un peu lourd sur le sujet. Peut être qu'il faudrait que j'en parle avec lui, mais ce n'est pas pour autant que je n'irai pas à la soirée.
Alors qu'on discutait tous ensemble, je dois reconnaître qu'ils me changeaient les idées et qu'ils étaient super drôles. On était dans la même fac, mais seul Ruben et moi étions en psychologie. Les autres étaient dans une autre branche d'étude que j'ignorais.
Mon téléphone se mit a sonner mais je ne faisais pas attention, jusqu'à ce que le garçon à côté de moi me le fasse remarquer.
- Oh... c'est mon coloc... dis-je en me levant.
Je m'éloignais avant de décrocher. Je reconnaissais vite la voix de Pedro au bout du fil et je me demandais vraiment ce qu'il me voulait.
- T'es partie tôt ce matin ? je ne t'ai pas vu.
- Oui, j'avais cours à 8h.
- Oh ok. Comment ça va ?
- Je fais aller.
- Allez Victoire, faut que tu passes à autre chose. Ça fait deux semaines que vous avez rompus, faut que t'arrêtes de te morfondre.
- Je sais... t'es à l'appartement ce soir ?
- Oui. Pourquoi ?
- Je viendrai dormir avec toi...
- Avec GRAND plaisir !
- T'es en manque ou quoi ? rigolé-je.
- Cinq jours c'est un peu long oui.
- Tu te rappelles que tu peux aller voir ailleurs, on a dit pas d'exclusivité.
- Je sais, mais jai pas trouvé mieux que toi au lit...
- Heureusement que je suis pas en haut parleur...
- T'es où ?
- Je me suis écarté du groupe, mais j'étais avec Ruben et ses potes, Giu est pas là aujourd'hui...
- Tu dois être bien entouré...
- Je le suis. Quatre gars rien que pour moi.
- J'espère que tu ne trouveras pas mieux que moi en terme de sport de lit...
- Ca serait compliqué mais bon, sur un malentendu...
- D'ailleurs ce soir, soit prête à te faire pardonner.
- Depuis le temps que tu m'en parles...
- Je t'ai laissé quelques fois en répit, ce soir c'est finit.
- Je m'en languis déjà...
- VIC ! On retourne en cours ! crie Ruben.
- Je crois que le devoir t'appelle ! dit Pedri.
- Effectivement... on se voit ce soir.
- Parfait, à ce soir, bon courage pour ton après midi.
Je le remerciais et raccrochais avant de ravaler mon sourire. Pedro avait toujours les mots justes pour me rassurer et m'apaiser et le simple fait de l'entendre m'avait fait du bien. Mais pour l'heure, les cours reprennent et je rejoins Ruru jusqu'à l'amphithéâtre. Encore quatre heures de cours et la journée serait terminée.
- T'as pris le cours la dernière fois ? demandé-je.
- Non, je comptais sur toi. T'as pas pris ?
- Non... espérons que Giu ait suivi...
On rigolait et plutôt que de suivre le cours on faisait des morpions sur des feuilles. On faisait passer le temps comme on pouvait et on en profitait pour traîner sur nos téléphones.
- C'est pas Pablo ca ? demande-t-il en tournant son téléphone vers moi.
- Lui-même...
- Bon...
- Ca date d'aujourd'hui ?
- Oui... mais c'est peut être qu'une amie... on aurait pu penser la même chose de toi et moi quand on mangeait à côté...
- C'est vrai, mais qu'il fasse sa vie de son côté, je commence à passer à autre chose alors bon...
- T'as bien raison. Tu mérites mieux...
- Je sais.
On passait à autre chose même si je gardais la photo en tête. Pablo et une nana, assis sur un banc, à discuter. Le plus étonnant ? je ne la connaissais pas. Pourtant, lorsque nous étions ensemble, il m'a présenté tous ces amis, mais je n'ai jamais vu celle là. C'était peut être pas une amie justement. Et peut être qu'inconsciemment j'espérais qu'il se passait quelque chose entre eux, ça me permettrait d'avoir le cœur net et de pouvoir vraiment passer à autre chose.
- Je vais faire un tour aux toilettes... dis-je.
- Ne m'abandonne pas trop longtemps, c'est déjà vide sans Giu, alors si tu t'y met je vais pas tenir !
Je rigolais et lui promettais de revenir très vite. Je descendais alors discrètement les marches de l'amphi avant de pouvoir respirer enfin une fois dehors. Je n'avais pas besoin d'aller aux toilettes, c'était une excuse pour pouvoir prendre l'air.
Je marchais alors dans l'université jusqu'à ce que je sente des mains se posaient sur mes épaules. Je me retrouvais rapidement attiré dans une pièce plongée dans le noir. Mon cœur loupait quelques battements et je voyais ma vie défilée. Peut être que j'allais mourrir ici, pas ouf comme mort.
La porte se refermait derrière nous et je remarquais qu'on était dans une petite classe. La lumière s'était allumée et j'y découvrais une classe vraiment minuscule, avec quelques tables à peine. On voyait rapidement qu'elle n'était pas occupé. Il y avait un tableau à craie, des rideaux fermés et quelques meubles bien poussiéreux.
- T'es venue sur mon lieu de travail, à moi d'en faire de même ! disait Pedro au creux de mon oreille.
Je finissais par me retourner, encore surprise de le voir ici. Comment m'avait-il trouvé ? et comment avait-il eu les clés de cette salle ? j'avais trop de questions à lui poser mais je n'avais pas le temps d'en placer une que Pedro m'embrassait, en me portant en même temps. Je croisais donc mes jambes dans son dos et enroulais mes bras derrière sa nuque.
- Pedro... qu'est ce que tu fais ici ? demandé-je entre deux baisers.
- Je te l'ai dis.
- C'est encore plus risqué ici qu'au stade...
- Pourquoi ?
- T'as vérifié qu'il n'y avait pas de caméra ?
- Oui, aucune dans les parages.
- Et si quelqu'un avait cours ici ?
- Regarde l'état de la salle, aucune chance.
- Et comment t'as eu les clés ?
- J'ai mes petits secrets. On ne craint rien ici, j'ai fermé à double tour.
- Pedro tu sais que j'étais en cours la ?
- Et alors ? quand t'es venue j'étais en plein entraînement aussi...
- T'as vraiment réponse à tout...
- Bien sur.
Il souriait avant de venir écraser ses lèvres sur les miennes. Pedro savait que je n'allais pas spécialement bien, alors il s'est dit que de venir à moi me changerait les idées. Et il avait raison. Ça me faisait du bien de l'avoir près de moi, encore plus pour ce qui est sur le point de se passer.
- Une première dans ce lieu ? demande-t-il sourire en coin.
- Oui, première et dernière fois !
- On a encore d'autres lieux à découvrir !
- Tu ne cesseras de me surprendre.
Il m'embrassait une nouvelle fois et j'étais prête à vivre ce qui allait arriver. C'était super excitant et j'adorais l'initiative de Pedro de venir jusqu'ici. J'espérais qu'une chose, qu'on serait tranquille.
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