BILBAO
- 𝐕𝐢𝐜𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 -
- Maman, dis quelque chose !
Et voilà. J'étais de retour à Bilbao, chez ma mère. Jamais je me plaindrai d'être avec elle, mais là, la situation est différente.
Mon père, cette enflure, a décidé de me ramener ici, pour me faire chier. Il n'y avait aucune autre raison. J'avais tout tenté sur le trajet, j'avais essayé de le prendre par les sentiments mais j'avais oublié qu'il était sans coeur.
Il m'a alors entraîné de force dans sa voiture et une fois dedans, c'était trop tard. Nous étions parti et je savais que je ne pouvais plus rien faire.
Ce qui me frustrait, c'est bien Pablo. Je n'ai meme pas pu le prévenir et je n'ai non plus pas eu la force de crier à l'aide quand mon père m'a entraîné avec lui. Je n'ai même pas mon téléphone avec moi, et je sais qu'il doit s'inquiéter, comme les autres.
- Cherie... tu connais ton père, si je l'ouvres je vais m'en prendre une...
Elle avait raison mais ça devait cesser. J'en pouvais plus de voir ma mère dans un état pareil. J'en avais marre. On ne méritait pas ça.
- Maman... s'il te plaît. Appelle Clément et partons loin d'ici. Tu peux plus vivre comme ça.
- Clement à sa vie ici Victoire, on peut pas partir.
- Mais tu peux pas rester comme ça.
- Je ne suis pas malheureuse chérie, Clément me redonne le sourire, et toi tu as l'air heureuse à Barcelone avec Pablo.
- Et qu'est ce qui est prévu maintenant ? Il m'a ramené ici !
- Je sais pas Victoire... je sais pas.
Mon père s'est contenté de me déposer chez ma mère puis est parti. Je ne le comprendrai jamais et je ne sais surtout pas quoi faire.
- Clement va venir cette après midi. Il dormira à la maison au cas où. Ça sera l'occasion pour que tu le rencontres !
- Je suis contente pour toi maman. Il a l'air d'un type bien.
- Tu le découvriras par toi même !
Quand elle parle de lui, ma mère sourit bêtement. Son visage s'adoucit et j'adore la voir comme ça. Elle se sent bien et c'est tout ce que je lui souhaite.
Le téléphone de ma mère sonne et je la regarde répondre.
- Y'a quelqu'un qui veut te parler Vic...
Elle me tend l'appareil et je sors sur la terrasse pour être tranquille.
- Victoire ?
- Oh Pablo... dis-je en m'effondrant.
- Putain je suis tellement rassuré de t'entendre. Qu'est ce qu'il se passe ? t'es où ? dis moi tout.
- C'est une longue histoire mais mon père est venu me chercher de force pour me ramener à Bilbao. Je suis chez ma mère.
- Pourquoi il a fait ça ?
- Je sais pas Pablo. Il a vu qu'on était ensemble, il a visiblement pas accepté et il s'est décidé à me faire chier.
- Putain quel crétin. Quand est ce que tu rentres ?
- Jen ai aucune idée. J'aimerai être avec toi, mais je suis bloquée ici.
- Qu'est ce qu'il veut ton père ? de l'argent ? je lui en envoie !
- Non Pablo... il veut rien à part me gâcher la vie.
- Tu veux que je viennes te chercher ?
- Ca servirait à quoi ? il reviendrait à Barcelone.
- Putain Vic j'ai eu tellement peur, t'imagines même pas.
- J'suis désolé. J'ai pas réussi à crier pour que tu m'entendes...
- Ecoute, je suis content de t'entendre. Mais tu me manques la... dis moi ce qu'il faut que je fasses pour qu'on se retrouve. Dis moi Victoire.
- Y'a rien a faire Pablo. C'est une histoire de famille. Je te promets que je vais régler ça au plus vite...
- Putain... ça me saoule de rien pouvoir faire.
- Je sais... et je suis désolé...
- T'excuse pas Victoire. T'y est pour rien. Mais reviens vite.
- Je vais tout faire pour, tu le sais.
- Hum...
- Je vais te laisser ok ?
- Mouai...
- Promis je reviens vite Pablo.
- Y'a intérêt.
- Bisous.
Pablo n'est pas rassuré de me savoir près de mon père mais je lui ai promis de vite rentrer. Et je compte tout faire pour retourner rapidement à Barcelone.
(...)
La nuit à Bilbao n'était pas la meilleure mais la soirée s'est mieux déroulée que je l'espérais. J'ai rencontré le fameux Clément et wow. J'étais impressionné. C'était LE mec qu'il fallait à ma mère. Je le valide à 100%. Je me suis super bien entendu avec lui et j'étais certaine qu'il était sincère. C'était au moins la bonne nouvelle du moment.
Ce matin, en me réveillant, je descends pour déjeuner et j'ai la surprise de découvrir mon père ici présent, attablé avec ma mère et Clément.
- Bonjour ! dit Clément.
- Salut. Bien dormi ?
- Tres bien. Et toi ?
- Ca va. J'aurai préféré me réveiller à Barcelone mais bon, un égoïste m'a gentiment ramené ici.
- Baisse d'un ton jeune fille !
- Non je baisse pas d'un ton non. Je comprends toujours pas quel est ton problème !
- On en a déjà parlé !
- Mais putain, mais laisses moi vivre ma vie comme je le veux non ?!
- Qui paye ton loyer à Barcelone hein ? qui ?
- Pas toi !
- Bien sur que si que c'est moi espèce d'ingrate !
- C'est moi qui paye mon loyer alors arrête de vouloir manipuler tout le monde. Laisse moi rentrer ! les cours reprennent bientôt !
- C'est ici que tu vas reprendre les cours.
- Rêve toujours.
- Arrete de me parler sur ce ton.
- Maman ! dis quelque chose.
- Ca fait vingt minutes que j'essaie de le convaincre...
La simple présence de mon père me mettait en rage. Je ne comprenais pas quel était le problème. Je ne comprenais rien de ce qu'il se passait.
- Qu'est ce qu'il te faut ? de l'argent ? demandé-je.
- Oh, tu sais comment me parler toi ! combien tu me proposes ? demande-t-il en souriant.
- T'as pas honte franchement ?
- Ecoute, pendant dix sept ans de ma vie j'ai du te faire passer avant moi, alors je pense que tu me dois bien ça non ?
- T'es pitoyable.
- Alors, combien tu me proposes ?
- J'ai que dalle espère de teubé.
- Demande à ton gentil copain. T'es avec lui pour l'argent non ?
- Tu t'entends parler ?
- J'attend Victoire.
- T'auras rien parce que tu mérites rien. T'es qu'une merde, qu'un énorme égoïste, tu fous la vie de tout le monde en l'air. Tu fais chier tout le monde. T'es la pire des ordures de cette terre tu m'entends ?!
Mes cris d'énervement semblaient surprendre Clément, pourtant, c'était normal. C'était un quotidien à l'époque. Et nous voilà désormais de retour dans la routine.
Alors que mon père allait me frapper, encore, ça sonnait à la porte. Du moins, c'était des gros coups. On ordonnait à mon géniteur d'aller ouvrir et j'écoutais la conversation.
- Monsieur Guardiola ? demande une voix masculine.
- C'est moi.
- On vous arrête pour violences conjugales, preuve à l'appuie.
J'étais abasourdie par ce que j'entendais et me retournais vers ma mère et son chéri.
- Qu'est ce que...
- C'était prévu Victoire. On a appelé la police hier soir. J'avais des vidéos de ton père en train de nous frapper, j'ai osé les montrer. C'est Clement qui m'a conseillé de le faire, et il a eu raison.
- Ca veut dire que...
- C'est finit Victoire. Ça faisait trop longtemps que ça durait, ça pouvait plus continuer.
- Ta mère a été très courageuse ! me dit Clément. On est allés porté plainte hier et on a mis en place une sorte de stratagème pour que la police arrive au bon moment. Regarde, y'a une caméra la, la police attendait dehors pour intervenir.
On se croirait dans un film. Et cet abruti de pere est tombé dans le piège. J'étais ravie.
- Donc... c'est grâce à vous ? demandé-je.
Clément acquiesçait et sans savoir pourquoi, je le prenais dans mes bras. Peut être parce que c'était grâce à lui que tout ça allait s'arrêter.
- Merci Clement. Merci merci merci. Pour tout. Et surtout pour ma mère.
- C'est normal Victoire. Tu n'as pas à me remercier. C'est terminé maintenant.
Je prenais aussi ma mère dans mes bras avant de pleurer. Pleurer de soulagement ? de joie ? de surprise ? je sais pas mais je pleurais.
(...)
J'avais passé la matinée à répondre aux questions des flics mais pas que. J'avais pas mal discuté avec Clément et ma mère. On évoquait la situation et j'essayais de réaliser ce qu'il se passait. C'était dur pour tout le monde mais on prenait conscience que c'était bel et bien finit. On allées être heureuses. Enfin. Nous n'aurions plus à nous soucier de quoi que ce soit. Mon père est foutu, et encore plus parce qu'il y a des preuves.
Il était 14h lorsque je laissais un message à Pablo pour le prévenir que je rentrais demain. J'avais besoin d'être auprès de ma mère pour la rassurer et être sûr que ça irait,'même si je sais qu'avec Clément, je ne me fais aucun soucis.
Une fois la discussion terminée, je descends rejoindre le nouveau couple et nous finissons par partir en ville, pour prendre l'air. C'était aussi l'occasion d'apprendre à connaître mon beau père parce que je le savais déjà, il était génial.
Quand venait l'heure de me coucher, je repensais aux événements de la journée et je m'endormais étonnement apaisée et heureuse à l'idée de retrouver Pablo demain. Il me manque terriblement et mon départ soudain m'a pas mal bousculé. Mais des demain on se retrouvera et plus jamais je ne le quitterai, c'est une certitude.
_______________________________
tout finit par s'arranger 😮💨