BARCELONE
- 𝐏𝐞𝐝𝐫𝐨 -
Cela fait déjà plusieurs jours que Victoire était partie, et ça serait mentir de dire que ce n'est pas vide. Parce que oui, elle a laissé un vide immense dans l'appartement.
Nous avions pris l'habitude de la voir tous les jours, de passer des soirées tous les trois à jouer aux cartes, à regarder des films, à plaisanter, mais voilà quelques jours que c'est terminé.
Ses révélations m'ont personnellement touchés. Je ne savais pas qu'elle avait eu un passé difficile et qu'elle avait quitté sa ville pour sa santé mentale. Et nous, comme deux gros cons, on s'était battus, faisant ravivés à Victoire son passé.
Depuis, Pablo et moi n'échangeons que des cordialités. Bonjour, aurevoir, je sors, merci. Rien de plus. C'était comme ça depuis le départ de notre colocataire. Pourtant, elle avait été claire : elle ne rentrerait pas tant que les choses se seraient pas arrangés entre mon meilleur ami et moi. C'est pourquoi, nous avons décidé aujourd'hui de discuter autour d'un café. Parce que malgré tout.... Victoire nous manque et il n'y a plus un bon mood à l'appartement. Il faut donc avouer que même si il y a eu de nombreuses tensions, notre coloc préférée a laissé un gros vide et plus encore, elle nous manque plus qu'on ne l'aurait imaginé. Et franchement, je crois qu'elle a eu raison de partir. Pablo et moi nous remettons donc en question et peut être que ce n'était qu'une passe.
Alors, j'enfilai mes chaussures et rejoignais le centre ville où Pablo devait probablement m'attendre. Il avait passé l'après midi avec Éric et était déjà sur place.
Lorsque j'arrivais, une dizaine de minutes après, je traçais jusqu'à la table, conscient d'être en retard.
- Désolé... dis-je en m'asseyant.
- J'étais en retard aussi... dit-il.
Et bien... c'était tendu. Déjà. Encore. Mais il fallait que les choses s'arrangent. C'était primordial pour Victoire, mais aussi pour nous. Pablo reste malgré tout mon meilleur ami.
- Des nouvelles de Victoire ? demandé-je.
- Elle va bien. On s'écrit un peu tous les jours.
- Oh... ok. Tant mieux alors.
Ravi d'apprendre qu'ils s'écrivent. Mon dernier message est toujours en remis. Depuis quoi ? trois jours ? quelque chose comme ça. Mais bon, on ne s'est pas tellement quittés en bon terme.
- Elle te manque ? demandé-je.
- A ton avis ?
- Tu l'aimes vraiment bien alors ?
- Non non, je fais semblant depuis le début Pedro.
- Je t'ai jamais vu comme ça avec une fille, alors je me pose des questions.
- Bah arrête de te poser des questions et écoute moi quand je te parle.
- Jsuis désolé Pablo...
- T'as quitté Alba ? demande-t-il pour changer de sujet.
- Euh... non...
- Pardon ?
- J'ai... j'y arrive pas.
- Elle sait que tu l'as trompé ?
- Non.
- Tu l'appelles. Maintenant. Tu lui dis de venir ici.
- Non Pablo. Je peux pas faire ça.
- C'était censé être fait depuis au moins une semaine. Tu fais de la merde avec elle, alors tu l'appelles et tu l'as fait venir ici pour lui dire la vérité. Si tu le fais pas c'est moi qui le ferait.
- Pablo...
- Je rigole pas.
Quelque part il avait raison. Et c'était ça le pire. Je devais l'a quitté y'a déjà une semaine mais je n'avais encore jamais réussi. Elle ne méritait pas ce que je faisais et elle devait connaître la vérité. Notre relation devenait toxique, il était temps d'arrêter.
Je sortais alors mon téléphone et l'appelais. Je lançais en même temps un regard noir à Pablo qui gardait une face neutre. Même si sur le moment je ne connaissais pas la nature de notre amitié, il me forçait à le faire pour mon bien, et celui d'Alba également.
- Elle arrive...
Pablo acquiesçait et nous attendions l'arrivée de ma copine. Elle était déjà en ville donc le trajet sera rapide.
- Tu sais déjà comment tu vas lui dire ?
- Non. Je vais y aller à l'improviste.
- J'espère pour toi qu'elle va pas t'en coller une en public...
- Ca serait pas la première que je prends par une meuf...
- Mérité alors ?
- Tout dépend.
Mon ami semblait désespéré et il avait toujours un visage neutre. Il n'avait encore décroché aucun sourire, ni même un signe de compassion. C'était froid entre nous, et je savais que nous arrangerions notre cas après celui d'Alba.
- La voilà... dit Pablo.
Je me retournais et la voyait arriver, grand sourire au visage. Si seulement elle savait. Elle était toujours aussi jolie et radieuse et je m'en voulais d'en arriver là.
- Ca va mon amour ? demande-t-elle en m'embrassant.
Je ne répondais rien mais là regardais en train de faire la bise à Pablo. Elle finissait par s'asseoir sur la chaise restante et j'avais peur de la suite.
- Qu'est ce qu'il t'arrive Pablo ? t'en fais une tête...
- Oh moi ? rien.
Alba était réticente. Elle comprenait rapidement qu'il se passait quelque chose. Raison pour laquelle elle se tournait vers moi, le visage fermé. Elle était intelligente, elle savait qu'une mauvaise annonce arrivait.
- Pourquoi tu m'as demandé de venir alors ? me demande-t-elle.
- Hum... c'est un peu délicat. Et j'aurai préféré faire ça qu'avec toi mais... j'y arrive plus. Ça marche plus Álba, on doit arrêter.
Elle semble surprise et je le vois à son visage. Elle est déçue, et je serai prêt à parier qu'elle n'a qu'une envie, c'est de re essayer. Le problème ? on a trop de fois re essayer, sans succès.
- Mais euh... tout allait bien ces derniers jours non ? je comprends pas ?
- Peut être que de ton côté oui, mais pas du mien...
- Ok. Donc c'est ça la partie censé me faire prendre conscience de la réalité. Maintenant, la vérité ?
- Quelle vérité ?
- Pourquoi est ce que tu me quittes vraiment ?
- Je te l'ai dis. Je n'y arrive plus. Je suis plus heureux. Y'a plus la flamme du début. Je me suis lassé...
- Y'a autre chose. Ça se voit sur ton visage.
- Non.
Pablo qui assistait à la scène sans un mot, ni même une expression, allait cracher le morceau. Je le sentais. Et ça serait peut être même une vengeance de sa part.
- Dis lui ! dit-il toujours aussi froidement.
Álba me regardait d'un œil mauvais. Son regard noir qui était posé sur moi me mettait encore plus la pression mais j'étais face au mur, je devais dire la vérité.
- J'ai... j'ai déconné... prononçais-je peu fier.
- Pardon ?
- C'est arrivé qu'une fois...
- Au moins deux ou trois... rectifie Pablo.
- Je... attend ? c'est une blague Pedro ?
- Je suis désolé. C'est pour ca qu'il vaut mieux qu'on arrête...
- Explique moi tout. Et vite avant que je m'énerve plus que je ne le suis déjà.
J'étais mal. Non pas pour moi, mais pour elle. J'avais deconne grave et je m'en voulais. Álba était une fille incroyable et elle ne méritait pas ça de ma part. Alors, je respirais un grand coup pour commencer.
- La première fois c'était le jour où Victoire est arrivée à la coloc. On a couché ensemble...
- Victoire ? Victoire ? votre coloc ?
- Hum...
- Ah d'accord. Tu perds pas de temps toi. La suite ?
- On s'est embrassé en boîte, le jour de son anniversaire...
- Attend... j'ai du raté quelque chose la. Pablo? t'étais pas censé être à fond sur elle ?
- Je le suis... répond-il. Mais je te laisse imaginer mon état quand j'ai appris...
- Tu joues à quoi Pedro ? demande Álba.
- A rien. J'étais perdu.
- Qu'est ce que je dois apprendre d'autre ?
- Y'a jamais rien eu de plus. Juste de la tensión entre nous...
- De la tensión ? rigole-t-elle sarcastiquement. Tu plaisantes ?
- C'était plus fort que nous. Elle a toujours tenté de me repousser, tu dois me croire Pablo. Elle t'aime vraiment bien.
Je me devais de rassurer Pablo. Je l'avais quelque part lui aussi blessé.
- Donc, si je résume, tu m'as trompé avec Victoire, alors que ton meilleur pote était à fond sur elle, tandis que toi t'étais en couple, c'est bien ça ?
- Hm...
- Tres bien. Ravi d'apprendre la vérité des semaines après mais au moins on met un terme sur cette relation plus que toxique. Pablo, c'était tout de meme un plaisir, et je suis désolé que tu aies un ami comme lui... tu mérites mieux...
Pablo lui souriait tandis qu'Alba partait, sans aucun mot de plus. Elle avait encore des affaires à moi mais je pense qu'elle les jettera vite. De mon côté, à part quelques sous vêtements, je n'avais rien. Désormais, j'étais officiellement célibataire et nous devions avancer comme ça. Étonnement, c'était un poids en moins et ça me faisait du bien.
- Tu vois, c'était pas bien compliqué ! dit Pablo.
- Je l'ai quand même blessé...
- T'y pensais pas quand tu couchais avec Victoire alors fais pas genre.
- J'étais juste pas amoureux...
- Fallait la quitter avant de faire n'importe quoi.
- Je sais.
J'hésitais un instant mais je voulais qu'on parle de nous. De Pablo et moi. De quelque chose qui en valait la peine. Non pas qu'Alba n'en valait pas la peine, mais ça faisait longtemps que j'y prêtais moins attention. Ok, je l'avoue, j'avais fait le connard avec elle.
- Et nous ? lancé-je enfin.
- Je t'écoute.
- Tu dois me croire quand je te dis que je suis désolé, parce que je le suis sincèrement.
- D'accord et la suite ? vis à vis de Victoire ?
Bordel j'étais piégé. Mon esprit et mon cœur se contredisaient. Je pensais différemment. Il fallait que je rassemble mes esprits pour dire à Pablo ce qu'il voulait entendre. Je voulais évidemment que ça s'arrange avec lui, mais honnêtement, je ne sais pas si je serai capable d'oublier Victoire. Elle est le genre de personne qu'on ne rencontre qu'une fois dans une vie. Le genre de personne qu'on n'oublie pas. Et si Victoire était mon âme sœur ? Et si c'était celle qui me fallait ?
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oh oh 🤭
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