Notre amour pour seule limite...

By Oxym0ore

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« Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : mais l'amour infini me montera dans l'âme, et j'irai loin, bien l... More

Avant-propos
Chapitre un.
Chapitre deux.
Chapitre trois.
Chapitre quatre.
Chapitre cinq.
Chapitre six.
Chapitre sept.
Chapitre huit.
Chapitre neuf.
Chapitre dix.
Chapitre douze.
Chapitre treize.
Chapitre quatorze.
Chapitre quinze.
Chapitre seize.
Chapitre dix-sept.
Chapitre dix-huit.
Chapitre dix-neuf.
Chapitre vingt.
Chapitre vingt et un.
Chapitre vingt-deux.
Chapitre vingt-trois.
Chapitre vingt-quatre.
Chapitre vingt-cinq.
Chapitre vingt-six.
Chapitre vingt-sept.
Chapitre vingt-huit.
Chapitre vingt-neuf.
Chapitre trente.
Chapitre trente et un.
Chapitre trente-deux.
Chapitre trente-trois.
Chapitre trente-quatre.
Chapitre trente-cinq.
Chapitre trente-six.
Chapitre trente-sept.
Chapitre trente-huit.
Chapitre trente-neuf.
Chapitre quarante.
Chapitre quarante et un.

Chapitre onze.

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By Oxym0ore


Décembre 2012

Elio se laissa tomber sur sa chaise dans la salle de mathématique. Il promena son regard sur l'extérieur, aujourd'hui il pleuvait à torrent. C'était le premier cours de la journée mais il faisait tellement sombre que l'on avait déjà l'impression d'être en fin de journée. Le jeune homme s'adossa à sa chaise, tout en griffonnant sur le cahier devant lui. Les souvenirs de la veille lui revenaient en tête, Maé et lui au bord de ce lac, leurs baisers, les lèvres de Maé dans son cou, son sourire, sa façon de le regarder... Elio secoua la tête, pour éviter de partir trop loin dans ses pensées. A vrai dire, il angoissait. La dernière fois, Maé avait été très froid alors qu'ils ne s'étaient même pas embrassés alors cette fois, le rouquin ne savait pas à quoi s'attendre. Hier soir, Maé l'avait raccompagné chez lui et lui avait dit à demain mais il avait pu réfléchir dans la nuit... Elio n'en savait rien. Il avait été obligé de mettre un col roulé, pour cacher le suçon que lui avait fait Maé. Il aurait aimé pouvoir s'en passer mais quand il s'était regardé dans le miroir ce matin, il s'y était trouvé obligé, la marque se voyait beaucoup trop. La sonnerie retentit et machinalement, Elio tourna la tête vers l'entrée de la classe. Maé entra dans les premiers et vint s'asseoir à côté du rouquin. Ce dernier garda le silence, ne sachant pas trop quoi dire. Il préférait ne pas faire le premier pas cette fois, il avait trop peur de la réponse qu'il pourrait recevoir. La soirée de la veille avait été beaucoup trop belle, beaucoup trop importante pour lui... Il se remit à griffonner sur son cahier quand il sentit Maé se pencher vers lui.

— Joli col roulé, Everlast. Souffla-t-il à son oreille.

Elio retint un sourire amusé et lui jeta furtivement un regard.

— Idiot.

Il avait simplement murmuré mais Maé lui sourit. Il se redressa sur sa chaise mais alla discrètement poser sa main sur la cuisse d'Elio, qu'il caressa quelques secondes. Le rouquin se mordilla les lèvres. Il s'était attendu à beaucoup de choses mais pas à ça... Il se racla un peu la gorge et Maé rit légèrement, se penchant de nouveau vers Elio.

— T'es trop mignon quand t'es gêné...

— Je t'ai déjà dit de ne pas flirter avec moi.

— Ouais et on devait pas s'embrasser aussi, pourtant j'ai pas mal de souvenirs d'hier soir...

Elio se concentra pour ne pas rougir en repensant à leurs baisers de la veille. Maé eut un petit sourire et se redressa, croisant les bras sur son torse. Il adorait taquiner son camarade, il devait l'admettre. Pour autant, il savait qu'Elio et lui allaient devoir discuter. Maé n'avait pas changé d'état d'esprit, il ne voulait absolument pas d'une relation, d'un couple et il craignait que son rival se fasse des idées. Il n'eut cependant pas le temps de lui en faire part que le prof arriva pour commencer le cours. L'heure passa à toute vitesse mais à la fin, Maé n'eut pas non plus le temps de dire quoi que ce soit à Elio que Jake débarqua à ses côtés.

— On a une heure de pause, on va aller se prendre un p'tit déj avec les gars de l'équipe, tu viens ?

— En une heure, on a le temps ? Lança Maé.

Il hésita quelques secondes à demander à Elio de venir. Après tout, toute l'équipe de basket y allait mais Jake n'avait pas inclus le rouquin... Personne ne l'incluait jamais.

— Mais oui, c'est à dix minutes à pied, on est large ! Allez viens. La pluie s'est arrêtée, c'est le moment.

— J'arrive.

Jake s'éloigna et Maé jeta un regard à Elio. Ce dernier ne disait rien, se contentant de terminer de ranger ses affaires dans son sac.

— Elio...

— Pas besoin de te justifier, Maé.

Elio se leva de sa chaise, passant son sac sur son épaule. Il sourit faiblement, essayant de ne pas montrer qu'il était blessé. Il ne demandait pas à Maé d'hurler sur les toits qu'ils s'étaient embrassés, il ne s'attendait pas à une relation entre eux... En fait, il ne savait pas vraiment à quoi il s'attendait. Mais il commençait à trouver cela vexant que le jeune homme n'assume pas l'apprécier devant les autres.

— C'est juste que...

— Laisse tomber Maé. J'ai bien compris, t'en fais pas, je m'attendais pas à ce que les choses changent même après hier soir.

Il mentait. Bien sûr qu'en voyant Jake arriver, il avait espéré que Maé lui propose de venir. Mais il avait très vite compris que ça ne serait pas le cas... L'avantage, c'est qu'il était habitué à gérer sa solitude et sa déception.

— Ce n'est pas comme si je faisais vraiment parti de l'équipe de toute façon. Je remplace le remplaçant... Dès qu'il reviendra, je sais très bien ce qui va se passer.

Elio haussa les épaules. Sans un mot de plus, il sortit de la salle de classe d'un pas vif, tête baissée. Il avait l'habitude.

**

La pluie avait repris. Elio était à la bibliothèque parce qu'il avait besoin d'un livre spécifique pour un exposé. Il n'avait pas reparlé à Maé de la journée... Ce dernier n'avait pas tenté non plus de relancer une conversation. Le rouquin essayait de ne pas y penser, il s'était concentré sur les cours toute la journée et actuellement, il focalisait ses pensées sur l'exposé qu'il devait préparer. Ayant un peu perdu la notion du temps, il jeta un œil à son portable et grimaça. Il allait louper le dernier bus s'il ne courrait pas... Il rangea ses cahiers en vitesse, qu'il fourra dans son sac et quitta la bibliothèque rapidement. Sortant du lycée, il eut un air dépité en voyant le bus démarrer sous ses yeux. Il poussa un soupir, encore à l'abri sous le préau, contemplant la pluie incessante. Il était obligé de rentrer à pieds, ses parents étaient encore en déplacement jusqu'à la fin de la semaine... Et même s'ils ne l'avaient pas été, Elio était certain qu'ils ne seraient pas venus. Las, il se décida à se mettre en route. Il n'avait même pas pris de manteau, il avait oublié. Il se retrouva trempé en moins de cinq minutes mais il continua de marcher sur le bord de la route. Il n'avait pas vraiment le choix de toute façon, s'il voulait rentrer chez lui. Se dire qu'il en avait au moins pour une heure le fatiguait d'avance, il était à peu près certain de tomber malade dans les prochains jours si la pluie ne s'arrêtait pas.

— Elio ?

Le rouquin tourna la tête pour constater qu'une voiture avait ralenti à son niveau. Il s'agissait de Maé. Elio passa une main dans ses cheveux trempés pour les remettre en arrière.

— J'ai loupé le dernier bus. Marmonna-t-il.

Maé se mordilla les lèvres.

— Je te ramène ?

Il savait bien qu'ils étaient un peu en froid depuis ce matin mais il ne pouvait pas laisser Elio sous la pluie. Ce dernier hésita quelques secondes mais décida de mettre sa fierté de côté. Il n'avait aucune envie d'attraper une pneumonie. Faisant le tour de la voiture, il s'installa côté passager, en éternuant au passage.

— Pardon. En plus, je suis trempé...

— C'est pas grave.

Maé redémarra, prenant la direction de la maison d'Elio. Ils restèrent silencieux le long du trajet, Elio regardant la route défiler à travers la fenêtre et les gouttes de pluie. Ils mirent quelques minutes à arriver, Maé se gara finalement dans l'allée des Everlast.

— Voilà.

— Merci. Souffla Elio.

Il ouvrit la portière mais se tourna vers Maé avant de sortir.

— Tu veux entrer un moment ?

Maé tourna la tête vers lui, haussant les sourcils à la question. Elio se raclant la gorge, gêné. Il avait demandé sans réfléchir... Il n'avait pas envie d'être seul. Mais il se sentit soudainement stupide. Maé avait sûrement mieux à faire que de rester avec lui.

— C'était juste... Je ne peux jamais inviter personne quand mes parents sont là, alors c'est l'occasion... Enfin pas que j'ai grand monde à inviter mais... Laisse tomber. C'était idiot, t'as sûrement des trucs de prévus avec les autres de toute façon.

Elio sourit rapidement et sortit du véhicule, claquant la portière derrière lui. Il était en train de sortir ses clefs pour ouvrir sa porte d'entrée quand il entendit Maé l'interpeller.

— Il pleut de plus en plus, je t'avoue que j'aime pas trop conduire sous la pluie alors...

Maé verrouilla sa voiture et rejoignit Elio sur le pas de la porte, à l'abri de la pluie, se pinçant un peu les lèvres. Le rouquin esquissa un léger sourire et ouvrit la porte. Il désarma l'alarme rapidement pour éviter qu'elle ne sonne et referma une fois Maé entré. Ce dernier eut un air étonné.

— C'est vachement...

— Minimaliste. Je sais.

Elio grimaça un peu. Ses parents n'étaient pas très décoration. La maison était très épurée, cela ressemblait presque aux maisons témoins des agences immobilières. Elio détestait ça. Il n'y avait rien de chaleureux ou d'accueillant chez lui. Il se tourna vers Maé.

— Tu veux quelque chose à boire ? Et ensuite, on ira dans ma chambre... Je t'avoue que je déteste rester dans le salon.

Le rouquin fit signe à Maé de le suivre jusqu'à la cuisine ouverte, qui donnait sur le salon. Maé était encore surpris de l'austérité de la maison. Tout était très impersonnel. Il constatait qu'il y avait des tableaux au mur et quelques photos, mais aucune d'Elio. Cela lui semblait presque invraisemblable, comme si son camarade ne vivait pas ici. Maé avait du mal à comprendre... Chez lui, sa mère avait accroché des dizaines et des dizaines de photos de son frère et lui, dans toutes les pièces.

— Tu veux un truc frais ou un café ? Ou chocolat chaud, thé, ...

— Vu le temps, je veux bien un café. S'il te plaît.

Elio hocha la tête et s'occupa de faire couler deux cafés. Il tendit une tasse à Maé et lui fit de nouveau signe ensuite de la suite. Il monta rapidement les escaliers et se dirigea au fond du couloir. Ouvrant la porte, il laissa d'abord entrer Maé qui eut soudainement l'impression d'être dans une maison totalement différente. La chambre d'Elio était tout le contraire de sa maison. La pièce était chaleureuse, accueillante et surtout très décorée. Maé fit quelques pas, tout en observant. Outre les posters de divers groupes musicaux au mur, Elio avait aussi accroché certains de ses poèmes préférés. Son bureau était surchargé de livres, de cahiers de cours et de diverses feuilles. Il régnait sur l'endroit un léger bordel mais cela rendait la pièce vivante. Près de sa fenêtre, sur le rebord intérieur, Elio avait installé des plaids et des coussins. Là encore, un tas de livres traînaient sur le sol, c'était de toute évidence son coin lecture. Il avait aussi une bibliothèque qui, comme le bureau, ployait presque sous le poids des bouquins. Des guirlandes lumineuses très discrètes ornaient des endroits stratégies de la chambre, lui conférant une ambiance reposante et cocooning. Maé se fit la réflexion que la chambre d'Elio était un peu comme un oasis en plein désert. Un havre de paix, un endroit où l'on se sentait automatiquement bien. Elio referma la porte, retirant ses chaussures en même temps et posant son sac dans un coin.

— C'est...

— Incroyable. Ta chambre est incroyable ! S'exclama Maé.

— J'allais dire le bazar mais merci.

Elio posa sa tasse de café sur le bureau tandis que Maé s'asseyait sur le rebord de la fenêtre, buvant une gorgée de sa boisson sans quitter Elio des yeux.

— Mes parents n'entrent jamais ici. Expliqua le jeune homme. Je ferme toujours la porte, que je sois là ou pas... C'est un peu... Ma safe place, ici. A vrai dire, tu es la première personne à y entrer.

Maé se passa une main dans les cheveux, sans trop savoir quoi répondre. Elio soupira et baissa les yeux.

— Je ne disais pas ça pour te mettre mal à l'aise ou quoi... C'est juste que je n'ai jamais eu d'amis, avant toi. Enfin si tu considères toujours qu'on est amis.

Elio éternua de nouveau. Il portait toujours ses vêtements trempés. Il repoussa ses cheveux qui lui tombaient devant les yeux et se dirigea vers son armoire, qu'il ouvrit. Il hésita quelques secondes mais, considérant que la porte de l'armoire le cachait aux yeux de Maé, il retira son pull trempé... Et sursauta une fois la chose faite, en constatant dans le reflet du miroir intérieur accroché à une des portes de l'armoire que Maé se trouvait derrière lui.

— Tu m'as fait peur... Bredouilla-t-il.

Il resta immobile, observant son camarade à travers le miroir. Maé s'approcha un peu plus et déposa un baiser sur la nuque d'Elio.

— Tu es glacé.

— J'ai pris la pluie...

Maé passa lentement ses bras autour de la taille du rouquin, ses doigts allant caresser son bas-ventre avec lenteur. Elio frissonna rien qu'à ce contact.

— Qu'est-ce que tu fais, Maé ?

— J'en sais rien... J'sais jamais ce que je fais, dès que t'es près de moi.

L'aveu était brûlant de sincérité. Elio le voyait bien, à travers le reflet du miroir, dans les yeux verts de Maé. Le jeune Pinheiro alla lentement embrasser le creux de l'oreille d'Elio, avant de descendre dans son cou, sur son épaule, avec douceur. Ses doigts remontèrent sur le torse de son camarade. Elio ferma les yeux quelques secondes, essayant de calmer les battements de son cœur.

— J'suis désolé pour ce matin. Chuchota Maé, posant son menton sur l'épaule d'Elio. Je sais que c'est trop facile de s'excuser après... Mais j'suis sincère.

Il caressa le torse d'Elio, délicatement, tout en l'observant dans le reflet du miroir.

— Le truc c'est que... Je sais que tu penses que j'ai honte de toi mais c'est pas ça. J'veux juste te préserver. Jake et les autres, ils sont pas foncièrement méchants mais j'les connais. Sous prétexte de faire de l'humour, ils vont se moquer de toi... Ils te diront que c'est pour rire mais c'est pas vrai.

— Maé, on se moque de moi depuis la maternelle...

— Et j'crois aussi... Continua Maé comme si Elio n'avait rien dit. Que je veux te garder pour moi. C'est égoïste, je sais mais les moments qu'on passe ensemble, j'veux qu'ils soient à nous. Rien qu'à nous.

Maé fit se tourner Elio entre ses bras, pour qu'il soit face à lui. Il leva une main pour chasser délicatement les mèches de cheveux qui lui tombaient sur le front, avant de caresser sa joue, du bout des doigts.

— Mais je veux rien t'imposer... Si toi ça te convient pas, je...

Elio lui coupa la parole en allant l'embrasser, soudainement, de longues secondes. Il ne savait pas si Maé était sincère ou non mais il avait envie d'y croire. Que son camarade voulait le préserver, qu'il voulait garder leurs moments uniquement pour eux, qu'il n'avait pas honte de lui... Il voulait y croire. Peut-être qu'il fonçait droit dans le mur mais il avait envie de faire confiance à Maé. Elio rompit le baiser, se mordant les lèvres.

— Pardon...

— Pourquoi tu t'excuses ? Demanda Maé en souriant.

— Parce que... Je ne suis pas certain d'avoir le droit de faire ça...

— Tu peux m'embrasser autant que tu veux. Tu en as tous les droits.

Maé embrassa le nez d'Elio, avec un sourire. Il promena son regard sur le visage du rouquin, s'imprégnant des moindres détails. Plus il regardait Elio, plus il tombait sous le charme. Son sourire timide, ses grands yeux chocolats, ses petites taches de rousseur sur son nez... Le jeune Pinheiro trouvait cela aberrant que son camarade ne soit pas conscient de son charisme atypique. Il n'entrait peut-être pas dans les normes de beauté, il était sûrement un peu trop pâle, un peu trop fin et élancé mais il était presque intemporel. Irréel. Maé était subjugué, à chaque fois, il devait l'admettre.

— Mais avant de m'embrasser, tu devrais te changer... Je m'en voudrais que tu tombes malade.

Tout en parlant, Maé déboutonna lentement le jean trempé d'Elio. Ce dernier retint légèrement sa respiration parce que même si Maé avait un air désinvolte, le geste était érotique. Encore plus quand le jeune Pinheiro fit doucement descendre le pantalon de son camarade, sans le quitter des yeux. Il le dévorait littéralement du regard, Elio se sentait presque rougir, personne ne l'avait jamais regardé comme ça... Maé se pencha légèrement, frôlant les lèvres de son ami.

— Je te laisse te changer. Murmura-t-il dans un souffle.

Il s'éloigna avec un petit sourire en coin, pour aller s'asseoir sur le lit, finissant sa tasse de café au passage. C'était plus fort que lui, il adorait flirter avec Elio, il adorait le voir perdre ses moyens, rougir et ne plus savoir comment respirer normalement... Il était beaucoup trop adorable – et incroyablement attirant – dans ces moments-là. Maé releva les yeux en entendant Elio refermer son armoire. Ce dernier avait enfilé un jogging et un tee-shirt. Il posa ses vêtements trempés sur son radiateur puis se rapprocha de Maé qui l'attrapa par les hanches pour l'attirer à lui, le faisant s'asseoir à califourchon sur ses cuisses. Elio se mordit les lèvres, nouant ses bras autour du cou de son ami. Maé glissa ses doigts sous le haut du rouquin, pour caresser sa peau avec tendresse. Il inclina légèrement la tête en voyant Elio faire la moue.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Elio hésita quelques secondes. Pour autant, il prit son courage à deux mains – et une profonde inspiration – avant de reprendre la parole :

— J'ai besoin de savoir ce qu'on fait, toi et moi. Je... Je m'attends pas à une relation, je te demande même pas de dire aux autres ce qui s'est passé entre nous mais... Je ne sais pas. J'ai besoin qu'on clarifie un peu les choses.

Maé lui lança un sourire tendre. Il comprenait les hésitations d'Elio, il voyait bien que son camarade avait aussi peur de sa réaction. Il prit quelques secondes avant de répondre :

— Est-ce que si on se dit qu'on est amis, avec quelques bonus à côté, ça te convient ?

— T'entends quoi par bonus ? Demanda Elio d'une petite voix.

Il y eut un instant de flottement avant qu'il n'ajoute :

— Parce que si tu t'attends à du sexe, je... Enfin je pense que tu as compris que j'étais vierge et je ne suis pas certain d'être prêt à franchir ce cap.

Maé observa Elio. Il se doutait que cette conversation coûtait énormément au rouquin et qu'il n'était pas à l'aise. Mais ils savaient tous les deux que c'était nécessaire.

— Elio, je te forcerai jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas. Par bonus, j'entends tout ce que tu te sens prêt à faire. J'entends ne pas se retenir si on a envie de s'embrasser, de se prendre dans les bras... De jouer avec les cheveux de l'autre.

Elio plissa le nez. Il était justement en train de jouer avec les boucles de Maé pendant que ce dernier parlait.

— C'est une amitié améliorée. Et si un jour, on doit coucher ensemble, ça se fera parce que tu te sens prêt. Et si ça doit ne jamais arriver, ça n'arrivera jamais, je veux pas que tu te sentes forcé de quoi que ce soit.

— Et je suppose que tout ça restera entre nous ?

Le rouquin vit Maé détourner le regard pour la première fois. Il se pinça les lèvres et alla saisir le menton de son camarade pour le forcer à le regarder de nouveau.

— Ce n'est pas une question piège, Maé. Tu viens de dire que tu ne me forcerai jamais à rien... Et c'est pareil pour moi. Si tu préfères que ce... Truc entre nous reste entre nous, peu importe la raison je m'en fiche. Je veux juste savoir à quoi m'attendre, pour justement ne pas me faire d'idées.

Maé esquissa un petit sourire. Il n'aurait jamais cru que ce soit Elio qui puisse le rassurer et pourtant... Il recommença à caresser son dos.

— Je préférerai que ça reste entre nous. J'ai pas envie que les autres se mêlent de mes affaires.

— Alors ça restera entre nous... Chuchota Elio en allant frôler les lèvres de Maé.

— Tu sais que ce petit truc que tu viens de faire, frôler ma bouche en chuchotant, ça me rend dingue ?

Elio sourit légèrement. Il n'y connaissait rien à tout ça, Maé était bien plus expérimenté que lui, que ce soit dans les relations intimes ou simplement la séduction mais à ses côtés, le rouquin se sentait beaucoup plus confiant. Ses lèvres frôlèrent de nouveau celles de Maé, avec lenteur.

— Ah vraiment ? Souffla-t-il sur le même ton, la voix un peu suave.

Maé l'embrassa à pleine bouche pour seule réponse. Il ne pouvait pas résister, Elio lui faisait tourner la tête à un point qu'il trouvait lui-même étonnant. Jamais personne ne lui avait fait cet effet-là... Ils tombèrent en position allongée sur le lit, s'embrassant toujours. Maé dévia encore ses baisers dans le cou d'Elio, mordant sa peau de plus belle, avec une envie à peine contenue.

— Mais tu m'rends fou Elio, j'te jure... Murmura-t-il contre sa peau.

Inspirant profondément, il releva la tête. Jamais il ne forcerait Elio à aller plus loin mais il devait avouer que résister à son envie était plus compliqué qu'il ne le pensait. Il le contempla, le souffle court. Elio avait les joues rouges.

— Je crois que j'ai encore été un peu trop enthousiaste...

Il alla effleurer le nouveau suçon qu'il venait de faire à Elio, avec un petit air désolé. Le rouquin roula des yeux.

— Non mais sérieux ?

Maé eut un sourire en coin. Il saisit les poignets d'Elio pour les plaquer sur le matelas, collant son corps au sien, venant mordiller sa lèvre inférieure.

— J'y peux rien si j'ai envie de te dévorer...

Le sourire de Maé s'élargit en entendant Elio soupirer. Il caressa son nez avec le sien, délicatement.

— Mais si ça te gêne, je ferai attention.

— Non, ça ne me dérange pas... Répondit Elio. Mais si tu pouvais éviter de me faire porter des cols roulés tout l'hiver...

Maé eut un rire. Il déposa plusieurs baisers sur les lèvres d'Elio, avant de se laisser tomber à ses côtés sur le matelas, l'attirant contre lui pour le serrer dans ses bras.

— Je ferais de mon mieux.

Elio lui mit un petit coup de pied dans les tibias, en riant et Maéembrassa sa tempe avec tendresse. Il se sentait bien, dans cette chambre, àtenir Elio contre lui. Il avait envie d'y rester des heures et des heures, àjuste s'embrasser, discuter et rire comme des enfants. Dans le fond, Maén'avait envie de rien de plus que ça. Rien de plus qu'Elio.


_________________________________________

Bonsoir, bonsoir ! 

Voici le nouveau chapitre. 
Cette fois, Maé ne réagit pas mal à son rapprochement avec Elio par contre, il a toujours du mal à assumer l'apprécier devant les autres... Néanmoins, ils communiquent un peu plus et arrivent à mettre des mots sur leur relation, ce qu'ils veulent, ce qu'ils sont capables d'offrir l'un à l'autre. 

J'espère que le chapitre vous aura plu ! :)

N'hésitez pas à commenter !  <3 

Coeur sur vous, 

Oxy. 

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