LE JOUR OÙ LES ÉTOILES ONT CE...

EmmyBlp

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🎶 Nameless, le groupe de musique le plus adulé de sa génération s'est dissout sans la moindre explication, i... Еще

Avant-propos
Personnages
CHAPITRE 1 - Saïd
CHAPITRE 2 - Sofia
CHAPITRE 4 - Saïd
CHAPITRE 5 - Loup
CHAPITRE 6 - Sofia
CHAPITRE 7 - Alban
CHAPITRE 8 - Saïd
CHAPITRE 9 - Loup
CHAPITRE 10 - Alban
CHAPITRE 11 - Sofia
CHAPITRE 12 - Saïd
CHAPITRE 13 - Loup
CHAPITRE 14 - Alban
CHAPITRE 15 - Loup
CHAPITRE 16 - Saïd
CHAPITRE 17 - Sofia
CHAPITRE 18 - Alban
CHAPITRE 19 - Saïd
CHAPITRE 20 - Alban
CHAPITRE 21 - Loup
CHAPITRE 22 - Loup
CHAPITRE 23 - Loup
CHAPITRE 24 - Loup
CHAPITRE 25 - Loup
CHAPITRE 26 - Loup
CHAPITRE 27 - Sofia
CHAPITRE 28 - Alban
CHAPITRE 29 - Saïd
CHAPITRE 30 - Sofia
CHAPITRE 31 - Saïd
CHAPITRE 32 - Loup
CHAPITRE 33 - Saïd
CHAPITRE 34 - Sofia
CHAPITRE 35 - Sofia
CHAPITRE 36 - Alban
CHAPITRE 37 - Saïd
CHAPITRE 38 - Alban
CHAPITRE 39 - Saïd
CHAPITRE 40 - Loup
CHAPITRE 41 - Saïd

CHAPITRE 3 - Alban

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EmmyBlp

ALBAN

Vendredi 26 août 2022
Los Angeles, États-Unis


— Could you please make an effort to play in tune ?

— Sorry I don't have your talent, Alban, rétorque Stephen en déposant sa basse au sol.

— I'm just kidding, let's try again.

Dans le fond du garage de Stephen — qui nous sert de salle de répétition — Pete reprend le morceau depuis le début en frappant ses baguettes contre la caisse claire de sa batterie, tandis que je l'accompagne à la guitare électrique.

Cette fois-ci, Stephen parvient à suivre le rythme avec sa basse et Clyde, la voix du groupe, peut commencer à chanter. Nous rejouons cette chanson plusieurs fois de suite pour être sûrs que tout le monde maîtrise le morceau.

— I think we're ready for tomorrow.

— We should be there at five to rehearse one last time, suggère Clyde.

— Sorry guys, but I won't be able to be there before seven, je m'excuse. It's the happy hour at the cafe.

— On a sunday? s'étonne Pete.

— Yeah, some of us have jobs Pete, sorry.

— Oh! Excuse me for being an independant worker and being my own boss.

— Oh yeah? And could you tell us what you've been working on lately? lui demande Stephen en souriant.

— Oh shut up! se renfrogne Pete.

— We'll see you tomorrow then, poursuit Clyde. You don't need to rehearse anyway.

Clyde a raison, je n'ai pas besoin de répéter, j'ai déjà chaque morceau en tête. Il s'éloigne avec Pete, tandis que Stephen referme le garage derrière nous. Je le salue chaleureusement et balance ma guitare dans mon dos avant d'enfourcher mon vélo, direction Venice Beach. Sur ce trajet que j'emprunte tous les matins, le soleil du mois d'août me brûle la nuque, mais il ne me ralentit pas.

Mes cuisses ne me font plus souffrir, contrairement aux premiers trajets que j'effectuai quelques années plus tôt. Maintenant, elles sont musclées et fortes, à l'épreuve de n'importe quelle montée de Los Angeles. Sous mon débardeur blanc, la sueur est à peine visible tant l'effort n'est plus qu'une formalité.

Au croisement de deux rues, je me faufile entre les voitures arrêtées au feu rouge et traverse le carrefour sans attendre qu'il passe au vert. Ce trajet n'a plus aucun secret pour moi, tant ma vie s'est construite de façon routinière ces dernières années. Réveil à Brentwood, répétitions dans le garage de Stephen à Santa Monica, puis travail au café de la plage sur Venice Beach avant le retour à la maison. Cette routine me convient parfaitement après les années effrénées que j'ai vécues.

Pédalant avec toujours autant d'ardeur, je repense aux répétitions de ce matin. Ces derniers temps, ces rendez-vous sont quasiment quotidiens, car pour la première fois nous allons jouer devant un public. Rien d'impressionnant, seulement quelques habitués du bar dans lequel on traîne régulièrement. Je vais pouvoir remonter sur scène pour faire ce que je sais faire de mieux : jouer de la guitare.

Notre groupe est très modeste, Clyde, Stephen et Pete sont plus jeunes que moi et jouaient déjà ensemble depuis quelques mois. Quand je les ai rencontrés dans ce bar où nous jouerons demain, ils recherchaient un ou une guitariste pour accompagner leur groupe et je me suis aussitôt proposé. Fraîchement arrivé à Los Angeles, je ne connaissais pas grand monde, mais il était encore plus difficile de rencontrer des gens qui ne me connaissaient pas.

Les trois amis ne savaient pas trop quoi penser de moi, toutefois il ne m'a pas fallu longtemps pour les convaincre. Quelques accords impressionnants sur ma vieille gratte et le tour était joué. Ils n'ont jamais vraiment voulu en savoir plus sur mon passé et ça me va très bien. Avec eux, je peux être un simple guitariste, sans artifices. Seulement parfois, lorsque je laisse mes doigts gratter les cordes de mon Alpine blanche sans y prêter attention, d'étranges mélodies résonnent dans l'air. Des mélodies qu'ils pensent reconnaître, mais qu'ils ne parviennent jamais à nommer. Je fais toujours mine de ne pas savoir de quoi ils parlent, bien que je le sache parfaitement. Ces mélodies sont inscrites en moi, je n'y peux rien. Il me suffit d'un moment d'égarement pour que mes vieux réflexes reprennent le dessus.

J'arrive sur Venice Beach un peu plus tôt que d'ordinaire. On dirait que j'ai bien pédalé aujourd'hui. Je zigzag lentement entre les passants qui profitent de la fraîcheur matinale avant d'aller travailler. Les commerçants et commerçantes qui ouvrent tranquillement leurs magasins me saluent comme chaque matin et je leur offre mon meilleur sourire. J'arrive finalement devant le café où James, mon patron, est déjà en train d'ouvrir les volets. Décidément, on est tous en avance ce matin.

— Hi James!

— Hi Alban! You good today?

Je hoche la tête. Comment ne pas aller bien dans ce cadre aussi idyllique ? Beaucoup en rêveraient. Même si ce n'était pas mon rêve à moi, mon ancienne vie m'a permis de vivre ici, dans cette ville aux mille et une promesses. J'aurais pu prétendre à un métier plus gratifiant, mais je ne me suis pas installé ici pour ça.

À l'arrière du café, je range mon vélo, dépose ma guitare dans un coin et enfile le tablier brodé à mon nom avant de prendre place derrière la machine à café. Déjà, mes clients et clientes les plus fidèles attendent impatiemment devant le comptoir.

— Hi Alban! me gratifie une jeune blonde au sourire étincelant.

— Hi! Vanilla latte, right?

Elle acquiesce, un sourire timide sur les lèvres. Je n'avais pas besoin d'attendre la réponse, car elle fait partie des clientes qui viennent chaque matin et qui commandent le même café. J'aime voir leur sourire lorsque j'annonce leur commande. Il n'est pas difficile de satisfaire ces clientes-là : un bon café, de l'attention et un grand sourire. Il ne m'en faut pas plus pour charmer toutes les clientes qui viennent chaque matin. Je sais que bon nombre d'entre elles espèrent secrètement que je leur griffonnerai mon numéro sur leur ticket, ce qui n'arrivera jamais. Tout l'art de la séduction est là. Un sourire, puis laisser espérer, jusqu'à ce qu'éventuellement elles craquent.

Elles finissent toujours par craquer et chaque fois je me demande si elle sera la bonne, si lui accorder un rendez-vous ou deux nous mènera quelque part. La réponse est toujours non.

Autrefois, j'aurai sauté sur l'occasion sans réfléchir, bien loin de toutes ces questions existentielles. Autrefois, j'aurai profité de mon côté charmeur pour combler mes soirées, sortir, profiter en belle compagnie, mais tout ça n'a plus de sens désormais. Alors j'attends patiemment celle qui un jour commandera un café et à qui je jugerai judicieux d'accorder ne serais-ce qu'un rendez-vous. J'attends, même si je sais au fond de moi que celle que j'attends ne viendra jamais boire dans mon café.

La journée se prolonge doucement à mesure que les clients et clientes du matin, avec leurs cafés et leurs cookies, laissent place à celles et ceux du midi. Peu à peu, les cafés cessent de couler et ce sont les sandwichs qui partent à une vitesse folle. Je ne lâche pas ce sourire et me permets même de faire quelques blagues, de discuter, histoire d'égayer un peu ma journée et celle des clients et clientes au passage. Heureusement que j'ai progressé en anglais ces dernières années, car avant je n'étais pas capable d'aligner trois mots sans faire hausser les sourcils de mon interlocuteur. James s'étonne toujours de voir avec quelle facilité je parviens à discuter avec tous ces gens pressés qui d'ordinaire lui accordent à peine quelques mots. Un sourire fait toujours la différence, mais le charme naturel peut faire des miracles. Pendant longtemps, j'ai ignoré ce potentiel, persuadé que je valais bien moins que ça. La vie, la vraie, m'a prouvé le contraire.

En fin d'après-midi, je troque mon tablier contre ma guitare qui m'attendait sagement dans un coin de la réserve. Voilà encore une journée de passée tandis que je reprends mon vélo en direction de Brentwood. Le soleil est encore haut dans le ciel et la chaleur est presque étouffante, mais je tiens bon. Ces années de vélo et de sport d'une manière générale me changent de la routine merdique que j'entretenais il y a quelques années.

Pédalant de plus en plus vite, pressé à l'idée de rejoindre mon appartement pour brancher ma guitare, je ne cesse de penser au concert qui nous attend demain. Je suis tellement excité que l'on pourrait croire que ce concert sera mon tout premier.

Avant de monter au troisième étage, je récupère mon courrier. Il faut vraiment que je pense à le faire plus souvent, car bientôt ma boîte aux lettres va déborder. Parmi les factures s'est glissée une carte, probablement de la publicité. Au moment où je m'apprête à m'en débarrasser dans la poubelle, je remarque que mon nom est écrit dessus à la main. Intrigué, je la retourne d'un geste sec et lis :

Loup Tarsin & Lucie Barillé,
sont heureux de vous inviter à assister à leur mariage, entourés de leurs amis et de leurs familles,
le samedi 4 septembre 2021,
à la mairie de Hyères.

Ces deux prénoms étaient enfouis tellement loin dans ma mémoire que je dois relire la carte à plusieurs reprises pour m'assurer que je pense bien aux bonnes personnes. Ce sont bien eux, pas de doute possible. Je ne m'attendais pas à recevoir une telle nouvelle aujourd'hui. Qui aurait pu s'attendre à une telle nouvelle ?

De nombreux souvenirs refont surface, ce qui ne m'arrive jamais d'ordinaire. Le passé est le passé et mon esprit ne semble pas fait pour ressasser ce genre de chose. Là, étrangement, je revois chaque visage comme s'ils se trouvaient face à moi. Ces visages que je n'ai pas revus depuis ce fameux jour où nous nous étions dit adieu. La colère que j'éprouvais alors n'existe plus depuis longtemps. Beaucoup de choses ont changé.

Pourquoi m'avoir invité à cet événement qui ne semble plus me concerner ? Devrais-je y aller ?

Il doit bien y avoir une raison pour que ce mariage ait lieu maintenant, après autant d'années. Peut-être qu'il est temps pour moi d'oser faire ce qu'il m'était impossible de faire il y a cinq ans.

*****

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