I Swear I Lived Tome 3

Da allomelanie24

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Le temps passe et, malheureusement, la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais l'important, lo... Altro

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Epilogue

Chapitre 23

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Da allomelanie24


Louis

Quand Ariel nous téléphone pour nous prévenir qu'il est à la clinique vétérinaire, nous comprenons que c'est grave parce qu'il est incapable de nous raconter ce qu'il se passe sans pleurer.

Je ne crois pas que le plus dur ce soit de devoir assimiler qu'il est mort, mais plutôt qu'on ne le reverra plus jamais. Il n'essaiera plus de se cacher sous la table pour avoir des restes du repas, il ne sera plus derrière la porte d'entrée à nous attendre lorsqu'il entend la clé dans la serrure, il ne sautera plus sur le lit pour une balade alors qu'on est en pleine nuit et qu'on pense mourir étouffé tellement il est lourd. Cette maison regorge de souvenirs de Câlinou et de voir son panier vide près de la télé n'a plus le même effet aujourd'hui.

Il est tard lorsque nous rentrons, alors les enfants vont directement se coucher et je prends sur moi pour me recentrer et laisser Ariel seul quelques instants. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi triste, et lorsqu'il me rappelle que c'est le tout premier cadeau que je lui ai offert, pour la St Valentin en plus, je réalise à quel point Câlinou représentait beaucoup de choses pour nous – et ça me rend encore plus triste.

J'ai du mal à sécher mes larmes avant de sonner chez Anne pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Elle aussi, elle est bouleversée et il m'est très difficile de ne pas trop pleurer.

« Tu aurais dû m'envoyer un message, finit-elle par me dire gentiment.

– J'avais quelque chose d'autre à vous demander, c'est pour ça. »

Je reprends repris mon souffle et j'accepte le mouchoir qu'elle me tend.

« Merci.

– De rien. Qu'est-ce qu'il se passe ? Rien de grave ?

– Non, pas du tout. Nous avons pour projet de retourner vivre à Londres, j'explique.

– Vraiment ?

– Oui, les enfants en ont vraiment envie et... nous aussi, je crois.

– Si vous partez, je vous suis. Il y aura bien une petite place pour moi au manoir, non ? Londres me manque beaucoup.

– C'est vrai ? C'est génial. Athéna sera vraiment heureuse. Elle s'inquiétait de savoir comment elle pourrait continuer d'apprendre la couture. Enfin, pas que pour ça, évidemment. Vous êtes proches des enfants, d'Ariel. De moi. Ce serait difficile de vous quitter. »

Elle m'adresse un sourire bienveillant et ça me réchauffe un peu le cœur.

« Les enfants arrêtent l'école ? Ou le départ se fait cet été ?

– Nous allons certainement finir l'année scolaire à domicile et voir comment nous nous organiserons pour l'année prochaine. »

Le dire à haute voix, me fait réaliser à quel point c'est irresponsable et précipité. Je n'ai pas envie de fuir parce que c'est plus simple, je n'ai pas envie que nous soyons ce genre de personnes qui se terre quand plus rien ne va. Mais il faut savoir faire des sacrifices pour se préserver et il me semble que ce sacrifice est nécessaire à notre famille. Quelques mois de paix, c'est peut-être tout ce dont nous avons besoin.

« Je crois que nous avons besoin de nous retrouver, je conclus, comme si j'avais peur qu'elle juge notre décision.

– C'est certainement une bonne idée. Quand est-ce que vous partez ?, demande-t-elle avec un sourire bienveillant.

– À entendre Ariel, on part cette nuit. Mais nous n'allons pas précipiter notre départ pour autant. Peut-être d'ici quelques semaines.

– Très bien, ça ira pour moi. Je ferais des allers-retours avec Los Angeles de temps en temps.

– Nous en rediscuterons, de toute façon. »

Elle hoche la tête et elle s'approche pour me serrer dans ses bras.

« Merci de t'être réveillé, Louis. Ça nous soulage énormément. »

Je n'ose pas répondre, parce que je trouve ça étrange étant donné que j'ai l'impression d'être un poids maintenant que je ne suis plus fichu de lire, mais je réalise également à quel point ma présence est importante au sein de cette famille, ma famille. Je crois que je n'ai jamais percuté que nous avons tous notre place et qu'au moindre déséquilibre, nous devenons fragiles.

« Merci à vous. Ariel va être contente de savoir que vous êtes du voyage. Je vais y aller. »

Elle me sourit et je quitte sa maison pour rejoindre la mienne.

. . .

Ariel est allongé de son côté du lit, il me tourne le dos alors il n'est pas difficile pour moi de me greffer à lui pour embrasser sa nuque et le serrer dans mes bras.

« Où étais-tu ?, murmure-t-il après un moment.

– Chez ta mère. »

Je remonte la couverture sur nous et il se tourne vers moi pour soutenir mon regard.

« Pourquoi ?, demande-t-il, interloqué.

– Pour savoir si elle accepterait de nous suivre à Londres. »

Malgré la pénombre, je vois Ariel froncer les sourcils.

« Mais pourquoi ? Tu veux aller à Londres ? Tu veux bien ? »

Sa voix est éraillée d'avoir trop pleurer et ça me donne envie de pleurer à nouveau.

« Oui. Je crois que nous en avons tous besoin. Je n'aime pas tellement avoir l'impression de fuir mais...

– On ne fuit pas, mon amour. On rentre chez nous. »

Cette réponse me convient. Elle est rassurante. Alors j'embrasse ses lèvres.

« Ta mère n'a pas attendu que je lui propose pour me dire qu'elle souhaitait rentrer également.

– T'es un mari génial, tu le sais, ça ?, demande-t-il en venant nicher sa tête dans mon cou.

– Toi aussi, Ariel. Le meilleur que j'aurais pu espérer épouser. »

Il se blottit entièrement contre moi et nous nous endormons comme ça, certainement avec l'idée que la douleur de cette journée s'évanouirait pour au moins quelques heures.


Achille

Chloé m'a invité chez elle parce que son père n'est pas là et qu'elle doit garder son petit frère. J'ai longtemps hésité à dire oui, parce qu'avec la mort de Câlinou, je n'avais pas envie de grand chose, mais les parents nous ont annoncé qu'on allait bel et bien retourner à Londres, alors plus tôt je lui en parlerais, mieux elle le prendrait. Je fais même l'effort de la prévenir de vive-voix et non pas par message.

En mettant mes chaussures dans le hall, je vois que Lila est dans le salon en train de bouquiner alors je vais m'asseoir à côté d'elle quelques instants.

« Je vais parler de Londres à Chloé. »

Elle lève les yeux vers moi et referme son livre.

« Ça va aller. Alexandre l'a bien pris, me rappelle-t-elle.

– Tu lui avais dit quoi ?

– Que j'avais envie de retourner vivre à Londres et que je comprendrais s'il voulait rompre avec moi.

– Et il a répondu quoi ?

– Que c'était idiot de rompre parce qu'il pourrait venir faire ses études universitaires à Londres.

– Ok.

– Je sais que les parents vont garder la maison à Los Angeles et qu'on pourra venir ici pendant les vacances aussi. Tu pourras la faire venir à Londres aussi. Elle ne va pas mal le prendre. »

Je me lève, confiant, en me répétant sur tout le trajet que Chloé ne va pas mal le prendre. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévues lorsqu'elle a enfin pu entendre la nouvelle.

Au début elle a pleuré sans que je ne comprenne pourquoi et après s'être reprise, son regard a changé. Je peux y lire beaucoup de rancœur.

« Est-ce que tu as la possibilité de rester ici ou bien on t'impose ce déménagement ?, demande-t-elle sérieusement.

– Euh... Je suis d'accord pour partir, j'en ai envie. C'est important pour moi, pour nous et j'ai...

Nous ? Nous qui ?, s'emporte-t-elle. Mon nous à moi, c'est toi et moi. »

Durant quelques secondes, je ne sais pas si elle souhaite une vraie réponse. Je ne l'ai jamais vu dans cet état de colère.

« Je parle de ma famille. Mon père a besoin de ça, on est tous d'accord sur le fait qu'il doit se rétablir dans un endroit qu'il a toujours connu et c'est là-bas.

– Mais ça fait DIX ANS que vous vivez ici !

– Mais t'as pas besoin de hurler, enfin ! Je ne comprends pas ce qu'il te prend. »

Elle lève les yeux au ciel.

« Mais tu comprends ce que ça veut dire si tu t'en vas ?, reprend-t-elle. Tu comprends que ce sera terminé entre nous si tu pars ? »

J'ai l'impression de me prendre un coup de poing dans le thorax tant je tombe de haut.

« Pourquoi ?, je demande la gorge serrée. Y a des tas de couples qui v...

– On n'est pas les autres, Achille. Moi j'avais des projets, j'avais envie de vivre plein de choses avec toi mais si tu choisis ta famille au lieu de moi, c'est qu'ils seront toujours ta priorité et j... »

Sans pouvoir le contrôler, j'éclate de rire. Son visage exprime l'incompréhension la plus totale et moi, je me lève levé.

« Des projets, moi aussi j'en avais. Plein. Mais ne me dit pas que tu ne me comprends pas que je choisisse ma famille quand tu refuses un week-end avec moi juste pour surveiller ton petit frère.

– Il a cinq ans, répond-t-elle sur un ton cinglant.

– Il a un père.

– Arrête.

– Bah écoute, c'est toi qui me dis que ton père n'est pas dangereux, que c'est rien.

– Achille...

– Ok, pas ton père, alors. Mais ta grande sœur. T'en as une, non ? »

Elle répond rien et je vais enfiler ma veste avant d'aller dans sa chambre pour récupérer les quelques affaires que j'y ai laissé.

« Qu'est-ce que tu fais ?, demande-t-elle, un peu sur la réserve.

– Je déménage, t'as pas entendu ? »

Mon ton est sec et je suis tellement déçu que je n'ai pas envie de rester plus longtemps ici. Si c'est sa famille alors c'est normal que ce soit une priorité mais si c'est la mienne alors c'est différent ? Bon sang, moi aussi j'ai envie d'être égoïste et de penser à moi pour une fois. C'est pas seulement pour mon père que j'ai envie de rentrer, c'est aussi pour moi. Sa réaction me fait mal, j'ai envie de pleurer et je ne sais pas si j'ai la haine ou si je suis triste.

« Achille !

– Non. Écoute, je pensais qu'on se comprendrait, qu'on avait les mêmes valeurs, surtout en ce qui concerne la famille mais ce n'est pas le cas.

– Mais comment tu veux avoir une relation à distance comme ça ? Comment tu veux que ça marche ?

– Bah j'en sais rien, moi ! Y a des tonnes de personne qui le font ! T'aurais pu me rejoindre pour l'université ?

– Te rejoindre ? A Londres ? »

Son ton est condescendant, ça me rend fou.

« Allez, t'as raison, oui. Ça ne marchera pas. J'ai 17 ans et d'autres priorités qu'une vie de couple établie sur 45 ans. Donc voilà. C'était bien le temps que ça a duré. Merci. »

Je lui serre la main et je sors avec mes affaires. Je suis en train de tout balancer sur la banquette arrière de ma voiture quand je l'entends derrière moi.

« Tu me quittes ?, demande-t-elle, comme si elle était sous le choc.

– T'as besoin que je sois le méchant ? C'est ça ? C'est mieux pour ton ego si c'est moi qui te largue comme une merde alors que c'est toi qui m'a clairement fait comprendre que si je partais, c'était fini ? »

Elle me regarde, les yeux brillants, sans être capable de répondre quoi que ce soit.

« Alors oui, j'te quitte. Si tu veux, j'peux même t'avouer que je suis sorti avec toi au début uniquement pour que tu arrêtes de faire chier ma sœur avec des rumeurs que tu entretenais, même si tu les savais fausses. Voilà. Tu vois jusqu'où il va mon sens de la famille ? »

Elle se met à pleurer et ça me retourne l'estomac. Mais tout ça, c'est de sa faute. C'est elle qui m'a largué, c'est elle qui m'a dit que ça ne fonctionnerait pas et qui m'a implicitement demandé de faire un choix. Mon choix est fait putain, bien sûr que c'est ma famille que je choisis. Je l'ai connais depuis toujours alors que ça fait seulement quelques mois que je la fréquente. Qu'est-ce qu'elle pensait ? Que j'allais la demander en mariage et qu'on allait s'enfuir quelque part avec son frère alors que mon père se remet à peine de son coma ?

« T'es injuste, murmure-t-elle alors que j'ouvre la portière côté conducteur.

Moi ? Moi je suis injuste ? Je suis venu ici pour discuter de mon départ avec toi, d'accord ?! Putain mais t'étais aux premières loges pendant que mon père était dans le coma et que toute ma famille partait en couille et t'es même pas foutue de comprendre qu'on a besoin de se retrouver ? Mais on est dans quel monde, là ? »

Elle met un moment avant de trouver quelque chose à me répondre parce qu'elle se rend certainement compte que son attitude est absurde.

« Si Alexandre était encore avec Lila, il penserait comme moi ! »

Défense totalement minable. Je ris nerveusement en montant dans la voiture.

« Alexandre est toujours avec ma sœur et il lui a proposé de la rejoindre pour ses études universitaires. En septembre. Dans quelques mois. »

Elle ouvre la bouche pour se défendre, mais je secoue la tête pour la couper dans son élan.

« Je n'ai plus envie d'en discuter avec toi. T'as pas idée de la déception que je ressens actuellement.

– J'ai rien fait pour que tu sois déçu de moi !, pleurniche-t-elle.

– C'est de moi dont je suis déçu. Parce que je suis tombé amoureux au mauvais endroit, au mauvais moment et visiblement, de la mauvaise personne. Mais t'es jeune, t'es brillante et t'es vraiment quelqu'un de bien. Je ne m'en fais pas pour toi. »

Je claque la portière et cette fois-ci, je ne lui laisse pas le temps de réagir. Je suis soulagé qu'elle ne se laisse pas tomber au milieu de la route dramatiquement pour se noyer dans ses larmes parce que j'aurais fait demi-tour.

. . .

Chez moi, je fonce directement dans ma chambre pour n'avoir à croiser personne et je m'installe sur mon lit, en fixant l'écran noir de ma télévision.

« Toc, toc. »

La voix de Lila à travers la porte me fait sourire mais je ne réponds pas pour autant alors, après quelques instants, elle et Athéna entrent.

« Ça s'est mal fini ?, demande Athéna en venant s'asseoir à côté de moi.

– Oui.

– Oh..., souffle Lila avec une petite moue.

– Le positif c'est qu'avec toute la merde qui nous tombe dessus depuis le début de l'année, reprend Athéna, ça n'a pas dû être trop insupportable... »

Elle a un petit sourire en coin et si on éclate d'un même rire, c'est certainement parce que nos nerfs sont en train de lâcher.

« Je suis épuisé de tout ça. », je finis par dire alors que mes sœurs se blottissent contre moi pour me faire un câlin.

Ça me rend tellement triste de réaliser comment tout peut se terminer en un claquement de doigts, comme si notre vie ne tenait qu'à un fil. Papa, le chien, ma relation avec Chloé. On n'est jamais sûr de rien et c'est injuste qu'on se prenne autant de claques d'un coup. C'est injuste, mais quand je regarde mes sœurs, je vois que leur regard a changé. Je vois qu'elles sortent grandies de ces derniers mois – et j'espère que c'est aussi mon cas.

J'ai longtemps eu l'impression que le lien qui nous unissait autrefois était mort, que nous nous étions trop reposés sur nos acquis de famille parfaite en pensant que ce serait suffisant. Il nous est arrivé d'être des étrangers pour les uns et les autres ces dernières années, mais c'est fini maintenant.

Maintenant, nous savons que notre famille n'est pas à l'abri du malheur, que nous ne faisons pas partie des privilégiés de ce monde et que pour être heureux, il ne suffit pas d'attendre que les choses se fassent toute seules. Le bonheur mérite qu'on se batte pour lui, et c'est mieux de faire front lorsque nous sommes unis – parce qu'après tout, c'est ça une famille.


#ISILfic #Ohana

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