♠ Chapitre 24-

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Julia calme-toi... soupirait Harry pendant que je sanglotais dans mon coin.

Lorsque le garçon m'avait posé contre le mur pour filer ouvrir l'égout, ce dernier était impossible à lever. Nous voyions juste deux petit trous recouverts de boue séchée, nous empêchant toutes possibilité de sortie ou même d'hurler à l'aide. Après ma crise, je m'étais déplacée, contre ma douleur, vers l'endroit, sans vouloir y croire et j'avais poussé de toutes mes forces. Enfin mes forces... Ce qu'il m'en restait!

J'étais à bout, fatiguée, affamée. Pleurer m'avait donné un coup de main à m'épuiser encore plus. Et cette douleur... Celle que me faisait ma jambe et mes autres memebres endorlis n'aidaient guère à la situation. J'étais désépérée et déprimée comme jamais je ne l'avais été. 

Des petits points noirs me brouillaient toujours la vue lorsque que je clignais des yeux. Je métais adossée au mur, à bout et laissée glisser contre celui-ci. Quand je dis "glisser" je veux dire par là, essayer de glisser. Ce mur était trop sale pour se permettre d'être lisse. Mais je m'en fichais à l'heure qu'il était. J'avais mangé de la viande séchée que je donnais à des animaux, je me suis retrouvée allongée dans de la boue à la cave, et maintenant je me balade dans des égouts dégoûtants où j'ai marché dans un liquide visqueux. Plus rien ne me répugnait. 

Mes bras étaient enroulés autour de mes jambes, la tête enfuie dans ceux-ci et je sanglotais. Moi, Julia Steven's, pleurait devant Harry. 

Je suis une fille avec une certaine fierté. Jamais je ne montre mes ressentiments. La seule chose que les gens connaissent de moi c'est mon sourire, ma bonne humeur et, pour d'autres, mon tact. Je n'ai pleuré que deux fois en tout et pour tout, au lycée, devant des gens qui n'étaient même pas de ma famille, certains que je ne connaissais pas ou que de vue. Et cette fois-là, c'était quand j'ai appris que Tom me trompait et la seconde était lorsqu'il était mort. Je me rappelle de cette fois-là. Les policiers étaient venus à l'école pour fouiller son casier et trouver je ne sais quoi. Je m'étais plantée devant eux, leur priant de me dire ce qu'il se passait, suppliant d'avoir des explications et des nouvelles, mais ils m'avaient tout deux regardés l'air impassible. L'un m'avait tapoté gentillement l'épaule, me léguant son courage tandis que l'autre était déjà parti.

- Nous vous tiendrons au courant mademoiselle. Mes condoléances. m'avait-il dit et puis il était parti, me laissant derrière, l'âme en peine.

Et j'avais éclaté en sanglot, hurlant comme une enfant gâtée et me retrouvant à terre, épuisée, là encore. Tout le lycée s'était tourné vers moi, m'envoyant des regards inquiets, d'autres indifférents. Certains étaient venus à ma rencontre pour tenter de me relever et de me serrer dans leurs bras mais je m'en fichais. Je voulais être seule ce jour-là, m'enfermer dans une petite pièce sombre, où rien ne s'y trouvait, où personne ne me trouverait et pleurer toutes les larmes de mon corps. 
Mais ce n'était que chez moi que j'en avais la possibilité. Mes parents s'inquiétaient fortement à mon sujet. Je ne mangeais plus, je ne riais plus, je ne parlais plus. Mon cerveau était en veille. Le parfait profil d'un humanoïde.

2 mois. J'avais passé deux mois à m'apitoyer sur mon sort et pour rien. Rien du tout puisque Tom n'était qu'un idiot me trompant et lancé dans ses petites affaires de drogue ou je ne sais quoi d'autres. J'avais la rage contre lui. Si seulement... Si seulement je pouvais le revoir encore une fois, mon poing partirait rapidement en direction de son petit nez. 

La fatigue grandissait en moi et sans m'en rendre compte, j'avais cessé de pleurer. Je m'étais assoupie ainsi, contre un mur miteux.

*Ellipse d'une dizaines de minutes*

J'ouvrais les yeux, rouges et boursoufflés, difficilement. Je sentais un mal de crâne m'emporter et mon sang battait mes tempes. J'avais la tête à l'envers lorsque je reprenais correctement mes esprits. Mes prunelles caramelles se posèrent sur le sol des égouts, mes bras balant dans le vide comme une morte. Je soupirais. Non je n'avais pas rêvé, à mon grand malheur.
Mais j'avançais. 
Quand je redressais ma tête légèrement pour cesser l'écoulement trop rapide de sang dans mon cerveau, je me rendais compte que j'étais portée par Harry, sur son épaule. 

Coincée au Lycée. [En Cours De Réécriture/Relecture] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant