♠ Chapitre 22-

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Je n'étais restée dans les bras du jeune homme qu'une fraction de secondes. La situation était des plus gênantes et je ne voulais pas me sentir à l'aise aux creux des bras d'Harry. 
Déjà, son sourire en disait long lorsque je posais pieds à terre. Il m'avait fixée avec tellement d'insistance que j'en avais des frissons. 

- On y va. avais-je déclaré en agrippant mes affaires.

Je n'avais pas attendu son apporbation puisque je m'étais déjà éloignée le plus rapidement, l'air dur et le visage clos. Harry s'était contenté de frotter maladroitement sa nuque, caressant alors du bout de ses doigts, les boucles naissantes sur sa nuque avec la longueur que prenait sa touffe de cheveux. 
Et nous marchions tous les deux, moi devant, lui en retrait. Silencieux comme à notre habitude.

Non pas que je voulais rester muette, mais la situation m'avait mise très mal à l'aise. Autant ça m'était égal , autant je savais que je ne devais pas rester une seconde de plus dans cette position. Mon sac de cours pesait sur mon épaule. Plus on avançait plus je sentais mon bras s'engourdir tout comme mon bras gauche qui tenait les allumettes au fur et à mesure. 

Je n'aurai jamais pensé qu'un jour j'aurais été contrainte de me plonger dans des égouts avec le gars que je détestais le plus, pour sortir de mon lycée. Dit comme ça, ça peut faire en effet rire, il y avait de quoi après tout. Mais je ne riais pas à cet instant, je ne voulais pas rire malgré nos airs fatigués, nos mines sales, nos joues un petit peu plus am aigries qui nous donnaient l'air d'être de malades. Le bon côté des choses c'est que ça faisait quelque chose à raconter à mes enfants, si un jour j'en ai...

-Cet égout sent horriblement mauvais. pensais-je à haute voix.
- C'est un peu le principe d'un égout. rétorquait Harry derrière moi.

Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais parlé à vive voix, ce qui m'arrachait alors un sursaut aux mots du jeune homme. 

- Je sais. soufflais-je ensuite, à court de mots.

Je savais que c'était le principe, mais c'est comme si le dire allait appaisee cette puanteur. Comme pour en faire abstraction. Mais rien n'y faisait, je pinçais alors, du bout des doigts de ma main libre, mon nez en trompette, m'obligeant à respirer par la bouche.
Chose que je regrettais aussitôt, amèrement. Parce que oui, j'avais l'impression d'avoir le goût en bouche. Un bon goût de pourriture et d'excréments en bouche, quel délice. Que demander de mieux après tout?
Je me maudissais d'avoir utilisé tout mon déo ces derniers jours. Il m'aurait été bien utile! 
J'abandonnais donc l'idée de respirer pas la bouche, grimaçant de dégoût. Ce qui n'échappait pas à Harry puisqu'il ricanait dans mon dos.

Quoi encore? grommelais-je sans me retourner.
- Rien. Tu as juste l'air d'une folle quand tu changes d'expressions toutes les cinq secondes sans raison. me narguait-il, sans cesser de pouffer.

Je ralentissais alors ma marche, ne stoppant cependant pas d'avancer, jusqu'à me retrouver au même niveau que le garçon. J'en profitais alors pour le bousculer d'un coup de hanches qui, étonnement, faisait perdre une fraction de secondes l'équilibre à ce dernier. 

- Je pense qu'il vaut mieux éviter de se mettre à ce petit jeu-là. grommelait-il, un air de psycopathe démoniaque, peint sur le visage. 

J'haussais les épaules, levant les mains pour m'ôter toutes responsabilités éteignant sur le coup la petite flamme orangée au bout de l'allumette, qui me brûlait peu à peu les doigts.  

- C'est malin. râlait Harry à mon côté. Je n'y voyais plus rien, mais je voyais pourtant ses prunelles briller. Je sentais le souffle du jeune homme contre ma joue. Ça me faisait frissonner sans même que je n'en prenne conscience. J'humais le léger parfum qui signait sa personne.
- Rallume. m'ordonnait ce dernier.

Coincée au Lycée. [En Cours De Réécriture/Relecture] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant