Chapitre 25

12 0 0
                                    

Le Centre, un peu plus tard dans la journée, 

J'ouvrais les yeux péniblement dans un bureau vide. Ma tête bourdonnait et ma bouche était pâteuse. 

Je ne comprenais pas ce que je faisais ici, attachée à une chaise. Lorsque le brouillard qui engluait mon cerveau se dissipait, je tentais de chercher des indices de mes yeux. 

Il y avait juste un immense bureau sculpté avec un fauteuil en cuir marron et presque aucune décoration sauf un cadre photo mais je ne voyais pas quel visage y était affiché, ou si même il y en avait un. 

Je tentais un regard par la fenêtre mais ma position m'empêchait de voir quoi que ce soit. Tout à coup, je sentais une présence derrière moi. Je tournais la tête.

- Et bien tu me vois enfin. 

Richard avançait tel un prédateur et me tournait autour. Il détaillait chacun de mes traits, de mes expressions. Je relevais la tête pour ne pas lui faire penser qu'il avait la moindre chance de m'impressionner. 

- Comment est ce que je suis arrivée ici? 

Il se posait sur son bureau et me fixait. 

- Je ne pouvais pas prendre le risque de te perdre à nouveau, ma chère Alice.

En un instant, je sentais la colère monter en moi. 

- JE NE SUIS PAS VOTRE ALICE !!!

Mais en simple réponse, je n'avais qu'un petit rire, tandis qu'il faisait le tour de son bureau pour prendre place sur son fauteuil. Il caressait doucement les accoudoirs en souriant avant de poser à nouveau ses yeux sur moi. 

- Julien t'a administré un petit calmant tout à l'heure. Pour que nous puissions... te transporter dans le calme, dirons nous. 

- Où sont tous les autres? 

Il jouait avec ses stylos et faisait durer un suspens insoutenable. 

- Ils ne sont pas morts. Pas pour l'instant. Mais parlons de toi. 

Tout en se rapprochant, il croisait ses doigts sous son nez. 

- Regardes toi, Alice.  Tu as tellement grandi, et d'une manière si magnifique. 

Il me jaugeait de haut en bas et je sentais un grand malaise qui me parcourait tout le dos. En voyant mon air déstabilisé, Richard prenait un air satisfait. 

- Dommage que l'on soit obligés de se rencontrer dans cette situation. 

Cette dernière phrase avait eu l'effet d'une bombe et mon cœur se mettait à battre si fort que je le voyais presque soulever ma poitrine.

- A qui la faute, Richard? 

Il se laissait tomber dans son fauteuil en ouvrant de grands yeux. 

- Tu voudrais dire que c'est de la mienne?

J'étais exaspérée par cette confiance en lui et cette froideur dont il faisait preuve.

- Évidemment que c'est de la tienne. Tu es responsable de la mort de mon père, et de ma mère ! Tu as kidnappé la sœur de Victor pour la torturer.... mais est ce que tu as conscience de ce que tu es? 

Il restait interdit face à ma dernière phrase et m'adressait un "ce que je suis?" presque en chuchotant. 

- Tu es une pourriture de première. 

Étrangement, il restait totalement stoïque face à mes derniers mots. Il n'avait absolument aucune réaction, juste une sorte de voile dans ses yeux. 

Reviens NousDonde viven las historias. Descúbrelo ahora