Chapitre 19

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14 novembre 2015, Manoir des Latour, 

- RÉVEILLE TOI ! 

Les yeux gonflés et la bouche pâteuse, je me réveillais d'un semi-coma sur ma chaise en bois. Toujours sauvagement attachée, je sentais ma tête qui bourdonnait. 

Je regardais mon bras bleuté par les prises de sang que l'on m'avait faites. 

Une grande main relevait mon menton et j'entendais à peine ce qu'il me disait.

- Je t'ai amené à manger et à boire, tu dois reprendre des forces. 

Mais une violente nausée me prenait et je vomissais sur ses chaussures. Je sentais sa colère monter mais il ne me touchait pas. En fait, à part m'attacher à cette chaise inconfortable et me prendre du sang, il ne m'avait strictement rien fait. 

Il approchait ses mains de mes bras et je me raidissais. 

- Tu ne vas pas encore gueuler pour rien? 

Je levais les yeux vers lui et tentais de prendre un air de défi mais je voyais bien que cela n'avait strictement aucun impact sur lui. Il n'inspirait aucune sympathie ni aucune compassion. 

- Je n'ai pas faim ! 

Il se mettait à ricaner en approchant un verre avec une paille. 

- Je crois pas t'avoir demandé mon avis. 

Sans délicatesse, il mettait la paille dans ma bouche et me fixait. En réalité, j'avais si soif que j'aurais pu avaler un lac entier. Le verre était vide en quelques secondes.

- Tu vois quand tu veux. 

Il posait le verre et saisissait une chaise pour s'asseoir face à moi. Ses yeux se posaient sur moi et il détaillait chacun de mes traits. Mes cheveux, mes yeux, ma bouche .... 

Il avait l'air de se délecter de tout ce qu'il voyait et commençait à me rendre vraiment très mal à l'aise. 

- Si tu veux me sauter je peux fermer les yeux et penser à autre chose. 

Il souriait légèrement mais ne bougeait pas. Une de ses grandes mains venait chasser une mèche de cheveux sur mon front. 

- Tu lui ressembles tellement. 

Je le regardais, étonnée. Je m'attendais à tout sauf à ce genre de réponse.

- Qui? 

Il hésitait à répondre mais je voyais les mots lui brûler les lèvres, comme s'il ne pouvait plus les retenir. 

- Ta mère. 

J'ouvrais de grands yeux, je sentais tous mes organes descendre d'un coup et ma gorge s'assécher à nouveau. 

- Vous connaissez ma mère ? 

Mais en toute réponse, je n'ai eu le droit qu'à la porte de la cave qui s'ouvrait d'un coup sec.

- C'est l'heure, on décolle. 

Je jetais un regard désespéré à mon bourreau, espérant une réponse de dernière minute, mais il semblait être devenu totalement muet avec l'arrivée de son complice.  

Sans un mot, il me menottait les mains avant de délier les cordes et me soulever de ma chaise. Je n'avais aucune force et je tenais à peine sur mes jambes. Le deuxième homme s'impatientait.

- Porte-la, on va pas y passer la nuit ! 

Ce type n'avait vraiment aucune sensibilité. Je n'ose imaginer ce qu'il pouvait faire subir à ses victimes quand elles n'étaient plus d'aucune utilité. 

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