« Chapitre 17 »

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CHAPITRE 17

PDV ETHAN

Elle était là, en face de moi, venant de m'avouer que je lui avais manqué. Disait-elle ça par pure politesse, ou alors était-elle sincère ? Je n'arrivais pas à discerner le vrai du faux, en tout cas je voyais bien qu'elle n'était pas dans son état normal : Joyeuse et chiante. Elle restait cependant magnifique, mais je voyais bien que ses yeux étaient ailleurs, ils étaient éteints, et cela depuis peu de temps. Je voulais savoir la raison pour laquelle elle était dans cet état mais j'avais peur que ce soit un sujet trop douloureux, et je ne voulais pas la brusquer. Alors je me contentai de la regarder, sans rien dire. Peut-être le silence était la seule solution face à cette situation. Le silence était pesant, mais reposant. Au moins, je ne disais pas de conneries, et je ne la décevais pas, je ne faisais pas de gaffes et je ne la brusquais pas.

« Tu en veux ? » me demanda-t-elle en me montrant avec sa cuillère en bois les pâtes.

« Non merci. » répondis-je.

« A vrai dire moi non plus, mais faut bien que je mange. »

Elle avait dit ça comme si cela faisait 2 semaines qu'elle n'avait pas mangé. Elle se servit une assiette de pâtes et s'installa sur la table de la cuisine, m'invitant à m'asseoir, ce que je fis. Elle commença à manger, et je la regardai.

« Tu comptes me fixer manger pendant tout le repas ? » me demanda-t-elle, avec une pointe de gêne.

« Pourquoi pas. »

Je souriais, essayant de lui faire oublier, en l'espace de quelques instants ses petits problèmes, ce qui marcha. Elle lâcha un petit rire qui m'avait grandement manqué, puis son visage redevint soudainement triste et vide.

« Je sais que ça peut paraître bizarre.. Emily.. Mais.. » Elle leva la tête et me regarda d'un air sérieux. « Mais.. je suis là si tu as besoin. » finis-je.

« Merci.. »

Elle planta de nouveau d'une lenteur extrême sa fourchette dans son assiette et l'amena à sa bouche, tout aussi lentement. J'avais réellement mal pour elle. Je me demandais à quoi elle pensait. Elle pensait obligatoirement à quelque chose, vu son regard vide qui se perdait dans l'horizon et ses plis qui se creusaient sur son front, montrant une certaine inquiétude et réflexion.

« Tu vas avoir des heures de colles si tu sèches. » me lança-t-elle, alors que le silence commençait à peser.

« Je m'en fous. »

« Tu ne devrais pas. » répondit-elle tout de suite après ma réplique, me laissant au dépourvu.

« Ce n'est pas comme si j'en n'avais jamais eu tu sais.. » dédramatisai-je.

« Raison de plus pour que tu essaies de t'assagir. » répliqua-t-elle.

Au fond elle avait raison, mais le fait de ne plus avoir d'heures de colles n'arrangera rien à mes problèmes scolaires ainsi qu'à mon envie de travailler. Pour moi, le lycée n'était qu'une perte de temps, et je ne voulais pas avoir un travail digne d'un BAC+5, ce n'était pas un avenir tracé pour moi.

Le silence reprit sa place, me laissant dans incertitude de mes sentiments. Je me sentais mieux à ses côtés, et je me demandais si cela était réciproque. Si seulement j'étais dans sa tête..


PDV EMILY

Je mangeais difficilement. Ma gorge se serrer à chaque fois que j'avalais une bouchée. Mon corps allait sûrement rejeter ce que je mangeais, à cause du stress quotidien ainsi que la peur que j'avais de perdre mon petit-frère. Ma mère n'était pas entrée de toute la nuit, et je voulais passer cette après-midi là à l'hôpital.

Mon Bad BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant