Des souvenirs ressurgissent ...

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J'arrive à ne plus donner d'attention à une personne que j'ai beaucoup aimée. Avec toutes mes aventures, j'ai bien dû m'entrainer à le faire. Cependant, on a beau croire que j'ai oublié quelqu'un et j'ai beau enfouir mes sentiments, au fond de moi je sais que je ne l'oublierais jamais et je vivrais toute ma vie avec cette tristesse. Peut-être qu'Arthur fait partie de ces gens qui m'ont brisé le cœur mais lui, il ne l'a pas fait exprès. Comme mon frère j'imagine... Et contrairement à mon oncle. Mais je pense à autre chose et je fais autre chose puis ça passe. Bien-sûr, ils ne disparaitront jamais. Cela fait très longtemps que je n'ai pas vu mon frère et mon oncle et pourtant, j'y pense tous les jours, tous les soirs. Je repense à cette dernière soirée qu'on a passée ensemble. On venait de finir de manger quand notre oncle nous a ordonné d'aller se laver puis d'aller dans notre chambre comme habituellement après manger. Pour une fois, je n'avais aucune corvée à faire avant le coucher. Et j'en ai profité. Pendant que mon frère se nettoyait, de notre chambre, j'ai ouvert la fenêtre et j'ai fait une corde avec les draps et les vêtements que je n'emmenais pas avec moi. Je voulais m'évader derrière le dos de mon propre frère car depuis quelques années il avait beaucoup changé et était plus du côté de mon oncle que du mien. Mais, à cause de l'amour que j'avais envers lui, au dernier moment, je l'ai attendu. En sortant dehors, à cheval sur le rebord de la fenêtre avec mes affaires, j'ai réalisé que je n'allais plus jamais voir mon grand frère et je ne l'ai pas accepté. Je l'aimais et je voulais qu'il reste près de moi comme quand il me protégeait à l'époque où nos parents étaient en vie. Mais l'amour peut nous briser le cœur et nous rendre plus malheureux qu'heureux. Quand il a ouvert la porte de notre chambre, il m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai dit que j'en pouvais plus de vivre ainsi mais qu'une vie sans lui serait peut être pire. Alors je lui ai proposé de m'accompagner. Il a hésité quelques secondes puis il est parti en courant prévenir notre oncle de ma fuite. A un moment, j'ai bien cru qu'il allait venir avec moi. En vitesse, j'ai sauté par la fenêtre et je me suis enfuie dans la forêt voisine, avec les larmes qui coulaient à flot sur mes joues et une grosse douleur à la poitrine. La douleur de l'amour et de la trahison. Il pleuvait cette nuit-là et je me demande si toute l'eau que j'avais sur le visage n'était pas simplement des larmes. Un peu des deux. Ou plutôt la pluie cachait ma tristesse. J'ai couru aussi vite que j'ai pu sans m'arrêter même si l'envie était immense. Je savais que si je le faisais, j'allais m'écrouler en pleurant. Alors, en entendant les cris de mon oncle, je suis partie vivre libre et sans personne pouvant me trahir.

Ce matin, je me lève en sursaut et en sueur. Je viens de faire un cauchemar... Il n'est pas si tôt que ça mais pas si tard non plus. Et pourtant, mon voisin de chambre n'est plus sur son lit. Il doit surement être déjà parti voir sa douce admiratrice... D'ailleurs, je dois demander à Dutch d'avoir ma propre tente. Maintenant, je ne veux plus trop être à côté de lui. Surtout s'il amène une jeune femme dans le camp. Si elle lui a envoyé une lettre parce qu'elle l'aime, lui ne va pas tarder à la ramener au camp. Ca va changer mon mode de vie... Je me lève, je me change et je vais tout de suite à la tente de Dutch pour avoir mon propre chariot. Je le trouve assis, sous sa tente, avec le même livre à la main.

« - Bonjour Dutch.

- Bonjour Helen. N'est-ce pas une très belle journée qui commence ?

- Heu... oui, oui. Splendide.

Sans faire exprès, ma joie sonne un peu... faux.

- Qui a t'il mon enfant ? Quelque chose te tracasse ?

- Non rien. Enfin si. Je voulais te demander quelque chose.

- Dis-moi, dit-il en fermant son bouquin.

- Et bien, ça fait un petit moment que je suis là maintenant et j'aimerai bien avoir ma petite intimité la nuit.

- Oh ! Tu ne veux plus avoir tes affaires avec Arthur ?

- Non, je veux plus.

- Bien sûr, je comprends. Tu es une femme et lui un homme. Tu as besoin de ton intimité et d'être tranquille. Pourtant à un moment je pensais que vous étiez... Enfin que vous vous aimiez bien.

- Oui je l'aime bien mais il n'a plus à me surveiller donc j'ai le droit d'avoir mon propre endroit où dormir.

- Bien sûr. Je vais demander à Tilly et à Mary Beth de te faire de la place à coté de leur chariot.

- Quoi ? Non, je veux mon propre chariot. Etre tranquille, sans personne qui me dérange. Comme Arthur l'était avant que j'arrive ou comme John.

- Mais... Helen, on n'a pas plus de chariot...

- Je peux très bien en voler un ou voler une tente ! Et je ne demanderai aucune aide.

- Helen... Ce n'est pas contre toi mais, on doit être discret et moins on a de chariot plus on peut partir vite. Et puis, certains sont arrivés avant toi dans le camp. Déjà que quelques-uns se plaignent parce que tu as ton propre lit et qu'Arthur est ton seul voisin. Avoir ton propre chariot ou ta propre tente va en énerver d'autres. Je suis désolée mais je ne peux pas accepter. Mais si tu ne veux plus être avec Arthur, tu peux très bien aller avec les filles.

- Non. Je vais rester du coup... »

Je m'éloigne en silence, l'air meurtris. Pour me réconforter, je m'assois prêt du feu, qui reste allumé même le jour, avec une tasse de café. Bon bah... Jusqu'à ce qu'Arthur me vire, je vais devoir rester prêt de lui. Susan s'assoit près de moi. Elle a bien vu que c'était un mauvais jour pour moi.

« - Tout va bien Helen ?

- Oui, ça va. J'ai juste demandé à Dutch d'avoir mon propre chariot mais il a refusé...

- Ah ! Tu m'étonnes ! S'il avait accepté, tout le monde aurait crié au favoritisme ah ah ! Même si je t'avoue que tu es l'une de ses préférées, finit elle en chuchotant.

- Oui, je comprends mais quand Arthur va me virer, je vais me retrouver avec les filles et disons que je n'aime pas trop être serré au milieu de pleins de personnes. Tu vas me penser douillette mais il ne faut pas me croiser quand j'ai mal dormi.

- Pourquoi Arthur te virerai de sa tente ?

- Hier, il a reçu une lettre d'une certaine Mary. Il m'a dit qu'ils s'étaient aimés autrefois et souvent quand une femme envoie une lettre à un homme des années plus tard, cela veut dire qu'elle ne l'a pas oublié. Et puis... Arthur a l'air toujours attaché à elle puisqu'il est parti dès l'aube. Donc j'imagine qu'elle va venir au camp et ils voudront leur intimité...

- Raaah cette Mary ! Je ne l'ai jamais aimé ! Ces deux-là sont trop différent et elle a déjà brisé le cœur d'Arthur dans le passé. Je ne pense pas qu'il va lui donner une seconde chance. Je le connais mon petit Arthur. Elle lui a déjà fait mal. Il n'acceptera pas une seconde fois.

Susan se lève après m'avoir donné une petite tape à l'épaule.Bien qu'elle dise ça, j'ai toujours la certitude qu'une nouvelle va arriver aucamp et qu'Arthur va complètement m'oublier.

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Voilà ! Il est enfin sorti ! Bon, il est plus court que la normale mais vous comprendrez plus tard pourquoi. J'espere que vous avez aimé et n'hésitez pas à me dire vos avis !

A bientot !

Red Dead Redemption 2 : Helen Ross [EN PAUSE]Where stories live. Discover now