Et si c'était vrai ?

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Après toutes mes mésaventures chez les O'Driscolls et tous les risques que j'ai pris où j'aurais pu mourir, je me retrouve à faire quelque chose d'encore plus dangereux. Les corvées du camp... Après quelques jours au lit, le temps que je puisse me mettre debout, je voulais rester utile et on a préféré me mettre avec les autres filles du camp pour que je sois en sécurité le temps que je guérisse. Mais ce qui me met en rogne, ce sont les hommes qui ne font rien pour entretenir le camp ! Ils sont là, assis, à rêvasser, à dormir ou à polir leurs armes. Ceux qui font cette dernière activité, je leur en veux moins car au moins c'est utile, mais ils n'arrivent même pas à nettoyer leur assiette ou à nettoyer leurs propres habits ! Cette inégalité m'énerve et je vais donc voir Miss Grimshaw pour me révolter.

- Miss Grimshaw ? C'est normal que je fasse la vaisselle, à manger, que je nettoie des vêtements et que certains d'entre nous, des hommes, passent derrière moi et détruisent tout ce que j'ai fait avant ?!

- Comment ça ?

- Bah par exemple, je venais de finir la vaisselle et Micah m'éclabousse en mettant son assiette toute sale dans l'eau devant moi, ou encore je vais aider Tilly pour rincer les vêtements et là, Bill nous jette une boule de linge sale puante après avoir dit «Tenez pour vous occuper» ! Nan mais on n'est pas leurs esclaves ! Je veux bien aider le camp en faisant le ménage ou je ne sais quel truc ennuyant le temps qu'on me laisse partir parce que je suis blessée mais là c'est exagéré ! J'suis pas une boniche !

- Ils nous aident déjà à protéger le camp et à ramener de l'argent, me répond t'elle. Il faut bien qu'ils se reposent de temps à autre.

- Ramener de l'argent, tu parles... Ils ont un peu d'argent, ils vont le consommer dans le bar d'à côté.

- Et bien au moins, eux, ils ne se blessent pas à chaque fois qu'ils sortent et c'est grâce à eux et à l'argent qu'ils ont ramené que t'as pu être soigné !

Elle n'a pas tort... Certains dorment toute la journée comme l'Oncle ou le Révérend mais d'autres (et heureusement) risquent leur vie pour un vol ou ramener au moins quelques dollars comme Arthur. Mais pas tous !

- Même si je suis blessée, je peux très bien ramener de l'argent ou protéger le camp. J'ai pu me lever de mon lit il y a une semaine donc j'ai pu reprendre des forces pour remonter à cheval. Je n'ai pas peur et je peux très bien recommencer ce que j'ai fait à Blackwater sans me faire prendre!

Enervée, je commence à m'approcher de Gold, qui lui s'en est remis complètement de sa rencontre avec les O'Driscolls, en continuant à regarder Miss Grimshaw. Elle arrive à ma hauteur après avoir dit.

- Oui bien sûr, pour re te blesser ou encore pire, te faire tuer ?

Je roule des yeux pour passer de Miss Grimshaw, au ciel puis devant moi ou normalement se trouve Gold mais à la place se trouve Arthur qui me devis de mon chemin. Il met son bras au-dessus de mes épaules tout en marchant avec moi et en se dirigeant au milieu du camp.

- Ne t'inquiète pas Helen, tu pourras faire comme les hommes dans pas longtemps. Pour l'instant, repose toi et fais le travail qu'une femme doit normalement faire, dit-il avec une voix blagueuse, des yeux et un sourire plaisantin.

Je le repousse en lui tirant la langue.

- Fais gaffe à toi, la femme peut quand même te tuer en te frappant à la tête avec une casserole ou en te noyant avec les assiettes sales.

Il rigole puis commence à reculer en disant :

- Je préfère un duel à la régulière, dit-il avec un clin d'œil.

Il repart vers les chevaux puis monte sur son cheval avant de partir au galop. Moi, je ne bouge pas et reste figé à le regarder jusqu'à ce que son ombre s'évanouisse dans les feuillages.

- Il part où ? Je demande à Susan.

- Pendant le braquage à Blackwater, on a perdu plusieurs personnes du camp dont Sean qui a été capturé par des chasseurs de prime. Il est parti rejoindre Charles et Javier pour aller le récupérer.

J'aurais aimé aller avec lui. Mais je sais qu'avec mon état, je n'aurais été qu'un fardeau. Donc à contre cœur, je me retourne et repart à mes taches.

Les corvées sont quand même fatigantes. Je ne sais pas si c'est parce que je suis plus faible que d'habitude mais une petite pause pour déjeuner ne me fait pas de mal. Les filles et moi, nous nous sommes mis autour du feu pendant que l'Oncle, le Révérend, Pearson et Léopold se sont mis sur une table pour manger. Il y a Tilly, Mary-Beth, Sadie, Abigail et Karen à mes côtés. Pour une fois, on est entre filles sans faire des corvées et sans que Susan nous crie dessus sans arrêt. On discute de tout et de rien, des villes, des magasins, des voyages que le camp a faits, des problèmes, des corvées, des hommes, et quelques fois, Jack vient voir sa maman pour lui demander s'il peut jouer à tel endroit ou pas. Puis les filles commencent à parler d'Arthur et à diriger leur regard vers moi.

- Tu sais quand tu étais évanouie, Arthur est tout le temps resté à coté de ton chevet, commence Karen.

- C'est vrai qu'il est... très proche de toi et t'aime beaucoup apparemment, continue Mary Beth avec un sourire au coin des lèvres.

J'arrête de manger et les regarde, me demandant ce qu'elles ont derrière la tête. Pourquoi elles me disent ça ?

- Vous ne trouvez pas les filles qu'Arthur est au petit soin pour Helen ? dit Karen.

Les filles acquiescent avec un sourire au coin des lèvres et en me regardant. Je réponds :

- Bah quoi ? Il devait me surveiller et j'ai été blessé. C'est normal qu'il ait été aux petits soins avec moi.

- Roooh Helen ! Arrête de te voiler la face. Il a le béguin pour toi, c'est tout ! me lance Karen.

Tilly continue :

- Et rappels toi, c'est lui qui t'as libéré et a voulu te prendre sous son aile quand on est arrivé ici.

- Il aurait fait ça à n'importe quelle fille, répondit-je en roulant des yeux.

- N'importe quoi ! C'est ton beau prince qui t'as sauvé parce qu'il t'aime.

- Pfff, Mary-Beth, n'importe quoi...

- Si Helen! Répond Abigail. Je l'ai vu t'observer et il te regarde comme un homme amoureux. J'ai vu un regard comme ça chez lui qu'avec deux filles. Mary et toi.

- C'est qui Mary ?

- Oh c'est rien. Juste une stupide fille avec qui il fréquentait étant jeune.

- Mais bon, il a beau te regarder comme ça, dans quelques années il ne va plus faire attention à toi...

- Mais c'est John qui est comme ça, pas Arthur ! D'ailleurs, jolie comme tu es, tu n'as jamais eu d'homme dans ta vie ?

- Euh... Si Karen mais c'était il y a un moment et c'était compliqué...

Karen se rapproche de moi et me prend dans ses bras.

- En tout cas, tu vas voir avec le temps, tu sauras qu'on avait raison.

Arthur amoureux de moi ? C'est insensé. Pourquoi moi ? Je n'ai rien de spéciale. Ce que les filles viennent de me dire me désoriente un peu. A vrai dire, je ne sais pas trop quoi en penser. Est-ce que c'est vrai ? Et si elles avaient raison? Non. Je chasse toutes ses questions de ma tête. Les filles se font beaucoup trop de film. Je rigole puis je me lève pour repartir à mes taches.

- Oui oui, on verra. Aller au boulot les filles !

Red Dead Redemption 2 : Helen Ross [EN PAUSE]Kde žijí příběhy. Začni objevovat