Rébellion - L'âme séparée

6.Remise en question

Enfin le jour du match.

Nohan avait repris son air strict quand nous sommes arrivés à la salle de sport. Personne ne le voit comme moi je le connais, un mec de 22 ans qui peut avoir des réaction de gamin. Je ne comprends pas pourquoi il cache sa véritable personnalité aux autres.

Ma mère et Simon sont partis s'installer, pendant que j'encourage Nohan avant que le match commence. Il m'a promis que nous irons nous balader au parc après sa compétition, pour m'éviter de passer la journée en compagnie de ma mère.

Nohan part se changer, par conséquent, je vais rejoindre les parents quand Cécile me bloque le passage.

- Bonjour Eva, je ne pensais pas que tu allais venir voir le match, après tout, Nohan ne représente rien pour toi. A moins que je ne me trompe ? commence-t-elle à me provoquer.

- Je n'allais pas refuser son invitation à le regarder jouer, d'autant plus que maintenant nous faisons partit de la même famille.

Elle tape du pied mécontente que je dise la vérité.

- Il me semble que tu n'as pas compris, Nohan est à moi ! dit-elle, en croyant me menacer.

- Au secours ! J'ai peur ! Ce que tu peux être pathétique ma pauvre. Bon ! Ce n'est pas que je m'ennuie, mais j'ai assez entendu de débilité pour aujourd'hui.

Je la décale sur le côté pour pouvoir passer. Je l'entends pester derrière mon dos.

Ma mère m'a réservé une place à côté d'elle, cependant je préfère m'asseoir sur le siège libre à coté de Simon. Je n'arrive pas à oublier, dès que je la vois, tous mes mauvais souvenirs refont surface.

- Je t'ai vue discuter avec une jeune fille, tu l'as connait ? me questionne Simon intéressé.

- C'est une amie de Nohan que nous avons croisé hier.

- C'est une bonne chose que tu te fasses des amies, commente ma mère, en essayant de participer à la conversation amicale que j'ai avec son compagnon.

- Ce n'est pas une amie, je réplique sèchement, en mettant tout le monde mal à l'aise.

J'essaie de suivre le match, même si je ne comprends rien aux règles du jeu. Je n'aime pas vraiment ce genre d'ambiance, où tout le monde crie.

L'équipe de Nohan à gagner, je suis heureuse pour lui, mais je le suis davantage car il s'agit de la fin de mon calvaire.

Comme promis après avoir prévenu les parents, il me conduit au parc. Ce n'est pas grand-chose, juste un petit étang autour duquel on peut faire le tour. On est obligé de traverser deux ponts en bois à cause de la rivière qui l'alimente. Ce qui est dommage, c'est que les arbres soient nus, les animaux absents. L'hivers à ces charmes comme il a ces défauts.

Nous faisons le tour en nous remémorant la compétition. Nous arrivons devant une sorte de buvette et commandons deux chocolats chaud. Le liquide réchauffe mon corps glacé.

- Nous devrions rentrer à la maison avant de finir congeler sur place, expose-t-il, en se frottant les mains avec le gobelet encore chaud.

- Excellente idée ! Je suis frigorifiée !

- Au fait... pourquoi tu n'essaies pas de te réconcilier avec ta mère ? Je sais que tu ne veux pas que nous parlions d'elle, mais je voudrai comprendre, formule-t-il, en prenant soin d'y aller en douceur.

Il cherche à m'énerver ou quoi ?

- Je ne peux pas lui pardonner ! Elle n'a pas de cœur ! je m'emporte contrarier.

- Elle a forcément changer avec le temps, elle n'est plus celle que tu as connu étant enfant, insiste-t-il au risque de me mettre à dos.

- Il se peut que tu es raison pourtant... je ne parviens pas à oublier ! Elle m'a lâchement abandonner, détruit notre famille et tout cela à tuer mon père !

- Elle avait surement de bonnes raisons qui expliquerait son départ. L'as-tu ne serait qu'une seule fois écouter, ce qu'elle avait à te dire ? Continue-t-il de me pousser dans mes retranchements.

- Non parce qu'elle n'en a aucune ! Maintenant parlons d'autres choses sinon je ne t'adresserai plus jamais la parole !

J'empresse le pas pour ne plus à discuter de ça.

Je ne peux pas lui donner tort, à aucun moment je n'ai réellement cherché à l'écouter. Je l'ai jugé, condamner sans lui laisser la moindre chance de s'expliquer car la douleur me déchire au plus profond de mon être. A mes yeux, elle nous avait trahit et je le pense encore. En revanche, je dois avouer qu'une partie de moi à peur. Et si ces raisons étaient valable ? Et si j'avais gâché un temps précieux à me tenir loin d'elle ?

Nohan a tout remis en question dans ma tête. Je ne sais plus quoi en penser, tout est devenu difficile à comprendre. C'était plus simple de rester dans l'ignorance.

Je m'arrête sèchement de marcher, au risque que Nohan me rentre dedans.

Et si finalement, je n'étais pas en colère contre elle, mais contre moi-même ? Je me sentirai coupable sans me rendre compte ? Je préférais l'ignorer au lieu de l'affronter car je sais pertinemment que c'est de ma faute si je ne voulais pas être auprès d'elle.

Je secoue la tête et la place entre mes deux mains pour reprendre mes esprits.

Il faut que je me calme ! Que j'arrête de me poser autant de questions qui m'embrouille le cerveau.

Nohan a soulevé un point crucial, je ne peux pas éternellement rester ainsi face à ma mère. Demain, je l'affronterai pour connaitre son histoire. Le repas se déroule comme à son habitude, je garde mes distances avec ma mère.