Rébellion - L'âme séparée

19. Une Journée pourrie

Je reste accouder à l'arbre qui m'a protégé. Je déchire un bout de tissu de mon t-shirt que j'imbibe d'eau pour nettoyer du mieux que je peux mes blessures.

J'attends sous la chaleur. J'ai dû m'endormir car je n'ai pas entendu les pas qui s'approchent de moi. Des bras puissants me secouent énergiquement, je me mets à grogner pour qu'on me laisse en paix.

Je sens un liquide froid sur mon visage, m'obligeant à me réveiller.

 — Non, mais ça ne va pas ! je m'écris mécontente d'être trempé.

— Je n'arrête pas de t'appeler, sans la moindre réponse de ta part. Tu as surement dû perdre connaissance.

Je fixe Elian droit dans les yeux, il ne semble pas mentir.

— Tu m'as retrouvé comment ?

— Grâce au GPS de ton bracelet, commente-t-il, en sortant sa trousse de secours de son sac.

 J'ai complètement oublié l'existence de cet objet, finalement il a été utile. Me voilà couverte de pansements.

— Tant pis pour cet exercice, je dois te ramener à Rebirth. De plus, la forêt a dû subir pas mal de dégâts.

Il m'aide à me relever et en m'appuyant sur ma cheville blessée, une décharge électrique parcourt tout mon être.

Je m'écroule au sol tellement que j'ai mal. Elian soulève délicatement ma cheville pour l'examiner.

— Elle est enflée, mais je ne pense pas qu'elle soit cassée, suppose-t-il pour me rassurer.

— Depuis quand tu as des compétences de médecin ?

— Je dirais ... à l'instant même, réplique-t-il amusé par ma question rhétorique.

— Tu ferais mieux de me laisser ici et aller chercher de l'aide, je propose, en sachant que je le ralentirais.

— Pas question ! tu n'as pas d'eau, ni de nourriture et tu es déjà resté trop longtemps sous le soleil. En outre, il pourrait y avoir une nouvelle avalanche, donc je te ramène.

— Et je fais comment pour me déplacer ? Je n'ai pas encore appris à voler, je lui fais remarquer, agacée par la douleur.

Il soupire, puis il m'observe d'un air taquin.

— Mmm... tu dois être un peu lourde, mais je pense pouvoir tenir jusqu'à la demeure.

Il a de la chance que ma cheville soit hors d'usage, sinon il aurait eu le droit à mon poing dans sa figure.

— Profite bien que je sois faible, car c'est la dernière fois, je m'emporte furieuse contre lui.

Cette situation semble particulièrement l'amuser. Il se positionne pour que je puise grimpé sur son dos. J'enroule mes bras autour de son cou et me glisse sur son corps. Je déteste être vulnérable, surtout face à lui.

Il marche en faisant attention où il met les pieds.

— Tu pourrais arrêter de me secouer ? Je râle, en le soupçonnant de le faire exprès.

— Tu n'arrêtes pas de glisser, tu pèses ton poids.

Je resserre mon étreinte autour de son cou pour l'étrangler.

— Tu as intérêt à te taire !

Je relâche ma prise pour qu'il puisse respirer.

— D'accord Mademoiselle susceptible.

Une fois en état, je me vengerais.

Nous finissons par regarder le chemin principal, nous ramenant à Rebirth.