Chapitre 4.

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Gorgino attendait impatiemment des explications. Il était surtout pétrifié par la ressemblance frappante entre ces enfants et son frère aîné. Qui étaient-ils ? Et pourquoi diable appelaient-ils sa mère, grand-mère. Il était confus, mais en réalité, il refusait d'admettre, qu'une hypothèse, concercant une certaine jeune femme, venait de lui effleurer l'esprit. Arabella. Il relèva prestement la tête, et son regard tomba dans deux yeux clairs, aux teintes bleutées. Celle-ci venait d'enlever ses lunettes de soleil, prête à affronter, le regard méprisant de l'homme, or celui-ci ne lui lança aucune marque d'hostilité et préféra reporter son attention sur ses enfants.
Ainsi, Arabella était bel et bien enceinte d'Alexio. Sur le coup de l'émotion, il ne remarqua même pas la jeune femme qui aidait sa mère à s'assoir sur l'une des marches menant à l'entrée de la villa. Il coula sur elle un regard brûlant et inquisiteur. La longueur impressionnante de ses cheveux, cachait farouchement le visage de la fille, et sa silhoutte gracile et toute frêle, attirait inévitablement l'attention de l'homme. Il chassa rapidement le sentiment curiosité qui s'emparait de lui, et reporta son attention sur son ex belle-soeur, qui s'était maintenant rapprochée de ses enfants, et qui lui envoyait un regard noir.
Eh bien, nous pouvions dire que les hostilités étaient lancées.
Gorgino n'était pas dupe, il avait rapidement fait le lien entre le départ précipité de sa mère et son retour tout aussi inattendu. Il admirait ces enfants, les observant du coin de l'oeil, tout en décelant certains tics, présents chez eux, qui le rapportait encore à la ressemblance frappante entre eux et son frère. Alexio le savait-il seulement ?
Tellement il était absorbé par sa contemplation, qu'il ne vit pas sa mère se relever des marches et se diriger vers la porte d'entrée, accompagné de la jeune femme.
- Comme je vois que tu n'es pas décidé à parler, moi je vais rentrer.
Zola m'aidera tu n'as pas besoin de t'inquiéter. Et... Je te défends de manquer de respect à Arabella et à ses enfants comme tu l'as fait par le passé. Je te préviens ! Termina-t-elle d'une voix grinçante.
Il était vrai que jadis, lorsqu'il avait appris pour la rupture subite et inexpliquée du couple, et que son frère lui avait, tout, expliqué, il s'était particulièrement mal comporter avec elle. Il l'avait mal traitée et avait appuyé les dires des journalistes ; ils l'avaient traitée de catin, de croqueuse de diamant, et n'avait pas manqué une occasion pour salir sa réputation en Grèce. À ce moment de sa vie les D'Ario n'avaient rien fait pour elle. Tous excepté sa mère.
Arabella devait elle aussi se remémorer cet épisode tragique de sa vie, puisque lorsque Maria prononça son prénom, elle releva la tête, les lèvres tremblantes et le regard flouté par les larmes qui menaçaient de couler. Mais elle se reprit bien vite, de peur que ses enfants ne la voit. Puis elle leur intima de suivre Maria qui s'engouffrait déjà dans la villa suivie de près par Zola qui s'assurait que la vielle ne se fatigue pas. Alors qu'Arabella, s'avançait à la suite du petit groupe, elle se fit arrêter par Gorgino, qui la retenait par le bras. Rapidement son corps fut parcouru de frissons. Elle avait peur. Et son corps réagissait ainsi, depuis qu'elle s'était faîte frappée par son ex mari. Elle tira rapidement et un peu trop brusquement son bras des mains, rugueuse de l'homme et se retourna pour lui accorder un regard.
- Il faut que nous parlions Arabella. Déclara Gorgino, d'une voix posée.
Ses paroles sonnaient comme un ordres aux oreilles de la jeune femme. Mais elle préféra ne pas prendre en compte sa remarque, et hocha la tête doucement, les lèvres pincées.
Ensemble, ils marchèrent le long de l'allée, encadrant la maison. Une allée magnifiquement décorée de dalles blanches, et de roseraie de toute les couleurs. Tandis que Gorgino était enfermé dans une réflexion intense, Arabella, elle, s'était retranchée derrière son mutisme, et refusait de faire le premier pas.
- Je m'excuse. Finit par dire l'homme après quelque minutes de silence.
- Je ne t'excuse pas. Répondit finalement la jeune femme.
Un petit sourire vint, rehaussé quelque peu, ses pommettes, et dévoilant par la même occasion,le début de deux jolies petites faussettes aux creux de ses machoires.
Et dire qu'avant toute cette mascarade, ils étaient fourrés ensemble partout. Ils avaient créé un lien tellement pure. Mais la confiance avait fait fond bon au jeune homme et, il l'avait lui aussi jugé, et accusé à tort, sans lui demander à elle sa version de l'histoire. Il ne s'attendait quand même pas à ce qu'Arabella lui pardonne, et le lance dans ses bras, pleurant à chaudes larmes et que lui il l'anlacerait fortement, et lui il lui ferait la promesse de ne plus douter d'elle...
Balivernes.
Dans la vie il fallait payer ses erreurs et ses fautes. Et il n'en était pas moins, que Gorgino doutait sûrement encore, de l'innocence, pourtant flagrante de la femme. Pourtant, un voile venait d'être lever sur un point. Elle avait bel et bien été enceinte d'Alexio D'Ario. Arabella continuait d'avancer, le regard dans le vide. Et dire qu'elle s'était faîte enceintée par un homme qu'elle avait cru aimé à seulement 20 ans. Elle a passé beaucoup de temps à espérer. Espérer, qu'il vienne s'excuser, et même peut être la reconquérir, malgré les actes qui lui portaient préjudice. Mais il n'en était rien, et aujourd'hui, elle haïssait par dessus tout cet homme et tous ceux qui ont fait de sa vie un enfer pendant deux années. Y compris Gorgino. Personne ne l'avait défendu, et elle n'en attendait pas moins d'eux. Alors ces excuses qu'il lui faisait, comme s'il faisait l'aumône à un pauvre, ne lui faisait ni chaud ni froid.
Elle n'en avait pas besoin et ne lui pardonnerait sûrement pas de si tôt.
- Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je tiens à confirmer, que mes enfants son bel et bien tes neveux. Que j'ai pris l'entière responsabilité de les élever seule, et que je n'admetrai pas que toi, ou l'un de tes frères, ne viennent quémander, un droit qu'il n'ont pas. Vous n'étiez pas là à leur naissance, ni là lorsqu'ils étaient malades. Vous n'avez pas vécu avec eux, et vous êtes toujours des inconnus pour eux. Donc ne vous attendez pas à ce qu'ils vous accueillent dans leur vie comme si de rien était. De plus, je t'interdis formellement de prévenir ton bon à rien de frère, nous ne sommes ici que pour une semaine, puis nous repartirons chez nous. Mes enfants sont mes enfants ! Et je ne permettrai en aucun cas, que vous ne les utilisiez à vos escients.
Tous le long de sa tirade elle s'était tournée face à la mer que l'on pouvait apercevoir au dessus des roseraies, et le vent des côtes, frappait frénétiquement son visage faisant s'envoler ses cheveux bruns par la même occasion. Elle avait tout lâché d'un coup et espérait se faire comprendre.
Gorgino, déglutit péniblement. Il était forcé d'admettre que son égo avait été touché, et que la jeune femme avait raison. Jamais, de toute sa vie entière, une femme ne lui avait parler sur ce ton et, encore moins remis à sa place. Tout comme ses frères, ils avaient longtemps gardé le statut, de don juan que leur avaient attribué les médias. Ils courtisaient, faisaient tourner les têtes, mais jamais, au grand jamais, ils n'étaient recalés et encore moins repris sur leur comportement. Peut-être est-ce pour cela que son grand frère, était tomber fou amoureux de cette femme.
Rapidement il se reprit, mais il ne répondait toujours pas.
- Tu ne pourras pas lui caché leur existance très longtemps Arabella.
- Ah oui ? Parce que tu comptes le prévenir ? Je te previens Gorgino, si...
- Il ne s'agit pas de moi, il s'agit tout simplement de tes enfants eux-même. Ils finiront par poser les bonnes questions et chercheront par eux-même à découvrir la vérité. Ils grandissent et ne rajeunissent pas Arabella. Il savent ce qui est bien et ce qui est mal. Et pour eux, le fait de leur privé de la présence de leur père est un abus. Ils doivent sûrement te poser des questions...vous avez conçu ces enfants ensemble, alors, n'essaie pas de les garder uniquement pour toi. Tu te ferais du tort à toi, et à tes enfants par la même occasion. Tu le sais. Je consens à ne pas prévenir mon frère, par ailleurs tu dois penser à ce que je viens de te dire. Termina-t-il le regard rivé sur Arabella qui restait pétrifié suite aux paroles que venait de prononcer son ex beau-frère.
Il avait toujours été doué pour trouver les mots justes et conseiller les gens alors, que lui ne savait même pas quoi faire lorsqu'il était en présence d'une araignée. Quel ironie ! Un sourire éclaira son visage lorsque ses souvenirs affluaient. Sourire qui s'éteignit aussi rapidement qu'il était arriver. Elle se retourna puis releva le regard vers Gorgino et d"un hochement de tête elle lui dit :
- J'en prends note. Mais pour l'heure j'ai une faveur, à te demander. Ne parle pas de tout cela à Alexio. Je ne suis pas encore prête, et le voir débarquer chez moi, ne me plairais pas. En plus il doit être bien occupé avec la préparation de son mariage.
À la suite de ses paroles le regard de Gorgino s'assombrit dangereusement. Le mot mariage, le rendait particulièrement nerveux. Son frère s'était affectivement fiancé, et à une vipère soit dit en passant. Tout le monde était d'accord sur ce point...sauf Alexio bien sûr. Il était aveuglé par cette femme. Par quoi même ? Ses tonnes de maquillages qui se craquellaient sur son visage à la fin de la journée ou alors son corps aussi faux que son amabilité. Cette femme faisait vivre un enfer à son entourage. Sa voix à la tonalité sur aiguë, détruisaient leur tympans. Autant le dire, ses frères et lui étaient d'accord sur un point, leur future belle-soeur allait attirer l'attention sur leur famille, et certainement pas de la meilleure des façons. Trop d'extravagences. Trop de maquillages. Trop de bijoux. Trop de futilités pour rien. Trop de faux. Elle est insupportable. Elle jacasse à longueur de journée et... Peu importe cette femme est propre à elle-même. Fausse, manipulatrice, méchante.
Pour toute réponse il lâcha un soupir, ce qui fit glousser la jeune femme en face de lui. Puis ils rebroussèrent le chemin et lorsqu'ils parvinrent devant la villa, Gorgino, sortit son téléphone, de la poche de son pantalon, et appela sûrement quelqu'un. Puis il informa Arabella, qu'il devait s'absenter. Celle-ci lui lança un regard suspicieux, un peu du genre : Si j'apprends que tu n'as pas tenu ta promesse, je t'éclate. Mais tout le monde savait qu'Arabella était tout sauf violente.
Alors elle rentra, à son tour dans l'immense domaine, et elle resta coîte devant le spectacle qui s'offrait à elle. Les murs richement décoré de tapisseries anciennes, le sol immaculé, les grandes baie vitrée qui donnaient une vue impressionante sur un quart de l'île. Wouah ! Elle était sûrement bluffée. Sans plus attendre elle monta les escaliers à la recherche de ses enfants. Ils étaient venus passés des vacances et comptaient bien en profiter.

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Les héritiers d'Alexio D'Ario. (Tome 1 De La  Saga Des D'Ario.)Where stories live. Discover now