Réconfort

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Après mon « escapade nocturne » et mon retour au château, j'avais décidé de soigner les blessures d'Arthur, le pauvre avait le corps meurtri, je me suis chargé de lui mettre ses bandages et pansements, nous avions discuté longuement, son traumatisme était réel, il était au bord des larmes à chaque fois, il devait être pas loin de 2h du matin lorsque nous avons décidé de nous coucher, mais Arthur m'avait fait une requête peu banale.

A : J'ai euh... J'aimerais bien une présence avec moi, parce que tu sais j'étais... enfin...

C : J'ai compris j'arrive.

Nous avions pris le lit double à disposition et il s'est niché de nouveau dans mes bras, il avait besoin d'être rassuré étant donné les horreurs qu'il avait subi, je pris le temps de l'écouter...

C : Je veux t'aider à te reconstruire, on le fera ensemble, promis. Dis-moi ce que tu ressens.

A : Je me sens humilié, détruit et violé dans mon âme... Ils m'ont fait subir des choses inimaginables, je veux plus me battre... Je veux rentrer à la maison...

Cette simple phrase m'avais brisé le cœur, ils ont usé mon ami jusqu'à la corde au point de renoncer à se battre... Je ne savais que dire mais j'ai tenté de le convaincre.

C : Je suis déchiré entre deux choix, parce que sans toi et Ren, le royaume est en danger et on risque d'y rester, mais je ne veux plus que tu souffres, mais sache-le on a besoin de toi.

Il ne disait rien, visiblement mes remarques n'avaient pas fait bouger la situation d'un pouce.

C : Ne t'inquiète pas, je ne compte plus perdre le fil, je serais tout le temps présent pour vous protéger, il n'y aura plus aucune fausse note, et je vais m'assurer que la lumière d'Arkalia retrouve toute sa brillance, je te le promets !

Il ne répondait toujours pas, mais son étreinte s'était resserrée autour de mon bras, nous avions gardé cette étreinte jusqu'à l'endormissement, au premier abord, la nuit semblait bien se dérouler, mais Arthur se réveilla l'air terrifié après un cauchemar, il était en train de hurler, je le pris dans mes bras et lui répétait que tout allait bien, que j'étais là, il finit par se calmer avant d'aller boire un verre, je l'ai accompagné, il ne me l'avait pas demandé mais inconsciemment je ne voulais plus le laisser seul, arrivés aux cuisines nous sommes tombés nez à nez avec Ren qui ne trouvait pas le sommeil, elle était elle aussi avec des bandages partout, l'air triste.

A : Nuit difficile j'imagine ?

R : ...Ouais.

C : Ca va aller Ren ? Tu veux de la compagnie ?

R : Je ne refuse pas l'offre merci.

Puis nous sommes revenus vers sa chambre le temps qu'elle embarque quelques affaires avant de nous rejoindre, ils se sont installés pendant que je prenais l'air sur le balcon, observant les quelques étoiles qui n'étaient pas masquées par les nuages, j'y ai bien passé une quinzaine de minutes, lorsque j'avais terminé je constatais qu'ils étaient nichés dans les bras de l'autre en train se réconforter mutuellement, puis je me suis installé avec eux, les uns avec les autres, preuve d'un esprit de solidarité similaire à celui après une tragédie, il y a encore quelques mois, nous ne connaissions pas Ren ainsi que tous les autres mais depuis, de vrais liens familiaux se sont créés, donc ce genre d'évènements fait mal car ça touche ceux que j'aime... Je me dois véritablement d'être plus fort pour eux.

La première nuit était mouvementée, mais lorsque Nami est venue nous chercher pour manger, nous étions tous les uns sur les autres façon câlin géant. Nous avions déjeuné dans le calme, les nuages de la veille ayant laissé place à un étincelant soleil, qui se complétait à merveille avec l'image d'un Arthur en train de sourire à la vue de la lumière, ça parait trivial mais lorsque l'on a passé 4 jours dans une cave sombre sans pouvoir bouger et à la merci de ses ennemis jurés, n'importe quel aspect de la vie normale peut déclencher un sentiment de joie, cela se vérifiait également avec Ren, les choses commençaient à s'améliorer, mes amis sont forts mentalement, ils s'en remettront.

J'avais décidé de partir avec eux pendant quelques jours à la mer, nous avions troqué nos tenues de combat usées et qui ramenaient de mauvais souvenirs pour nos tenues de ville que nous avions avant Arkalia. C'était à quelques heures dans un véhicule mais c'était faisable avant le soir, histoire de profiter un petit peu des plages.

Le trajet s'était déroulé sans encombre, nous avions profité de la route pour rattraper les heures de sommeil perdues par le traumatisme de mes deux amis, nous étions restés dans les mêmes dispositions qu'au château, en se faisant un énorme câlin, mais Arthur n'était pas resté longtemps, lorsque je me suis réveillé, j'ai doucement posé Ren qui se nichait sur mon épaule pour aller le rejoindre, nous n'avons pas beaucoup parlé mais c'était suffisant, mais est venu un moment où il a posé la question que je redoutais.

A : Clem... Pourquoi Leic n'est pas avec nous ? Et pourquoi je ne l'ai pas revu ?

C : Il... Il est dans le coma... Pendant la terrible bataille avec Vitalis, il a cédé à ses ténèbres comme moi auparavant, et nous avons utilisé une attaque à double tranchant, le pape est certes mort, mais le prix à payer était notre vie, heureusement l'évacuation rapide et la bonne réaction des médecins de la Reine ont fait que nous nous en sommes sortis... Les conséquences en revanche...

Il avait le visage baissé et la mine sombre, il a chargé son poing de magie et a voulu me le mettre en plein visage mais il a retenu son bras au dernier moment avant de s'effondrer dans mes bras en sanglots.

A : Et qu'est ce qui se serait passé si vous étiez mort hein ?! J'aurais dû endurer combien de jours, de semaines voire de mois de torture avant que quelqu'un daigne me chercher ?! Et quand bien même j'aurais été libre, comment j'aurais dû accepter le fait de savoir mes deux meilleurs amis morts sans la possibilité de leur dire au revoir ?! C'est pour ça que je ne veux plus me battre... J'ai peur.

C : J'ai toujours eu peur, il n'y paraît pas mais chaque seconde dans ce monde j'ai peur pour ce qui pourrait vous arriver à toi et Leic, ainsi qu'à tous nos amis désormais, en temps normal je n'aurais jamais fait cela, mais cette puissance était trop grande pour gagner sans concessions, sans compter que tu étais déjà au sol...

A : ...Terrassé par ma faiblesse...

C : Non tu n'y est pas, il était trop puissant pour nous, cette victoire est un coup de chance, et sans vous deux Zerbram va passer devant nous et il n'hésiterons plus à vous tuer cette fois, c'est parce que j'ai trouvé en Leic puis toi puis tous les autres une grande famille que je me dois de vous remettre d'aplomb. Si je dois vous soigner à grands coups de câlins, je le ferais mais il faudra affronter tes bourreaux à un moment donné... J'en suis désolé Arthur.

R : On le fera, ensemble, pour l'instant on doit se reposer mais je t'en fais la promesse Arthur, je ferais payer ces connards tous les traitements qu'ils t'ont fait subir ! On gagnera ensemble !

A : Ensemble !

C : Gagner... Ensemble !

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