Sans titre, par 97Imim

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L'extrait - Sans titre, par 97Imim

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« ... plusieurs témoins d'apparitions dans leur miroir. On rapporte avoir vu de brefs mouvements, ou, dans des cas plus extrêmes, des silhouettes familières. Une mère de famille a perdu son mari en 2016, et raconte que sa petite fille, neuf ans, répète qu'il lui parle dans le miroir de la salle de bain.

« Faits réels, hallucinations ? Le docteur Norman Guirard s'est penché sur la... »

Ophélie éteignit méchamment sa radio dans un clac sec. « Au final, tais-toi », cracha-t-elle. Elle engagea sa petite voiture sur un chemin de campagne sinueux, encadré de champs dont on ne voyait plus le vert. Décembre tombait, et le brouillard suivait sans se faire prier.

Ses ongles tapotèrent son volant gris et glacé. Elle sentait le froid de son siège raide, et ses soupirs formaient de jolis nuages vaporeux... Soupirs tournant à l'exaspéré. Elle venait de quitter son bourg pour aller rendre visite à sa compagne. Neuf heures du matin, qu'il était. Neuf heures ! Et la radio du coin passait déjà des potins dignes des Anges, torture que sa cadette adorait subir devant la télévision. « Je dois avoir un grain, pour y avoir presque succombé », grogna-t-elle.

Elle atteignait ses vingt-trois ans, et revenait de sa ville étudiante pour Noël. Naturellement, cela rimait avec « passer son temps sur le canapé de sa petite-amie ». Elles étaient ensembles depuis le lycée : malgré quelques accrocs, des professions bien différentes, et autres « tu vas pas partir d'ici ?! », leur couple avait magicalement duré.

Huit ans, tout de même... Et si Ophélie était de si mauvais poil, c'était à cause des deux fichus anneaux de fiançailles cachés dans son coffre. Elle avait économisé ce qu'elle pouvait afin de les payer. Ils étaient simples – elle ne s'appelait pas Rothschild –, mais suffisants. Simples, comme elles deux.

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Mon avis

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Je suis super heureuse de dire que j'aime bien ce deuxième extrait de @97Imim ! Je ne sais pas si je lirais tout le livre - je ne l'ai pas trouvé sur Wattpad - mais en tous cas, j'ai bien envie de lui donner une chance d'un peu plus de 1800 signes :) J'ai quelques réserves, mais bien moins que pour le premier extrait !

Pourquoi j'aime ?

D'abord, il faut être honnête : c'est très bête, mais je suis mariée avec une femme avec qui j'ai eu, au début une longue relation a distance. Bha oui, hein, ça aide à l'identification.

Ensuite, l'effet de la radio en intro, je trouve ça plutôt original et j'espère que le texte ainsi craché par le poste aura un lien avec l'histoire (j'aurais juste mis le passage en italique, pour qu'il soit certain que ce n'est pas une personne qui parle, mais un objet qui retranscrit). On est tout de suite et sans chichi ancré dans le décor et le "Au final, tais-toi" d'Ophélie laisse apparaître un caractère bien trempé, qui semble se confirmer par la suite.

Enfin, ce que j'apprécie, c'est qu'il y a deux niveaux d'intrigue qui ne poussent à avoir envie de connaitre la suite : une intrigue personnelle - les bagues de fiançailles dans le coffre, c'est plutôt censé susciter de la joie, plutôt que de l'énervement ! Sa compagne va-t-elle accepter ? Comment la demande va-t-elle se passer ? Va-t-elle réussir à la faire ?

Et une intrigue plus globale : que sont ces phénomènes évoqués à la radio ? Vont-ils avoir un lien avec l'intrigue ? Vont-il empêcher le personnage de faire sa demande en mariage ?

Comment participer au tirage au sort pour le prochain avis ? Facile ! La seconde partie du mot de passe est le pseudo d'une des personnes qui attends un avis :) Et si, au passage, vous pouviez citer une personne - non déjà mentionnée - qui pourrait être interessée par un avis... bha... non en fait ça ne vous donnera pas de chance de plus, mais ça sera cool pour le projet, et pour la personne.

Pourquoi j'ai des réserves ?

Il y a, selon moi, quelques soucis dans l'écriture :

- "encadré de champs dont on ne voyait plus le vert" le "dont on ne voyait plus le vert est maladroit, car il est EXTRÊMEMENT difficile de ne pas visualiser en pensée un mot écrit. Par exemple, même si j'écris de ne pas penser à un crocodile, il y a des chances pour que l'image d'un crocodile vous soit venue. Même si j'ai écrit de ne pas y penser - faites un effort ! Si j'insiste en disant que ce crocodile est grand, d'un vert sombre et qu'il se prélasse, tapi dans les hautes herbes, profitant d'un rayon de soleil rasant de la fin de journée, il est très probable que vous ayez à minima imaginé les hautes herbes et le rayon de soleil ;) Donc, décrire quelque chose (du vert) pour dire que ça n'y est pas est un peu inconfortable pour le lecteur, ça l'oblige à reconfigurer son image mentale, ou à lutter pour ne pas penser à du vert. Ou à un crocodile.

- "Elle venait de quitter son bourg" alors, soit "son bourg" désigne la ville où elle fait ses études et dans ce cas le mot est mal choisi, car cela décrit plutôt un petit village qu'une ville, soit le "bourg" désigne un village qu'elle vient de passer en voiture, auquel cas, "son" n'est pas approprié. En tous cas, y'a un souci et je n'ai pas réussi à trancher entre l'une ou l'autre de mes hypothèses

- " torture que sa cadette adorait subir", pas compris, pas non plus compris qui était sa cadette - et, si Ophélie vit seule dans une ville pour ses études, comment peut-elle subir cela de la part de sa cadette ? À moins qu'elle vive avec sa soeur, mais dans ce cas, il faudrait que ce soit plus explicite. Sans doute n'y a-t-il pas besoin de ce passage sur les potins et son avis sur les Anges :) On n'en a pas besoin pour comprendre l'enjeu.

-"leur couple avait magicalement duré", magicalement n'existe pas, mieux vaut préférer "mystérieusement" ou "miraculeusement", ou "magiquement"

Hormis ces détails, j'aime vraiment l'accroche ! 

1800 signes - avis sur vos débuts de romansМесто, где живут истории. Откройте их для себя