Aux Armes, par 97Imim

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Le texte - Aux Armes, par 97Imim

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Sud du continent #1, pays #2, banlieue de la cité #2

Un soleil de plomb pesait sur cette portion d'immeuble sans façade. Ici, chaque mur délabré était gris, et laissait voir les fils tordus qui leur servaient d'armature. Lucq les sentait trop bien, ces rayons étouffants, trouer son corps musclé de part en part.

Étalée sur le sol poussiéreux du huitième étage, elle observait simplement l'Étoile Jaune de ses iris bruns.

Les seuls bruits perturbant le silence quasi-parfait qui régnait autour d'elle se résumaient en les chants des oiseaux environnants, et la respiration sifflante de son amie, 703. La jeune fille baillait de façon presque continue. Même sans la voir, Lucq devinait sa petite poitrine se soulever et s'abaisser sous son pauvre haut noir, sale, et déchiré.

Elle se sentait presque à côté de la plaque, avec sa chemise blanche trempée par la transpiration.

« Eh, Lucq », haleta 703. L'intéressée ferma les yeux, les posa sur sa camarade, les plongea enfin dans le noir de ses prunelles. Comme toujours, celles-ci étaient presque dissimulées par ses mèches corbeau, aussi sèches qu'en bataille. Seules ses deux oreilles de félin, légèrement axées en arrière, daignaient lui offrir un peu d'élégance.

Des gouttes de sueur faisaient luire sa peau hâlée. « Il... fait chaud... On peut pas s'allonger trois mètres en arrière... ? » En voyant son visage rond refléter une fatigue croissante, Lucq ne put retenir un rictus.

« Pauvre chaton, ironisa-t-elle. Je croyais que tu aimais ce type de météo.

— Mais il fait trente-sept virgule six degrés... »

Elle retint un rire de justesse. 703 n'avait aucun thermomètre sur elle. Simplement les caractéristiques, si ce n'étaient les pouvoirs, de son ethnie de semi-humains... Ou, autrement nommée, l'ethnie D.

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L'avis

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C'est parti pour ce premier avis !

Je ne lirais pas la suite : même si des éléments ont su attiser ma curiosité pour l'instant il y a trop de maladresses dans l'écriture.

Ce début d'histoire, cependant, m'a intriguée — bhé, on avait plus d'inspiration pour les noms de ville et de pays ? (humour ! humour ! en vrai c'est très bien trouvé :) ) — et j'ai apprécié le parti pris plutôt efficace de la simplification des noms de lieux qui fait très vite entrer dans l'univers. L'usage des #, caractères typiquement dactylographiés, mais laisse supposer une société technologiquement assez avancée. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une dystopie, peut être dans l'esprit de labyrinthe ou hunger game.

Je sens bien qu'il y a une vraie volonté de proposer un univers construit et sans doute très intéressant, et j'ai aussi l'impression que les tournures de phrase ont été travaillées et recherchées... mais plusieurs problèmes subsistent.

Le premier paragraphe présente déjà un certain nombre de ces couacs que je vais tenter de soulever pour t'aider à comprendre ce qui me fait parler de maladresse, mais avant d'aller plus loin, il me semble important de préciser que je n'exprime ici que mon avis de lectrice relou. Je suis sincèrement persuadée que de nombreuses personnes apprécieront lire ton oeuvre avec un début si intrigant :)

Avant d'aller plus loin, lecteur de cet avis (oui, toi qui lis, ces lignes, là), bravo pour ton implication ! Saches que, si tu as un début de livre en attente d'être revu par mes soins (vous être actuellement 10 sur la liste), dans deux jours (8 mai) le je tirerai au sort le prochain avis traité.... mais uniquement parmi les auteurices qui auront tagué deux amis susceptibles de vouloir se prêter au jeu en commentaire de cette partie. N'oublie pas d'y mettre les formes, et de laisser un petit mot à l'autrice de cet extrait, qui a eu le courage de se lancer la première !

Allons-y, donc, pour ce premier paragraphe :

"Un soleil de plomb pesait sur cette portion d'immeuble sans façade. Ici, chaque mur délabré était gris, et laissait voir les fils tordus qui leur servaient d'armature. Lucq les sentait trop bien, ces rayons étouffants, trouer son corps musclé de part en part."

Ici, l'usage de "cette", sur "cette portion d'immeuble" place le lecteur dans une position incertaine : utiliser "cette", c'est désigner quelque chose de précis, or, comme il s'agit de la toute première phrase du livre, il est impossible que le lecteur ait une vision précise de la scène.

Ensuite l'usage de "fils" pour désigner les armatures en acier du béton armé me semble assez malheureux : un fil, c'est quelque chose de fin et d'assez fragile... Ce qui crée une image contradictoire avec le matériau que tu décris.

Derniers soucis : dans la phrase "Lucq les sentait trop bien, ces rayons étouffants, trouer son corps musclé de part en part." il est impossible de savoir si c'est le corps de Lucq qui est "musclé de part en part", ou si ce sont les rayons qui traversent son corps de part en part. Alors je me doute que ce sont les rayons, mais j'ai dû me poser consciemment la question... Et me poser consciemment la question, ça m'a fait sortir du récit.

J'ajouterai un autre petit conseil : c'est le début de ton livre et je SAIS que tu meurs d'envie de décrire le physique de tes personnages, mais c'est un exercice beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît, surtout quand la narration se fait du point de vue du personnage que tu essaies de décrire. Je t'invite à te demander si le détail que tu donnes (par exemple les iris bruns) a vraiment de l'importance pour l'intrigue.

Dans un début de livre, je pense qu'il faut ne garder que les informations vraiment essentielles, vraiment importantes pour la suite - il fait chaud, le monde est délabré, deux jeunes filles tentent de se protéger du soleil - et épurer tout ce qui pourrait être dit plus tard (sauf si tu me dis que, dans le paragraphe suivant, Lucq se fait poursuivre, car les yeux bruns sont une particularité hyper-recherchée ^^)

De la même façon, pourquoi est-ce que ton personnage se met à détailler avec autant de précision son amie ? Elle a l'air de bien la connaître et il est rare qu'on se prenne à détailler autant les gens qu'on connait bien :) J'ai eu la sensation que la description précise des cheveux de 703 noyait l'information essentielle du passage (qui est super chouette, par ailleurs !) : elle a des oreilles de félin !

Pour finir, je ne sais pas ce qu'est l'Étoile Jaune, mais cela m'a mise dans l'incertitude : est-ce une façon de parler du soleil ? Ou est-ce une étoile spécifique à l'univers décrit ? Et si c'est le cas, est-ce que cela veut dire qu'il y a plusieurs soleils ? Bref :) tant que faire ce peu, mieux vaut éviter les périphrases, ou les détails ambigus, pour ne pas perdre le lecteur ;)

Je pense que tu essaies de faire passer un tout petit peu trop d'informations... Du coup, tout est un peu noyé. Tu as le temps pour nous donner tous ces détails !

Ceci étant dit, je pense que tu es assez jeune (enfin par rapport à moi qui suis une ancêtre en années-Wattpad x) ) et que ta plume a surtout besoin de gagner en expérience, de maturer... ça tombe bien, le seul moyen d'y parvenir, c'est d'écrire, écrire, et écrire encore (et lire des bons livres, aussi !). Au travail !

Merci à toi pour ta patience vis-à-vis de mes tâtonnements :)

1800 signes - avis sur vos débuts de romansTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon