Revenche, par _Djinn

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L'extrait - Revenche par _Djinn
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Septembre 2020,

Pourquoi ne m'était-il pas possible de passer une nuit paisible ? Pourquoi m'était-il interdit d'oublier cette foutue soirée ? Pourquoi était-elle toujours présente dans mes songes sans qu'une sortie de secours ne s'offre à moi ? Tout était si réaliste que je m'y voyais encore, comme si je la revivais sans cesse, comme si le bouton « stop » n'existait pas.

Des sueurs froides parcouraient mon dos et me faisaient trembler de tout mon être. Mon souffle était erratique, mon cœur battait à toute vitesse, il fallait que je me force à reprendre une respiration normale si je ne voulais pas m'étouffer.

J'attrapai la bouteille d'eau qui était posée sur ma table de chevet et la vidai d'une seule traite. J'avais l'impression que cela me déshydratait, or, la seule chose qui en était désormais capable, c'était le sang humain.

Je me levai, lentement, encore secoué par la nuit que je venais de passer et allai ouvrir les rideaux ainsi que la fenêtre. Je voulais que le soleil caresse ma peau, l'apaise. Je voulais voir ce paysage qui me permettait d'oublier ces nuits d'horreurs. J'avais besoin de regarder le spectacle merveilleux de l'eau s'écoulant sans se préoccuper de ce qui l'entoure, de voir les premiers rayons du soleil qui se reflétaient sur l'eau et faisaient briller chaque détail, d'admirer ces arbres majestueux qui paraissaient encore endormis à cette heure. Tout ce paysage me subjuguait et m'émouvait. J'adorais voir ce panorama déroutant qui réveillait en moi cette part enfantine, celle qui avait disparu de nombreuses années auparavant. Admirer les paysages qui m'entouraient, c'était le seul moyen qui, depuis tout petit, m'aidait à m'évader, à partir loin de ce monde merdique dans lequel je vivais.

Lorsqu'il m'arrivait de me réveiller en pleine nuit, (...)

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Mon avis
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Je n’irais probablement pas plus loin, même si ce début de livre est assez intrigant - j’ai l’impression qu’on a affaire à un vampire qui aime le soleil. Pas banal !

Il y a selon moi plusieurs maladresses qui m’empêchent de me projeter plus loin. Beaucoup de répétitions, déjà, ensuite, le premier paragraphe de questions, me pose problème : l'enchaînement de questions. 

est désincarné : on ne sait pas qui parle, dans quel contexte, dans quel lieu… ce qui ne facilite pas l’immersion. Je ne vais pas développer, car l’analyse est assez similaire à celle que j’ai faite sur le début de Lurid Game de elsaapdl, que je t’invite à aller lire, du coup :) Et je vais en profiter pour aborder d’autres aspects à améliorer selon moi.

La façon de décrire le paysage est aussi étrange, à mon avis : lorsqu’on ouvre une fenêtre, où voit l’ensemble du paysage, puis on le détaille si on y prête attention. Là c’est comme si le paysage apparaissait à mesure que le personnage le détaille, ce qui est assez difficile comme exercice mental. Tu nous dis ce que le personnage ressent, mais tu ne nous montres pas ce qu’il voit clairement, je n’arrive pas à me figurer l’ensemble de la scène. Il manque l’étape où tu expliques au lecteur ce qu’il doit imaginer ;) 

Personnellement, j’ai un petit voyant rouge qui s’allume dans ma tête lorsque je me rends compte que j’utilise beaucoup de verbes de sensation - voir, sentir… etc. En petit nombre, pour resserrer le point de vue sur le personnage, ça passe, mais en trop grand nombre j’ai l’impression que donne un côté étriqué aux scènes, que, généralement, il y a des façons plus efficaces de l’écrire. Parfois, c’est bien de donner un côté étriqué à une scène, pour traduire le malaise, par exemple, mais dans la majorité des cas, c’est quand même mauvais signe d’un point de vue narratif.

Exemple random : “John se sentait essoufflé par sa course” - l’info première, c’est que John court, sinon, il ne serait pas essoufflé. Or, dans la phrase, la cause arrive après l’effet. Il serait plus efficace d’écrire : “John courait à perdre haleine” ou “John courait, essoufflé”.

Je glisse ici la première partie de mot de passe qui sera "pain".

Je pense aussi qu’il y a un souci avec la phrase “J'avais l'impression que cela me déshydratait,” : tu ne voulais pas dire “hydrater” ? Que la seule chose qui étanche sa soif soit le sang humain me semble plus probable que la seule chose qui le déshydrate soit le sang humain ?

Bref, mes conseils :
- réordonner un peu le début pour mieux contextualiser la scène (ça se passe où ? Comment est la chambre ? Alterner des descriptions de l’environnement avec les réflexions du personnage.
-se méfier des verbes de sensation quand ils sont en trop grand nombre. Une description directe est souvent plus efficace et élégante.

1800 signes - avis sur vos débuts de romansWhere stories live. Discover now