Chapitre 12: Walk on memories

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OST: Anyone - South Club

Allongée sur le canapé du salon de Jongin, les yeux difficilement entrouverts, je le regarde panser mes blessures. Avec douceur, ses mains parcourent mon corps abîmé: peu à peu, il me débarrasse de la majorité de mes vêtements déchirés et tout apparait: mes tatouages, mon sang, mes blessures...

Mes tatouages, ce sont mes secrets. Je me sens comme nue face à lui, vulnérable comme je m'étais promis de ne plus jamais l'être. Mais la douleur qui court dans mes veines agit comme un anesthésiant: je m'en fiche tout à coup. Au contraire, une partie de moi est soulagée de ne plus rien avoir à lui cacher et voudrait lui révéler plus encore.

Ma poitrine se soulève si difficilement... j'étouffe un gémissement en essayant de me redresser et la vague de douleur qui se répand dans mon corps manque de me faire perdre connaissance. Je tente de croiser les yeux de Jongin mais je suis incapable de le voir précisément: tout est flou, brouillé, comme derrière un mur d'eau:

- Tu pleures...?

- Je... je ne pleure pas, j'articule difficilement.

- Si, tu pleures, me répond Jongin, et je n'ai pas besoin de le voir pour entendre son doux sourire.

Ni pour sentir son pouce venir balayer ma joue humide avec une tendresse irréelle. La chaleur de sa paume contre ma joue se répand en moi comme une vague bienfaisante, détendant tous mes muscles et engourdissant la douleur.

- Attends, dis-je en attrapant sa main, reste comme ça, je t'en prie.

Jongin ne répond rien mais il me laisse appuyer sa main contre mon visage et quand d'autres larmes dévalent mes joues, il les essuie avec la même tendresse.

Combien de temps passa à partir de là? Je ne sais pas. Je me perdis dans la sensation de sa main chaude contre mon visage, de ses doigts me caressant les cheveux, la joue, essuyant les larmes qui coulaient sans que je ne fasse rien pour les arrêter. Je me perdis dans la chaleur tendre de son corps près de moi, de sa respiration que je sentais parfois faire voleter mes cheveux, dans le sentiment de sécurité que sa présence me procurait, dans l'ivresse que suscitait en moi le fait de m'abandonner à lui.

Quand il détache sa main de ma joue, je n'ouvre les yeux que pour le voir me sourire doucement et passer une fois encore ses doigts dans mes cheveux.

- Il faut s'occuper de tes blessures...

- Hum...

Je ne peux à peine répondre: je plane complètement, entre la douleur de mes blessures et le sentiment de vulnérabilité dans lequel je semble me noyer. A cet instant, il pourrait faire n'importe quoi, appeler les flics, m'abandonner dehors ou quoi que ce soit d'autre, je ne pourrais rien faire. Je ne voudrais rien faire. J'abandonnerais tout juste pour sentir un peu plus longtemps sa chaleur près de moi et le contact tendre de ses doigts sur mon corps. Pour voir un peu plus longtemps son regard inquiet se poser sur moi, sur mes blessures, sur mes tatouages. Avoir le sentiment d'exister et de compter pour quelqu'un, l'espace d'un instant. D'avoir une histoire, quelque chose à raconter. Exister. Exister assez pour que quelqu'un s'inquiète pour moi. Pour qu'il s'inquiète pour moi.

Jongin se lève soudainement et tout mon corps se contracte: je suis comme une droguée en manque, addicte à sa présence et démunie sans sa chaleur près de moi.

Dès qu'il revient, ma main cherche la sienne et il me regarde avec stupeur entrelacer mes doigts au siens. Mais il ne bronche pas et se rapproche un peu plus de moi.

- Je vais passer une serviette chaude sur toi, d'accord? Pour enlever tout le sang séché et voir un peu mieux ce qu'il se passe.

Je hoche mollement la tête. Peu importe, tant qu'il ne s'éloigne pas de moi. Il passe le tissu mouillé sur mes blessures et tandis qu'il pâlit en la voyant devenir écarlate, mes yeux sont à nouveau inondés de larmes en le voyant agir avec autant de tendresse.

CONFESSION - [FF - EXO - KAI]Where stories live. Discover now