• CHAPITRE 10 •

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« On a réussi. »

Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais dans une salle blanche, allongée sur un lit moelleux. La lumière m'agressais les yeux et je sentais des présences autour de moi. J'essayais de bouger mais chaque mouvement m'arrachait une souffrance insurmontable. Ma gorge était sèche mais j'essayais quand même d'articuler :

« De... de l'eau... »

Une personne s'approcha de moi et se pencha par dessus mon visage. Elle me sourit :

« Bonjour mademoiselle Cooper. Vous êtes à l'infirmerie de l'IAPC. »

« De... de l'eau... »

« Je vous ramène ça tout de suite. »

L'infirmière disparut un instant et revint avec un grand verre d'eau. Je relevais la tête, m'arrachant une grimace de douleur et bus. Le liquide qui coulait dans ma gorge sèche me fit un bien fou. Ensuite je reposais la tête et demandais difficilement :

« Quel jour on est ? »

« Le lendemain de la mission. Des militaires vous ont trouvés vous et le capitaine Bieber, près de la bombe. Vous aviez des fils entre tes dents et vous étiez gravement blessée à la tête et à la colonne vertébrale. »

Je soupirais. Ma tête me lançait au moindre mouvement. Une autre personne entra dans mon champ de vision. Une personne que je connaissais cette fois :

« Tu peux nous laisser quelques secondes Marie-Cruz ? »

L'infirmière s'en alla et Bieber s'appuya nonchalamment sur le mur. J'attendais qu'il parle :

« Je t'ai sous-estimé. »

J'haussais les sourcils attendant qu'il continue en fixant le plafond.

« J'ai pensé que tu étais plus faible, que tu bluffais. Hier, tu nous a sauvé la vie en te sacrifiant. Je regrette de ne... »

« Tu n'as rien à regretter. De toute façon tu n'aurais pas réussi à m'empêcher de le faire. »

« J'aurais dû t'empêcher de te suicider. »

« Je ne voulais pas me suicider. »

« Tu as voulu faire diversion en donnant ta vie. Tu as voulu te sacrifier. Imagine si ça aurait été des adultes ou si ils avaient eu le courage de t'abattre à la première seconde. J'aurais eu ta mort sur la conscience pour le restant de mes jours. »

« Mais ce n'est pas le cas. Je suis toujours en vie. »

Je tournais difficilement la tête vers lui et désigna son bras du menton.

« Comment va ta blessure ? Tu t'es vite remis. »

« Bien mais j'en ai vu de pire. Sans vouloir me vanter, j'ai une capacité de tolérance à la douleur très développée. »

« Pareil. Un jour quand j'avais neuf ans, je suis tombée à la patinoire et je me suis ouvert le crâne. Il y avait du sang partout. Tout le monde était affolé mais j'avais aussi mal que si je m'étais cogné la tête contre un poteau. C'était pas si horrible que ça. »

Un silence s'installa dans la pièce. Je détournais ma tête vers le plafond. Il me fixais bizarrement. Je constatais :

« Tu t'en fous. »

La porte de l'infirmerie s'ouvrit à la volée laissant apparaitre Jake et Olivia. Il se précipitèrent vers moi, bousculant Bieber au passage.

« Alya ! Tu nous as fais tellement peur ! »

• ROUGE COMME LE SOUVENIR •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant