💖L'homme est un loup pour l'homme💖

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(librement inspiré du Petit Chaperon Rouge)

Il était une fois un petit garçon qui vivait près d'une forêt avec sa mère. Un jour, ils apprirent que la grand-mère était malade. La mère ayant beaucoup de travail confia de quoi soigner sa mère à son fils en lui disant ces mots :

"En traversant la forêt, prends garde à ne pas t'égarer. Ne t'éloigne pas du sentier et ne traîne pas à la nuit tombée."

L'enfant sage prit alors le remède et s'en alla vers la forêt. Le garçon marchait rapidement à travers les bois. Dans l'ombre des fourrés, des yeux brillants le surveillaient. Un vieux loup gris un peu pataud suivait le petit garçon.

À la croisée des chemins, le loup surgit d'un bond devant l'enfant. Il se dressa sur ses pattes arrières pour paraître plus imposant et grogna ainsi :

"Où vas-tu donc, jeune garnement, loin des maisons, sans tes parents ? Ne sais-tu pas que la forêt est dangereuse ? Le maître de ces lieux...

- Écoutez, Monsieur Loup, je n'ai point peur de vous."

À ces mots, l'enfant se saisit d'une branche et frappa les pattes du loup. Déséquilibré, celui-ci retomba sur ses quatre pattes. L'enfant rajouta un coup sur la tête de l'animal abasourdi et se mit à courir. La jeune louve qui observait la scène se précipita vers le vieux loup.

"Oh grand-père ! Oh ce jeune fou ! Lui qui n'a pas peur des loups devrait se méfier de ceux qui voient en nous... L'incarnation du mal qui dévore tout.

- Petite, dépêchons de retrouver ce filou avant qu'il ne se fasse attraper par des voyous."

Les deux loups quittèrent à nouveau le sentier mais non loin de là, un chasseur les observait. Le chasseur se mit à la recherche de l'enfant.

De son côté, le jeune garçon s'était écarté de son trajet. Il décida alors de rebrousser chemin pour rejoindre le croisement précédent. De retour à l'intersection, il rencontra le chasseur qui lui dit :

"Mais où va donc par les bois un petit homme comme toi ?

- Porter ce remède à Mère-grand, au delà de la forêt, près des champs.

- Laisse-moi t'accompagner quelques temps, j'ai vu un loup rôder auparavant.

- J'accepte volontiers", répondit le garçon en souriant.

Tout en continuant leur avancée, ils discutaient. Inconscient du danger, le garçonnet indiqua où vivait sa grand-mère. Le vieux loup qui les suivait s'apprêta alors à prendre un raccourci. Mais dans la maladresse de son âge avancé, il se fit surprendre. Le chasseur l'entendit, alors, laissant seul le garçon, il poursuivit le loup. Sans un bruit, la jeune louve s'approcha.

"Écoute petit d'homme, tu aurais du écouter le vieux bien avant...

- Petite louve, qu'est-ce que tu marmonnes ? Si tu m'approches, je te brise les dents !

- Quelle audace ! Mais réserve ton énergie pour celui qui chasse ! Tous ses trophées sont des volés ! Les niais comme toi en font un roi ! Tu as tant parlé que désormais, il sait où aller."

La terrible nouvelle figea le garçon : disait-elle vrai ? Était-ce une ruse ? Il n'était pas encore trop tard pour le savoir. Et la jeune louve, devinant ses pensées, s'en retourna vers la forêt. Le garçon, ignorant les recommandations de sa mère, se mit alors à courir derrière ce guide inespéré.

Ils arrivèrent, essoufflés par leur course, devant la maison de Mère-grand. L'enfant frappa à la porte mais n'eut aucune réponse. Paniqué, il se mit à appeler :

"Mamie ! Mamie ! C'est moi, le petit !"

Une voix rauque lui répondit :

"Heiin ? Ah ouii ? Eh bien, entre donc par derrière, le porche de la maison est ouvert !"

Le garçon, oubliant la louve, se précipita à la fameuse porte et entra. Dans le salon, enveloppée d'une épaisse couverture, la vieille femme prenait son étrange tisane aux olives. L'enfant donna le remède à se grand-mère. Tandis qu'elle le prenait, elle remarqua la jeune louve qui s'était faufilée.

"Hé là ! Quel beau chien que voilà ! Approche un peu que je gratte tes oreilles, je ne vais point te manger."

La bête s'approcha doucement et attendit l'approbation de l'enfant. C'est alors qu'entra le chasseur. Le sentant approcher, la louve se réfugia sous le canapé. L'homme ne l'avait pas vue et il se mit à prendre les biens qu'il désirait. La vieille était incapable de se lever et l'enfant fût repoussé sitôt qu'il eut approché le brigand.

Quelques minutes passèrent et le voleur, ayant sa besace bien remplie des biens d'autrui, alla vers la sortie. Surgit alors devant lui le vieux loup gris. Il se jeta sur son adversaire, le plaquant à terre. Le vilain se défendait bien et eut vite fait de gagner du terrain. Repoussant d'un pied le vieux loup blessé, il arma son fusil.

Perdant son sang froid, la jeune louve se rua. Elle ouvrit grand sa gueule et fondit sur son ennemi. Elle referma ses mâchoires de toute sa force sur l'épaule tenant le fusil. La puissance féroce de la louve ajoutée à la vitesse de son élan arracha à ce monstre-voleur un horrible hurlement de douleur. L'homme lâcha son arme et son sac. Il prit la fuite sans se retourner. Grand-père loup était sauvé et le danger était écarté.

Après cet événement, la grand-mère prit soin du blessé et par la suite, les loups continuèrent de lui rendre visite. Le garçon passait lui aussi, plus régulièrement qu'auparavant, bien qu'il ne put être inquiet pour sa mamie tant que les loups vivraient ici. Il avait cependant une raison bien particulière de venir : son adorable amie louve.

C'est toujours sur de nouvelles histoires que s'achèvent les plus beaux récits.

Les Contes de Maya [Recueil]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant