40. La relique de la foudre

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L'atmosphère humide et tendue ne fit qu'accentuer la boule qui s'était formée dans mon estomac. Nous rentrions dans le territoire ennemie et qui savait ce qui pouvait nous attendre s'ils nous trouvaient. Link, vaillant et courageux comme il l'a toujours été, s'était porté volontaire pour ouvrir la marche, l'épée de Légende aux mains. Le paysage changea pour une vaste pièce sans fond. Nous étions en hauteur par rapport au niveau de sol qui formait un petit labyrinthe menant à une grille.

Devant nous, se trouvait à même le mur de pierre, une petite cellule dans lesquelles reposaient deux gardes Gerudo. C'était donc ainsi qu'elles s'étaient retrouvées. Link s'y dirigea afin de rendre liberté aux femmes. Je détournai le regard afin d'observer les environs. Aucun Yigas n'étaient perceptibles, ce qui était plus qu'étrange. Un aussi dangereux peuple qu'étaient ces bandits ne laisseraient pas leur chez soi sans aucune garde. Je préférai pourtant garder mes incertitudes pour moi, ne voulant pas alarmer Link encore plus qu'il devait l'être.

Les deux Vaï s'éclipsèrent rapidement, nous remerciant de quelques mouvements de tête. De notre côté, nous décidâmes d'enfin mettre pieds sur le sol argileux. Nous sautâmes les quelques mètres de hauteur tout en restant le plus silencieux possible. Plus nous avançâmes dans ce labyrinthe plus ma tête bouillonnait d'excitation, celle de retrouver Mère.  

Link avait raison, rien n'avait plus de sens, mais je devais prendre le risque et foncer tête baissée.

Mon cher coéquipier actionna un levier qui leva à une lenteur impardonnable la lourde barrière. L'ignoble bruit qui en sortit aurait très pu causer notre perte un nombre incalculable de fois, cependant, rien ne se produit.

Je sentis les doux doigts du Héros s'entrelacer entre les miens afin de m'attirer dans une nouvelle pièce. Il m'offrit un petit sourire que je ne pus que lui rendre. Je me sentis par la suite légèrement mieux. D'un rapidement mouvement, Link nous cacha derrière un mur et me fit signe de ne pas faire un bruit. Ma respiration s'arrêta et je vis l'ombre d'un gigantesque homme naître à nos côtés, heureusement pour nous, il tourna assez vite les talons.

Je nous repérai une échelle que nous nous empressâmes de monter. D'ici, nous pouvions l'entièreté de la pièce et de sa cavalerie. D'immenses gardes Yigas aux lances-pierres gigantesques montaient la garde. Ça changeait grandement des petits Yigas minces comme un brin d'herbe.

Heureusement pour nous, au-dessus de ces gardes se trouvait un réseau de longues planches qui menaient jusqu'à la pièce suivante. L'on dirait presque qu'ils nous avaient ouvert la voie. Non-loin se trouvaient aussi une pile de bananes. J'échangeai un regard confus avec Link qui décida d'aller les ranger dans ma sacoche. L'idée ironique de voler les voleurs me fit presque rire.

Nous nous décidâmes enfin à faire le grand pas, mon manque d'équilibre ne faisait qu'accentuer les battements de mon cœur. Si je l'avais pu j'aurai hurlé ma vie, mais pour le bien de notre survie, je dus me contenter de me mordre les lèvres et de serrer des dents. Après ces longues minutes de tortures nous nous trouvâmes à la sortie de la pièce ou plus juste au-dessus. Sauter d'ici allait probablement émettre du bruit, nous devions le faire intelligemment. Après avoir entendu qu'il n'y ait plus de garde dans le couloir, nous sautâmes, créant en effet une petite cacophonie. J'entendis quelqu'un émettre une exclamation. Nous prîmes nos jambes à notre cou en direction la nouvelle pièce. Link réussit à s'y rendre mais je n'eus pas autant de chance et voyant l'ombre du géant s'approcher, je préférai me cacher dans l'un des coins du petit tunnel qui menait à la pièce suivante. J'arrêtai toute inspiration tout en priant Hylia. Mes doigts glissèrent jusqu'à mes dagues même si l'idée de me battre contre l'un d'eux m'était cinglée. Je le vis, vêtu de sa tenue moulante rouge traverser l'ouverture. Il s'arrêta jusqu'à mes cotés tout en observant les alentours. Son visage masqué s'arrêta pile dans mon coin et j'eus l'impression qu'il m'observait. Je vis son emprise se resserrer sur sa longue arme. Après ce qui me sembla beaucoup trop longtemps, il haussa des épaules puis fit demi-tour.

∞ Passé ∞ [Link x Reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant