15° Le rencart

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C O L I N

Une grande maison au portail dans les tons beiges se dressait devant moi. Un charmant petit jardin était caché par le portillon. Je reconnus dans le garage la voiture qui venait habituellement chercher Émilien à la sortie des cours. L'air était doux, le silence était maître des lieux. Pas de doute, j'étais bien arrivé chez mon acolyte.

Je sonnais, et attendit patiemment qu'on m'ouvre. Je ne dus pas attendre longtemps avant qu'un belle jeune femme aux cheveux long et noir comme l'ébène vienne à ma rencontre.

— Émilien ? Je ne savais pas que tu te travestissais, lui lançais-je en guise de bonjour.

Elle me dévisagea un instant, laissant le portail entrouvert, avant d'éclater d'un rire cristallin et de me laisser pénétrer dans le jardin.

— T'es drôle toi ! s'était-elle exclamée, une fois calmée. C'est la première fois qu'Émilien invite un pote à la maison, je suis contente de voir que c'est quelqu'un de sympa ! Et pour ta gouverne, Émilien est mon petit frère.

— Et quel est votre nom, vénérable grande soeur de mon ami ?

Elle rit de nouveau. Sa joie de vivre faisait plaisir à voir. Je fus néanmoins un peu étonné de constater le contraste avec Émilien. Ils étaient complètement opposés. Elle était extravertie, riait facilement et semblait très à l'aise avec les gens. Émilien était introverti, taciturne et aisément embarrassé. Tous les deux, c'était le jour et la nuit. Mais j'avais toujours eu une préférence pour le ciel nocturne.

— Je m'appelle Alice. Enchantée de faire ta connaissance !

— De même, répondis-je poliment.

— Ah, je savais bien que j'avais entendu sonner, souffla mon acolyte préféré en arrivant à notre hauteur.

— Salut, lui dis-je sans pouvoir m'empêcher de sourire.

Comme d'habitude, il se contenta d'un sourire gêné mais sincère pour me répondre. Sa soeur ne manqua pas une miette de la scène, et un sourire malicieux fendit ses lèvres.

— Bon aller, je vois que je suis de trop, je vous laisse les amoureux ! s'exclama Alice en détalant vers la maison.

Émilien ne manqua pas de rougir presque instantanément. Et moi, je ne manquai pas de m'en moquer gentiment.

— Bon... On va dans ma chambre ? me proposa-t-il en se frottant l'arrière de la tête, l'air gêné.

— Déjà ? Je ne te pensais pas aussi entreprenant, le taquinai-je en haussant les sourcils, lui faisant comprendre le sous-entendu.

— La ferme, geignit-il, plus rouge que jamais.

Enfin, nous entrions dans sa demeure. C'était assez sobre et simple, mais l'endroit dégageait une atmosphère chaleureuse. Je le suivis dans la maison, passant devant le salon où Alice regardait la télé, et montais les escaliers pour atterir devant sa chambre.

La pièce était assez spacieuse, assez mal rangée -comme toutes les chambres d'adolescents qui se respectent- et des posters de jeux vidéos ornaient les murs. À ma droite, une télé ainsi qu'une PS4 et quelques manettes occupaient le coin. À ma gauche, une grand étagère remplie de livre de science-fiction et de fantastique trônait juste à côté d'une pile d'affaire sale. Je découvrais le côté obscur d'Émilien: c'était un véritable geek dans toute sa splendeur.

Les apprentis détectives Där berättelser lever. Upptäck nu