ℋ𝓪𝓻𝒆𝓶 ℛ𝒆𝓿𝒆𝓻𝓼𝒆 𝓖𝓪𝓶𝒆 ★~ 𝓱𝓪𝓻𝒆𝓶 𝔁 𝓻𝒆𝓪𝓭𝒆𝓻 [=dossier]

❀ Retours et friture ❀

Je baissai la tête, les joues enflammées, brûlantes. 

Sous le "choc" peut être, Voltaire avait lâché ma main. Sans un mot, sans un sursaut, rien. Je ne savais honnêtement pas comment le prendre... D'un côté, je ressentais le besoin irrépressible de le sonder, là, sur l'instant, mais d'un autre côté, je n'y arrivais pas, incapable de lever les yeux du sable sous nos pieds, pétrifiée sur place. Je tentai de faire attention au moindre son, une respiration saccadée, un soupir, un raclement de gorge, quelque chose, n'importe quoi qui puisse trahir une émotion. Le silence pouvait être sacrément lourd et pesant. Un silence trop chargé pour moi, j'hésitai même à partir en courant avant qu'il ne laisse soudainement échapper un rire nerveux. 

Hmm, je ne m'attendais pas à ça. Je vis pourtant nettement son ventre se contracter et un rire - un souffle - déferler sur mes cheveux. J'étais de nouveau désemparée, totalement interdite. Pire que cela, je sentais la honte monter désagréablement en moi.

« P-Pourquoi tu... commençais-je à balbutier maladroitement. »

Il saisit pour la seconde fois mes épaules, plus doucement cette fois, pour me forcer à le regarder bien en face. Contre mon gré, je me redressai.

Je déglutis. En quelques mots, il était redevenu le teint livide d'il y a quelques semaines, lors de notre commun dernier jour de travail. C'en était effrayant mais j'avais paradoxalement l'envie de le prendre dans mes bras tout de suite. 

Et tout à coup, sa tête s'écroula sur une de mes épaules comme à bout de forces. Il expira longuement.

« Oh, T/P, c'est... ( il reprit son souffle ) C'est juste que toutes ces semaines de cavale m'ont épuisé... »

Ses doigts se crispèrent.  

« A supporter mon idiot de père Pangloss de longues heures... A laisser mon travail en plan... A te laisser en plan T/P. ( il y eut un blanc ) En fait, je te fuyais T/P... Ça aussi, c'est compliqué à dire. Je te fuyais parce que ce que j'avais pu te dire dans la voiture m'avait échappé et que, j'ai certainement voulu revenir en arrière à ce moment là. C'est stupide hein ? ( il rit de nouveau, tristement cette fois-ci )

– Non... »

Je secouai la tête - bien qu'il ne puisse pas le voir - et attrapai quelques unes de ses mèches, juste son mon nez, pour les manipuler avec douceur, la seconde suivante, je caressai ses cheveux. Ils étaient soyeux et parfumés. Je ne comprenais moi-même pas mes gestes mais il semblait que je tentai de calmer ce petit cœur que je pouvais sentir agité, tourmenté.