☾ Marathon à l'hôpital ☽

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Quand je ressortis, l'infirmière m'avait simplement appliqué un pansement épais sur chacune de mes mains, histoire de m'éviter de nouvelles vilaines griffures. J'avais l'impression d'être redevenue une enfant fragile, une petite chose dont on doit empêcher qu'elle se mutile involontairement. 



« Rien de grave, pas de traumatisme crânien ni de blessures internes. Vous êtes libre, mademoiselle ! 


Merci, au revoir. »



Enfin, on me libérait hors de la chambre suffocante. Hors de l'odeur atroce de désinfectant. Nous marchâmes en silence, j'étais en tête tandis que mon ami me suivait, plongé dans un mutisme inhabituel. Je suivis un itinéraire totalement hasardeux avant de me rendre compte que je passai une troisième fois dans un même couloir. Un peu désorientée, je lui demandai derrière s'il savait comment sortir. Comme attentif à mes moindres faits et gestes, il prit la suite et nous sortîmes en peu de temps. Les portes automatiques s'ouvrirent et je pus m'aérer.



Une enveloppe froide vint embrasser mes chevilles. En baissant les yeux, je vis que je portais encore un pyjama, celui de la veille. 



« Je me suis évanouie comme ça ?


C'est ce que m'ont dit tes voisins oui. Ils ont ajouté aussi que tu avais sauvé un blessé.


Un blessé ? »



Un jeune garçon en lambeau me revint quasi-instantanément. Enfin, une brève image, rien de plus. C'était plus olfactif à vrai dire. C'était une odeur de sang que j'avais vu l'autre soir. Je n'avais pas pris de ses nouvelles, il fallait que j'y retourne. Tout de suite.



« Où est-ce que tu vas T/P ?? »



En entrant à nouveau dans l'hôpital. Je vis l'accueil et des gens autour. Ça tournait et ça courrait de partout. Marcher droit devant moi me parut soudain presque inaccessible. Quelqu'un me bouscula. Sans même s'excuser, il poursuit sa course folle jusqu'à un comptoir. J'avais entrevu son visage, il était trempé bien qu'il ne pleuvait pas dehors. Sa voix rocailleuse s'éleva dans le hall, faisant trembler les murs.



« J'AI BESOIN DE VOIR UN JEUNE GARÇON ! IL A ÉTÉ TRANSPORTÉ HIER SOIR !! »



Des dizaines de regards choqués le dévisagèrent. Voltaire qui m'avait rejoint en m'incendiant de questions me prit par le bras. Il voulut me faire sortir mais je ne bougeai pas, happée par la situation. Peut être que le jeune garçon "transporté hier soir" était celui que j'avais aidé.



« Attends. lui dis-je »

ℋ𝓪𝓻𝒆𝓶 ℛ𝒆𝓿𝒆𝓻𝓼𝒆 𝓖𝓪𝓶𝒆 ★~ 𝓱𝓪𝓻𝒆𝓶 𝔁 𝓻𝒆𝓪𝓭𝒆𝓻 [=dossier]Where stories live. Discover now