Royal Revenge

15. Le destin (Ethan)

« Ne laissez jamais la vie vous glisser entre les mains. Portez-la à bout de bras et dessinez-la vous-même. Le destin peut changer selon vos actes. »

                                                                                          -Elyosa-

Avant que je ne puisse répondre, Leila reprend la parole.

— Nous avons une troisième invitée. Accueillons mademoiselle Besson.

Je tente de garder mon sang-froid. Je ne pensais pas que Mia pouvait être aussi cruelle. Je m'étais bien trompé.

— Alors, mademoiselle, nous avons besoin d'une réponse. Avez-vous entretenu une liaison avec Sa Majesté ?

Mia semble perdue face aux caméras. Elle garde les bras croisés avant de s'exclamer.

— Non, pas du tout ! Je ne le connais que de vue, répond-elle en affichant un air de dégoût.

Apparemment, la situation ne l'enchante pas. Pourquoi n'a-t-elle pas dit la vérité ?

— Merci d'avoir pris le temps de venir. L'émission touche enfin, à sa fin. Merci de nous avoir regardés. IHS vous souhaite une bonne soirée, conclue Leila en souriant.

C'est enfin, la fin. Après une longue heure de stress, nous retournons au palais. Alors que je pensais que rien de pire ne pouvait arriver, je reçois un appel. Je me dirige dans mon bureau pour prendre l'appel en toute intimité.

— Bonsoir, je suis le docteur Maceraan. Madame Martinez m'a demandé d'appeler ce numéro en cas de souci. Je ne sais pas qui j'ai à l'appareil, entendis-je.

— Bonsoir, cela n'a aucune importance. Dites-moi ce qu'il se passe.

— Madame Martinez est entrée aux urgences, il y a un peu près une heure. Je suis réellement, navré. Elle est entre la vie et la mort. Elle a fait preuve d'un grand courage en combattant le cancer mais celui-ci s'est empiré. Nous avons retrouvé un mot dans sa poche. Il est destiné à Mia Martinez et à, je cite, un certain homme l'ayant accompagné dans le passé. Pourriez-vous les joindre et leur demander de me rejoindre à l'hôpital Saint-Carlos ?

Je ne prends pas le temps de répondre. Sans réfléchir, je me dirige à grand pas vers un garde du corps et lui demande de me suivre. Je descends dans la salle des instruments et heureusement, je retrouve Mia assise en train de jouer la mélodie de « Freedom ».

— Mia ! Suis-moi, dis-je le souffle coupé à cause de ma course.

Je ne me rends même pas compte que je la tutoie. Elle se retourne vivement et me regarde comme si j'étais un extraterrestre.

— Que se passe-t-il ? demande-t-elle têtue.

Je lui demande alors, de me suivre rapidement sans poser de questions. Mais, têtue comme elle est, Mia ne bouge pas et me demande une raison valable de me suivre.

— Ta mère a un souci. Maintenant, viens avec moi, dis-je avec le sang qui boue.

Je ne comprends pas pourquoi je me mets dans cet état. Je suis tout simplement humain et je sais que c'est dur de perdre quelqu'un.

Mia finit par me suivre. Elle monte avec moi dans la voiture mais le silence est de courte durée.

— Maintenant, dis-moi ce qu'il y a, s'il-te-plaît.

J'espérais que Mia attendrait que le médecin le lui annonce. Cependant, elle n'est pas du même avis et je peux tout à fait comprendre. J'ai perdu ma petite sœur, atteinte d'une tumeur. Progéria ou aussi appelée le syndrome de Hutchinson-Gilford. Aucun traitement n'a encore, été trouvé pour soigner les patients. Ma petite sœur, Alicia a vécu dix ans. Sa peau a commencé à vieillir très rapidement mais elle ne grandissait pas.