De moi à vous

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Je pense qu'il est important de parler de ce qu'il s'est passé et de ce qu'il se passe toujours pour certains et certaines, mais il est d'autant plus important de parler de ce qu'il se passe après, de comment on peut réussir à réapprendre à vivre, à faire revenir notre vraie personnalité et à s'assumer comme on est, peut importe le regard des autres.

J'ai remarqué que pour beaucoup d'entre nous le collège n'a pas été facile. J'entends des gens de mon entourage me raconter leurs histoires, des gens que je connaissais bien ou d'autres que très peu. Je ne m'étais même pas rendue compte qu'ils avaient été harcelé(e)s. Alors je me dit que,si moi je n'avais pas su voir qu'ils avaient besoin d'aide, qui le verrai ? Nous sommes tellement concentrés sur nos problèmes qui sont parfois souvent beaucoup trop superficiels qu'on ne voit pas les gens qui attendent qu'on leurs tendent la main. Il ne suffit pourtant que d'ouvrir les yeux et de se préoccuper un peu moins de sois même pour porter plus d'attention sur ceux qui sont autour de nous et qui, peut être, ne demandent qu'à être aider, qui sait,nous sauverions probablement des vies.

Un harcèlement, peut importe combien de temps il dure, détruit non seulement la personne qui le subit mais aussi ses proches. Que faire lorsqu'on voit sa fille, son fils, son ami(e), son frère ou bien même sa sœur perdre confiance en sois chaque jour, changer de comportement et se renfermer sur sois même ? Vraisemblablement, pas grand chose.

Je ne parlerais de mon harcèlement que très rapidement car, malheureusement, beaucoup d'histoires sont semblables à la mienne. De plus, je ne veux en aucun cas recevoir de la pitié parce qu'elle ne m'a jamais servie qu'à m'apitoyer sur mon sort et parce que je n'ai tout simplement pas besoin de cette condescendance. Je dirais que la seule chose à savoir sur cet épisode de ma vie c'est qu'il a duré environ 2 ans au collège, il n'apparaissait pas quotidiennement, mais il est devenu plus fréquent au fil du temps.

C'est pourquoi le lycée m'est apparu comme une chance de sortir de cette situation toxique.Plus d'insultes, plus de bousculades, plus de moqueries, plus de croche pattes, plus de commentaires déplaisant à propos de mon corps. Et j'avais raison, pendant un temps, mais il y avait toujours des remarques, et ça à été le déclic quand après une autre bousculade j'ai eu une crise de panique, je devais en parler, une fois de plus.

Je me souviens, la première fois que mes parents sont allés voir les professeurs,c'était au collège, des mesures ont été prises, mais visiblement ça n'avait pas fonctionné, car lorsqu'ils sont revenus, c'était pire. Cependant cette fois-ci c'était différent et ça ne concernait pas les mêmes personnes, ça a fonctionné, comme quoi,il ne faut pas rester sur un échec.

C'est probablement la chose la plus importante que vous devez retenir de ce journal vous harcelé(e)s ou témoins, il faut parler, se taire devant une chose pareille, c'est participer. Ignorer, répondre aux insultes, ça marche peut être, mais seulement pendant un cours laps de temps, on parle de survie, d'un véritable combat, où chaque matin, avant de passer les grilles, la peur vous tord le ventre.

Au contraire, en parler, c'est faire un premier pas vers une nouvelle vie, sans peur de recevoir des insultes, sans peur d'être bousculé(e) ou même frappé(e). Je sais que c'est difficile, la peur, la tristesse, le désespoir, le manque de confiance en sois, les heures perdues à pleurer, à essayer de savoir pourquoi, je connais, je suis passée par là. Maintenant, c'est différent, je me sens différente, ce qui s'est passé à forgé celle que je suis à ce jour, mais je ne m'en plains pas. Bien sûr, j'aurais aimé ne pas avoir vécu ces années d'enfer, mais si je n'étais pas passée par là, je n'aurais pas écrit ce journal, vous ne seriez pas en train de me lire, et je ne pourrai pas vous raconter une leçon fondamentale, celle de résister,il ne s'agit pas forcément d'une résistance physique, mais d'une résistance morale et personnelle, se battre pour mener la vie dont on a envie, se battre pour arrêter un harcèlement, le siens, ou bien même contribuer à arrêter celui d'un de ses proches.

J'ai appris à m'aimer comme je suis, avec mes qualités et mes défauts, à assumer ma personnalité. Et pourtant je sais que je passerais toujours pas des moments difficiles et qu'il y aura toujours quelqu'un qui me jugera pour ce que je suis. Et vous aussi, vous serez toujours jugé(e)s,parce que, même en essayant, vous ne pouvez pas plaire à tout le monde. Vous devez prendre du recul sur la situation parce que réfléchir trop c'est mauvais, ça fait douter de sois même.

Vous devez vous entourez de personnes qui vous aimes et qui vous encourage dans les épreuves, de la même façon de que vous le feriez pour elles.

Mes amies et mes parents me tirent vers le haut, elles m'encouragent à m'assumer un peu plus chaque jour, et si vous êtes seul(e) alors je serai votre première amie, et je vous pousse à faire de pareil, aimez vous comme vous êtes, avec votre personnalité aussi extravagante ou timide soit-elle.

Je me souviens d'un message inattendu que j'ai reçu lorsque j'étais au plus bas,enfoncée dans ce puits qui est le désespoir, il disait que si je décidais d'être heureuse, je le serais, qu'il suffisait de me dire,chaque jour en me levant, que j'irai bien, que j'étais la seule à pouvoir changer la longueur de cette période de mal être.

Cette personne me disait qu'il y avait toujours quelqu'un qui nous aime ou qui nous admire, qu'on l'a connaisse ou pas. Et moi, c'est vous que j'admire,car si vous me lisez, c'est que vous n'avez pas baisser les bras.

En écrivant ce journal j'ai voulu marquer les esprits, je voulais vous choquer pour vous montrer à quel point les mots peuvent être violant et détruire .Je souhaitais vous montrer toute la souffrance qui se cache derrière un harcèlement. Les mots, les insultes sont comme des petites lames de rasoirs qui découpent la peau pour y laisser de profondes cicatrices, sur les poignets, sur les cuisses, partout. Ce que vous trouvez amusant se résume à faire couler du sang, pas de votre main, mais c'est tout comme, parce qu'au final c'est vous qui tenez la lame. Et toute cette accumulation de méchanceté mène à une marre de sang, vous torturez les esprits et vos victimes ne sont pas préparée à gérer ça. Vos actes sont des pilules en tout genre,des cordes, et amène à une volonté de libération qu'on ne trouve que dans le froid de la mort. Vous êtes témoins de ce phénomène qui arrive quotidiennement. Moi elle ne m'a pas eu, alors elle ne vous auras pas non plus.

J'espère que mes mots vous ont retourner le ventre et qu'à partir de ce jour vous réfléchirez, peut importe de quel côté vous vous trouvez.

Et pour mes harceleurs,je vous pardonne, après tout, tout le monde n'a pas l'intelligence nécessaire pour mesure les conséquences de ses actes.




Le journal d'une nouvelle moiWhere stories live. Discover now