Chapitre 10

45 5 0
                                    


Les jours passaient, les bandages toujours aux poignets, et Thomas toujours de plus en plus absent. J'ai soupçonné les autres d'être allé lui parler, en fait, je l'avais vu de mes propres yeux.Je n'ai rien fait contre, ça n'avait plus aucune importance. C'est un dimanche matin qu'il est venu devant ma porte en me disant que nous devions parler. Je savais très bien ce que ça voulait dire. Je suis sortie et lui ai dit que je devais lui dire une chose importante aussi. Il m'a confié ne pas être prêt à être dans une relation,ce qui voulait clairement dire qu'il n'était pas prêt à vivre l'enfer dans lequel j'étais prisonnière, je pouvais le comprendre.Je lui ai à mon tour expliqué que je m'étais trompée sur mes sentiments, nous avons donc décidé d'arrêter de parcourir le même chemin et avons pris des directions opposées. J'avais un poids en moins sur les épaules, je pouvais supporter ma propre perte cependant je n'étais pas prête à endosser la responsabilité de la douleur de Thomas à cause de mon harcèlement. J'avais le cœur plus léger, me sentais un peu plus libre.

La semaine suivante, aux côtés de Justine, j'ai non seulement appris que Thomas avait une nouvelle copine, première incompréhension, lui qui disait ne pas être prêt il avait plutôt l'air d'être plus à l'aise. Bon d'accord, il ne voulait simplement pas être avec moi,aucun problème, je n'aurai pas voulu être avec moi non plus, mais aussi que jamais, ô grand jamais il ne s'était intéressé, ne serait-ce qu'une seconde à moi. Son meilleur ami, le nouveau flirt de Justine notamment, m'a confié qu'il voulait seulement avoir des relations charnelles avec moi et que c'était la raison pour laquelle nous étions sorti ensemble. J'ai d'abord pensé à une nouvelle blague de mauvais goût, pour m'humilier, personne n'aurait voulu avoir ce genre de relation avec moi, puis je me suis rappelée le motif de rupture. Je me suis sentie sale, de me dire qu'il avait rompu parce qu'il avait compris qu'il ne m'aurai jamais de cette façon. Et moi qui voulait le protéger de mon harcèlement, quelle sotte. Le coup fatal a été la rumeur qu'il a lancé, j'avais donc d'après lui pas supporté notre rupture, était effondrée et l'avait supplié de ne pas me laisser. Bien, c'est bizarre, je ne me souvenais pas de ça. Enfin, tout le monde l'a cru bien sûr et personne n'a eu l'intelligence de me demander à moi ce que j'en pensais, mon avis ne comptait pas, j'aurai du le savoir depuis le temps. J'étais dégoûtée d'avoir passé autant de temps avec lui,dégoûtée d'être encore traitée comme une moins que rien, j'étais une personne réelle, avec des vrais sentiments, je ressentais des choses ! N'en avaient-ils pas assez de me faire du mal ?

Depuis ce jour là, je n'avais plus le goût de vivre, enfin encore moins qu'avant, si c'était possible. Je ne parlais plus, sauf si j'y étais contrainte, que ce soit au collège ou ailleurs, mes parents ne savaient pas qui était la jeune fille qui partait tous les matin et revenait tous les soirs, c'était devenue une inconnue. C'était ce que les autres avaient fait de moi : un légume.Je me voyais me lever le matin, me préparer et partir, puis arriver à l'école, rejoindre Justine et Nawoel, et aller en cours. Je pouvais me voir baisser la tête dans les couloirs, je m'entendais prier pour que rien ne m'arrive. J'observais ce corps dans lequel j'étais prisonnière.

J'allais en cours de maths, puis en classe européenne, toujours de la même manière, tête baissée, les larmes coulant de mes joues, c'était ainsi tous les jours, c'était le cours où je pleurais, dans lequel mes nerfs lâchaient, et c'était toujours à cause de ce que les autres avaient fait en maths. J'ai commencé à inventer des mensonges pour que mon père vienne me chercher au collège, il  me sauvait de l'après midi. Je ne rattrapais pas mes cours, je me pointais les lendemain, apprenais qu'il y avait un examen et le ratais. C'est devenu fréquent, mon père a compris que je n'étais pas malade, et m'a encouragé m'a dit de tenir, qu'il ne restait seulement que deux mois de cours. Je pourrais commencer une nouvelle vie au lycée, c'était une opportunité de reprendre ma vie à zéro,en étant moi même cette fois. Je m'accrochais à cette idée utopique.

La première fois que je suis entrée en cours d'euro anglais en pleurant, tout le monde m'a dévisagé, c'était une fois où Jeff et Austen m'avaient insultés de planche à pain, avaient critiqués chaque parcelle de mon corps. Justine m'a vu, elle n'a pas parlé et m'a pris dans ses bras. J'ai profité de la chaleur de son corps contre le mieux et de ses caresses rassurantes dans mon dos. Elle a craché aux autres de s'occuper de leurs affaires et m'a consolé pendant tout le cours. Malgré ce que je pensais de Justine j'avais besoin de cette douce attention, j'avais besoin d'aide et elle me l'apportait. Elle était peut être une personne ignoble et manipulatrice mais elle avait été la seule à me tendre la main ce jour là. Cependant au fil des classes européennes, elle changeait,et puis ne m'a plus jamais consolé, je devais être agaçante je pouvais le comprendre, mais ce n'était pas que ça qui avait changé.Une fois, elle m'a jeté un regard, un seul. Ses pupilles étaient complètement dilatées, ses yeux rougis, je me suis dis qu'elle avait pleuré alors je lui ai demandé si tout allait bien, elle nem'a pas répondu et pianotait sur ton téléphone. Elle m'a ensuite parlé d'une soirée énorme qui se préparait pour le week end,qu'elle avait hâte d'y être et de tester encore de nouvelles choses, je lui ai demandé de faire attention, elle m'a seulement envoyé balader. J'avais sacrifié mon amitié avec Jeff pour elle,pour éviter qu'elle soit la victime de fausses rumeurs , je tenais à Jeff, il était gentil, et pour elle je l'ai perdu, pour la protéger.Elle m'a remercié en me laissant tomber.

Justine devenait une autre personne, encore plus désagréable qu'elle ne l'était. Elle sortait tous les soirs, et rejoignait une nouvelle bande d'amis. Nawoel a commencé à s'y mettre également, et racontait ses exploits à Quentin chaque lendemain, ce qui veut dire que Quentin était souvent avec nous. Je devais supporter sa présence douloureuse tandis que mes souvenirs avec lui repassaient dans ma tête, j'aurai voulu qu'il redevienne mon doux Quentin, mais il n'est jamais revenu. Quant à Justine elle a commencé à venir en classe sous l'emprise de stupéfiants, je n'ai pas essayé de l'en empêcher,je ne pouvais rien faire, je l'ai mis en garde une fois, une seule,elle n'a pas daigné m'écouter. Elle était déjà partie trop loin dans son nouveau monde, et je ne pouvais pas la retenir. Elle a enchaîné les soirées, j'avais à chaque fois un rapport, pas détaillé, mais je savais ce qu'il se tramait dans ce genre de fêtes, cela me suffisait pour ne pas m'y aventurer.

Justine était perdue, je l'étais aussi. Nous nous regardions tomber l'une l'autre sans rien faire. 

                                     _                                     _ 

Voila le chapitre 10, le prochain arrive dans quelques minutes, 

laissez un commentaire :) 

A tout de suite

Rx  

Le journal d'une nouvelle moiWhere stories live. Discover now