Chapitre 16 : Juste dormir un peu

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Il ne cesse de bringuebaler à gauche, à droite durant tout le trajet en taxi.

Régulièrement, je jette un œil à son visage, qui n'a plus rien d'élégant désormais, et semble bien trop silencieux. Je saisis son bras pour me rendre compte de sa température, mais également pour lui signifier que je suis là, avec lui, et que je ne le laisserai pas tomber.

Il est tellement bouillant de fièvre que je ne peux me retenir de lui dire quelques mots de réconfort.

— On va voir un docteur, ça va aller mieux.

Mais bien sûr, j'ai beau insister, le supplier, le menacer, parlementer avec lui de toutes les manières possibles et imaginables, il persiste à me tenir le même discours qu'il y a un quart d'heure.

— Non, ça va aller. J'ai juste besoin de dormir un peu.

Est-ce que j'ai vraiment l'air d'une infirmière ?

Je n'arrive pas à me calmer, et ma jambe remue avec impatience dans le taxi tandis que j'indique au chauffeur la route à prendre. Peu de temps après, le taxi bleu clair se gare devant chez moi.

— C'est pas aussi chic que chez toi, j'espère que tu arriveras à t'y faire.

Même dans ces moments-là, je ne peux m'empêcher d'être sarcastique, mais pour toute réponse, je n'obtiens qu'un petit rire faiblard. Il n'a pas assez de forces pour me répondre, et j'en profite. Haha.

J'emmène Phun à l'intérieur, et tandis que je traverse le salon, je tombe sur Ma et Pa. Qu'est-ce que je suis censé leur dire ? Leur fils a ramené un mec à la maison. J'espère qu'ils ne sont pas aussi tordus à propos de ces choses que les Phumipat...

— Je suis rentré !

Et je fais le gentil garçon, quand bien même je n'ai qu'une seule envie : me ruer dans ma chambre. (J'ai très peur que Phun meure dans mes bras.) Mais après tout, il faut bien que je fasse comme si tout allait bien auprès de mes parents, sinon je vais avoir des ennuis.

— Tu as diné, Noh ? Et... Ton ami ne va pas bien ?

Ma mère est la première à comprendre que quelque chose ne va pas, mais elle parle tellement fort qu'immédiatement, mon père se retourne à son tour.

— Qui est-ce que tu portes ?

— Bon... Bonjour...

Phun les salue du mieux qu'il peut. Il est au bout de sa vie, mais tout ce à quoi il pense, c'est à la politesse. Il joint ses deux mains ensemble avec difficulté.

— C'est un ami. Il est trop mal en point pour rentrer chez lui. Il peut rester dormir ?

— Dépêche-toi de l'amener en haut, pour qu'il puisse s'allonger. J'apporte des médicaments.

Ma mère est véritablement adorable. En fait, tout le monde ici est très gentil. Ce qui explique pourquoi Ohm, Keng et tous les autres ne manquent jamais une occasion de venir

Dès que j'obtiens le feu vert, je me hâte de porter Phun dans ma chambre, à l'étage.

— Tu peux dormir ici. Désolé, le lit n'est pas aussi grand que le tien.

J'aide Phun, qui est désormais complètement comateux, à s'allonger sur le lit. Il semble mieux maintenant qu'il a un matelas pour soutenir son dos.

Il murmure un remerciement auquel je ne porte pas véritablement attention. Je suis occupé à vérifier la température du chauffage central, pour l'ajuster en fonction de la température corporelle de Phun. Et je garde un œil dessus en permanence pour m'assurer que la chambre n'est pas trop froide.

A cause de sa fièvre, il s'accroche à ma couverture comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. Je soupire. Il aurait vraiment dû prendre davantage soin de lui.

On toque à la porte.

— Entrez.

— J'ai apporté des médicaments pour ton ami. Il a de la fièvre, c'est ça ?

J'affiche un large sourire lorsque je vois la bouteille d'eau et la boîte de médicaments.

— C'est ça. Je lui dirai de te remercier lorsqu'il sera réveillé.

— Ne t'inquiète pas. Et donc... qui est-ce ? Je ne l'ai jamais vu. Sa famille est au courant qu'il est ici ?

En effet, ma mère ne voit généralement que ce connard d'Ohm, ce fumier de Keng, et le reste des bâtards qui me servent d'amis. Jamais personne du standing de Phun n'avait passé le seuil de chez moi. Quelque part, j'ai un peu honte d'être ce genre de fils.

— C'est un ami du lycée, Ma. Il s'appelle Phun. Comme il était malade, j'ai cru bon de l'amener ici. J'étais sur le point d'appeler sa famille pour le leur dire.

Je lui réponds tout en regardant Phun, allongé sur le lit, en train de ronfler paisiblement. Je laisse échapper un long soupir de soulagement.

— Change ses vêtements, et nettoie-le avec une serviette humide, mon cœur. Il ne peut pas dormir comme ça.

Elle quitte ma chambre. Et elle a raison. J'ai complètement oublié ça. Je n'aurais pas dû lui dire de dormir alors qu'il avait encore son jean.

Je lui jette un regard avant d'aller chercher une bassine, une petite serviette, et des vêtements propres.

— Phun. Phun. Phun ! Réveille-toi, il faut que tu prennes tes médicaments.

J'ai eu un mal fou à le réveiller. Une fois ceci fait, je lui donne le cachet et un peu d'eau, puis je le laisse se rendormir. Il est dans un état pitoyable. Je pense que je peux laisser tomber l'espoir qu'il se passe lui-même la serviette sur le corps.

— Tu veux te rafraichir un peu avant de dormir ? Tu ne vas pas être bien, comme ça. Je vais t'aider.

Je lui retire son t-shirt, non sans difficultés. (Alors comme ça, tu ne vas même pas faire ça tout seul, hein ?) Et voilà qu'il y a maintenant un gars torse nu sur mon lit. Nickel.

Sa poitrine se soulève de haut en bas. Il est difficile de déterminer s'il s'est rendormi ou s'il n'a simplement plus assez d'énergie pour bouger.

Sans un mot, je commence à essorer la serviette mouillée et à la passer sur son corps...


* * *


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⏰ Son güncelleme: Sep 02, 2019 ⏰

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