Chapitre 12 : Quelqu'un sur qui compter

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— Tu ne dormais pas ? Pourquoi tu faisais le mort, alors ?

Je me plains en levant la main pour le frapper. Mais je me sens tellement désolé pour lui que ma main s'immobilise avant de retomber sur ma cuisse. Le homard de service trouve encore l'énergie de m'adresser un petit sourire en retour.

— C'est gentil à toi d'être venu me voir.

Haha. Très drôle...

— Non, je suis juste venu récupérer ma montre.

Il rit en entendant la réponse que je lui fais. Peu importe, pour cette fois, je ne lui en veux pas.

— Alors euh... t'as pris tes médocs ?

J'essaie discrètement de lui demander comment il va.

— Ta montre est là-bas, tu devrais aller au lycée, maintenant.

Il est complètement malade et pourtant, il trouve encore les ressources pour se foutre de ma gueule. L'enfoiré.

Je plisse les yeux et le regarde. Je tente de me persuader qu'il n'est pas convenable de frapper les personnes malades, puis je me lève pour aller récupérer ma montre posée en évidence sur la commode. Mais plutôt que de partir, je me laisse tomber lourdement dans le canapé qui se trouve dans sa chambre.

— Hum... J'ai plus très envie, maintenant. Je vais juste glander chez toi, je pense.

Je peux l'entendre glousser. Il me met hors de moi. Tu sais, je serais pas là si ce n'était pas ma faute.

— Alors, comment tu vas ? Tu as mal quelque part ?

Je cesse de tourner autour du pot et lui demande enfin comment il va. Il murmure quelque chose, les yeux clos.

— Non, ça gratte juste. Et tes bras ?

Oh, il a remarqué les marques rouges sur mes bras, alors ?

Je hausse les épaules en le regardant ?

— Ça va. Sauf si tu grattes.

— Mec, t'as intérêt à faire gaffe, alors.

Connard.

— Connard.

Je dis toujours ce que je pense lorsqu'il s'agit d'insulter les gens. Question de principe.

— Haha. Mets de ça. Ça soulage beaucoup.

Il montre vaguement du doigt un endroit près de son lit, tout en gardant les yeux clos. Je m'approche et vois un tube de crème antihistaminique. J'en étale un petit peu sur mes bras.

— Et toi, tu en as mis ?

— Non, pas encore. J'ai pas eu la force.

— Et tu crois que ça va aller mieux tout seul ? Mets-en !

Il passe son temps à donner des ordres, mais il n'en fait rien lui-même. Je me plante devant lui et le regarde avec un air tout à fait exaspéré.

Phun s'étire une ou deux fois avant de s'asseoir dans son lit. Son visage, habituellement très beau et généralement affublé d'un air confiant, est désormais terriblement morne.

— Tu peux m'aider ? J'ai franchement pas la force.

Je le savais, putain ! Tout le monde dit que c'est un élève modèle, toujours disposé à travailler dur, et tout et tout. Je les mets au défi de le dire encore en le voyant comme ça. Ce sont des conneries. Des conneries !

— D'accord, d'accord... Retire ton haut.

Je m'assieds pendant ce temps sur le coin du lit avec le tube de crème dans la main. J'attends qu'il finisse d'enlever son t-shirt, qui relève sur sa peau pale d'immenses plaques rouges.

[Traduction] LovesickWhere stories live. Discover now