Elle

Partie 32

   Une semaine passe et vous savez quoi? C'est de plus en plus dur d'être ici, je ne mange presque rien tout simplement parce que je n'arrive pas à le garder, l'asiatique et le latino continuent d'essayer de faire leurs lois avec moi mais ça ne marche pas et ça commence à les énerver, je n'ai toujours pas vu le grand patron et en plus je stresse parce que je n'ai toujours pas eu mes règles.
   Je suis allongée sur la planche et je suis vraiment très mal, je n'ai pas dormi de la nuit et j'ai mal partout tellement ce lit est inconfortable.

" Alors Rebelle bien dormi? Demande l'asiatique.
- Encore toi? Je soupire en le voyant. Tu as perdu ton acolyte? Je rigole en ne voyant pas le latino.
- Deme est occupé avec le patron alors je me suis dit que j'allais m'occuper de ton cas aujourd'hui. Dit il avec un sourire malsain.
- Je te conseille vivement de garder ton pantalon si tu ne veux pas que je te coupe ce que tu as entre les jambes. Je rétorque sans bouger de mon lit.
- Chino! S'exclame le latino en arrivant. Jo veut la voir, faut qu'on lui amène tout de suite. Il ajoute en me regardant.
- Si le grand patron veut me voir il n'a qu'à se bouger le cul et venir lui-même. Je rétorque alors que les deux gars soupirent.
- S'il te plaît Rebelle tu pourrais venir, on n'a pas envie de se battre. Me demande le latino gentiment, je l'aime bien lui.
- C'est parce que tu sais que tu vas perdre. Dis-je en me redressant."

   Je me lève pour les suivre mais une douleur me vrille le ventre et me plie en deux, elle est tellement intense que je tombe à genoux en pleurant et en hurlant. Je n'arrive même pas à bouger.

" Qu'est-ce que tu as Rebelle? Demande le latino en se penchant vers moi.
- J'ai mal! Aide moi Deme. Je le supplie en me repliant sur moi-même pour essayer de calmer la douleur.
- Dis aux matons d'aller chercher la doc. Ordonne le latino à l'asiatique."

   Je suis en pleurs tellement j'ai mal et Deme ne peut rien faire pour m'aider. L'infirmière arrive et en m'auscultant elle ordonne aux matons de me sortir de la prison.

" Faut la conduire tout de suite à l'hôpital, le bébé est en détresse."

   Je reste bloquée sur sa phrase tout comme les prisonniers présents. Le bébé? Si j'ai bien entendu ça veut dire que je suis enceinte depuis plusieurs mois parce que je n'ai pas remis ça avec Aaron depuis la soirée alcoolisée d'il y a presque trois mois.
   On me conduit à l'hôpital et je suis paralysée par la douleur. On me fait passer une série d'examens avant de me mettre sous perfusion et de m'endormir.

   J'ouvre les yeux et je mets quelques secondes avant de me rappeler où je suis, la phrase de l'infirmière me revient en tête et je n'attends qu'une chose, une explication. Je regarde autour de moi et un de mes poignets est menotté au barreau du lit.
   Je me disais aussi que c'était bizarre qu'ils me laissent sans surveillance. J'appuie sur le bouton pour appeler une infirmière et en moins de deux minutes, il y en a une qui fait éruption dans ma chambre.

" Vous avez besoin de quelque chose? Elle demande sans me regarder, je crois que je l'intimide.
- Des explications, qu'est-ce que j'ai? Je demande d'une voix calme alors qu'elle relève le regard vers moi, je lui souris, je ne suis pas là pour lui faire peur.
- Vous étiez en sous nutrition et déshydratée. M'explique l'infirmière en s'asseyant en face de moi.
- Depuis que je suis en prison je n'arrive pas à garder la nourriture et pourtant je mange mais ça ne reste jamais. Je lui explique et elle soupire.
- Le bébé montrait des signes de détresse mais finalement il va bien. Elle ajoute et je suis sûrement en train de me décomposer.
- Le bébé? Je demande pour être sûre.
- Vous n'étiez pas au courant? Elle questionne surprise alors que je secoue la tête. Vous êtes enceinte de presque trois mois. Elle m'explique en baissant la tête.
- Je vais avoir un autre bébé. Je répète juste pour moi-même avant de me mettre à sourire. Vous avez bien dit trois mois? Je redemande alors qu'elle se gratte la nuque.
- Oui entre deux et trois mois. Me reconfirme l'infirmière.
- Donc il naîtra quand je sortirai de prison. Je soupire de soulagement, je ne veux pas qu'on m'enlève mon bébé. "

   L'infirmière acquiesce avant de quitter ma chambre, je pose une main sur mon ventre en souriant, et dire que ça va faire trois mois qu'un petit être se développe à l'intérieur de moi et je ne le savais même pas. Je reste une semaine complète à l'hôpital sous observation pour être sûre que le bébé va bien.

   C'est aujourd'hui que je retourne en prison, le maton qui me ramène attend que le médecin finisse ses explications sur la façon dont je dois prendre mes médocs avant qu'on quitte l'hôpital. J'arrive devant l'enceinte de la prison et il me retire mes menottes avant de donner mes médocs à un prisonnier qui court pour les donner au boss.

" Rends moi ça toi. Dis-je en me lançant à sa poursuite mais le maton me retient.
- Arrête de te faire remarquer. Dit il méchamment."

   Je me défais de son emprise et Deme vient vers moi alors que le maton se barre. Deme me prend dans ses bras alors que mes yeux s'écarquillent.

" Rebelle tu m'as fait flipper ne refais jamais ça! Il affirme alors que je lui souris.
- D'accord mais aide moi à retrouver le mec qui vient de se barrer avec mes médocs. Je lui demande et il soupire.
- Il les a sûrement donné à Jo, si tu n'en as pas vraiment besoin je te conseille de les lui laissé. Me prévient Deme.
- Je n'ai pas peur du grand patron et j'ai cru comprendre qu'il voulait me voir en plus j'en ai vraiment besoin. Je réponds sérieusement.
- Ils servent à quoi parce qu'il te les rendra pas sans une bonne raison même si j'essaye de le convaincre. Me demande Deme en soupirant.
- C'est gentil mais je vais les lui demander moi-même, emmène moi le voir. Je réponds sûre de moi.
- C'est toi qui voit, allons y mais fais attention parce qu'il est vraiment flippant, ce n'est pas pour rien qu'on fait tout ce qu'il demande. M'affirme Deme avec de l'appréhension dans le regard.
- Toi et Ching Chang Chong aussi vous faites peur et ce n'est pas pour ça que je fais tout ce que vous me demandez. Je rétorque alors qu'il se gratte la nuque. "

   Il ne répond pas, soupire et me fait signe de le suivre, on se dirige vers l'intérieur d'un bâtiment que je n'ai jamais visité. Une certaine appréhension prend place à l'intérieur de moi, ce n'était peut-être pas une bonne idée de vouloir rencontrer ce fameux Jo mais maintenant c'est trop tard.